Née en 1697 sous Louis XIV, Madame du Deffand fait son entrée dans le monde à la faveur des fastes et du libertinage de la Régence. Nature rapide et déliée, douée pour la conversation brillante et l’art de la repartie ciselée, elle fait de son salon du couvent Saint-Joseph l’un des plus prestigieux de l’époque. Elle traverse le long règne de Louis XV et meurt en 1780, au moment où les premiers désordres populaires ébranlent un système que la Révolution ne tardera plus à balayer.
Sa correspondance est une vivante mémoire historique. Inlassablement, elle s’entretient avec les grands esprits de son temps : Voltaire, Montesquieu, le président Hénault, d’Alembert et, surtout, Horace Walpole. Ses lettres regorgent de noms propres, d’anecdotes, de relations d’événements, de portraits vibrants de méchanceté et de drôlerie. Mais elles témoignent aussi, comme déjà sa vie mondaine, d’un besoin vital de compagnie : pour éviter le tête-à-tête avec elle-même, fuir le sentiment lancinant de la proximité du néant et une disposition maladive à l’ennui. Besoin qui s’exacerbe encore quand elle devient aveugle, en 1752. Madame du Deffand observe le monde et elle-même avec lucidité. Consciente de son talent, elle ne prétend pourtant pas construire une œuvre : elle n’écrit que pour son plaisir et pour réaffirmer sans cesse sa liberté. (Merci à Alberto)
« Madame du Deffand. Lettres (1742-1780), Editions Mercure de France, collection Le Temps retrouvé, 2018, 992 p.
framboiz 07
27 mars 2018 @ 02:31
Avant la Révolution, des femmes s’affirment , qui tiennent salon .
Pendant la révolution, Olympe de Gouges , Charlotte Corday, Mme Rolland , Lucile Desmoulins , à Reims , les veuves du Champagne ,( prenant les rênes des entreprises) s’illustrent .
Après la révolution, on applique le Code Napoléon et … la femme devient une mineure …
Le peuple , les Françaises sont les grandes perdantes de la Révolution .
Silviamerci
27 mars 2018 @ 05:26
Merci Alberto.
Robespierre
27 mars 2018 @ 10:54
C’est une femme intéressante par sa complexité. Elle disait d’elle-même qu’elle n’était pas sentimentale (« je n’ai ni témpérament, ni roman ») et c’était vrai. Elle a tenu un salon brillant qui n’était concurrencé que par celui de madame Geoffrin, et a recueilli une jeune fille brillante mais née bâtarde, comme on disait à l’époque, et qui etait sa nièce de la main gauche. Cette Julie de Lespinasse plut tellement à ses visiteurs, par son esprit et sa gentillesse (Madame de Deffant n’était pas gentille) qu’elle attirait chez elle sans le vouloir les visiteurs pendant que sa maîtresse qui se couchait tard dormait encore. Quand la maîtresse apprit cela, elle se mit en colère et chassa Julie. Les amis de celle-ci se cotisèrent (et même madame Geoffrin) pour lui offrir des meubles pour s’installer dans un petit appartement. Julie eut son propre salon à la fureur de sa tante. Je crois qu’elle reçut aussi une petite pension mais ne me souviens plus de qui. D’Alembert amoureux de Julie, sans espoir, quitta le salon du Deffand pour celui de la nièce non avouée de la dame. Bizarrement, dans sa vieillesse, madame du D. développa une passion non payée de retour pour un Anglais, Horace Walpole. Celui-ci un peu machiavélique se garda bien de rabrouer la vieille dame car il était friand des potins de Paris et aimait se vanter de recevoir des lettres d’une si brillante correspondante.
Je conseille la lecture de ce livre si on n’a pas lu la bio de madame du Deffand par Benedetta Craveri.
framboiz 07
27 mars 2018 @ 12:25
Alors , Roby, tenté par cette noble …femme?
Robespierre
28 mars 2018 @ 17:22
Je n’aime pas Mme du Deffand, elle était sèche, égoïste et avait peu de coeur, mais Cupidon lui a joué un sale tour en la faisant tomber amoureuse d’une homme bcp plus jeune dans un âge avancé. Je préfère mademoiselle de Lespinasse, que tout le monde aimait et qui a bcp, trop, aimé et en est morte.
richard
2 avril 2018 @ 19:06
Votre commentaire est un raccourci un peu réducteur de son portrait ou alors vous n’avez rien compris au fond de sa pensée. Lisez ses lettres à sa soeur ou à l’abbé Barthélemy et la duchesse de Choiseul. Quant à julie de Lespinasse, elle n’était pas sa nièce ; rapprochez vous des dernières découvertes en la matière. Enfin, relativement à la bio de B Craveri publiée cette année chez Flammarion, ce livre n’a plus aucun intérêt ; il n’est que la réédition de l’édition de 1987 qui ne tient absolument aucun compte des découvertes acquises depuis lors.
Cosmo
27 mars 2018 @ 16:17
Dear Rob,
J’ai lu le livre de Benedetta Craveri « L’âge de la conversation » mais pas la biographie de Mme du Deffand. Je vais me dépêcher de l’acheter.
Quels talents, ces deux femmes réunissent !
Amicalement
Cosmo
Robespierre
28 mars 2018 @ 17:18
regardez sur internet la bibliographie de Benedetta Craveri, il y a un livre sur Madame du Deffand et son entourage, ou son temps.
Muscate-Valeska de Lisabé
27 mars 2018 @ 17:20
Merci cher Rob…c’est intéressant et vous racontez bien♡.
Cassandre
27 mars 2018 @ 18:19
Oh compliments ROBESPIERRE ! Là vous nous comblez.
Muscate-Valeska de Lisabé
27 mars 2018 @ 11:01
On se serait bien entendues.
caroline-mathilda
27 mars 2018 @ 15:02
que j’eusse aimé être votre invitée …
(bon je me hasarde un peu avec la conjugaison impossible du français …)
Muscate-Valeska de Lisabé
28 mars 2018 @ 14:51
…Et vous eussiez été bienvenue,chère Caro-Math♡.
Muscate-Valeska de Lisabé
28 mars 2018 @ 14:52
Vous eûtes??…moi non plus, je ne sais plus…Flûte! ;-))
Denis
27 mars 2018 @ 11:02
On aurait peu-être pu illustrer la couverture de cet opus avec un VRAI portrait de Mme du Deffand…
Caroline
27 mars 2018 @ 21:59
Framboiz 07,
En effet ! Aussi durant la Belle Epoque! Il y avait de nombreux salons littéraires tenus par des femmes ‘ mondaines ‘ à Paris .
Alberto,
Merci de nous avoir présenté ce livre sur Madame du Deffand que je ne connaissais pas du tout !
Robespierre,
Merci pour vos explications intéressantes!
Caroline
27 mars 2018 @ 22:02
MMMM
Muscate-Valeska de Lisabé
28 mars 2018 @ 14:53
RRRRRRR
Caroline
28 mars 2018 @ 20:23
Muscate VdeL,
MMMM ou RRRRRRR, ce n’était qu’un test à cause d’un problème de connexion !
aubert
28 mars 2018 @ 13:12
Julie de Lespinasse était la demi-soeur de Camille, marquis d’Albon. La mère du marquis avait eu cette fille d’une liaison avec Gaspard, marquis de Vichy, frère de madame du Deffand.
André, dernier marquis d’Albon s’est éteint il y a peu d’années. C’était un homme bourré de connaissances qu’il n’avait peut-être pas su ou voulu utiliser. C’était un grand sportif, montagnard amoureux des Alpes.