Pour celles et ceux qui connaissent Marie-Angélique de Fontanges, on pense immédiatement à cette phrase assassine à son égard « Mademoiselle de Fontanges était belle comme un ange mais sotte comme un panier ».
L’historien Patrick Daguenet tord le cou à ces jugements d’opinion qui ont traversé le temps dans une biographie « Marie-Angélique de Fontanges. La dernière passion du Roi-Soleil ».
Entre Madame de Montespan et Madame de Maintenon, le roi Louis XIV connut une passion amoureuse pour Marie-Angéline de Scorailles de Roussille dite « Damoiselle de Fontanges ».
C’est en 1661 qu’elle voit le jour. Elle grandit entre le château de Cropières en Haute-Auvergne et celui de Roussille dans le Limousin. Sa beauté ne tarde pas à être remarquée, c’est ainsi que poussée par un proche de la famille qui y voit à terme son intérêt personnel, elle est préparée pour être présentée à la Cour en 1679.
Elle intègre la maison de la Palatine, la belle-sœur du roi Louis XIV, qui fine d’esprit mais peu avenante, aimait s’entourer de belles personnes. Elle apprécie Marie-Angélique qui monte à cheval et pratique la chasse comme elle, à savoir comme les hommes de Versailles. C’est à ce moment que le roi tombe sous le charme de la jeune demoiselle. Elle a 17 ans et lui 41.
Le roi s’est progressivement détaché de Madame de Montespan. On vit les débuts de l’ « affaire des poisons » à Versailles où l’on soupçonne d’ailleurs Madame de Montespan de faire préparer des filtres d’amour pour retenir le roi.
Venant de sa province, jeune et encore peu formée pour les joutes verbales et les finesses de répartie, Marie-Angélique ne passe pas dans un premier temps pour une rivale chez la favorite madame de Montespan. Au contraire, cette dernière y voit un possible divertissement pour Louis XIV sans autre attache à défaut d’une intellectualité partagée.
Mais le souverain va s’enticher de la jeune femme faite duchesse. Il l’installe dans un appartement proche du sien, lui offre du riche mobilier, des robes somptueuses et des bijoux. Leur amour dure de 1679 à l’été 1680 lorsque Marie-Angélique qui a mis au monde un enfant qui meurt quelques jours plus tard, tombe malade.
Bien qu’il reste attentif à ses besoins, le roi qui ne supporte pas la maladie qui a déjà emporté tant des siens, prend ses distances avec la duchesse de Fontanges qui est transférée pendant son agonie (elle souffrait d’une maladie des intestins) à l’abbaye de Chelles. Elle s’éteint le 28 juin 1681 à l’abbaye de Port-Royal à Paris. Le roi lui avait rendu une ultime visite.
Dans les couloirs de Versailles, on attribua sa précoce mort à un empoisonnement, le livre revient longuement sur ces croyances de l’époque. Marie-Angélique n’avait que 19 ans. Elle fut la dernière grande passion de Louis XIV avant de se « ranger » et d’épouser à la mort de la reine, madame de Maintenon.
« Marie-Angélique de Fontanges. La dernière passion du Roi-Soleil », Patrick Daguenet, préface de Jean-Christian Petitfils, Perrin, 2021, 500 p.
Actarus
14 février 2022 @ 02:29
Une « maladie des intestins », à 19 ans, c’est forcément suspect.
Aristocrate
14 février 2022 @ 14:52
J’ai vu il y a quelques mois un documentaire sur le château disparu de Marly dans lequel le médecin légiste et paléopathologiste Philippe Charlier racontait que sous l’Ancien Régime les conditions d’hygiène étaient si mauvaises que les selles des gens (et donc leurs intestins) grouillaient de vers, en raison notamment de l’utilisation d’eau souillée pour arroser et nettoyer les légumes. On imagine aisément que cela puisse causer des maladies.
Ludovina
14 février 2022 @ 20:41
Comme mon message paraîtra demain 15 février, je vous souhaite un excellent anniversaire Actarus.
Prenez soin de vous.
Cordialement.
Actarus
15 février 2022 @ 12:14
Merci d’y avoir pensé, Ludovina. 😍😘
Val
14 février 2022 @ 05:30
Monsieur Daguenet apprécié de ses élèves et des Bellifontains , qui a écrit un livre bien étayé sur les séjours de Marie Antoinette à Fontainebleau , ou on découvre Fontainebleau sous un autre jour …..
Ciboulette
14 février 2022 @ 13:49
Très heureuse de vous lire , Val , je vous avais laissé un petit mot dans un article sur Fontainebleau , qui a reçu un meuble ou une tapisserie , ma mémoire me fait défaut !
val
15 février 2022 @ 14:58
Chere Ciboulette
Je ne viens que très très rarement sur ce site , mais merci c’est très gentil
j’espère que vous vous portez bien? Fontainebleau se porte bien il y a des grands travaux d’émélioration notament la place de l’étape , et puis bientôt nous allons avoir une entrée de chateau réhabilitée l’entrée du quartier Henri IV sur la place d’Armes .
chere Ciboulette je vous souhaite à vous et vos proches le meilleur .
Ciboulette
15 février 2022 @ 17:56
😊🎉
Pauline de Roby
14 février 2022 @ 06:48
Célèbre malgré le temps très court qu’elle passa à la cour. Il était indispensable d’avoir le « cuir epais » pour survivre dans ce monde de rivalités et trahisons en tous genres.
Bambou
14 février 2022 @ 09:22
La pauvre. Un kleenex de plus qu’on jette pour Louis XIV !
Morte à 20 ans. Quelle vie enviable !!!
Marinella
14 février 2022 @ 13:25
J’ ai pensé exactement la même chose .
Terrifiant , le destin de ces malheureuses jeunes femmes .
Aldona
14 février 2022 @ 09:22
Une vie sacrifiée pour moi, une histoire triste, son portrait est très joli
Jean Pierre
14 février 2022 @ 10:24
500 pages pour une vie de 19 ans, c’est beaucoup.
HRC
14 février 2022 @ 11:49
La famille de Scorailles avait été puissante tôt, dès les premières croisades et un peu essayé de renforcer ses preuves datant d’un Mérovingien au nord ouest du Cantal actuel.
Au XVIIe elle avait été un peu dépassée localement et souhaitait retrouver son panache grâce à Versailles.
HRC
14 février 2022 @ 15:06
Cette petite région était une limite gardée par les s premiers châteaux ou plutôt tours pour les fils et petits fils de Clovis contre les Aquitains. Prestigieux donc à l’époque. Les Scorailles sont partis d’ailleurs de ce secteur un peu délaissé…
carmina burana
17 février 2022 @ 09:39
Eencore aujourd hui les paysans cantalous decouvrent ds leurs granges et terrains des sarcophages merovingiens,l abbatiale Saint Geraud a Aurillac expose dehors de beaux sarcophages ,et je crois bien que toute l Auvergne a ete merovingienne.
Sigismond
14 février 2022 @ 12:11
Le marquis Raoul de Scorraille sera un éminent légitimiste à la fin du XIXe siècle. Il restera fidèle aux Bourbons après le schisme de 1883.
Benoit-Henri
14 février 2022 @ 14:00
Vous avez tout-à-fait raison Sigismond. En classant les papiers de Raoul de Scorraille (on voudra bien me pardonner cette indiscrétion), j’ai trouvé, bien ficelé, un petit paquet dont l’emballage portait cette mention mystérieuse : « reliques sacrées et profanes ». Que contenait-il ? Des mèches de cheveux et, de manière assez inattendue, des fragments de papier peint prélevés sur les murs des différentes pièces occupées par la famille royale dans sa prison du Temple.
Une grande émotion, vous vous en doutez, avant de refermer avec précaution le petit paquet.
Sigismond
14 février 2022 @ 16:28
Intéressant, Benoit-Henri, quel hasard.
Ce marquis est mort octogénaire en 1940, il était un lointain cousin agnatique de la duchesse de Fontanges, même si l’orthographe de sa branche différait légèrement. Il faut remonter au XIIe siècle pour l’ancêtre commun à leurs deux branches : Bégon de Scorailles, mort en 1168.
Kalistéa
14 février 2022 @ 17:37
Pas rancunier donc , ce marquis!
Mayg
14 février 2022 @ 13:21
» Le roi qui ne supporte pas la maladie qui a déjà emporté tant des siens, prend ses distances avec la duchesse de Fontanges qui est transférée pendant son agonie… »
Quel goujat ce Louis XIV.
Trianon
14 février 2022 @ 23:20
On en trouve toujours de cette trempe,une de mes amies est malade d’un cancer, lorsqu’elle en a parlé à son mari ,il lui a répondu « le malaise et plus encore la mort me terrifient , je ne souhaite pas être informé de ta santé et son éventuelle degradation » .
Sympa le type .
Elle a pris ses valises et est venue pleurer chez moi une semaine .
Des Louis XIV ,il y en a encore de nos jours ..
Trianon
14 février 2022 @ 23:20
* la maladie et..
Mayg
15 février 2022 @ 12:42
Et bien…😟
Charlotte 78
16 février 2022 @ 01:12
C’est consternant des maris pareils ! J’espère qu’elle aura beaucoup de courage et de force pour avancer sans lui.
Trianon
16 février 2022 @ 12:31
Merci Charlotte, ils sont toujours mariés, mais vivent une drôle de relation je trouve, teintée d’indifférence ..bref ce n’est pas comme ça que je conçois le mariage !:)
Bonne journée
particule
14 février 2022 @ 13:47
Très belle jeune femme , victime innocente sous le règne d’un roi soleil qui a comporté bien des ombres …
Kalistéa
14 février 2022 @ 17:41
En si peu de temps , elle trouva pourtant le moyen de lancer une mode: Se nouer un ruban dans les cheveux « à la Fontanges ». On a parlé d’empoisonnement . Il y avait une carabosse jalouse à la cour du roi-soleil : La délaissée marquise de Montespan!
Clarisse
14 février 2022 @ 18:19
Il valait mieux être moins jolie…on devait vivre plus longtemps.
Catherine
14 février 2022 @ 21:07
Prostituée par sa famille à un roi de l’âge de son père et qui aurait du n’avoir à faire qu’à des vraies professionnelles vu son machisme exécrable.
Cosmo
14 février 2022 @ 22:31
Andrew n’est pas le seul à aimer la chair fraîche.
Caroline
14 février 2022 @ 23:24
Je reconnais cette photo dans un de mes livres de littérature française au lycée, lors de mon adolescence.