Noble de naissance, elle quitte son mari pour vivre une relation passionnée avec le compositeur Franz Liszt. Cette décision audacieuse marque le début de sa quête d’indépendance et de réalisation personnelle.
Intellectuelle, elle adopte le nom de plume Daniel Stern pour écrire des chroniques politiques et des essais, affirmant sa voix dans les cercles littéraires de l’époque.
Elle défend notamment les idées de la Révolution de 1848, marquant son engagement social et politique.
Son œuvre est influencée par sa quête de liberté, un thème central que Charles Dupêchez explore dans « Marie d’Agoult, Une femme libre« , cette biographie captivante qui paraît le 31 octobre 2024 chez Albin Michel.
L’auteur, spécialiste mondial du sujet, y brosse magistralement le portrait d’une femme qui, malgré les obstacles, redéfinit les normes de la féminité et de la pensée indépendante. (Merci à Bertrand Meyer)
« Marie d’Agoult, Une femme libre », Charles Dupêchez, Albin Michel, 2024, 560 p.
Marie-Caroline de Bretagne
30 octobre 2024 @ 09:12
Cette biographie, déjà parue en 1989, est très intéressante. Beau portrait d’une femme d’une liberté étonnante pour son époque. Ambitieuse, influente et volontaire. On a longtemps sous-estimé son influence sur le jeune Liszt.
lila🌷la vraie
30 octobre 2024 @ 14:45
Je possède ce livre écrite par Charles Dupêchez avec autre couverture des Editions Perrin .
Une biographie toute autre ,et intéressante aux mêmes Editions Perrin : celle de Madame du Deffand écrite par Inès Murat .
Robespierre
30 octobre 2024 @ 09:26
Cette femme intelligente et cultivée a eu une vie étonnante. Elle était bilingue, étant la fille d’une noble allemande et cela lui a bcp ouvert l’esprit.Elle aimait la littérature et les arts. Sa passion pour Liszt beau comme un dieu vers 22 ou 23 ans lui a fait quitter mari et enfant pour partir vers les villes où son amant se produisait. Liszt était un pianiste virtuose qui vivait de son art. C’était une décision incroyable pour l’époque, car des dames de son milieu avaient peut-être des amants mais ne quittaient pas tout pour lui. Evidemment, cela ne lui a pas réussi, trois enfants plus tard, elle quittait son compositeur. En fait il était plus interprète génial que compositeur, et savait mettre en valeur le talent des compositeurs de son tempscomme Wagner ou remettre à l’honneur d’autres disparus, comme je crois Bach.
Je me rappelle qu’en le quittant elle lui dit « je veux bien être la maîtresse de Liszt mais pas une des maitresses de Liszt ». Un trop beau musicien, adulé par toutes les femmes finit par se laisser tenter.
Marie d’Agoult revint donc à Paris et put grâce à son intelligence briller dans la vie intellectuelle et littéraire de son époque. Je ne crois pas qu’elle refit sa vie. Ou alors en coulisses. Elle souffrit bcp de ne pouvoir élever ses enfants car n’ayant pu les reconnaitre (Liszt était leur père légal) le grand virtuose se conduisit mal avec elle, sans doute influencé par sa maitresse la princesse de Sayn-Wittgenstein, laide mais riche. Et probablement jalouse de la mère des enfants Liszt. Il faudrait avec la bio de Marie d’Agoult lire celle du musicien.
Passiflore
30 octobre 2024 @ 15:21
Sous l’influence de la princesse Carolyne de Sayn-Wittgenstein (1819-1887), sœur du tsar, autre grand amour de sa vie, Liszt décide de se consacrer uniquement à la composition. Il séjourne à Rome à partir de 1860. Suivant sa première vocation et devant le refus du pape de prononcer la nullité du mariage de la princesse qu’il ne peut donc épouser, il entre chez les franciscains, en 1865. J’ai une arrière-arrière-tante (dont je n’ai pas le Journal sous les yeux) qui, à l’occasion d’une invitation à Rome (époque du comte de Chambord), avait vu arriver dans le salon où elle était reçue, avec d’autres, Liszt, vêtu en prêtre. Elle en était toute émue.
Dans l’appartement de Liszt dans l’académie de musique qu’il avait fondée à Budapest, on peut voir son prie-Dieu, un rosaire et un livre de prière, sa chaise longue, ses vêtements, un harmonium de concert américain reçu en cadeau, un piano-orgue commandé par Liszt…
Passiflore
31 octobre 2024 @ 00:48
Erreur, Caroline de Sayn-Wittgenstein, née Caroline Iwanowska, était une princesse russo-polonaise mais sans parenté avec le tsar.
Passiflore
30 octobre 2024 @ 10:26
En 1990, le Mercure de France a publié « Mémoires, souvenirs et journaux de la comtesse d’Agoult » (notes de Charles Dupêchez).
Marie de Flavigny, fille d’une allemande, Elizabeth Bethmann, et d’un aristocrate français émigré, est née à Francfort sur le Main en 1805. De 14 à 16 ans, elle est éduquée au couvent du Sacré-Cœur dans l’hôtel Biron (actuel musée Rodin). Elle épouse, en 1827, le comte d’Agoult dont elle aura deux filles : Louise (1828-1834) et Claire (1830-1912) qui épousera le marquis Guy de Charnacé. Elle fréquente la Cour et tient un salon. Mais, rapidement lasse de sa vie mondaine, elle abandonne tout pour suivre le compositeur Franz Liszt. Après la mort, en 1834, de Louise, la fille de Marie et du comte d’Agoult, Liszt et Marie d’Agoult s’enfuient en Suisse et passent un an à Genève où naît, en 1835, Blandine (qui épousera Emile Ollivier).
En 1837, ils partiront pour l’Italie où naîtra Cosima (future épouse du chef d’orchestre Hans von Bülow, puis de Richard Wagner), puis Daniel, en 1839 (mort en 1859). Ils se sépareront, une première fois, cette année-là, puis définitivement en 1844, leurs enfants étant confiés à leur grand’mère paternelle.
Malthus
30 octobre 2024 @ 12:19
Dans ce récit bien documenté en faits et en dates, vous parlez de Madame « lasse de sa vie mondaine ». Moi je crois plutôt qu’elle eu une passion folle et irrésistible pour un homme qui lui plaisait à mourir. Avec toutes les conséquences que cela comporte.
Kalistéa
30 octobre 2024 @ 10:31
Marie d’Agout contemporaine de George Sand se fit bien remarquer et critiquer ce qu’elle put surmonter gràce à une belle fortune mais on ne parle p as de sa souffrance qui fut grande.
Robespierre
30 octobre 2024 @ 11:42
Vous faites bien de mentionner sa fortune personnelle, car elle ne rentra pas comme un paria à Paris et put tenir un salon très couru.
aubert
30 octobre 2024 @ 10:47
Pour une femme être libre c’est tromper son mari ? la liberté féminine se porte-t-elle aussi bas que le coeur de madame de Castiglione ?
Kalistéa
30 octobre 2024 @ 17:11
Oui cher Aubert , notamment chez les jeunes filles Espagnoles repues de « movida », une femme qui est libre doit pouvoir tromper son mari, fut il le roi en personne , sans pour autant baisser la tête de repentir.