Tous les éléments sont réunis pour en faire une héroïne tragique : la naissance princière, l’enfance dans une cour enchantée, le mariage forcé, l’époux horriblement contrefait, la belle-mère hostile, la mort subite (due à un empoisonnement ?) et, à l’arrière-plan, des soupçons de galanterie et même de sorcellerie, à l’ombre de la plus puissante des légendes noires, celle de l’Inquisition espagnole.
Son histoire est le drame d’une princesse qui, comme tant de ses semblables, n’est qu’un outil de la politique internationale : elle doit quitter sa famille et son pays pour épouser un homme inconnu, vivre dans une cour étrangère et se consacrer corps et âme à son royaume d’adoption – de surcroît rongée par l’obsession d’une maternité impossible.
Mais Marie-Louise ne parviendra jamais à se détacher véritablement de sa patrie et de sa famille. L’Espagne lui demeure étrangère : elle a la faiblesse de le laisser voir à ses sujets, on ne le lui pardonnera pas.
Pourtant, si mal aimée de son vivant, elle finira par être regrettée, autant de la population que de son mari, qui évoquera plus d’une fois, avec nostalgie, sa beauté et sa grâce. «
« Marie-Louise d’Orléans. La princesse oubliée, nièce de Louis XIV », Elisabetta Lurgo, Perrin, 2021, 380 p.
Actarus
21 avril 2021 @ 02:01
Sa beauté et sa grâce ? Fallait pas être difficile, s’il faut se fier au portrait qui orne la couverture du livre ! ^^
Bref, un mariage entre deux laiderons n’a rien pour nourrir l’imaginaire romantique. ;-)
Bambou
21 avril 2021 @ 09:08
Et alors, il fallait qu’ils se suicident ??? Quel commentaire…..!!!
Actarus
22 avril 2021 @ 22:15
Mais Bambou, là, quel commentaire ! Ai-je parlé de suicide ??? Vous me prêtez de mauvaises intentions… ;-(
Ce couple bien assorti aurait pu faire la démonstration de l’extraordinaire foi profonde de leurs lointains petits-neveux : Charles et Zita, Jean et Philomène, etc. et se retirer elle dans un couvent, lui dans un monastère pour s’abîmer dans la prière perpétuelle. Ah non, ces couples ont pris au pied de la lettre la phrase « croissez et multipliez ». ^^
Robespierre
21 avril 2021 @ 10:16
Oui. En général, pour ce genre de livre, et je m’en plains toujours, on nous coupe la tête du sujet. Ici cela ne nous aurait pas gênés.
ghislaine LPB
21 avril 2021 @ 17:26
vous vous prenez pour Louis XIV , NOUS , je ne fais pas partie des coupeurs de tête !
Naucratis
22 avril 2021 @ 08:31
Et voilà qu’elle recommence !
Elle va se faire ridiculiser mais n’en tirera aucune leçon…
Jean Pierre
22 avril 2021 @ 09:34
Je sens depuis quelque temps comme une crispation entre Rob et Ghislaine.
Trianon
23 avril 2021 @ 09:32
Ahum….on va dire ça comme ça…en termes élégants ces choses là sont dites ..:)
Robespierre
23 avril 2021 @ 15:01
Les éditeurs, probablement pour des raisons de copy rights (chaque illustration doit être approuvée par l’organisme qui la possède) coupent sur les couvertures de livre, la tête des belles dames qui y figurent. On a droit à leurs beaux atours, mais leur visage on n’y a pas droit. NOUS en avons déjà parlé, plusieurs, pour le déplorer. Nous n’étions pas Louis XIV mais des lecteurs de biographies aimant les belles reproductions et les jolis minois. Catherine A et Jean Pierre récemment ont dit que j’ai de la patience avec vous, mais vous tirez toujours trop vite vos salves vipérines et je veux bien prendre le temps de vous expliquer. C’était comme le Eton mess où vous m’avez traité de mécréant. Ce n’est pas grave, je continuerai à expliquer.
Quant à la « crispation », je vous assure JP et Trianon qu’elle n’est pas de mon côté, au contraire. J’ai de la compassion, pas de la crispation.
Robespierre
23 avril 2021 @ 15:13
rien de tel qu’un exemple
http://www.noblesseetroyautes.com/livre-the-duchess-countess/
Antoine
21 avril 2021 @ 10:35
Vous savez bien, Actarus, que les critères de beauté changent d’une époque à l’autre. Mais là j’avoue…
kalistéa
21 avril 2021 @ 11:18
Elle avait à la fois le nez d’aigle des bourbon et la lippe Autrichienne. mais elle devait avoir une certaine grâce due à la jeunesse, qui se serait effacée bien vite hélas !
Mayg
21 avril 2021 @ 12:45
Lol.
C’est vrai que la première impression que j’ai eu en regardant son portrait c’est qu’elle n’était pas jolie. Après, elle avait peut être d’autres qualités. Mais à cette époque tout ce qu’on demandait aux princesses, c’était de consolider les relations diplomatiques avec les autres états grâce à des mariages arrangés et surtout de donner des héritiers à leur époux.
En même temps, Charles II était loin d’être un Apollon.
Ciboulette
21 avril 2021 @ 14:29
Et le mari , lui , il était comment ? Elle était peut-être une beauté par rapport à lui !
Jean Pierre
21 avril 2021 @ 16:43
Le moindre de ses défauts était son impuissance.
Trianon
21 avril 2021 @ 14:29
Faut voir les canons de l’époque…quand on pense que les morphologies à la Rubens avaient la cote..:)
Keita Knightley aurait fait pitié , alors que Maïté aurait donné lieu à tous les fantasmes…
Vitabel
21 avril 2021 @ 16:58
Et puis on sait que la beauté ne se mange pas en salade…
GHislaine LPB
22 avril 2021 @ 09:06
Maïté dans un autre siècle aurait eu un triple succès, ses rondeurs, sa truculence et surtout sa cuisine , on sort avec les bouffeuses de salades mais on reste avec les fines cuisinières .
Trianon
23 avril 2021 @ 09:32
C’est vérifié ça ,j’ai des exemples à la pelle ..:)
Bambina
25 avril 2021 @ 12:42
Il existe aussi des hommes dégoûtés par les rondeurs, idem j’en connais pas mal 😉
Naucratis
21 avril 2021 @ 16:30
Il faudra attendre le XIXe siècle pour alimenter l’imaginaire romantique, Actarus.
Pour cette princesse, c’était un siècle trop tôt !
Corsica
21 avril 2021 @ 23:13
En tout cas, comparé à son époux, victime malheureuse d’une consanguinité familiale épouvantable, cette jeune fille était Miss Univers ! Je comprends qu’elle ait supplié pour ne pas avoir à devenir l’épouse d’un tel homme, contrefait et malade, car si Paris valait bien une messe, je ne suis pas sûre que pour elle la couronne d’Espagne valait un tel sacrifice !
Corsica
21 avril 2021 @ 23:14
ConparéE.
Jean Pierre
21 avril 2021 @ 08:16
Si elle n’était pas morte si jeune, nous n’aurions jamais eu ni « Ruy Blas » ni la « Folie des Grandeurs ».
Menthe
21 avril 2021 @ 09:39
Cette princesse a dû être mariée très jeune, comme tant d’autres à l’époque, presque encore enfants.
luigi
22 avril 2021 @ 00:11
Mariée à 17 ans, morte à 26.
Menthe
22 avril 2021 @ 15:43
Ah bon, donc même pas!
Merci Luigi.
cerodo
22 avril 2021 @ 05:40
Elisabetta Lurgo ? J’ai adoré son ouvrage sur Philippe d’Orléans, j’attends la sortie de celui-ci avec impatience.
Gérard
23 avril 2021 @ 00:50
Marie-Louise d’Orléans mourut bien jeune d’une appendicite. Son époux Charles II était auprès d’elle et elle lui dit : « Votre Majesté peut avoir beaucoup de femmes, mais personne qui l’aime plus que moi. » Quelques temps après le décès de la reine on présenta au roi des portraits d’Anne-Marie-Louise de Médicis et de la princesse Marie-Anne de Neubourg mais Charles observa : « Celui de Toscane est beau et celui de Neubourg ne peut pas être considéré comme
laid » puis il se tourna vers le portrait de la reine et en soupirant il dit : « Celui-ci était beau ».
Elle n’avait pas été vraiment malheureuse dans sa jeunesse mais tout de même elle avait perdu sa mère à huit ans, toutefois la Palatine fut véritablement très proche d’elle en devenant sa belle-mère et elle était aimée aussi par sa grand-mère la reine Anne d’Autriche qui lui laissa la plus grosse part de sa fortune. Elle se rendait également souvent auprès de la reine Henriette d’Angleterre dans son château de Colombes qui sera rasé en 1793.
Certes elle avait été très malheureuse qu’on l’envoie en Espagne, Louis XIV fut charmant mais intraitable. Cependant si l’atmosphère à Madrid n’était pas toujours idéale le roi Charles II dès qu’il vit son portrait éprouva de la passion pour elle et elle séduisit aussi sa belle-mère Marie-Anne d’Autriche mais son drame fut de n’avoir pas eu d’enfant.
Les Déménageurs Bretons
23 avril 2021 @ 16:13
Jean-Pierre dit que le mari fut impuissant. Dans ces conditions, si, en regardant le portrait le mari éprouva de la passion pour sa femme, cela ne suffit pas pour assurer la descendance. Et l’amour de la belle-mère pour la belle fille n’aida pas davantage.
Pierre
9 novembre 2022 @ 03:41
Est-ce que cette biographie est de qualité, bien documentée? Est-ce que c’est une bio « bonbon » ??