Parution d’une biographie consacrée à Marie Thérèse d’Autriche. Voici la note de l’éditeur : « Un des règnes les plus longs et les plus féconds dans l’histoire de l’Autriche gouvernée par les Habsbourg. Marie-Thérèse siège au panthéon de l’Europe monarchique. En accédant au trône en 1740 à la veille de la guerre de Succession d’Autriche, la plupart des souverains européens lui dénient le droit de succéder à son père et doutent de sa longévité. D’une énergie indomptable, la mère de Marie-Antoinette n’en parvient pas moins à s’imposer et règnera plus de 40 ans en conjuguant réforme intérieure avec succès militaires et diplomatiques.
Nourrie des principes du despotisme éclairé, l’oeuvre de cette grande réformatrice est impressionnante. Malgré trois guerres et l’opposition farouche de Frédéric II, elle a posé les fondements de l’Autriche moderne et redonnéà Vienne sa place dans le concert des monarchies européennes.
Jean-Paul Bled, professeur émérite à l’université Paris IV-Sorbonne, a publié plusieurs ouvrages consacrés à l’Allemagne et à l’Autriche, notamment une Histoire de la Prusse et une Histoire de Vienne, ainsi que des biographies de François-Joseph, Frédéric le Grand et de Bismarck qui font autorité. »
« Marie Thérèse d’Autriche », Jean-Paul Bled, Editions Perrin, Collection Tempus, 2012, 528 p.
Cosmo
10 octobre 2012 @ 10:02
Il s’agit d’une réedition, l’originale datant de 2001.
Je ne suis pas d’accord avec le commentaire « redonné sa place à Vienne dans le concert des monarchies européennes ».
Malgré la guerre de succession d’Autriche, Vienne n’a jamais perdu la place dans le concert des nations européennes qu’elle avait depuis le XVIIème siècle, pour ne pas parler de Charles Quint qui fut plus bruxellois que viennois, mais tout de même chef de la Maison d’Autriche.
Caroline
10 octobre 2012 @ 14:12
Cosmo,je suis ébahie devant votre remarquable érudition!lool!
Travailleriez-vous dans l’enseignement ou dans la recherche?
Cosmo
10 octobre 2012 @ 15:06
Caroline,
Merci pour votre compliment ! Je ne suis qu’un modeste historien, non de formation, mais par goût.
Mais j’aime que les choses soient dites de façon précise. Et quand il y a des doutes, et Dieu sait s’il y en a beaucoup en histoire, on n’affirme rien.
Mais là, il n’y a aucun doute sur la place de la Maison d’Autriche dans l’histoire. Il a fallu attendre 1918 pour la voir s’effacer complètement. Les dernières années de la monarchie ne pouvaient laisser supposer cette fin si proche tant l’influence de l’empereur en Europe était grande.
Cordialement
Cosmo
Leonor
10 octobre 2012 @ 18:46
Cosmo, l’occasion ne s’est pas encore présentée d’échanger directement avec vous.
S
Leonor
10 octobre 2012 @ 18:50
[ Désolée pour mes msg à rebondissements, mais la technique me résiste ]
./… suite ./…
Sachez donc, Cosmo, que je lis toujours avec attention vos textes.
Je partage particulièrement chaque mot de celui-ci.
Il me semble aussi, par ailleurs, que l’histoire de » l’Allemagne » et de » l’Autriche » ( termes tout à fait impropres pour l’histoire avant 1918) est très méconnue en France. Cela génère quantité d’incompréhensions.
Bien cordialemlent
Cosmo
11 octobre 2012 @ 10:59
Chère Léonor,
Je vous remercie pour votre attention.
J’ai assisté il y a deux semaines à un colloque passionnant sur l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et les Balkans, présidé par Emmanuel Leroy-Ladurie et organisé en honneur de Jean-Paul Bled. C’était très intéressant.
Il est vrai que les Français ont une connaissance assez faible de l’histoire et d la géographie de cette partie de l’Europe. Je dirais même que notre structure mentale a du mal à saisir les subtilités de ces empires où la nation telle que nous la concevons est inexistante. Les concepts d’état et de souveraineté n’y furent jamais les mêmes.
Nous ne devons pas oublier que la nation française, telle qu’elle a vu le jour en 1792, est la résultante de six siècles de convergence monarchique. Les Capétiens firent la France et la République française est aujourd’hui bien plus capétienne que nos compatriotes ne l’imaginent.
L’Empire des Habsbourg et même celui des Hohenzollern ont obéi à une autre logique.
Si vous le souhaitez, vous pouvez avoir mes coordonnées par Régine.
Bien cordialement
Cosmo
Leonor
11 octobre 2012 @ 21:35
Tout à fait d’accord avec chaque § de votre texte.
Vous vous souvenez peut-être que je suis d’Alsace ( pour ceux qui l’ignoreraient : province à l’histoire compliquée s’il en fut).
Nos parents nous faisaient, enfants, randonner sur les sentiers autour des dizaines de châteaux-forts d’Alsace.
Les petits écriteaux d’alors mentionnaient des noms comme Hohenstaufen, Habsbourg, Hohenzollern, Rappoltsweiler, Kageneck.
Noms étranges et mystérieux, car ils ne figuraient pas dans nos livres d’histoire de petits Français qui, eux, nous parlaient de Saint Louis, de Philippe le Bel. Pourtant, c’était dans la province où j’habitais.
L’enfant que j’étais ne comprenait pas, et posait des tas de questions …. malvenues. » C’est trop compliqué », était la réponse.
J’ai beaucoup travaillé avec l’Office franco-allemand.
Je vous remercie, Cosmo, pour votre offre d’échange direct. Je veux bien, pour l’adresse. Mais sachez que mon temps m’est souvent compté, et que je ne puis souvent répondre au quart de tour. D’accord ?
Cosmo
12 octobre 2012 @ 00:08
Chère Léonor,
Etant par ma mère originaire de Corse, je comprends les problèmes dûs à des histoires qui parfois ne sont pas communes.
Pas de problème pour des échanges sans quart de tour.
Cordialement
Cosmo
HRC
15 octobre 2012 @ 02:00
Léonor, Turenne a conquis l’Alsace avec autant de douceur que Charlemagne en a mis à christianiser les Saxons…. j’espère quand même que la spécificité alsacienne n’est plus cachée, ce qu’elle fut un temps, c’est vrai. ça passe..ça passera.
August von Kageneck a écrit, et rencontré beaucoup d’anciens français de la guerre, je ne savais pas que sa famille était d’Alsace, je les croyais de Bavière.
le musée (?) Tomi Ungerer est-il fini ? dans une émission d’Arte, bien sûr, il parlait de sa jeunesse avec une intelligence et un humour rare, comment il avait joué à apprendre à des copains soldats à marcher vraiment au pas, au grand dam des autorités de l’époque, rien que pour provoquer ! un cadeau, cet homme-là, une vitrine de l’Alsace à lui tout seul !
Leonor
15 octobre 2012 @ 22:45
Turenne : eh oui, je sais bien ….
Malheureusement, HRC, la spécificité alsacienne est pire que cachée : déniée , et en passe de disparaître. Mais c’est tout un chapitre qu’il faudrait écrire sur le sujet.
Et encore, nombre d’Alsaciens ne partageraient pas mon avis : suicide mental collectif .
Passons ….
Les Kageneck : Eh bien, votre remarque m’a fait me pencher d’un petit peu plus près sur la question.
Les Kageneck sont bel et bien originaires de Strasbourg.
Selon l’Almanach du Gotha , Tome VI( Genealogisches Handbuch des Adels, Adelslexikon Band VI ) la souche en est Nikolaus von K. (1230-1306), chevalier, bourgmestre de Strasbourg, féal de l’évêque de Strasbourg.
Une branche en subsiste encore aujourd’hui.
A Strasbourg, il existe une rue Kageneck, très vivante, dans le quartier de la gare.
C’était exactement l’endroit d’où était originaire la famille, située alors hors-les-murs.
La famille avait également des possessions en Pays de Bade , près de Fribourg-en-Brisgau entre autres.
L’une des branches a effectivement été reconnue comme comtale au Royaume de Bavière.
Un descendant a créé une entreprise viticole :
http://www.kageneck.de/
http://www.weinfestbreisach.de/stand08a.html
Comme je n’ai évidemment pas la science infuse, voici la source : ( en allemand) :
http://de.wikipedia.org/wiki/Kageneck_(Adelsgeschlecht)
Je pourrais en faire une traduction intégrale, éventuellement. Mais, quelle complexité, à cheval sur l’actuelle frontière…
Merci de votre intérêt, HRC.
Si vous permettez, je vous répondrai à propos de Tomi Ungerer dans un autre message.
HRC
16 octobre 2012 @ 13:37
merci, Léonor.
toues mes profs d’allemand étaient alsaciennes, pour nous « françaises de l’intérieur », et solidement accrochées à nos volcans éteints que personne n’a jamais envahis-occupés sauf les celtes et ça date un peu, leur vie étaient un roman.
Leonor
16 octobre 2012 @ 19:22
Vos « volcans éteints » sont aussi très beaux, HRC.
Oui, en Alsace, tous ceux qui sont nés avant 1945/46 ont eu des vies extrêmement chahutées – c’est peu dire – , de vrais romans , chacun différents, et la plupart du temps tragiques.
La génération née après-guerre , quoique élevée dans la paix retrouvée, a été imprégnée de ces thèmes, aléas et souffrances.
Mon grand-père est mort au Chemin des dames. Le grand-père de mon mari se trouvait à la même époque au même endroit. En face.
Mon père comme ma mère, nés dans une nationalité, ont changé ensuite trois fois de nationalité, sans que personne leur ait jamais demandé leur avis, et en restant toujours au même endroit.
Le carnet militaire de mon père est un poème surréaliste.
Enfants, l’un de mes frères et moi jouions dans les cratères de bombes de la ville.
Ma maison porte les traces de la guerre. Un autre de mes frères aussi.
Etc etc…..
Et notre famille n’a de loin pas été la plus éprouvée.
Il y a deux ans encore, en randonnée dans une forêt d’Alsace du Nord, nous avons stoppé pile au cri d’alerte d’un de nos fils : au sol devant nous dépassait des feuilles mortes un obus de mortier intact, non encore explosé. >> Balisage, alerte à la gendarmerie, déminage.
Vous comprendrez, HRC et autres amis, que je sois POUR l’Europe à 1000% : 60 ans de paix en continu, du presque jamais vu en Alsace.
Bien amicalement HRC, et bonjour aux verts volcans.
Leonor
16 octobre 2012 @ 19:38
Ah ! Toni l’Iconoclaste !
Oui, le » Musée » Tomi Ungerer se visite.
Ce génial énergumène-là dans un musée, d’ailleurs, ça fait drôle.
Un Alsacien-type. Irrévérencieux, truculent, multilingue, grande gueule, complexé, provocant, timide…
Pour le lieu : un caveau à bière aurait mieux convenu que la très élégante Villa Greiner !
http://www.musees-strasbourg.org/index.php?page=musee-tomi-ungerer
Attention. Visite à ne pas recommander aux âmes sensibles, bégueules, bigotes, aux esprits jacobins.
Des jouets ? Euh….. oui….. des centaines ou des milliers. Dont des poupées Barbie qui… que …. enfin… euh…. Ben : des Barbie porno, quoi !
Du pur Toni.
L’Alsace, la vraie . Celle qui se délecte d’un humour salace, ou noir et grinçant, pour ne pas crever cinglée.
Pas celle des géraniums.
Toni Ungerer, c’est ça.
Merci de l’avoir compris, HRC. A bientôt à vous lire
HRC
17 octobre 2012 @ 10:04
vous avez séparé les 2 aspects de l’identité alsacienne, bien pratique pour moi, émue pour l’un, en rire pour le second !
un copain du lycée de garçons (je suis née après la guerre) a tenté un « Europa über alles » à Strasbourg : éclat de rire général immédiat (dans un café près de la gare).
ceci dit, nous avons appris l’allemand par l’écrit, comme c’était en usage, peu efficace à long terme !
ceci dit aussi, nous ne sommes gais dans ma famille qu’entre 2 longues périodes sombres, et notre auteur préféré commun est Ernst Wiechert, on peut lire des passages entiers des « enfants Jeromine » sur la tombe des parents qui ne sont jamais allés en Prusse orientale, en leur honneur.
mais on plaisante après, comme Tomi…. Je préfère la peur d’être cinglé aux certitudes (merci papa). c’est dur mais plus féquentable pour les autres, dont nos enfants, non ?
bonne journée, Léonor
leonor
17 octobre 2012 @ 23:21
» Die Jeromin Kinder »…. c’est peu dire que j’aime ce bouquin. Eh bien, nous partageons cela.
L’histoire de la Prusse orientale est terrible, et là encore si peu connue en France.
Votre dernière phrase est très belle, et particulièrement sage, en effet.
Merci pour cet échange , HRC, et à bientôt à travers d’autres articles.
Bien amicalement
Denis
10 octobre 2012 @ 11:45
Je doute que ce portrait représente l’impératrice d’Autriche ! la personne représentée est à l’évidence française, vu la mode à laquelle elle est vêtue…en outre , à l’époque où ce type de vêtements était portés, l’impératrice avait la soixantaine, ce qui n’est pas le cas de la dame de la dame ici figurée! Les documentalistes incompétents ont encore sévi!
Damien B.
10 octobre 2012 @ 12:48
En effet Denis, ce portrait n’a aucun rapport avec l’impératrice Marie-Thérèse …
Denis
10 octobre 2012 @ 14:25
Les exemples de biographies publées avec des portraits de couverture n’ayant aucun rapport avec les sujets des ouvrages pullulent ! La chasse aux erreurs de ce genre devrait être subventionnée…
Damien B.
10 octobre 2012 @ 17:37
Excellent ! Et ce qui est à peine croyable est que ce professeur – consulté je suppose sur le choix iconographique – n’ait pas rectifié cette erreur aussi manifeste …
Nana
10 octobre 2012 @ 17:48
En effet, Cosmo, il s’agit d’une réédition de l’ouvrage paru en 2001 chez Fayard. Et le portrait qui illustrait la couverture de l’édition 2001 est bien celui de l’impératrice Marie-Thérèse. Vous avez raison Denis pour l’édition 2012
LPJ
10 octobre 2012 @ 12:20
Une des aieules de la plupart des chefs de maison actuels, régnants ou non.
En effet, à part le Monténégro, je crois bien que tous descendent de cette souveraine autrichienne.
Jean Pierre
10 octobre 2012 @ 16:14
J’ai quelques doutes pour les souverains ou britannique, grecs, danois, suédois, norvégien, hollandais, yougoslave, albanais…. qui renouent les fils si je me suis trompé………
Leonor
10 octobre 2012 @ 13:26
Combien d’enfants, en plus de ses activités politiques ? 16 ou 17, il me semble ?
Quel tempérament, ces femmes .
Elodie
10 octobre 2012 @ 19:39
16!!! Et la plupart ont atteint l’âge adulte (au moins 11 sur 16 je crois), exploit pour l’époque!!!
COLETTE C.
10 octobre 2012 @ 14:25
J’aimerais lire ce livre sur un personnage que je ne connais pas bien !
MoniqueDN
10 octobre 2012 @ 21:11
La dame du portrait a la même coiffure que la reine Marie-Antoinette. Je pense qu’elle est Française.
*gustave
11 octobre 2012 @ 02:58
Marie-Thérèse était ROI de Hongrie ce pays étant salique.
Palatine
12 octobre 2012 @ 12:37
N’étant pas très versée en médecine, je voudrais vérifier une info que j’ai lue recemment sur internet. Il paraîtrait que les femmes qui ont eu trop d’enfants voient à cause de cela leur vie raccourcie et ne font pas de vieux os. Si de gentils internautes peuvent me renseigner…
Je n’ai que l’Histoire pour faire des comparaisons. L’imperatrice en rubrique est morte à 63 ans, ce n’est pas vieux.
Kalistéa
13 octobre 2012 @ 13:17
Chère Palatine,je ne crois pas qu’avoir beaucoup d’enfants raccourcisse la vie;c’est plutôt une question d’époque .Il est certain que jadis où on accouchait chez soi avec souvent des femmes qui s’improvisaient sages femmes,on mettait sa vie en danger ou gardait de l’accouchement des séquelles dont on finissait par mourir(des infections chroniques).
Aujourd’hui une femme en bonne santé peut avoir 12 enfants et plus cela ne l’empêchera pas de vivre longtemps.
Les amies à qui je pense ont vécu l’une jusqu’à 97 ans ayant eu 11enfants ,l’autre est toujours en vie et va sur ses cent ans en ayant eu et élevé 12 enfants.
Bon WE ,chère amie.K.
Palatine
14 octobre 2012 @ 11:53
Merci bcp Kalistea. Vous m’avez bien répondu. Oui, les séquelles sont une bonne explication.
C’est tout de même vrai que les femmes mouraient facilement en couches autrefois. Ou se remettaient mal d’un accouchement comme par ex. Marie Walewska, après son mariage avec un d’Ornano. Elle traina plusieurs mois avant de mourir.