Nancy Mitford (1904-1973) est la fille aînée de lord Redesdale et l’aînée des six sœurs Mitford dont Deborah qui devint duchesse de Devonshire. Après la guerre, elle s’installe à paris au n°7, rue Monsieur. Romancière et biographe (elle est l’auteure d’une biographie de Madame de Pompadour), Nancy Mitford est restée liée à ses sœurs malgré leurs différentes convictions (Diana Mitford après son divorce de Bryan Guiness, baron Moyne, épousa sir Oswald Mosley, grand militant fasciste anglais).
Le salon de Nancy Mitford était fort prisé dans les années 50-60 à Paris. Côté cœur, elle eut une longue relation avec Gaston Palewski, collaborateur du général de Gaulle qui la quitta en 1969 pour épouser Helen-Violette de Talleyrand-Périgord, divorcée du comte James de Pourtalès.
« Nancy Mitford. la dame de la rue Monsieur », Jean-Noël Liaut, Allardy Editions, 2019, 370 p.
Robespierre
6 mars 2019 @ 09:18
Sa soeur Jessica a eu une vie très romanesque aussi. Elle raconte dans « Hons and rebels » sa jeunesse avec ses soeurs et son frère dans la famille Mitford. Ce n’est pas triste parce que cette famille est vraiment loufoque. Le père, Lord Redesdale etait un homme très bête, et la mère ne valait guère mieux. Il ne voulait pas que ses filles aient de l’instruction et la mère que les enfants voient le docteur, parce que tout s’arrangerait tout seul avec « the good body » selon ses termes. On permit à la rigueur la gouvernante de français, qui changeait souvent, parce que les enfants étaient incontrôlables (5 filles et 1 garçon). Lord Redesdale hérita du titre parce que son frère ainé était mort, et le grand père de Jessica et Nancy était un homme instruit, contrairement à son fils. Il lui avait ordonné de faire apprendre le français aux filles, parce que disait-il ne pas le parler pour une lady « était quelque chose de bas » . Une fille, Unity, était nazi, et d’ailleurs alla vivre en Allemagne pour être près de son idole Hitler. Une autre fille, communiste, Jessica, s’enfuit en Espagne avec son petit ami, un cousin de Churchill.
La beauté de la famille, Diana, fait un grand mariage avec un Guiness mais le trompe avec le chef de file des nazis anglais et finit par l’épouser .
Nancy s’était réfugiée dans la culture, mais était autodidacte. Elle fit un mariage qui ne dura pas avec un homme de son milieu. Pendant la guerre elle tomba amoureuse de Gaston Palewski et romance tout cela dans un livre qui eut du succès. Sauf que Palewski n »était pas amoureux d’elle mais la voyait souvent pour apprendre des potins dont il était friand. C’est pour lui qu’elle traversa la Manche et vint s’installer à Paris. On ne peut pas parler de liaison, car il n’aimait que les femmes riches. Elle n’avait pas de fortune personnelle et devait écrire pour vivre. Mais elle eut du succès avec deux ouvrages « Voltaire in love » et « Madame de Pompadour » et continua à écrire.
Sa soeur Jessica partit en Amerique avec son jeune mari, qui plus tard fut tué pendant la guerre car il voulut repartir pour faire son devoir . Elle se remaria avec un avocat americain, et eut sur le tard bcp de succès avec le recit de sa jeunesse. On dit que Nancy Mitford fut jalouse car elle considérait que l’écrivain de sa famille c’était elle. Jessica Mitford qui passa sa vie en Amerique écrivit d’autres ouvrages. Quant à Diana épouse Mosley, elle ne voulut jamais dire du mal de Hitler ni revenir sur ses choix politiques. Hitler pour elle était un gentleman.
Les parents Redesdale finirent par se separer pour des raisons politiques. Il ne faut pas oublier qu’une partie de l’aristocratie était contre la guerre avec l’Allemagne. Et lady Redesdale trouvait qu’on n’aurait jamais entrer en guerre « pour aider des Polonais ». A la déclaration de la guerre avec l’Angleterre, Unity se tira une balle dans la tête. Hitler la fit rapatrier, mais elle vécut comme une infirme après cela, dans une ile d’Ecosse, avec sa mère qui s’occupa d’elle. Lord Redesdale, au départ pro-Hitler, comprit son erreur, et se separa de sa femme, avec qui il s’était toujours bien entendu avant la guerre.
Quand on lit l’histoire de la famille Mitford on n’a pas besoin de lire de romans.
Robespierre
6 mars 2019 @ 09:22
Finalement, Nancy Mitford n’était pas quelqu’un d’attachant. Elle était snob et raciste. La petite-fille de Jessica, qu’elle rencontra chez la soeur Devonshire était métisse, et Nancy lui battit froid. Jessica avait toujours milité pour la non discrimination raciste aux USA et sa fille se maria avec un noir.
Menthe
6 mars 2019 @ 10:43
Sans oublier Unity qui elle s’engagea dans le parti nazi et devint une amie d’Adolf Hitler, et Pamela ardente défenseur(e) de la cause animale..
Leur père disait de ses filles qu’elles » étaient toutes plus folles les unes que les autres » ! alors que sa femme et lui étaient tout à fait normaux.
Robespierre
6 mars 2019 @ 12:19
Bien sûr, bien sûr, c’est tellement normal d’être xénophobe comme le père et refuser de l’instruction aux femmes (seul le fils eut droit à des études) et une mère qui refuse que les enfants soient soignés par des medecins. C’est triste pour des enfants d’avoir des parents aussi crétins. Je sais que les Anglais sont sont excentriques, mais là c’est le bouquet.
Gatienne
6 mars 2019 @ 10:52
Les tragiques ou fabuleux destins des sœurs Mitford n’en finissent plus de faire couler des rivières d’encre !
Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Nancy prit la plume pour publier romans, biographies (Mme de Pompadour, le Roi-Soleil, Les amours de Voltaire) chroniques et essais…
De quoi passer tout l’été en compagnie de la famille si on le souhaite !
Jean Pierre
6 mars 2019 @ 11:54
Les femmes corsetées dans leur bonne éducation et qui se sentent tenues de faire des mots d’esprit sont insupportables tant leur désespoir transparait.
Pierre-Yves
6 mars 2019 @ 12:10
Un peu peste, distinguée, assez snob, fine écrivaine, amoureuse transie de Gaston Palewki, qui la trompait (ainsi, accessoirement que son épouse) allègrement, Nacy était malgré tout la plus fréquentable des soeurs Mitford.
Cosmo
6 mars 2019 @ 13:13
Cher Pierre-Yves,
Vous oubliez Sa Grâce la duchesse de Devonshire qui ne faut jamais cause d’un scandale.
Amicalement
Cosmo
Martine
6 mars 2019 @ 13:51
Les Palewski qui habitaient au chateau du Marais près de Dourdan dans l Essonne
La famille de Pourtalès était elle à Bandeville à quelques KM
Berton
6 mars 2019 @ 13:55
Pour moi, la rue Monsieur c était la « femme secrétaire »
Pas une réputation terrible cette famille…
Héloïse
6 mars 2019 @ 15:14
Bravo Robespierre.vous devriez être ecrivain
Laure-Marie Sabre
6 mars 2019 @ 18:26
Toute la famille était snob et raciste à part Jessica. La duchesse de Devonshire a également rédigé ses mémoires et elle tient des propos éloquents sur les « étrangers ». Quant au frère, il était plutôt pro-allemand mais estimait de son devoir de sujet britannique de partir au combat au sein de l’armée de son pays. Il est mort en Birmanie si mes souvenirs sont exacts.
Robespierre
8 mars 2019 @ 19:02
oui, c’est exact.
monica
6 mars 2019 @ 19:18
P.Yves non il y eu la plus jeune soeur Deborah qui devint duchesse et eu une vie tout a fait normale…
tristan
6 mars 2019 @ 20:12
La plus jeune, Deborah, duchesse de Devonshire est morte récemment et semble avoir été une personne beaucoup plus attachante que ses soeurs aînées.
Caroline
6 mars 2019 @ 23:29
Intéressant, mais triste !
Guy Coquille
7 mars 2019 @ 04:32
Diana était d’une beauté féerique, et fidèle en amitié, sinon en amour.
Mary
10 mars 2019 @ 16:00
Féerique ? N’exagérons pas ! C’était une belle et grande femme, très sportive.
Mais si vous la trouviez féerique, comment qualifieriez-vous la princesse Grace, la reine Paola, Gene Tierney ou Jennifer Lawrence ou etc…?
Mary
10 mars 2019 @ 16:03
Guy,
Désolée de ma sottise : je n’avais pas lu tous les commentaires ! Je viens de réaliser que vous parliez d’une sœur Mitford !
Mea culpa :-)
Lili.M
10 mars 2019 @ 12:08
Les sœurs Mitford ont inspiré Jean d’Ormesson pour deux romans : le vent du soir et tous les hommes en sont fous, sauf erreur.