Sortie aux éditions Perrin du livre d’Eric Le Nabour « Napoléon et sa famille« . Une excellente idée éditoriale qui nous dépeint la famille de l’empereuraux multiples ambitions et rebondissements. Voici la note de l’éditeur : Famille je t’aime, famille je te hais, jamais la formule n’aura été aussi juste pour les Bonaparte. Gravitant autour de Napoléon, ses frères, soeurs et parents forment une famille incroyable. Le livre d’Eric le Nabour en suivant la vie des uns et des autres dans le tourbillon de cette saga en déploie toute la démesure.
« Il eût été beaucoup plus heureux pour Napoléon de n’avoir point de famille », aurait dit Stendhal. Chacun de ses membres joua en effet sa partition, souvent dissonante, dans la symphonie napoléonienne. A commencer par Letizia, la mère omniprésente et surprotectrice. Il y a ensuite les quatre frères, parmi lesquels Lucien, cheville ouvrière du coup d’Etat du 18 Brumaire qui permit à Napoléon d’accéder au pouvoir, et Joseph, l’indécis mais fidèle jusqu’aux Cent-Jours ; les trois soeurs, enfin, tour à tour aimantes et indociles. Et que de rivalités, de querelles, de drames intimes ! « Cris d’amour sur chant de guerre » semble être la règle au sein du clan. La trahison de Caroline, l’incompétence de Joseph en Espagne, les défections de Louis ou de Jérôme sont autant de failles qui finiront par fragiliser le régime impérial. Mais les fêlures ne parviennent jamais à effacer complétement l’admiration, la solidarité, l’amour aussi…
C’est cette saga extraordinaire que retrace Eric Le Nabour avec, en filigrane, cette question obsédante : sans sa famille, Napoléon Bonaparte eût-il été Napoléon Ier ?
« Napoléon et sa famille. Une destinée collective », Eric Le Nabour, Editions Perrin, 2012, 300 p.
Zeugma
18 décembre 2012 @ 11:43
Le dictateur – et sa famille – continuent de fasciner. Pourquoi ? C’est un mystère.
philippe gain d'enquin
18 décembre 2012 @ 18:30
Appelez-le donc : « L’Usurpateur », vous en mourrez d’envie, nous ne sommes pas à celà près!
Caroline
18 décembre 2012 @ 20:41
Zeugma,c’est le ‘parrain’ à la corse avec son haut sens de la famille!!!!
LPJ
19 décembre 2012 @ 14:06
Tout simplement, Zeugma, qu’il est celui qui a fait la France moderne. Cela peut sans doute vous déplaire, mais son héritage (et celui de Napoléon III) est toujours vivant en France et ailleurs.
On aime ou on aime pas, mais l’honnêteté intellectuelle veut que l’on admette qu’il a compté pour notre pays !
aubert
18 décembre 2012 @ 15:05
J’aurais plutôt pensé: « qu’auraient été les Bonaparte sans Napoléon I° ».
Quant à prétendre que le régime a été fragilisé par eux n’est-ce pas une attribution excessive.
A moins que leur présence dont l’Empereur ne sut se défaire soit le signe que le génie n’avait pas tous les dons ?
Denis
18 décembre 2012 @ 18:44
Tant de volumes ont déjà été écrits sur la famille impériale qu’on se demande ce qu’il y a à apprendre de bien nouveau sur cette fratrie de rapaces (Lucien, Mme Mère ) incapables et jouisseurs ( Jérôme ) gourgandines ( Pauline et Caroline ) benêts ( Joseph ) malades ( Louis ) Prétentieux( Elisa)…dont les vies ne sont guère intéressantes à évoquer interminablement !
l' Alsacienne
18 décembre 2012 @ 20:33
Histoires ordinaires que l’on rencontre dans toutes les familles.
Sauf que dans le cas présent la barre est placée plus haut et les enjeux plus conséquents.
Kalistéa
18 décembre 2012 @ 20:36
Tous les grands hommes fascinent: Celui-là était particulièrement génial,par conséquent il fascine dix fois plus que les autres.
Quoi de plus normal?
Ceci dit le mot et la notion de dictateur sont modernes et ne peuvent définir un autocrate appelé à réorganiser un pays ruiné par des rois incapables et miné par une terrible crise révolutionnaire.
MoniqueDN
18 décembre 2012 @ 20:37
De cette saga familiale, seul le petit Napoléon II l’Aiglon m’inspire intérêt et compassion !
Leonor
18 décembre 2012 @ 22:38
Fascinant. Mais incompréhensible, en effet.
En Allemagne, Napoléon, c’est » l’Ogre ».
En Alsace, un héros admiré, suivi. Pouqrquoi donc ? Aucune idée.
Il a fait généraux des Kléber, des Kellerman, des Rapp.
70 généraux d’Empire sont alsaciens ( sur … 1500, il est vrai) .
Lefebvre est premier duc d’Empire, si j’en crois ce que je lis.
Le nom de 23 d’entre eux figure sur l’Arc de Triomphe.
Pourquoi cette dévotion ? Je ne sais, exactement.
Toujours est-il que Napoléon le Corse aurait répondu , à quelqu’un qui lui reprochait que ses généraux parlent l’alsacien :
» Laissez-les donc parler leur jargon, pourvu qu’ils sabrent en Français »
En Français, F majuscule.
La République avait fait le contraire. Et continue de le faire.
Signé :
Une Alsacienne.
Palatine
19 décembre 2012 @ 10:22
Chère Leonor, longtemps avant votre arrivée j’avais fait remarquer qu’à Paris et dans les grandes villes, et même les petites, il n’y a pas de rue, ou d’avenue ou de boulevard Napoleon. Un historien m’avait donné une explication mais je l’ai oubliée. Il y en revanche des rues Bonaparte mais Napoleon, jamais. Il y a des boulevards avec des marechaux tant qu’on en veut.
Kalistéa
19 décembre 2012 @ 23:29
Très chère Palatine,je connais bien une rue Napoléon à Bastia et un cours Napoléon à Ajaccio…Mais ,me direz-vous: c’est la moindre des choses!
Je vais vous raconter une anecdote à vous qui,je crois habitez en Italie.
Deux touristes se promènent à Gênes et lisent une plaque à l’entrée d’une artère: »corso Napoleone ».
L’un dit à l’autre:
« Non c’e bisogno dire ch’è corso Napoleone,lo
sano tutti! »
Palatine
20 décembre 2012 @ 10:54
Je parlais du Continent, pas de la Corse. Normal qu’on évoque le plus célèbre enfant du pays en Corse, mais quid des grandes villes françaises? Il y a tout de même un Cours Napoleon quelque part dans le midi, je crois.
Michèle
20 décembre 2012 @ 13:08
Il y en avait une….
La rue de la Paix (anc. rue Napoléon)
Le décret du 19 février 1806 approuve l’ouverture de la rue de la Paix, sous le nom de rue Napoléon, entre la place Vendôme et le boulevard des Capucines.
En 1814 sous la Restauration la rue Napoléon est rebaptisée rue de la Paix.
HRC
19 décembre 2012 @ 10:31
Erckman-Chatrian, « le conscrit de 1812 » et tous les autres des mêmes.
au début du premier il y a quelques pages qui disent ce que les historiens disent, c’est que l’empire a apporté prospérité économique, et aussi le sentiment d’être français reconnus et appréciés.
« le conscrit.. » est très utile à lire, y compris pour les allemands.
comme le cher Tomi entendu ce matin à la radio, son accent et ses souvenirs de sa mère m’ont mise en joie pour la journée !!
HRC
19 décembre 2012 @ 13:31
article quasiment amoureux sur Tomi dans le Monde du jour (province) qui vous plairait, à propos du film qui sort. Et juste à côté un article sur un film danois inspiré d(un film de Billy Wilder…lequel devrait avoir sa statue sur l’Alexanderplatz comme Marlène, qu’il a fait tourner dans un film sur Berlin….
eh mais c’est une belle journée !
HRC
19 décembre 2012 @ 10:37
Kleber a surtout été un soldat de la République.
Claudia
19 décembre 2012 @ 09:09
c’est « grâce à » Napoléon et sa famille que j’ai entendu pour la première fois le mot « népotisme ». Un famille absolument fascinante.
Leonor
19 décembre 2012 @ 11:04
Commentaire tout à fait frivole, mais tout à fait de saison :
Je me suis toujours demandé comment toutes ces dames avaient fait pour ne pas mourir de pneumonie, vu la manière – tout à fait ravissante d’ailleurs – dont elles exposaient leurs appas antérieurs.
Palatine
19 décembre 2012 @ 15:03
En fait, dans cette famille, même les pièces rapportées, on est souvent mort jeune. Napoleon, Josephine, Eugene et Hortense de Beauharnais, Pauline, les frères du futur Napoleon III, des nièces. Sans parler du duc de Reichstadt,et sa mère. Il n’y a que l’ex roi de Hollande, toujours malade et hypocondriaque, qui ait fait de vieux os.
Palatine
19 décembre 2012 @ 22:40
Et j’oubliais Charles, le père de Napoleon, mort très jeune aussi d’un cancer à l’estomac.
Kalistéa
19 décembre 2012 @ 23:47
Vous avez raison dans le fond Palatine ,mais même de nos jours le cancer ne pardonne pas. Napoleon avait accumulé de grosses fatigues dans ses nombreuses campagnes militaires et il mourut d’un cancer au pylore ,cancer « de famille » dont furent atteints également Lucien et Caroline.
Mourir aux alentours de 50 ans était plus courant qu’aujourd’hui.
Madame mère et Jérôme moururent à 78 ou 79 ans ce qui était vraiment âgé pour l’époque.
Louis mourut à près de 70 ans ce qui écarte l’opinion souvent lue qu’il était syphilitique.
A cette époque sans antibiotiques il n’est pas possible de résister si longtemps à cette terrible maladie.
A l’autre génération, l’aiglon est mort de tuberculose pulmonaire: un jeune n’en réchappait pas non plus à cette époque!
Hortense a succombé à un épuisant et douloureux cancer. Sa mère a quand même 50 ans avait pris froid en se promenant légèrement vêtue par coquetterie,avec le tzar dans ses jardins de la Malmaison: elle succomba à une vilaine angine.
Mais je suis sùre que vous savez déja tout cela.
bonne nuit.Amitié.k.
l' Alsacienne
19 décembre 2012 @ 14:51
Comme vous, Leonor, je me suis toujours demandée pourquoi cet homme était tellement admiré.
Quelqu’un m’a dit à son sujet :
il a fait tellement de mal qu’on ne peut pas en dire du bien et
tellement de bien qu’on ne peut pas en dire du mal.
L’épouse du Mal Lefebre,originaire du sud de l’Alsace, blanchisseuse de profession, se faisait railler à cause de son franc-parler et de ses fautes de français. Napoléon l’aurait défendue parce que lui-même, corse d’origine, faisait également des fautes.
Kalistéa
20 décembre 2012 @ 00:03
Chère Alsacienne votre remarque qui est intéressante,me fait penser à ce qu’on a dit d’Eva Peron: »elle a fait très mal le Bien et très bien le mal ».
Les gens d’esprit tirent gloire de leurs « mots »mais ceux-ci ne sont pas souvent le reflet de la vérité.
Napoleon était corse çà c’est vrai mais mis dans une école militaire (tenue par des moines dans les petites classes)à l’âge de 8 ans et 1/2,en Bougogne,sortant aux vacances chez des nobles Français,comtes de Brienne, ce serait vraiment étonnant qu’avec son intelligence en plus ,il fit des fautes de FRançais!
Il ne s »appelait pas Martinez en plus! lol!
Vincent
20 décembre 2012 @ 20:07
Les rapports de Napoléon avec sa famille se résument à une longue suite de disputes et de réconciliations. Chaque membre des Bonaparte possède, en effet, une personnalité très marquée et une faculté d’adaptation étonnante. Chacun a aussi un besoin irrépressible de revanche. Or grâce au destin exceptionnel du chef de famille, la plupart de ses membres vont se retrouver sur les trône d’Europe. Pourtant certains, en épousant un peu trop les aspirations de leurs peuples, n’hésitent pas à devenir des adversaires, voire des ennemies de l’Empereur. Metternich amant de Caroline raconte : « Napoléon avait un grand faible pour sa famille. Bon fils, bon parent… Il souffrait des débordements de quelques-uns des siens sans déployer une force de volonté suffisante pour en arrêter le cours. » Napoléon avait eu pour Joseph l’ainé de la fratrie des égards particuliers. Considéré comme le sage de la famille, il est le frère le plus proche de l’Empereur et s’enorgueillit d’une ressemblance frappante avec celui-ci. Bien bâti, intelligent, il n’en est pas moins orgueilleux et nonchalant. Juriste de formation, il est couvert de bienfaits et d’honneurs par Napoléon qui espère en faire un homme d’État acceptable. Comme roi de Naples, Joseph réalise en partie ses attentes mais sur le trône d’Espagne, sa grade indolence et son insuffisance reprennent le dessus. Persuadé d’être un brillant stratège militaire et préférant l’atmosphère de sa cour somptueuse à l’ambiance des camps militaires, Joseph accumule les revers qui provoquent son retour précipité en France.
Vincent
20 décembre 2012 @ 20:21
Avec Lucien les relations sont tout autres. Après Napoléon, il est certainement e plus intelligent et le plus doué de sa famille. Formé tout jeune à la politique, de conviction républicaine, il a eu avec son frère de graves dissensions. Lucien aurait certainement joué un rôle de premier plan dans l’Empire s’il ne s’était pas marié sans le consentement de Napoléon. Pour la belle Alexandrine de Bleschamp, il n’hésita pas,non sans grandeur, à tout sacrifier. Aux propositions de son frère, le trône d’Italie, de Naples ou d’Espagne contre la rupture de son indigne mariage, Lucien réagit très violemment. Une ultime tentative de réconciliation est tentée en 1807, mais rien n’y fait et la colère de Napoléon éclate à nouveau : « Tout pour Lucien divorcé, rien pour Lucien sans divorce. » Arès cette dramatique entrevue, les ponts sont définitivement coupés. Lucien et son épouse partent vivre à Rome. Ils sont même un moment prisonniers des Anglais à Londres. Lucien ne devrait finalement rentrer en grâce que durant les Cent-Jours.
Vincent
20 décembre 2012 @ 20:31
Jérôme, le benjamin de la famille, l’enfant gâté, celui qui n’a jamais connu la misère des débuts continue lui aussi à causer des soucis à Napoléon. Après l’annulation de son mariage avec l’Américaine Élisabeth Patterson, Jérôme règne sur le royaume de Westphalie où il tient une cour fastueuse. Léger et insouciant, il dilapide consciemment les revenus de celui-ci. Malgré ses nombreuses aventures amoureuses, sa femme l’aime car il lui manifeste une grande tendresse. De même, Napoléon a toujours de l’affection pour lui et celui-ci ne manque jamais de respect. Jérôme aime son frère, veut le servir et fait preuve de courage aux heures du danger. Malheureusement, lui aussi est incapable sur le plan militaire et il va causer de graves problèmes à l’Empereur qui finit toujours par pardonner.
Vincent
20 décembre 2012 @ 20:47
Enfin Napoléon éprouve pour Louis, ce petit frère qu’il a en partie élevé, une profonde affection. Lieutenant d’artillerie, il économisait sur sa faible solde our payer les études de Louis. Mais il est certainement le frère qui l’a le plus déçu. Général, connétable, prince, roi de Hollande, il ne se satisfait de rien. A Sainte-Hélène, Napoléon dit de lui avec dédain et pitié : « Pauvre Louis, il a de l’esprit, n’est point méchant mais avec ses qualités, un homme peut faire bien des sottises et du mal. » Neurasthénique, malade, d’esprit inquiet et jaloux, il suit des traitements et part souvent en cure. Son mariage avec Hortense de Beauharnais se révèle un échec. Oubliant rapidement qu’il doit son trône à son frère, Louis veut être un roi indépendant. Il crée des maréchaux, des ordres de chevalerie et surtout tolère le commerce avec l’Angleterre. En 1807, la mort de son fils ainée et en 1808, la naissance de Louis-Napoléon, le futur Napoléon III achèvent de séparer le couple. La santé de Louis empire, il a une main à moitié paralysée et se montre de plus en plus instable. Après la réunion de la Hollande à l’Empire (1810), Louis mène une vie errante, en Allemagne et en Suisse. Méfiant vis-à-vis de son entourage, il préfère se poser en victime alors que son frère est prêt à lui pardonner.
Vincent
20 décembre 2012 @ 21:16
Parmi les sœurs de l’Empereur, c’est sans doute Élisa qui servit au mieux les intérêts du souverain. Moins belle que Pauline, la grande-duchesse de Toscane est douée d’une grande capacité de travail et d’une forte énergie. Impérieuse et avide, elle règne sur Florence d’une main de fer. « C’était une maitresse femme, dit Napoléon à Sainte-Hélène, elle avait de l’esprit, une activité prodigieuse et connaissait les affaires d’État. » D’ailleurs Elisa n’hésita pas à outrepasser ses pouvoirs et se voyait régulièrement réprimander par son frère.Dès 1813, entrainée par sa sœur et son beau-frère, Joachim Murat, elle essaie de jouer sa propre carte. On pourrait même parler de trahison. Pauline est la préférée de Napoléon et on beaucoup glosé sur les rapports prétendument incestueux que le frère et la sœur entretenaient. Immortalisée par Casanova, elle passe pour être la plus belle femme de son temps mais aussi la plus déraisonnable. Parlant de tout, riant de rien, tirant la langue à l’Impératrice Joséphine quand celle-ci a le dos tourné, Pauline faisait la joie et la gaieté des rares réunions familiales. Quant à Caroline, grande-duchesse de Berg et de Clèves et reine de Naples, elle n’est qu’une ambitieuse, mue par la seule volonté de sauver le trône de son époux, Murat. Napoléon disait d’elle : » C’est une tête d’homme d’État sur les épaules d’une jolie femme. »