« Considéré comme un maître par Thomas Mann, le comte Eduard von Keyserling (1855-1918) est incontestablement l’écrivain le plus représentatif de l’impressionnisme allemand et l’exemple parfait de l’esprit “fin de siècle”. Issu d’une lignée de barons baltes de langue allemande, installés aux confins de la Prusse-Orientale dont dépendait la Courlande (actuelle Lettonie) jusqu’au début du XXe siècle, il dépeint, dans une langue élégante et subtilement ironique, le crépuscule d’une société encore somptueuse mais irrévocablement poussée vers sa fin. Un classique à découvrir ou à redécouvrir absolument. » L’ouvrage écrit en 1903 n’a été traduit que 100 ans plus tard en langue française… (Source : Actes Sud)
« Oeuvres choisies. Histoires de château », Eduard von Keyserling, Actes Sud, 2012, 892 p.
jul
29 janvier 2013 @ 07:18
Oh sûrement passionnant ! Merci Régine !
Sylvie-Laure
29 janvier 2013 @ 07:48
Je vais aller faire la découverte de ce livre, dans une très bonne Librairie par chez moi.
Sans nul doute, un très bel ouvrage, avec des descriptions romantiques, magnifiques photos, et un dialogue subtil. Je vous dira ça.
Dans le Gotha, beaucoup ont écrit leur vie, leurs mémoires.
Certains comme Henrik de Danemark, ont écrit des livres plus personnels.
Comme « Intimité Royale » du prince Henrik, et le livre d’Henri en son temps Comte de Clermont, « A mes fils »
Pour les amateurs d’auteurs princiers sur leur vie de Chatelains, il y eut aussi les livres de Nicole Duchesse de Bedford, (française d’origine) le livre de feu Madame la Duchesse de Sabran-Pontevès (Bon sang ne saurait mentir) et ceux de feu Madame Isabelle Comtesse de Paris.
je suis certaine que ma liste n’est que trop courte, et que mes amis vont se relayer ici pour la compléter, comme il se doit. MERCI
Philibert
29 janvier 2013 @ 18:34
Dans un genre très voisin (parce que partiellement romancé), il y a aussi l’excellent « Au Plaisir de Dieu », de Jean d’Ormesson.
Valeska
1 février 2013 @ 10:02
Tout est excellent en Jean d’Ormesson…Je le vénère absolument!
Guizmo
29 janvier 2013 @ 08:42
Merci Régine de nous parler de cet ouvrage trés intéressant.
Valeska
29 janvier 2013 @ 08:53
Chère Régine,excusez-moi,hors thème:Mais pas de sujet sur l’annonce hier 28 Janvier de l’abdication de la Reine Béatrix des Pays-Bas qui s’éffacera au profit de Wilhem-Alexander en Avril prochain?
Maxima sera bientôt Reine! :)
Si vous prenez quelques vacances ou des moments de détente,je vous les souhaite pleinement reposants! :)
Bien sincèrement à vous.
HRC
29 janvier 2013 @ 10:23
à lire !
certains textes sont déjà publiés, bien sur, en poche. La société des châteaux vue entre autres par la vie et les rêves des femmes. Des echecs traités dans une langue calme et très élégante;
un peu le revers de la façade vue par mon cher Ernst Wiechert.
tiens, il faut que je passe chez mon libraire, mais ça ne me remontera pas le moral…
Cosmo
29 janvier 2013 @ 10:40
Toute l’oeuvre d’Eduard von Keyserling est à lire. Caractères, sentiments, paysages sont décrits avec une grande subtilité.
Les barons baltes, riches et puissants descendants de chevaliers teutoniques, dont ils se sont appropriés le territoire à la sécularisation de l’ordre, avaient cette particularité d’être de noblesse et de culture allemandes, tout en étant sujets du Tsar.
Mais plus rien de la brutalité médiévale d’origine ne reste à la fin du XIXème siècle dans l’oeuvre d’Eduard von Keyserling où l’on trouve un peu de l’esprit de Tchekov mais aussi de Fontane et dans laquelle les personnages ne cessent de s’interroger sur eux-mêmes et sur leur monde dont ils pressentent la fin, qu’ils souhaitent parfois, sans vraiment l’accepter.
Un chant du cygne avant l’apocalypse, qui sera plus tard racontée par Marguerite Yourcenar dans « Le coup de grâce »!
Pessimisme, naturalisme, intimisme, impressionisme, sentimentalisme, il y a beaucoup d' »isme » dans l’oeuvre de Keyserling et ce pour le plus grand bonheur du lecteur.
Philibert
29 janvier 2013 @ 18:39
Cher Cosmo,
vous qui savez tant de choses, savez-vous ce que sont devenus les descendants des barons baltes et ce qu’ils ont pu garder de leur gloire, de leur culture et de leur puissance ancestrale ?
Cosmo
29 janvier 2013 @ 22:19
Cher Philibert,
Les descendants de ces barons baltes ont certainement gardé leur culture au sein de l’Allemagne actuelle, mais plus rien de leur ancienne puissance et encore moins de leurs richesses. Ils sont les parents pauvres mais bien nés d’une aristocratie allemande florissante.
Leurs châteaux sont en ruines avec très peu de probabilité d’être relevés un jour. Les terres qu’ils possédaient se chiffraient par milliers voire dizaine de milliers d’hectares ont été morcelées et une restitution me semble inenvisageable. Ce monde a définitivement disparu. Un de mes amis est allé à sa recherche, sur mon conseil, et en a rapporté un très beau livre d’acquarelles. Il existe aussi un beau livre de Jean-Paul Kauffmann intitulé « Courlande ».
Vous pouvez partir à la recherche de ce monde mais à la condition, après l’avoir trouvé, d’accepter qu’il n’existe plus. Et lire Keyserling vous mettra sur le chemin.
Cordialement
Cosmo
HRC
30 janvier 2013 @ 12:34
j’en ai croisé 2, d’âge différents. un des 2 si amer qu’il avait basculé dans la nostalgie agressive avec des options politiquement douteuses selon moi.
HRC
29 janvier 2013 @ 18:58
bon, il faut encore que j’écrive : »impeccable Cosmo ». Et là, c’est avec un plaisir particulier !
Cosmo
29 janvier 2013 @ 22:40
Chère HRC,
C’est un plaisir de partager avec vous et bien d’autres sur N&R. Keyserling est un des auteurs de la culture germanique auxquels je faisais allusion dans un autre article.
Amicalement
Cosmo
HRC
30 janvier 2013 @ 12:52
vous avez cité Fontane, et j’ai calé, je l’avoue. Pas terminé Effi Briest.
On devrait envoyer Keyserling à V. Schlöndorf et Margarethe
von Trotta avec une pétition !
Actes Sud est une très bonne adresse, pub gratuite.
Cosmo
30 janvier 2013 @ 14:58
Chère HRC,
J’ai bien peur que l’oeuvre de Keyserling ne se prête pas beaucoup au cinéma. Trop impressioniste, trop intimiste…Gabriel Axel, réalisateur du « Festin de Babette » peut-être ?
Je confirme pour Actes Sud.
J’ai connu des membres de la famille Keyserling. Pour eux, la page est tournée, et sans amertume.
Mais il est probable que beaucoup des descendants des Barons Baltes ne se retrouvent pas vraiment dans le monde actuel. Ils ont connu le Moyen-Age jusqu’en 1920…Cela fait un peu tard pour entrer de plain-pied dans le monde contemporain, dont les bases remontent au moins au XVIIIème siècle, voire au XVIème.
Amicalement
Cosmo
Charlanges
29 janvier 2013 @ 18:51
Histoires de château doit être un livre délicieux et bien susceptible de plaîre à Jul tel que je crois connaître celui-ci. En 1990, dans la collection « Les Romanesques », les éditions Jacqueline Chambon avaient publié du même auteur « Princesses », roman charmant et un peu mélancolique censé se dérouler dans la petite principauté imaginaire de Neustatt-Birkenstein. Peut-être ce titre a-t-il été repris dans le gros livre qui vient de paraître et qui comprend plusieurs récits … nul doute que je vais me laisser tenter !
HRC
30 janvier 2013 @ 12:39
un des plus intéressants. Où le respect des codes conduit à des dégâts humains inutiles, mais accepté.
Michèle
30 janvier 2013 @ 00:49
Les barons baltes ont perdu leurs terres et leur pouvoir lors de la réforme agraire de 1920, conduite par la jeune République de Lettonie.
Eduard von Keyserling (1855-1918) est issu d’une famille aristocratique de Westphalie. Il est né dans les Pays Baltes mais a vécu en exil à Munich, loin de sa Courlande natale. Frappé de cécité, il ne renoncera cependant pas à écrire.
Une Thése sur Eduard von Keyserling dit qu´il écrit exactement comme peignent les impressionnistes; on ne pourra désormais lui refuser une place parmi les meilleurs impressionnistes de la littérature allemande, ses romans appararemment anodins contiennent une critique à la fois sévère et bienveillante de la société aristocratique des Baltes qui n´a pas survécu á la Première Guerre mondiale.
Keyserling démontre comment l´extinction extérieure, c.a.d. politique et historique des Barons Baltes a été accompagnée d´une longue agonie intérieure et que la disparition de cette société anachronique depuis longtemps mais pleine de charmes désuets était inévitable. Peter Krauss
Caroline
30 janvier 2013 @ 21:18
Cosmo et Michèle,vos commentaires fort intéressants sont bien complémentaires!Bien merci!
Sandy
30 janvier 2013 @ 23:12
Bonjour,
Si vous permettez, en tant que descendante de la famille Keyserling par le côté maternel de mon père, j’aimerais remercier Cosmo pour tout ce qu’il dit qui est si fin et si juste. En revanche Michèle se trompe en pensant qu’Edouard von Keyserling vient de Westphalie. Il était bien originaire de Kurland et descendait de la lignée des Keyserling de Tels-Paddern. Il a effectivement vécu un grande partie de sa vie à Munich, mais sa nostalgie pour sa patrie Kurland était toujours très grande. il existe un portrait de lui fait par le peintre Lovis Korinth, exposé à la Pinakothek de Munich.
Cosmo
31 janvier 2013 @ 08:51
Sandy,
Merci pour votre compliment !
Vous avez compris combien je suis fasciné par l’oeuvre de Keyserling et le monde dont il a su nous transmettre une idée.
Cordialement
Cosmo
HRC
31 janvier 2013 @ 13:01
les barons baltes étaient allemands, leur origine étaient soit d’ « Allemagne » avant la lettre, soit des marchands allemands des villes de la Hanse;
si je puis me permettre, relisez vos papiers de famille.
HRC
31 janvier 2013 @ 14:14
les sites allemands confirment l’origine de la famille en Wesphalie.
je n’évoquais l’autre origine possible que pour vous situer le problème…..
Michèle
1 février 2013 @ 05:45
Sandy,
Je suis surprise que vous écriviez : « Michèle se trompe en pensant qu’Edouard von Keyserling vient de Westphalie », j´ai écrit: est issu d’une famille aristocratique de Westphalie.
j´ai trouvé tous les renseignements sur le site de votre famille « Comte et Barons », site très intéressant qui donne des liens permettant de faire des recherches sur d´autres sites.
Sur « Genealogisches Handbuch der baltischen Ritterschaften » D.M. von Stackelberg 1929-1930 Teil :Estland Band III Seite 140, on peut lire ceci :
Keyserling, (áltere forme : Keselink, Keserlink) est originaire de Westphalie.
Herman Keyserling, qui immigrait peu de temps après 1492 de Herfordischen³ en Livonie est l´aïeul de tous les barons prussiens et les comtes von Keyserling(k) de Courlande d´ aujourd´hui……….
³ le texte est écrit en gothique
Michèle
Sandy
2 février 2013 @ 23:16
Je comprends mieux: en effet, si vous vouliez dire que la famille Keyserling a ses origines en Westphalen… j’avais compris que vous pensiez qu’Edouard y était né et y avait grandit. Ce qui compte, pour lui et qui transparait dans tous ses écrit, c’est son ancrage dans le monde balte de Kurland et la vie qu’ils y menaient. Les Keyserling se sont toujours considéré comme des « Deutschbalten », ce qui exprimait leur origine,mais aussi leur attachement aux bays baltes. Jamais m’a grand-mère, une Keyserling, aurait dit qu’elle venait de Westphalie…
Bon,bonne lecture à tous des beaux romans d’Edouard qui décrivent mieux que tout comment il percevait la vie dans son pays d’origine .
HRC
3 février 2013 @ 17:30
c’est pourtant fréquent qu’on explique à une jeune fille quand et où sa famille a reçu son titre, ou alors de quand et où date la première mention d’un membre de sa famille.
votre grand-mère était peut être dans la nostalgie. Comme le Keyserling cité n’a pas eu d’enfants, vous descendez peut être d’un autre, prénom perdu dans ma mémoire, qui fut considéré comme penseur, pas philosophe mais dans un mouvement de réflexion sociale fort lu un temps dans ce milieu, dans les années 1910-1920, de mémoire.
bonne journée.