Arrivée de sa province natale vingt ans auparavant, cette fille naturelle d’un poète, essayiste et dramaturge élu à l’Académie française, ambitionne d’embrasser la carrière littéraire, en dépit d’une éducation qui ne l’y prépare pas.
Dans l’effervescence de ce siècle des Lumières, tandis que l’on repense la place de l’homme au sein de l’univers, Olympe songe à celle des femmes et plus largement des opprimés. Son instinct politique s’éveille ; sa plume se fait acerbe. Elle devient une pionnière de ce que l’on nommera ultérieurement le féminisme, tout en s’insurgeant contre l’esclavage à travers des pamphlets et des pièces de théâtre.
La Révolution génère un formidable élan d’espoir, l’incitant à se jeter à corps perdu dans la bataille avec un courage et une détermination qui forcent le respect.
Éblouissante en un combat que Karin Hann nous restitue dans un récit alerte et documenté, cette femme au destin romanesque, trop souvent méconnue, nous émeut, nous interroge et nous emporte indéniablement vers un idéal qu’elle aura incarné jusqu’à son dernier souffle : l’audace de la liberté. »
« Olympe de Gouges. Le destin d’une visionnaire », Karin Hann, Rocher, 2022, 464 p.
miloumilou
22 février 2022 @ 06:34
La première féministe!👏
Voilà un livre qui va me plaire!
Merci!
Marnie
22 février 2022 @ 15:53
Non, la première « féministe » fut Christine de Pizan (1364-1430). Vous trouverez tout ce qu’il faut sur le net, mais voici un lien :
https://gallica.bnf.fr/html/und/manuscrits/christine-de-pizan?mode=desktop
Erato deux
22 février 2022 @ 08:12
Merci pour l’ information .
Une femme décidée à assumer son destin et moderne à une époque difficile. Plus que feministe je la definirai éprise de liberté et égalité des droits avec les hommes.
Un livre que j’offrirais aussi a mes filles.
Laurent
22 février 2022 @ 13:06
Contrairement aux idées reçues la révolution française n’a absolument pas été bénéfique pour les femmes.
Sous l’ancien régime les femmes étaient beaucoup mieux considérées
La révolution et Napoléon ont rabaissé les femmes
Il a fallut attendre Giscard pour que les femmes retrouvent une existence réelle.
Et pourtant bien peu d’entre elles lui sont reconnaissantes de ce qu’il a fait pour elles
Madame Simone Weil était une vraie féministe pas les extrémistes actuelles qui font un tort considérable aux femmes
Un homme normal ne peut que vouloir l’égalité de droits entre homme et femme
Mais l’homme et la femme seront toujours différents ce qui ne signifie évidemment pas une infériorité de la femme par rapport à l’homme
C’est pareil pour les races
Quelque soit notre couleur de peau nous sommes tous égaux et aucune race n’est supérieure ni inférieure
HRC
22 février 2022 @ 15:26
Celles qui l’ont vécu, et qui disent leur âge 😀
J’en suis..
Pacific
22 février 2022 @ 19:42
Tout à fait d’accord avec vous !
Beque
22 février 2022 @ 20:08
Laurent, excusez-moi, mais on risque de confondre Simone Veil, femme politique, et Simone Weil, agrégée de philosophie. Vous connaissez sûrement celle-ci mais au cas où… Simone Weil est née à Paris, le 3 février 1909, et morte à en Angleterre, le 24 août 1943. Son frère est le mathématicien André Weil, un des fondateurs du groupe Bourbaki. Elle ne reçoit aucune éducation religieuse de sa famille, d’origine juive, et est élevée dans un agnosticisme complet. En 1934, elle suspend sa carrière d’enseignante pour travailler volontairement comme ouvrière à la chaîne afin de connaître la condition des plus humbles. Simone Weil se rapproche, dès 1935, du christianisme et faisait des retraites à Solesmes. Son livre le plus célèbre est « La pesanteur et la grâce ». En 1942, elle travaille comme rédactrice dans les services de la France libre à Londres. Tuberculeuse, elle meurt quelques mois plus tard au sanatorium d’Ashford.
limaya
23 février 2022 @ 11:21
Oui Beque on a compris Laurent et moi avons fait la m^m erreur ds l’orthographe des noms mais rassurez vous au cas ou ………….nous connaissons les deux et ne confondons pas. Valable pour Carmina burana
Récemment j’ai relevé la m^m erreur ds un journal sérieux de la presse française , mais ne dit on pas l’erreur est humaine? ? ?
Charlotte (de Brie)
23 février 2022 @ 11:56
Oui, enfin l’essentiel étant de ne pas confondre avec l’ancienne (?) marque de prêt à porter…
Je crois que nous avions bien compris.
Beque
24 février 2022 @ 22:43
Charlotte, tout le monde avait compris sur le site mais, si je faisais un micro-trottoir autour de moi (personnes d’intelligence normale), on me parlerait de la ministre mais pas de la philosophe. J’ai des amis brésiliens (mathématiciens de l’université de Sao Paulo) qui étaient sidérés du fait que nous (en tout cas pas moi) ne connaissions pas, en France, André Weil, le frère de Simone, mathématicien de renom, et n’avaient jamais entendu parler de sa soeur. Il avait enseigné à l’étranger, en particulier à Sao Paulo et à Chicago et est mort à Princeton en 1998.
Beque
23 février 2022 @ 12:53
Limaya, bien sûr que l’erreur est humaine. C’est plus grave de la part des journaux qui font des économies en limitant leur nombre de correcteurs. Ceci dit, d’après la vie et les prises de position de Simone Weil, je pense qu’elle était certainement féministe. Quant à Simone Veil, je l’avais entendu dire que son mari était assez directif dans leur couple.
carmina burana
22 février 2022 @ 20:11
Vous confondez Simone Weil la philosophe morte ds un camp de concentration nazi ,avec Simone Veil rescapée et ministre de Giscard.
Naucratis
24 février 2022 @ 13:07
Simone Weil n’est pas morte dans un camp de concentration. Elle est morte d’épuisement au Royaume-Uni en 1943.
Beque
24 février 2022 @ 15:03
Naucratis, elle est morte d’épuisement sûrement (trop fragile pour son travail en usine) mais surtout de tuberculose dans un sanatorium, comme je l’ai écrit.
Naucratis
24 février 2022 @ 18:44
Vous avez tout à fait raison.
Je répondais à Carmina burana qui a écrit par erreur qu’elle était morte dans un camp de concentration.
limaya
23 février 2022 @ 07:54
Bravo ! ! Bravo! ! à vous Laurent . Gloire à Mme Weil (et…..sa statue ds chaque ville de France et Navarre ) quant aux « féministes d’aujourd’hui » enfin , celles qui se parent du titre de féministe (tellement ds l’air du temps ) qu’elles tempèrent et se calment un peu ds leurs revendications elles font parfois tort à la cause qu’elles prétendent défendre
Merci donc à Olympe , Simone , Gisèle et les autres (les valables ) et pardon à celles oubliées sûrement
Robespierre
22 février 2022 @ 13:59
Il y a aussi Théroigne de Mericourt, qui ne fut pas guillotinée, mais fut calomniée , maltraitée et finit dans un asile.
Naucratis
24 février 2022 @ 18:46
Son sort fut finalement bien pire que celui d’Olympe de Gouge…
Naucratis
24 février 2022 @ 18:47
Gouges !
Et en plus on l’a largement oubliée.
Trianon
22 février 2022 @ 14:58
Voilà une lecture qui va me plaire
Beque
22 février 2022 @ 20:16
Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, veuve de Louis-Yves Aubry, écartait toute idée de violence et de condamnation capitale. Elle se proposa – en vain – pour prendre la défense de Louis XVI et protesta contre les massacres de septembre. Elle accusait Robespierre : «Tu te dis l’unique auteur de la Révolution, tu n’en fus, tu n’en es, tu n’en seras éternellement que l’opprobre et l’exécration. […] Ton souffle méphitise l’air pur que nous respirons ; ta paupière vacillante exprime malgré toi toute la turpitude de ton âme et chacun de tes cheveux porte un crime.» Et dénonçait les excès de la Terreur. Les Montagnards se vengèrent en la traduisant devant le Tribunal révolutionnaire. Enfermée à la Conciergerie, elle écrit à son fils : «Je meurs victime de mon idolâtrie pour la patrie et pour le peuple. […] Vingt fois j’ai fait pâlir mes bourreaux et, ne sachant que répondre à chacune des phrases qui caractérisaient mon innocence, ils ont prononcé ma mort. […] Je meurs, mon fils, mon cher fils ; je meurs innocente.»
Chaumette, procureur au tribunal révolutionnaire, fustigeait «cette virago, la femme-homme, l’impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes… Tous ces êtres immoraux ont été anéantis sous le fer vengeur des lois. Et vous voudriez les imiter ? Non ! Vous sentirez que vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d’estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez».
Réponse d’Olympe de Gouges : «La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune.»
Caroline
22 février 2022 @ 23:53
Je ne crois pas du tout que c’ est la première féministe.
Un livre d’ un nouveau genre à lire !
Fabily
26 février 2022 @ 11:51
Laurent, c ‘est inexact: avant la révolution française, la femme n’avait pas de personnalité juridique propre et était soumise à l’autorité de son père puis de son époux (enfermement dans les couvents etc). En 1790, les femmes étant des individus (mineures légalement!), l ‘autorite en matière de litige familial est confiée au tribunal. De même, c’est seulement la révolution qui va conférer l’égalité successorale entre les enfants légitimes, fille ou garçon.
Les intellectuelles parisiennes des brillants salons parisiens du XVIII ème siècle ne représentaient qu’une minorité privilégiée.
Il est vrai également qu’à certaines époques et dans les villes, notamment au Moyen Âge, certaines ont pu voter dans des conseils locaux et tenir des commerces florissants ( surtout après un veuvage, qui leur conférait une certaine liberte).
La route a été bien longue jusqu’à l’émancipation ( droit de vote en 1945, droit de travailler et d’ouvrir un compte bancaire dans autorisation du mari en 1965!).