Parution du livre « Outre-terre » par Jean-Paul Kaufmann, en voici la note de l’éditeur : « Eylau, c’est la rencontre paroxystique de l’Histoire et de la géographie. Une bataille napoléonienne qui a lieu le 8 février 1807 contre les Russes, en Prusse orientale, là où se trouvait autrefois la célèbre Königsberg fondée par les chevaliers teutoniques. Aujourd’hui Eylau est située dans l’enclave de Kaliningrad, territoire russe séparé de la Russie par la Pologne et la Lituanie.
Jean-Paul Kauffmann qui s’était rendu une première fois à Kaliningrad en 1991 voulait y revenir mais, cette fois, en famille. Un voyage de cohésion familiale en quelque sorte.
Eylau est une bataille à part dans les faits d’armes napoléoniens. Une victoire à la Pyrrhus, à l’arrachée, dont Napoléon n’aimait pas évoquer le souvenir quand il fut exilé à Sainte-Hélène. Une bataille particulièrement meurtrière qui se déroula dans le brouillard, l’obscurité, sous la neige.
Eylau est restée célèbre dans l’histoire pour la fameuse cavalerie de Murat mais aussi dans la littérature grâce au Colonel Chabert de Balzac. Le colonel Chabert que l’on donnait mort est un fantôme d’Eylau. Quand il revient en France, il doit prouver son identité pour recouvrer son territoire, sa femme, ses droits. C’est l’un des romans les plus captivants de Balzac. Une sorte de roman noir sur le mariage. »
« Outre-terre », Jean-Paul Kaufmann, Editions Equateurs, 2016, 332 p.
framboiz07
7 mars 2016 @ 07:10
Les thèmes de JP Kaufmann ont été marqués par sa période d’otage , les Kerguelen , Eylau …L’homme en situation extrême …
Dominique-Gibbs
7 mars 2016 @ 10:00
framboiz07,
Vous répondez à mon interrogation.
J’allais demander si s’agissait du même Jean-Pau Kauffmann (journaliste de la 2) qui fut retenu prisonnier plus de trois ans otage au Liban.
La réponse est oui.
framboiz07
7 mars 2016 @ 14:18
Dominique-Gibbs , il n’était pas à France 2 , il était à l’Evènement du jeudi , dont le directeur était Jean-François Kahn, c’est Jean-Louis Normandin , Georges Hansen , qui étaient sur la 2…Un de ses fils -Grégoire ou Alexandre- a écrit un livre sur Drumont , l’extrême-droite, l’antisémitisme au XIXème siècle .
Michel Seurat était lui chercheur au CNRS , une de ses filles , Leila, je crois , a fait une thèse sur le djihad , l’autre vit à Beyrouth …Michel Seurat est décédé lors de la prise d’otage , son corps a été rapatrié depuis …Triste période , qui continue sous des formes encore plus violente …Amitiés , chère Ardennaise, exilée , comme moi (à Reims ) !
Dominique-Gibbs
8 mars 2016 @ 09:45
Merci framboiz07.
Désolée pour mon erreur.
Dominique-Gibbs
8 mars 2016 @ 09:48
J ai coupé car je suis dans une salle d attente. Amitiés à vous aussi. Je suis une exilée volontaire.
Tous ces événements sont ignobles.
Ogier le Danois
7 mars 2016 @ 21:57
Totalement ridicule que les Soviétiques renommèrent (Preußisch-)Eylau (en polonais: Iława (Pruska) Bagrationovsk, en honneur du prince Bagration, général tsariste qui lutta contre Napoléon et les idées révolutionnaires à la battaile d’Eylau !
Caroline
7 mars 2016 @ 22:37
Merci pour ce livre intéressant, destiné aux admirateurs de Napoléon!
Désolée pour ma franchise!Je me suis lassée de ce genre de livres depuis belle lurette!
Leonor
11 mars 2016 @ 00:22
Non Caroline, ce n’est pas un livre à la gloire de Napoléon. C’est … du Jean-Paul Kauffmann .
J.P. Kauffmann a déjà auparavant exploré ces confins de l’Europe baltique, avec » Courlande » . Visiblement, il a quelque chose à faire, à chercher, de lui-même sans doute, dans ces paysages de brandes, de landes, de sables et de ciels gris.
D’autre part, bien qu’il s’en défende, il est indéniable que ses livres sont reliés à sa longue captivité d’otage, et aux difficultés de son retour. Il y a de cela dans ce livre-ci aussi, dans cette traque du lointain, de l’être-ailleurs, du survivre , et des difficultés du retour.
Etre, durer, survivre, la loi de tous les soldats abandonnés, de tous les otages.
C’est en grande partie cela qui sous-tend le livre de Kauffmann.
Corsica
8 mars 2016 @ 06:30
Malgré l’incroyable charge des 80 bataillons de cavalerie menés par Murat, la garde russe de Bennigsen a donné du fil à retordre à l’infanterie française. Seule l’arrivée de Ney, qui fit faire une marche forcée de 80 kilomètres à ses hommes donna à Napoléon la victoire, une victoire toute en demi-teinte. Le tout dans le froid des hivers russes et sous une tempête de neige…
Francine du Canada
9 mars 2016 @ 12:27
Pauvres soldats… misère et tout ça pour ça… FdC
Leonor
11 mars 2016 @ 00:32
Koenigsberg, nostalgie.
Prusse orientale, Poméranie, Mazurie, Silésie, provinces perdues. Massacres. Viols par milliers. Exils, exodes . Des millions de gens déplacés. Qui laissèrent tout; qui perdirent tout. Des milliers d’enfants égarés, perdus. Le fond de la misère. La Prusse orientale en 1945.
Les Allemands savent de quoi il s’agit quand on leur dit » migrants « .
Mais revenons au livre de J.P. Kauffmann. Quoique …. l’avons-nous quitté ?
Leonor
11 mars 2016 @ 00:44
La couverture du livre fait furieusement (!) penser à la scène magistrale de la bataille sur le lac gelé, dans le film « Alexandre Nevsky » d’Eisenstein. Un morceau d’anthologie, musique de Prokofiev.
https://www.youtube.com/watch?v=pXr0m7SaGvs
On dirait bien que Kauffmann est pris dans la violence de ces affrontements d’empires.
La Bataille du Lac Gelé a eu lieu , selon Eisenstein , sur le Lac Peïpous, à l’actuelle frontière entre Estonie et Russie, au sud de Narva.
Certes, ce n’est pas Eylau ( dans l’enclave actuellement russe de Kaliningrad ex Koenigsberg, comme dit dans l’article), càd au sud-ouest de la Lithuanie.
Mais Koenigsberg a été fondée par les Teutoniques, et ce sont ces mêmes Teutoniques qu’a combattus Alexandre Nevsky jadis, afin d’enrayer leur avancée en Russie. Comme les Russes ont combattu Napoléon à Eylau, afin d’enrayer son avancée en Russie. Comme plus tard, etc.
Bien sûr, le cinéma d’Eisenstein est aussi oeuvre de propagande soviétique, on le sait.
Ogier le Danois
11 mars 2016 @ 23:25
Le prince Alexandre Nevsky doit son nom à la bataille victorieuse près de la Néva contre une invasion de Suédois, de Norvégiens et de Finnois en 1240, deux ans avant la bataille sur le lac glacé.