Lorsque l’on pense à l’Egypte, on pense forcément à la période des pharaons et à leurs legs architecturaux. Mais l’Egypte, ce fut aussi un royaume avec la dynastie de Méhémet Ali de 1805 à 1952 jusqu’à la chute du roi Farouk.
Une période où le pays connaît un rayonnement culturel important. Les membres de la famille royale vivent dans le luxe et le raffinement. Des palais sont construits puis abandonnés à la mort du souverain. Ses héritiers en construisent généralement d’autres à leur goût, parfois encore plus opulents.
Caroline Kurhan, historienne qui a vécu une quinzaine d’années en Egypte, a recensé tous ces fabuleux palais, détaillant avec une riche iconographie (en noir et blanc) les choix architecturaux, leur ameublement et l’atmosphère qui y régnait. Gros plan également sur les trains royaux moyens de transport de prédilections des souverains égyptiens.
En 2015, il ne reste presqu’aucun de ces somptueux palais bâtis d’Héliopolis à Alexandrie. Ainsi, le palais de la princesse Semila Hussein à Zamalek est devenu une bibliothèque mais son superbe plafond a été démonté et vendu morceau par morceau. De cette splendeur passée sont encore en état le palais du prince Méhémet Ali Tewfik à Manial et celui du prince Amr Ibrahim à Zamalek.
« Palais oubliés d’Egypte », Caroline Kurhan, Editions Riveneuve, 2015, 239 p.
framboiz07
9 novembre 2015 @ 05:19
Merci ! Souvenirs ! Il reste le palais d’Abdine , superbe , même période!
Caroline
9 novembre 2015 @ 10:45
Merci pour ce livre!
Au sujet du premier paragraphe de cet article,si on pense à l’Egypte,on pense forcémment au crash de l’avion russe en Egypte!
SachaW
9 novembre 2015 @ 15:27
L’Egypte : au sujet du crash de l’avion russe : il s’agit peut-être d’une porte de l’avion mal fermée , car , pour ce que l’on nous dit , aucune trace de produit chimique provenant d’un engin explosif , n’a été trouvé ,
En effet , une bombe aurait forcément laissé des traces.
Alain Golliot
9 novembre 2015 @ 13:20
Magnifique, le portrait….et oui, l’Égypte, je n’y retournerai pas…je ne dis pas plus car j’espère que le monde saura revenir à la raison, même si je suis assez pessimiste.
framboiz07
11 novembre 2015 @ 01:58
Inch Allah ! si je peux me permettre …
Mary
9 novembre 2015 @ 16:21
Qui est le beau jeune homme sur la photo?
Marcel
9 novembre 2015 @ 17:51
Je tiens à dire que la dynastie d’Egypte a perdu le trône le 18.6.1953 avec le roi Fouad II.
JAusten
9 novembre 2015 @ 18:59
c’est qui le bel éphèbe qui pause sur la couverture ?
Gérard
11 novembre 2015 @ 03:42
Il s’agit du prince Hassan Aziz Hassan qui fut toujours un bel homme. C’était un nabil, un prince de deuxième rang, cependant on ne le désignait pas comme « sa seigneurie » comme il est d’usage mais comme « son altesse ». Il était fils cadet de son altesse le général prince Aziz Hassan Pacha l’un des fondateurs du parti Wafd. Aziz était fils d’Hassan, maréchal ottoman, fils du khédive Ismaïl et frère du roi Fouad Ier le père de Farouk.
Hassan naquit près San Remo à la Reserva le 22 février 1924. Sa mère était Iqbal Khanum (1897-1978), deuxième épouse de son père, née Carmen Magallon (à Alexandrie ou plus vraisemblablement en Espagne où le prince la rencontra) dans une famille espagnole et catholique. Il avait un frère aîné le prince Ismaïl (prince car il était le fils premier né) et deux sœurs.
Son père était mort quand il avait un an et demi et on avait considéré qu’il ne pouvait être élevé par une étrangère. Il avait alors était confié à une grand-tante Nimet Mokhtar au palais de Mehemet Ali à Choubra, au Caire, palais représenté sur ce tableau. Ils habitaient une villa dans son parc.
Il fit ses études à Smyrne, Beyrouth, en Angleterre, à Héliopolis et au Caire.
Après la chute du régime il décida de rester en Égypte et il se trouva être l’aîné des princes à vivre. Mais il était peu préoccupé par les questions dynastiques.
Il habita un appartement au très chic Rustom Building au Caire rue Salamlik avec une de ses sœurs Khadija Hassan Khanum à laquelle il ne parla pas pendant 35 ans.
C’était un homme poli cependant qui pouvait s’exprimer à merveille en français et en anglais langues qu’il maîtrisait mieux que l’arabe. Il était peintre assez avant-gardiste et sous la royauté on ne l’autorisait pas à exposer. Il vendait des toiles à des amis. C’était aussi un excellent pianiste mais qui ne se produisait qu’en privé.
Il ne se maria pas.
Il considérait comme un père de substitution le grand pianiste et professeur d’origine polonaise et juive Ignace Tiegerman (1893-1968), magnifique représentant de l’école romantique, grand interprète de Chopin, et il l’assista jusqu’à sa mort.
Ce prince secret a pu être considéré comme paranoïaque mais l’absence de père, la privation de sa mère, la révolution et le suicide subséquent en 1961 de son frère Ismaïl, comme la difficile séparation d’avec un homme qu’il aimait furent de réelles épreuves.
Il s’est cependant un peu raconté dans deux livres et a évoqué Ignace.
On connaît son visage par les photos notamment sur le blog l’Égypte d’antan, par son beau portrait par Leonor Fini en 1951 et par des photos arabisantes, qu’il trouvait un peu ridicules, de Magda Malek.
Voir :
https://www.google.fr/search?q=www.egyptedantan.com/egypt.htm+hassan+aziz+hassan&ie=UTF-8&oe=UTF-8&hl=fr-fr&client=safari.
Il est mort au Caire à 76 ans le 17 avril 1999 et avait souhaité être inhumé dans la partie privée du cimetière royal dans la tombe d’un prince depuis longtemps décédé.
JAusten
11 novembre 2015 @ 12:55
Merci Gérard.
un vrai artiste ce prince et qui a connu les déboires de ceux qui ont plusieurs cultures et qui finalement ne collent à aucune.
Mary
11 novembre 2015 @ 13:35
Merci beaucoup Gérard.
Bruski von Helvet
10 novembre 2015 @ 17:03
Achetez le livre, et vous saurez qui est en couverture ;-)
JAusten
11 novembre 2015 @ 12:56
vous devez 17,18€ à Gérard :o))))))
framboiz07
12 novembre 2015 @ 13:05
Merci ,Gérard ! Quelle vie !
je me demande , dans quel état est le palais Empain du Caire ?
Gérard
12 novembre 2015 @ 15:32
Le gouvernement belge s’était engagé à le restaurer.
framboiz07
13 novembre 2015 @ 03:11
ENGAGEMENT ? mais état des lieux ?
Gérard
11 novembre 2015 @ 22:14
Chère JAusten pour ce prix là j’ajoute que le prince a laissé beaucoup de photos d’archive de la famille royale et a contribué au livre sur la descendance de Méhémet Ali de l’auteur de ce nouvel ouvrage. On retrouve aussi ses souvenirs dans Remembering Childhood in The Middle East : Memoirs from a Century of Change par le professeur Elizabeth Warnock Fernea, University of Texas Press, 2010.
Il y rapporte que pendant la Première Guerre mondiale son père était en Espagne où il avait été pressé de se rendre par les autorités britanniques dès 1913 en fait. En effet le prince Aziz Hassan était nationaliste et on préférait l’éloigner dans un pays qui devait rester neutre.
Il y rencontra la belle Carmen beaucoup plus jeune que lui et en tomba amoureux. Elle se convertit et il l’épousa. Les aînés des enfants naquirent à Madrid, Ismaïl qui serait plus tard officier, et Hadidja, Aicha naquit au palais à Choubra et Hassan à San Remo.
Le prince avait fait construire à proximité cette maison d’été. Chaque année on se transportait là avec les quatre nurses des enfants, les servantes berbères et le reste du personnel nécessaire et les chiens.
Merci pour les gentillesses qui précèdent.
JAusten
12 novembre 2015 @ 19:41
merci Gérard pour vos précisions.
Francine du Canada
14 novembre 2015 @ 18:42
Merci de vos commentaires et des liens Gérard; s’ils peuvent arrêter de se battre dans ce coin du monde que je puisse visiter avant que tout soit détruit! Bon dimanche, FdC
Gérard
15 novembre 2015 @ 22:42
Francine nous partageons tous ce souhait.