À la fin de sa brève existence, à 32 ans, Alexandre le Grand avait éclipsé la grande puissance perse, traversé l’Hindou Kouch et pénétré dans ce qui est aujourd’hui le Pakistan : son empire s’étendait de la mer Adriatique au sous-continent indien.
Mais son succès n’était pas seulement le produit de son génie personnel et d’une énergie inépuisable. Il résultait aussi de plusieurs décennies d’efforts réalisés par son père.
L’Histoire nous a présenté Philippe II de Macédoine comme un vieil homme dont l’assassinat, fort commode, a permis l’arrivée au pouvoir de son fils génial. Erreur et mensonge. Des dizaines d’années de combats acharnés et d’indéniables talents de diplomate l’ont conduit à unifier le pays et conquérir la Grèce tout en bâtissant une armée invincible.
Tout cela, il l’a transmis en héritage à son fils, au bon moment et à l’âge idéal pour pouvoir s’auréoler d’une gloire encore plus grande et bâtir le premier grand empire de l’Antiquité.
Philippe et Alexandre ont tous deux joué un rôle essentiel dans la très large diffusion de la langue et de la culture hellènes, aux répercussions nombreuses et profondes, comme l’écriture du Nouveau Testament en grec et un empire « romain » hellénophone qui survécut pendant mille ans à l’est de la Méditerranée après la disparition du dernier empereur régnant en Italie. L’œuvre d’un maître de l’histoire au sommet de son art ».
« Philippe II & Alexandre Le Grand », Adrian Goldsworthy, Perrin, 2023, 672 p.
Erato deux
9 mars 2023 @ 08:03
Merci pour l’ information et la présentation sur ce livre.
Un ouvrage que je lirai avec intérêt.
Charlotte (de Brie)
9 mars 2023 @ 09:40
Il est probable que l’auteur évoque Olympias, mère d’Alexandre, épouse de Philippe. L’histoire la présente comme « pas gentille » ! euh ! gentils, Philippe et Alexande ne l’étaient pas non plus ! Mais on retient d’eux la gloire, les conquêtes alors qu’on a tendance à ne retenir d’Olympias que ruse et ambition.
Parmi les 7 épouses (répertoriées…) de Philippe Olympias s’impose vite comme la plus prestigieuse après la naissance d’Alexandre. Le roi avait d’autres fils, mais Olympias se chargea de faire en sorte qu’ils ne se mettent pas en travers de la route de son fils….à qui elle donna Aristote comme maître.
Fut-elle impliquée dans l’assassinat de Philippe ? dans tous les cas :
, » par sa ruse, son ambition et sa détermination, Olympias a su rompre le sort destiné aux femmes de l’antiquité pour asseoir sa domination et celle de son fils »
Elizabeth Carney, publication dans le National Géographic, août 2021
Leonor
9 mars 2023 @ 11:00
Cela va choquer la majorité d’entre vous, je pense.
N’empêche : je vais prendre le contre-pied.
Le récit historique traditionnel glorifie les grands conquérants, les créateurs d’empire .
Mais enfin, c’étaient des fous ! Des cinglés complets ! Des avides de pouvoir, des mégalomanes , prêts à marcher sur des milliers de cadavres pour satisfaire leur soif de pouvoir et leur ego !
Sous le prétexte , parfois, d’apporter aux régions conquises LA civilisation – la leur -, LA religion – la leur, LE trio Liberté-Egalité-Fraternité – leur pseudo-valeur – , etc.
Qu’allaient fabriquer Alexandre jusque sur l’Indus ? Attila jusqu’à Paris ? Charlemagne jusqu’en Espagne ? Les Omeyyades jusqu’en Espagne ? Clovis jusqu’aux Pyrénées ? Napoléon jusqu’à Moscou ? Les Européens jusqu’aux Amériques ? etc. Point Godwin.
Par les temps qui courent, ça ne vous inspire rien ?
Le pire, c’est que des cinglés pareils, il y en a toujours eu et il y en aura toujours.
Il est illusoire de s’imaginer le contraire .
Pastelin
9 mars 2023 @ 11:18
Je n’ai aucune admiration pour Alexandre. Dont paraît il la tombe vient d’être identifiée, ou du moins forte probabilité.
Non, pour moi, Alexandre n’incarne pas la plus belle période de la Grèce antique, loin de là.
Camille
9 mars 2023 @ 14:21
Il incarne la Grèce hellénistique.
Le fait est qu’il a diffusé la langue et la culture grecque dans 3 continents à travers son immense empire.
Catherine
9 mars 2023 @ 20:47
Mais pas du tout, ils renforçaient leur pouvoir par leurs conquêtes. Philippe et Alexandre comme César à sa façon, ou plus tard les Valois n’étaient pas des souverains absolus, bien au contraire. Les richesses des pays dépouillées, les longues expéditions à l’étranger, le contact avec d’autres mondes ont assouvi
la soif de pouvoir d’une noblesse toujours prête à se révolter contre le monarque du moment. Après tout on ne fait pas la guerre tout seul, si leurs guerriers les ont suivis c’est qu’ils y trouvaient eux aussi leur avantage.
Mivonne
11 mars 2023 @ 22:04
L’Histoire et la littérature encensent ces grands conquérants créateurs e’empire , mais honnêtement ces empires se sont construits au prix de sanglantes batailles et de peuples écrasés ….il me semble que ce qui se passe aujourd’hui du côté est de l’Europe devrait nous aider à relativiser la » grandeur » de ces personnages historiques…