« Grand-duc d’Occident », Philippe le Bon est connu pour avoir affermi et renforcé la puissance bourguignonne qu’avaient commencé à bâtir son grand-père, Philippe le Hardi, et son père, Jean sans Peur.
Sous son principat, la culture aristocratique fut mise à l’honneur : fondateur de l’ordre de la Toison d’or, tenant autour de lui une cour brillante qui suscita l’admiration de ses contemporains, il fut commanditaire d’œuvres d’art et de beaux manuscrits, et fit construire ou embellir ses résidences de Dijon, Bruges, Gand, Bruxelles et Lille.
Son œuvre politique fut également considérable : il unit sous sa main les « Pays-Bas bourguignons », réforma les institutions de ses principautés et fut un acteur de première importance à l’échelle de l’Europe de son temps.
L’image de ce prince qui s’allia à l’Angleterre en pleine guerre de Cent Ans demeure fortement contrastée et on a porté sur lui bien des jugements contradictoires.
Pour comprendre la vie et l’action de ce personnage flamboyant, Bertrand Schnerb, mettant à profit une longue fréquentation de sources inédites, lui consacre une biographie monumentale ».
« Philippe le Bon. Le duc de Bourgogne qui ne voulut pas être roi », Bertrand Schnerb, Tallandier, 2024, 978 p
Framboiz 08
29 octobre 2024 @ 08:43
Ph le Bon ressemble à Akhenaton ,aurait il la maladie de Marfan ?
Bastide
29 octobre 2024 @ 09:18
Scherb.. Dynastie d’historiens universitaires. Son père était marqué par l’enseignement d’Albert Mathiez mais le sien n’a pas été étouffé par le marxisme. Très respecté.
Le fils a fugué vers les études médiévales moins ciblées comme un enjeu par les politiques, c’était très fûté de sa part.
Camille
29 octobre 2024 @ 15:29
Absolument. Bertrand Schnerb est un historien médiéviste, ancien maître de conférences à l’université Paris IV-Sorbonne et désormais professeur d’université. Il est spécialiste du duché de Bourgogne pendant le Moyen Âge.
Tous ses ouvrages sont très sérieux et absolument passionnants.
Framboiz 08
29 octobre 2024 @ 23:17
Oui,je me le disais hier aussi !Quel était le prénom du père ?
Bastide
30 octobre 2024 @ 11:05
Robert de mémoire.
Il était très respecté de ses élèves de khâgne et de ses collègues de la fac.
Passiflore
29 octobre 2024 @ 09:54
L’Ordre de la Toison d’or a été créé à Bruges, le 10 janvier 1430, à l’occasion de son (3e) mariage avec Isabelle du Portugal, par Philippe le Bon, qui arbitrait alors les destinées de la France, entre le Français Charles VII et l’Anglais Henri V. L’ordre devait regrouper, autour de lui, les principales personnalités flamandes et bourguignonnes, au moment où, grâce à Jeanne d’Arc (qu’il livra, ensuite, au duc de Bedford pour 10.000 livres), le sacre de Charles VII présentait un danger pour lui. Il avait, aussi, pour mission de faire revivre la chevalerie chrétienne,
L’ordre de la Toison d’or, liée à la maison de Bourgogne, passa à la mort de Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon, à son gendre Maximilien de Habsbourg, puis à son arrière-petit-fils Charles Quint. Lorsque en 1700 son dernier descendant légua son trône à Philippe V, roi d’Espagne, la maîtrise de la Toison d’or fut âprement disputée entre celui-ci et les Habsbourg d’Autriche. Le droit international n’ayant jamais tranché la question, il existe, en fait, depuis 1701, deux ordres de la Toison d’or.
L’ordre autrichien a conservé son caractère aristocratique et religieux. La République autrichienne l’a reconnu personnalité de droit international en 1953. Sa langue officielle est le français.
Celui d’Espagne (la seule branche reconnue par la République française) put s’ouvrir, à partir du XIXe siècle, à des non-catholiques et à des non-nobles. Le roi Juan Carlos Ier a nommé Nicolas Sarkozy 1.200e chevalier de la branche espagnole. Il était le 9e président de la République française, après Gaston Doumergue, à se voir attribuer la Toison d’or.
Kalistéa
1 novembre 2024 @ 19:28
Merci chère Passiflore de nous donner encore ces détails clairs sur l’ordre devenu bifide de la célèbre toison d’or. Nous avions suivi, il y a peu la remise en grande pompe de celle _ci à la princesse des Asturies Léonor par son père le roi Felipe VI.
Le prince Alfonso Borbon Dampierre racontait qu’à un diner de gala ( je ne sais plus à quelle occasion , peut être celle de ses fiançailles avec la petite fille du chef
de l’Etat général Franco ) ,son père Don Jaime fils ainé d’Alfonso XIII mais qui avait renoncé à ses droits au trône d’Espagne ,( père bien absent durant toute la jeunesse de ses fils) , se leva tout à coup et à la surprise générale décora son fils de la toison d’or!
IL remplit celui ci non pas de reconnaissance mais de confusion .Il est bien évident que Don Jaime duc de Ségovie n’avait aucun pouvoir de décerner la toison d’or !
Erato deux
29 octobre 2024 @ 11:51
Merci pour l’information, voici une nouvelle biographie. Les livre historiques de belle valeur documentaire sont toujours un beau cadeau, puisque Noël approche.
Silvia 2
29 octobre 2024 @ 11:57
Oui Philippe le bon… à découvrir , c’est le moyen âge , enfin pour maintenant…! effectivement il était Bourgogne et tous étaient ses états.. Merci pour cette idée de cadeau.
Gab-Pnth
29 octobre 2024 @ 12:36
Le récit est fidèle mais je ne vois pas à quel moment, Philippe II de Bourgogne, dit Le Bon, a refusé d’être roi, ou même y a renoncé. Il était issu d’une branche cadette de la dynastie capétienne de Valois et n’était pas appelé à ceindre la couronne de France ; par ailleurs, il ne s’est pas trouvé devant l’opportunité d’ériger ses terres en un ou plusieurs royaume(s), le contexte se trouvant à devoir d’abord consolider son pouvoir dans chacune de ses principautés. Le royaume fut le rêve du Téméraire, pas de ses prédécesseurs. Le titre n’est pas très honnête.
Juba
29 octobre 2024 @ 15:48
Votre commentaire est très instructif.
En effet, à cette époque, seuls l’Empereur ou le Pape, ou Dieu…, distribuaient les couronnes.
Gab-Pnth
30 octobre 2024 @ 21:35
Oui. Les souverains de la première moitié du XVe siècle ne devenaient pas rois de leur propre fait. Il est probable que Philippe II ait voulu travailler pour sa postérité, en la projetant à la tête d’un grand état digne d’un royaume, mais il ne se projetait pas roi lui-même, j’en suis assez certaine.
Bastide
29 octobre 2024 @ 19:44
En refusant d’être régent de France au nom du fils de Henri V d’Angleterre ?
Il est sûr qu’il s’est plus intéressé aux Flandres et ne voulait pas être vassal ni de la France ni de l’Angleterre.
Recréation d’une Lotharingie de la mer du Nord aux Alpes dans ses projets ?
Gab-Pnth
30 octobre 2024 @ 21:30
Ah oui. J’avais éludé ce fait. Merci.
Ce fut quand même une expérience très éphémère pour lui. Son refus a été catégorique, sans appel. Ceux qui lui offraient ce rôle n’ont pas insisté longuement. Il ne fallait pas insister avec Philippe le Bon.
Du moins, c’est mon point de vue.
Kalistéa
1 novembre 2024 @ 19:32
c’est ce que j’ai pensé aussi chère GP, titre racoleur mais pas honnête.
Marie-Caroline de Bretagne
29 octobre 2024 @ 14:20
Mon époux lit actuellement « Les Téméraires – Quand la Bourgogne défiait l’Europe » de Bart Van Loo et apprécie beaucoup le livre. Je vais lui proposer cette biographie de Philippe le Bon. Merci de l’avoir signalée.
Carolibri
29 octobre 2024 @ 20:21
Très bon livre les téméraires, il permet de bien comprendre cette maison et sa chute. Bien écrit et documenté.
Gab-Pnth
30 octobre 2024 @ 21:36
Excellent livre, richement documenté. Votre époux aimera autant la présente biographie. 🙂
Aubépine
29 octobre 2024 @ 15:58
Les ducs de Bourgogne n’ont jamais eu vocation à être appelés à régner, branche cadette des Valois ,ils n’en avaient pas le droit ; les ducs de Bourgogne ont toujours détesté les rois de France, Charles vi et son fils Charles vii en savaient quelque chose….. entre meurtre du duc d’Orléans , déposition de Charles vi malade pour vendre la France aux Anglais , et la prise de Jehanne d’ Arc pour la remettre aux ennemis ,il y a beaucoup à dire !!!
Danielle
29 octobre 2024 @ 17:36
Je comprends mieux pourquoi un centre commercial de Dijon se nomme « La Toison d’Or ».
Gab-Pnth
30 octobre 2024 @ 21:39
L’Ordre de la Toison d’Or est effectivement une création des Ducs de Bourgogne, née à Brugge mais dont de nombreux actes ont été accomplis à Dijon. 🙂
Jean Pierre
29 octobre 2024 @ 20:16
Les Grands ducs d’Occident et celui-là en particulier incarnent un rêve historique peut-être celui du fédéralisme.
Bastide
30 octobre 2024 @ 11:06
Ils connaissaient bien le système allemand.
Gab-Pnth
30 octobre 2024 @ 21:43
Les Grands-ducs d’Occident étaient très instruits sur les institutions du Saint Empire, dans lesquelles ils voyaient sûrement un modèle politique d’avenir. Sans la part de folie de Charles Ier, cette dynastie aurait pu percer, ou du moins assurer une très belle transition avec les Habsbourg. Marie de Bourgogne était une fine stratège ; sans doute la meilleure en cette matière dans toute la lignée des Valois de Bourgogne.