Tous nos contemporains le connaissent pourtant au moins de vue puisqu’il est figuré bénissant Napoléon 1er dans le fameux tableau de Jacques-Louis David, qui représente le monarque en train de couronner Joséphine, le 2 décembre 1804.
Moine bénédictin ouvert aux Lumières, évêque de Tivoli puis d’Imola, cardinal proche de Pie VI, Barnabé Chiaramonti dut faire face durant son épiscopat à l’invasion française en Italie de 1796-1797.
Devenu pape, après avoir conclu le concordat de 1801, il tint tête à Napoléon pour préserver l’indépendance spirituelle de la papauté, ce qu’il paya d’un long exil à Savone puis à Fontainebleau (1809-1814). Sa résistance à l’Empereur et les voyages qui lui firent traverser la France à plusieurs reprises lui valurent, après la chute de l’aigle impérial, une renommée immense et sans précédent en Europe.
Cette biographie, en s’appuyant sur les nombreux travaux scientifiques des dernières décennies et sur des sources originales, renouvelle l’image de ce pape qui fut aussi celui de la première (1801-1809) et de la seconde Restauration romaine (1814-1830).
Pie VII présente en résumé une figure à la fois vigoureuse et modérée dont les décisions, en ce qui concerne les rapports du Saint-Siège avec les puissances civiles et séculières de l’Europe, ont joué un rôle déterminant dans l’histoire du XIXe siècle. »
« Pie VII. Le pape vainqueur de Napoléon ? », Jean-Marc Ticchi, Perrin, 2022, 416 p.
Val
5 avril 2022 @ 06:56
Ce pauvre homme est resté prisonnier de Napoléon au château de Fontainebleau 18 mois où son alimentation était sommaire et ses seules promenades étaient dans la galerie François 1er . Il était dépressif comment le petit Corse megalo a t il pu traiter sa sainteté. Cet homme qui en réalité était bon et généreux d’après son entourage.
Beque
5 avril 2022 @ 09:23
Pie VII arrive en juin 1812 à Fontainebleau. Il est logé dans le superbe appartement de 11 pièces qui avait été autrefois celui d’Anne d’Autriche, remeublé et redécoré pour Hortense et Louis Bonaparte. L’empereur lui fait constituer une Maison mais le pape refuse de se prêter à la comédie de cour. Savary raconte dans ses Mémoires que le pape « raccommodait lui-même les déchirures faites à ses habits ; quelquefois il mettait un bouton à sa culotte ; il lavait sa simarre [soutane d’intérieur] parce qu’il avait l’habitude d’y laisser tomber beaucoup de tabac. Il fallait avoir une bonne dose d’illusion pour croire à l’infaillibilité d’un souverain pontife qui se voyait réduit à cette misère ». Pendant sa captivité, il lit les 24 volumes de l’Histoire de l’Église de l’abbé Bérault-Bercastel, mais aussi les Œuvres de Saint-Cyprien, et plusieurs livres tels un Cours de droit canon, le traité sur l’Autorité du Pape de Fénelon et les Actes du concile de Trente.
Gérard
5 avril 2022 @ 22:35
L’infaillibilité pontificale qui n’était pas encore proclamée (1870) ne s’étend pas au lavage et au repassage.
Beque
6 avril 2022 @ 09:20
En effet, Gérard, elle fait autorité en matière de foi et de moeurs.
Denis C
6 avril 2022 @ 10:53
Oh, quel beau clin d’œil humoristique !
Robespierre
6 avril 2022 @ 11:52
Désolé, cher ami, bien que catholique pratiquant, je ne crois pas à l’infaillibilité du Pape. Je n’accorde aucune importance aux discours du Vatican, même si François fait bien son travail en prêchant la paix dans le monde et l’amour du prochain.
Pendant les premiers siècles, le pape n’était que l’évêque de Rome. Au temps des Barbares, le peuple romain mourant de faim, l’évêque de l’époque, prit les chose en main et organisa le ravitaillement du peuple et puis toute l’organisation de la ville. J’ai oublié son nom, mais cet évêque de Rome jeta les bases de la papauté au Vatican et transforma le statut d’évêque en un statut de souverain qui persiste jusqu’à nos jours. Le pouvoir temporel, les guerres et les hypocrisies de certains papes et de leur entourage ne plaide pas en faveur de la sainteté. Mais j’aime bien Jean XXIII et Paul VI, comme personnes.
J’ai lu à l’époque le livre « Autant en emporte le Vatican » (« via col vento al Vaticano ») qui confirmait le sentiment de malaise que j’avais déjà vers l’âge de 18 ans. L’état ecclésiastique suppose la pauvreté, la chasteté et l’obéissance. Les Monsignori qui laissent des fortunes à leurs neveux ne pratiquent la pauvreté, pour ne parler que de cela…
Gérard
6 avril 2022 @ 19:04
L’infaillibilité pontificale est très peu utilisée par les papes.
Ciboulette
5 avril 2022 @ 17:05
C’est cela , l’orgueil , Val . Toujours plus de tout , et la fin justifie les moyens !
Kalistéa
9 avril 2022 @ 16:32
De toute façon Gérard la fameuse « infaillibilité » papale , ne concerne que les dogmes.
Cosmo
5 avril 2022 @ 21:50
Petit Corse megalo en parlant de l’empereur des Français ? Et vous ? Petit esprit égaré devant la réalité historique. Si l’on se souvient encore de Pie VII c’est grâce à Napoléon et non grâce à ses vertus. Un souverain pontife parmi tant d’autres mais pas tous n’ont eu la chance de rencontrer un Napoléon, alors ils sont dans les oubliettes de l’histoire.
Ciboulette
6 avril 2022 @ 15:58
Les facétieux ( et irrespectueux ) disent » Pissette » .
Cosmo
7 avril 2022 @ 13:48
😂😂😂
Pascal 🍄
5 avril 2022 @ 07:49
’’ Comediante ! Tragediante! ”
Kalistéa
5 avril 2022 @ 11:59
Le pape Pie VII était un homme doux et humble mais aussi rusé. Il haissait les « grandeurs » et le fait de se montrer reprisant lui-même ses chaussettes était peut-être une comédie visant à ce qu’on croie qu’il était réduit à une grande misère n’ayant même pas un domestique pour le faire . En réalité Beque nous indique bien que « le petit corse mégalomane » avait prévu pour lui une belle installation et un certain grand train de vie . Il refusa c’était son choix.
Napoléon a le mérite d’avoir rétabli la religion en France après la persécution de l’église par la révolution. Mais il ne pouvait rendre à l’église les biens et les richesses parfois exorbitants que la révolution lui avait ôtés . Il ne voulait pas non plus rendre à l’église les privilèges qu’on lui avait otés. Il fallait donc un accord avec le pape . Celui-ci mal conseillé par son aeropage romain renâclait et trainait en longueur . Napoleon n’était pas homme à attendre des années une décision qui était urgente c’est pourquoi il garda le pape en otage jusqu’à ce qu’il se décide à sig,ner le concordat et assiste àu couronnement de l’Empereur. Mais il est faux de dire que le pape Pio VII a été « maltraité » par Napoleon ..
Gérard
6 avril 2022 @ 19:06
Pie VI son prédécesseur a été beaucoup moins épargné par la Révolution.
Beque
7 avril 2022 @ 12:16
En effet, Gérard, après la proclamation de la République romaine, en 1798, Pie VI dut quitter Rome. Après un très long et éprouvant voyage à travers la France, il meurt à Valence, le 29 août 1799.
En 1801, Pie VII, après la conclusion du concordat avec Bonaparte, obtint du premier consul que le corps de son illustre prédécesseur fût rendu à la métropole du monde chrétien.
Cosmo
5 avril 2022 @ 22:05
Les vainqueurs de Napoléon furent le prince de Metternich, le duc de Wellington et le tsar Alexandre Ier et non le pape. Et quand on sait ce qu’étaient les États Pontificaux au XVIIIe et XIXe siècle on peut rester sceptique face à la supposée grandeur de ce pontife. S’il fut hostile à l’esclavage, il imposa aux Juifs dépendant de ses états le port de l’étoile jaune. Napoléon en avait fait des citoyens, Pie VII les renvoya dans le ghetto.
Baboula
6 avril 2022 @ 18:01
Merci à Kalistea et à Cosmo de partager leurs connaissances et leurs opinions .
Gérard
6 avril 2022 @ 19:16
Il espérait que ceci favoriserait la conversion des Juifs. En revanche il condamna le commerce des personnes de couleur.
Kalistéa
6 avril 2022 @ 11:03
Cosmo vous m’apprenez une chose horrible et qui ne va pas en faveur de »agnus angelicus » .et que je ne savais pas . Je savais que c’était lepape Caraffa (Paul IV) qui avait imposé le port du bonnet jaune aux juifs de Rome , préfigurant ainsi l’étoile de David plus tard , mais je ne savais pas que Pio VII , suivit avec cette étoile jaune .
Beque
6 avril 2022 @ 15:43
Kalistea, jai lu – mais je n’arrive pas à trouver la référence – qu’aux pires moments de la persécution anti-catholique au Royaume Uni (16e, 17e siècles en tout cas), les catholiques devaient porter une étoile blanche sur leurs vêtements.
Ciboulette
6 avril 2022 @ 15:59
Moi non plus .
Kalistéa
8 avril 2022 @ 10:02
chère Beque , j’ignorais cela : Vous me ll’apprenez mais ça ne m’étonne pas . La discrimination raciale ou à cause de religions ne date pas d’aujourd’hui mais je trouve que de nos jours on devrait avancer . Avec les guerres de religion que nous constatons de nos jours , il n’y a eu aucun progrès depuis les croisades et la Renaissance… Nous en sommes toujours au même point: Intolérance et Haine. Mais ce n’étaient pas les motifs de Napoléon .
Kalistéa
8 avril 2022 @ 19:11
Merci chère Baboula de votre intérêt . Il est bon de « remettre l’église au milieu du village » et c’est le cas de le dire , quand il s’agit de Bonaparte .D’une famille très pratiquante , ayant eu un évèque et le fameux archidiacre Lucien ; oncle de son père , dans la famille , mis à 8ans et1/2 à Brienne dans une école « du roi » qui préparait à l’école militaire mais tenue par des religieux , Napoléon était croyant mais se méfiait de l’emprise et de l’influence que l’église exerçait sur les milieux simples et ignorants. Il ne dit jamais du mal ; au contraire , de l’éducation religieuse donnée par ses maitres de Brienne .A sainte Hélène dans son célèbre testament qui tient dans une feuille de papier et qui est un chef d’oeuvre de concision et de clarté; il proclame son appartenance à lla foi catholique ; »dans laquelle j’ai été baptisé « .
Lors d’une terrible dispute avec Talleyrand où il lui reprocha sa malhonèteté et ses traitrises ,hors de lui il lui jeta cette suprême injure: « vous ne croyez pas en Dieu ! » L’aurait- il fait si lui-même avait affecté d’être athée?