Voici les mémoires du prince Charles-Joseph de Ligne (1735-1814). « Sensible très jeune aux récits des batailles de Charles XII, Turenne ou Condé, il s’engage précocement dans la carrière militaire. Avec l’armée impériale autrichienne, il participe à la guerre de Sept Ans, il prend part à la guerre de succession de Bavière (1777-1779) ; en 1789, aux côtés de Catherine II, il joue un rôle majeur dans la prise de Belgrade…
Aussi à l’aise sur un champ de bataille que dans les salons des cours de Vienne, de Versailles ou de Moscou, le prince est l’ami des puissants de son époque : Marie-Thérèse d’Autriche, Marie-Antoinette, Joseph II, Frédéric de Prusse, Catherine de Russie, Mme du Barry.
Madame de Staël, elle, admire l’homme de lettres qui a correspondu avec Voltaire et Rousseau, le passionné de galanterie complice de Casanova…
Les Mémoires du feld-maréchal témoignent d’une souveraine liberté de ton, d’une élégance de style et d’un véritable art de vivre. Comme l’avaient été avant elle Byron, Barbey d’Aurevilly, Paul Valéry ou Paul Morand, Chantal Thomas a été séduite par cet écrivain passionnant, figure marquante du siècle des Lumières : » Sa mémoire n’est jamais nostalgique. Il use de son pouvoir de reproduction non pour creuser le gouffre des années disparues, mais pour les faire ressurgir dans la diffraction d’un jeu de miroirs. »
« Prince de Ligne. Mémoires. », préface de Chantal Thomas, Le temps retrouvé, 2017, 644 p.
Robespierre
3 mars 2017 @ 07:56
Le Temps Retrouvé est une collection formidable. Quelle bonne idée de rééditer les mémoires du prince de Ligne. Je les ai lus dans le temps. C’est lui qui a dit qu’en amour, les commencements sont charmants et qu’il comprend qu’on ait envie de recommencer souvent. Mais c’est Clémenceau qui a dit que le meilleur moment de l’amour c’est quand on monte l’escalier, ce qui est un peu plus… raide.
Il fut riche et puis à la fin de sa vie plutôt démuni. Il allait voir deux soeurs tout aussi démunies que lui, à Vienne, et elles habitaient un cinquième étage. Un jour il leur écrivit que tout en les aimant beaucoup il ne viendrait plus jamais les voir, parce que, vu son âge, monter cinq étages était devenu pour lui impossible. J’ai connu un monsieur qui a dit la même chose à une dame sexagénaire qui s’intéressait beaucoup à lui, et espérait qu’il monterait ses trois étages pour venir la voir et plus si affinités, et j’ai pensé au prince de Ligne.
Excusez-moi pour cette histoire d’escaliers, je sais que c’est un peu terre-à-terre…
JAusten
3 mars 2017 @ 20:36
terre-à-terre ? pas tant que ça, tout le monde rêvait de voir s’élever l’autre :)
Le Temps retrouvé est effectivement une collection formidable
Leonor
4 mars 2017 @ 15:44
Vous excuser de nous faire rire, Robespierre ? Ah mais non ! Encore … !
Jean Pierre
3 mars 2017 @ 09:38
À lire ou à relire d’urgence.
Je l’ai fait lors de mes dernières vacances. Du grand style, très XVIIIeme siècle.
Quand on lit le journal de Paul Morand on se dit que c’est une variation sur les mémoires de Ligne.
De Gaulle remplaçant Napoleon.
Ligne à la différence de Morand n’était pas antisemite. On s’en rend compte aux détails de ses conquêtes.
L’amour de ses filles. La mort de son fils, il ne s’en remit pas.
Bonne lecture
HRC
3 mars 2017 @ 10:17
je l’ai, je le trouve réjouissant, voire dopant et je lis en désordre, comme ça, quelques pages où son art de vivre m’intéresse plus que l’histoire dont il est un des artisans.
Zorro
3 mars 2017 @ 12:42
En véritable homme des « Lumières », le prince de Ligne était surtout connu pour un être un partouzeur effréné. Voltaire, Rousseau, Casanova, Frederic II, Catherine de Russie, etc. : que du beau linge ! D’ailleurs, tous ces pseudo-intellectuels ont fini par se chamailler entre eux. Il faut croire que le Feld-maréchal de Ligne faisait le grand écart quand il rendait visite à l’un puis à l’autre…
Jean Pierre
4 mars 2017 @ 12:25
Vous parlez d’or cher Zorro !
Ce stupide XIX siècle a remplacé le grand écart par l’etroitesse…..d’esprit…va t-on dire pour rester sage.
COLETTE C.
3 mars 2017 @ 16:45
Ce doit être très intéressant. Une grande famille !