Parution du livre « Princesse Alice de Battenberg. Le tragique destin de la mère du prince Philip ». Voilà une passionnante biographie consacrée à la princesse Alice de Battenberg, une personnalité méconnue mais extrêmement attachante du Gotha, passée à la postérité pour être la mère du défunt duc d’Edimbourg.
Retour sur le destin à la fois romanesque et tragique de cette arrière-petite-fille de la reine Victoria. La princesse Alice de Battenberg voit le jour le 25 février 1885 au château de Windsor.
Elle est le premier enfant de la princesse Victoria de Hesse et du prince Louis de Battenberg. La princesse Victoria était la fille aînée de la princesse Alice, fille de la reine Victoria. Cette dernière est décédée à l’âge de 34 ans emportée par la diphtérie qui avait frappé toute la famille et causé la mort de sa fille la princesse Marie de 3 ans et demi. La reine Victoria se montra encore plus protectrice pour ses petits-enfants de Hesse.
C’est vers l’âge de 4 ans qu’il se confirme que la princesse Alice, prénommée en hommage à sa défunte grand-mère maternelle, souffre de surdité en raison de trompes d’Eustache trop épaisses.
Les médecins de l’époque ne peuvent rien proposer comme traitement mais à force de discipline et d’entraînement, Alice parlera couramment anglais, allemand, français et grec.
Sa petite enfance se passe entre Darmstadt en Allemagne, les séjours en Angleterre à Walton-on-Thames près de Londres, sur l’île de Wight où réside la plus grande partie de l’année la reine Victoria, et Malte où son père le prince Louis est en poste pour la Royal Navy.
Alice est très proche de sa sœur Louise qui deviendra reine de Suède, et de ses frères Georges et Louis, dernier Vice-Roi des Indes. Elle a 16 ans lorsque la reine Victoria s’éteint en son château de Osborne sur l’île de Wight. Elle est alors reconnue comme l’une des plus jolies princesses de sa génération.
C’est en 1902 lors du couronnement du roi Edward VII, qui doit être postposé en raison d’une péritonite du souverain, que la princesse Alice fait la connaissance à Buckingham du prince André de Grèce, fils du roi Georges I.
Impressionnée par son allure, Alice entame une conversation sur son rêve de visiter un jour la Grèce, nommant les monuments qu’elle connaît par les livres. Le courant passe rapidement entre les jeunes gens.
Malgré les réticences des Battenberg car le prince André est un cadet et ne disposera donc pas de grands moyens financiers, le mariage est célébré en octobre 1903 à Darmstadt.
Le couple princier s’installe au Palais royal d’Athènes. Enceinte de son premier enfant, Alice apprend l’assassinat de son oncle le grand-duc Serge de Russie, époux de sa tante la princesse Elisabeth de Hesse. Très liée avec cette dernière, c’est un véritable drame familial.
Alice met au monde quatre filles entre 1905 et 1914 : Margarita, Theodora, Cecilie et Sophie. Sa vie de couple est harmonieuse malgré les séparations en raison des obligations militaires du prince André.
Mars 1913, son beau-père le roi Georges I est assassiné lorsqu’il se promenait dans les rues de Thessalonique. La monarchie grecque va alors vivre au gré des exils et des retours au pays jusqu’en 1967.
Le 10 juin 1921, la princesse Alice donne naissance à un fils prénommé Philip à la Villa Mon Repos à Corfou, héritée du roi Georges I. André n’est pas là car il est en garnison.
L’heure n’est pas aux réjouissances. Après la défaite grecque face à l’armée turque à la bataille de Sakarya, le prince André en est tenu responsable et incarcéré. Il parvient à faire passer quelques messages à Alice, notamment par son frère le prince Christophe (père de l’historien Michel de Grèce).
Jugé pour désertion au terme d’une mascarade de procès, le prince est condamné à la déchéance de sa nationalité, au bannissement et à la dégradation mais échappe à la peine de mort contrairement à d’autres compagnons d’armes.
La famille parvient à quitter le pays à bord d’un navire militaire britannique, le petit Philip installé dans un cageot de fruits à défaut de berceau…
La famille, désargentée, et partie avec deux valises par personne, s’établit à Saint Cloud auprès du prince Georges de Grèce, frère d’André, et de son épouse la richissime princesse Marie Bonaparte. Le couple soutient financièrement la famille princière, tout comme Louis, le frère d’Alice, et son épouse Edwina.
Au sortir de la guerre, la famille royale britannique a pris le patronyme de Windsor plus anglais et la famille de Battenberg s’est anglicisée en Mountbatten. Alice sera la seule à continuer d’être appelée par son patronyme originel.
Leur nouvelle vie à Paris ne tarde pas à lézarder le couple princier. André vaque à ses occupations personnelles, fréquentant des clubs réservés aux hommes et entamant une série d’aventures extra-conjugales.
C’est une brisure totale pour Alice qui voit son bonheur familial voler en éclats. Elle sombre dans la dépression de cet abandon et ce dans l’incompréhension générale y compris de sa mère la princesse Victoria. En 1928, elle donne malgré tout le change en célébrant ses noces d’argent. Elle commence alors son cheminement vers la religion, se convertissant à la religion orthodoxe.
En janvier 1931, sa fille la ravissante princesse Cecilie épouse à Darmstadt le futur grand-duc Georg Donatus de Hesse. La veille de la cérémonie, alors que le prince Philip âgé de 9 ans, est parti en promenade, Alice est exfiltrée du château pour être internée afin de « soigner ses maux ».
C’est le début d’une terrible descente aux enfers avec des interventions médicales innommables pour calmer ses « pulsions sexuelles ». Droguée, médicalisée à outrance, Alice n’est plus elle-même. Elle retrouve la liberté deux ans plus tard et s’installe en Italie. Elle n’assiste pas pendant cet intermède aux mariages de ses quatre filles.
Elle revoie ses enfants et son époux qui passe pour un pauvre homme ayant dû gérer les errements psychiatriques d’Alice, lors des funérailles de la princesse Cecilie, son époux et leurs deux fils, tués dans un accident d’avion en novembre 1937 à Ostende. Il faudra encore de longs mois à Alice pour renouer avec les siens, faire connaissance avec ses petits-enfants et pardonner à sa mère.
Comme la Première Guerre mondiale, celle de 40-45 va à nouveau créer des cassures familiales. Les filles d’Alice sont toutes mariées à des princes allemands engagés dans l’armée d’Hitler. En 1944, le prince André décède à Monte-Carlo, il avait dilapidé le peu de fortune qui lui restait.
La princesse revient en Grèce au gré d’une nouvelle restauration de la monarchie en 1947. Pour donner une idée de l’instabilité de la politique nationale : entre 1924 et 1935, la Grèce a connu 23 gouvernements et 13 coups d’Etat !
Novembre 1947, le prince Philip de Grèce devenu citoyen britannique sous le patronyme de Philip Mountbatten, héros de la guerre au sein de la Royal Navy, épouse la princesse héritière Elizabeth.
Sous les voûtes de Westminster, Alice porte pour la dernière fois une robe confectionnée à Paris.
Son choix de vie est fait : elle deviendra religieuse. Elle fonde une communauté religieuse sur l’île de Tinos sur le modèle de celle de sa défunte tante Elisabeth de Hesse, grande-duchesse de Russie, tuée par les Bolchéviks. Elle visite d’ailleurs son lieu de sépulture à Jérusalem où elle-même souhaite être enterrée.
Les moyens financiers venant à manquer, elle retourne à Athènes où elle vit pendant une dizaine d’années fort isolée et en difficulté économique malgré une rentre en tant que veuve d’un général.
On apprend aussi en lisant cet ouvrage que la reine Frederika et le roi Paul de Grèce n’avaient aucune sympathie pour la princesse Alice.
En 1953, vêtue de sa tenue de religieuse, elle assiste au couronnement de sa belle-fille Elizabeth et de son fils le duc d’Edimbourg. Alice apparaît encore lors des grands événements de la Cour à Athènes.
En 1967, enième coup d’Etat en Grèce, le duc d’Edimbourg somme sa mère de quitter le pays et de venir s’installer à Londres. La famille royale grecque a prévu un plan d’évacuation qui n’inclut pas Alice…
En mai, elle quitte Athènes. La monarchie sera définitivement renversée en décembre. Un appartement est mis à sa disposition à Buckingham. Elizabeth II se montre très chaleureuse avec sa belle-mère qui profite pleinement de la compagnie de ses petits-enfants et en particulier de la princesse Anne dont elle devient très proche.
Alice a encore la douleur de perdre sa sœur Louise, reine de Suède et sa fille la princesse Theodora avant de rendre son dernier soupir le 5 décembre 1969 à Buckingham. Elle est inhumée temporairement à la chapelle Saint George à Windsor.
En 1988, sa dépouille est enfin transférée en l’église Sainte-Marie-Madeleine au Mont des Oliviers à Jérusalem auprès des reliques de sa tante bien-aimée la grande-duchesse Elisabeth de Russie.
En 1993, elle reçoit le titre de Juste parmi les Nations au Mémorial de Yad Vashem en présence de ses deux enfants encore vivants le duc d’Edimbourg et la princesse Sophie.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Alice avait caché au péril de sa propre vie la famille Cohen dans sa modeste résidence à Athènes, recevant régulièrement des visites de la Gestapo qui ne fouilla cependant jamais les lieux, considérant qu’Alice n’était qu’une pauvre femme sourde et aliénée…
Ainsi se termina la vie d’une princesse allemande, élevée dans le cercle de la famille royale britannique, princesse de Grèce par mariage, animée tout au long de son existence par le souci de l’autre, dotée d’une force de caractère qui lui permit de faire face à son handicap de surdité mais surtout de surmonter l’enfer d’un long et cruel internement médical. Définitivement, un destin hors du commun.
« Princesse Alice de Battenberg. Le tragique destin de la mère du prince Philip », Inès de Kertanguy, Les Presses de la Cité, 2023, 304 p, 22,90 €
Régine ⋅ Actualité 2023, Battenberg, Grèce, Livres 67 Comments
agnes
17 avril 2023 @ 05:29
Très intéressant, merci.
JE
18 avril 2023 @ 15:54
Aussi les comparaisons physiques qu’on peut faire entre Philip et son petit-fils Harry au même âge.
Olivier Kell
17 avril 2023 @ 05:32
Quel destin fait de tant de souffrance d’humiliation et de solitude
Pierre-Yves
17 avril 2023 @ 17:33
J’ai longtemps cru que la princesse Alice souffrait de schizophrénie, mot qui n’est pas mentionné ici. On parle ici de »maux » et de »pulsions sexuelles à calmer par des traitements terribles ».
Me suis-je trompé ?
Quoi qu’il en soit, destinée en effet hors du commun, qui méritait une bonne biographie. A noter qu’on voyait apparaître la princesse Alice dans une saison de The Crown et que ce qui était scénarisé autour de son personnage était assez intéressant
Olivier Kell
18 avril 2023 @ 12:27
Les traitements dans les années 30 broyaient plus les individus qu’ils ne les soignaient
Et lorsque vous étiez étiqueté Malade socialement c’était l’élimination
Cela a changé mais le regard sur les malades mériterait de beaucoup évoluer
Leclercq
17 avril 2023 @ 05:53
Merci pour cette superbe biographie. Quelle vie!
milou
17 avril 2023 @ 07:13
Merci pour cet intéressant post sur cette princesse incomprise!
Severina
17 avril 2023 @ 07:15
Quelle histoire douloureuse! Heureusement sa belle-fille, la reine Elizabeth, lui a garanti une vieillesse tranquille et aisée après une vie dans la quelle elle a expérimenté tous les trouble de ses temps, conservant, malgré tout, sa dignité, son courage et ses principes.
Vivier
17 avril 2023 @ 10:43
La princesse Alice n’a passé que les deux dernières années de sa vie à Londres (1967-1969)…
Erato deux
17 avril 2023 @ 07:16
Une femme à la grande beauté mélancolique et marquée par la tragédie tout au long de sa vie.
Robespierre
17 avril 2023 @ 08:05
Merci pour ce bel article. J’avoue avoir été ému par sa lecture. Je suis content qu’une biographe rende justice à cette femme admirable et si éprouvée par le Sort. Elle put mourir auprès de son fils et de ses petits-enfants. Une belle fin de vie, et son nom méritait vraiment d’être inscrit au mémorial de Yad Vashem que j’ai pu visiter il y a quelques années.
Le duc d’Edimbourg pouvait être fier d’avoir une mère pareille.. Les petites allusions à la famille royale de Grèce, dont Frederika, étaient intéressantes.
Fleur
17 avril 2023 @ 10:15
Tout aussi émue que vous, Robespierre et du même avis..
Anne-Charlotte
18 avril 2023 @ 12:23
En communion avec vous.
Bambou
17 avril 2023 @ 08:05
Comment cette si belle jeune femme a t’elle pû terminer sa vie dans la religion….? Il faut dire qu’elle a dû en voir…entre son mari, qui sous des aspects prudes et rigides a eu une vie bien dissolue et ses gendres…triste vie. Heureusement que son fils était là mais je ne sais pas quels rapports elle a pû avoir avec sa belle-fille ???
Philippe était vraiment très beau enfant. Ce qu’il est resté toute sa vie.
Nini Plume
17 avril 2023 @ 12:45
Elle a terminé sa vie dans la religion car cela avait du sens pour elle, Bambou. Je me souviens d’une très belle réplique (à peu près, selon mon souvenir) mise dans sa bouche dans « Thé Crown » et parlant à son fils : « mon fils je ne vous ai jamais donné de conseil mais permettez-moi de vous en donner un seul : trouvez-vous une foi « .
J’ai retenu deux sages conseils ici : ne pas conseiller ses enfants et témoigner d’une foi.
Juste une précision, sans chercher à faire de prosélytisme évidemment (je déteste cela), dans le mot foi, ici ils’ agit ici d’une pure relation. Pas d’une croyance en quelque chose. Bambou, je n’espère pas que cela vous donne l’illumination soudaine, rassurez-vous. 😀
Nini Plume
18 avril 2023 @ 11:27
« …..ne pas conseiller ses enfants… » adultes, bien sûr.
Avel
17 avril 2023 @ 08:08
Une vie romanesque mais jonchée de bien des malheurs. Une femme courageuse, probablement originale mais libre de ses actions une bonne partie de sa vie.
JAusten
17 avril 2023 @ 08:31
C’est un bel exemple de résilience que nous montre la princesse Alice.
Je ne savais pas que la famille Grecque n’appréciait pas Alice au point de la laisser dans le danger. J’imagine qu’il me faut lire le livre pour en apprendre les raisons. Et bien quand on sait comment la reine Elizabeth II et Philip a beaucoup aidé le roi Constantin et sa famille quand ceux-ci vivaient au UK, on peut penser qu’ils n’étaient pas rancuniers. Les histoires des parents ne sont pas celles des enfants.
Marie-Caroline de Bretagne
17 avril 2023 @ 11:23
La famille royale grecque était réfugiée en Afrique du Sud pendant l’occupation allemande. La princesse Alice avait refusé de quitter Athènes.
Olivier Kell
17 avril 2023 @ 15:04
C’est en 1967 que rien n’avait été prévu pour son évacuation
Marie-Caroline de Bretagne
18 avril 2023 @ 17:25
Merci @Olivier Kell, j’avais mal compris le commentaire de JAusten.
Alice
17 avril 2023 @ 08:48
Une femme remarquable. Le duc d’Edimbourg avait une grande admiration pour sa mère.
berton
17 avril 2023 @ 12:33
Il avait bien raison. Une vie pleine d’abnégation. Il est heureux qu’elle eut une fin de vie plus douce.
Une grande dame !
Louise.K
17 avril 2023 @ 08:56
Je ne connaissais que partiellement le parcours de vie de la maman du prince Philip . Je vais donc me procurer ce livre qui semble intéressant.
luigi
17 avril 2023 @ 09:06
Quelle vie !
Calliopé
17 avril 2023 @ 09:06
Merci pour ce résumé très complet d’un destin hors norme. J’ignorais les problèmes de surdité de la princesse Alice. Quelle horreur que ces pseudo soins psychiatriques, qui, à défaut de soulager, devaient bien plus sûrement enfoncer les patients dans leur dépression, voire leur faire définitivement perdre la raison…
Fleur
17 avril 2023 @ 10:13
Je pense exactement comme vous, Calliopé.
Marie-Caroline de Bretagne
17 avril 2023 @ 11:27
@Calliopé, Fleur,
Même si la princesse Alice a probablement souffert d’être séparée de sa famille, les « pseudo soins psychiatriques » dont vous prétendez qu’ils « enfoncent » les patients lui ont permis de se rétablir et de mener ensuite la vie qu’elle s’est choisie.
Calliopé
17 avril 2023 @ 16:27
Marie-Caroline, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre commentaire plus bas, et l’ouvrage de Hugo Vickers ne semble effectivement pas s’accorder sur ce point avec celui d’Inès de Kertanguy. Dans la première moitié du XXe siècle, les troubles psychiatriques étaient essentiellement traités par l’enfermement, des sédatifs plus ou moins puissants, ou au moyen de chocs. Les taux de guérison étaient autour de 5%, je crois (grâce aux traitements ou malgré eux ?). La psychanalyse n’était bien sûr pas aussi répandue que de nos jours. En lisant le résumé de l’ouvrage d’Inès de Kertanguy, il me semblait que la princesse Alice avait fait partie de ces très nombreux patients maltraités en institutions psychiatriques (en raison d’une méconnaissance complète de l’origine de leurs troubles). S’il s’avère qu’elle avait pu bénéficier d’une véritable thérapie, mon commentaire n’a bien sûr pas sa place ici. Mais l’auteur a peut-être eu accès à d’autres sources relatant des traitements plus violents associés à sa psychanalyse ? Ce serait intéressant de vérifier cette information.
Marie-Caroline de Bretagne
18 avril 2023 @ 11:37
Merci @Calliopé pour votre réponse. Je comprends mieux votre point de vue. Il est probable que la princesse Alice ait été soignée par la méthode comprenant l’enfermement, les sédatifs voire de chocs, suivis de séance de thérapie et d’analyse. Je conviens volontiers que ce traitement a certainement été pénible voire douloureux mais elle souffrait de véritables troubles psychiatriques. Il serait en effet intéressant de comparer les informations des ouvrages d’Hugo Vickers et Inès de Kertanguy.
La Cousine Bette
17 avril 2023 @ 22:04
Peut-être n’avait-elle jamais été vraiment malade. Et ce rétablissement c’était peut-être la liberté recouvrée. On a vu dans le passé des femmes internées abusivement parce qu’elles gênaient leur entourage. Des femmes qui étaient malheureuses et à qui on reprochait de le dire. Avoir un mari cavaleur ne devait pas être drôle pour une mère de famille nombreuse.
Marie-Caroline de Bretagne
18 avril 2023 @ 11:38
D’après Marie Bonaparte, Alice souffrait réellement de troubles psychiatriques qui auraient fait leur apparition au début des années 1920.
Cosmo
19 avril 2023 @ 07:18
Savez-vous quelles étaient les relations entre les deux belles-sœurs ? Amicales, hostiles ou indifférentes ?
MartineR
17 avril 2023 @ 12:09
Effectivement mais il faut se resituer dans l’époque; les premiers anti-psychotiques sont apparus vers 1950 par le Prof Laborit en France
Pelikan du Danube
17 avril 2023 @ 09:37
Je vais acheter ce livre car j’ai beaucoup de respect et de sympathie pour la princesse Alice de Battenberg . Wikipedia lui consacre un très long article labellisé ”article de qualité” ,d’ailleurs ce livre vient d’être rajouté à sa bibliographie, il faudra que je le relise.
Toutefois la présentation évoque certaines choses dont je n’avais jamais eu connaissance (les ”pulsions sexuelles” et les ”interventions médicales innommables”) ,à voir . Et selon il faudra que je me décide à essayer de lire la biographie en anglais de Hugo Vickers si je peux la trouver . J’espère toutefois que ce livre ci n’est pas trop farci de psychanalyse.
Toutefois je ne qualifierais pas son destin de tragique, elle a connu des moments très douloureux ou difficiles mais depuis l’enfance où elle a magnifiquement surmonté son handicap ,sa conduite courageuse durant la guerre et sa fin de vie apaisée elle a eu une vie magnifique , difficile, accidentée mais magnifique.
J’aime beaucoup la princesse Alice .
Mémoire éternelle !
Perceval
17 avril 2023 @ 09:48
Passionnant ! Merci
Aldona
17 avril 2023 @ 10:08
Je ne connaissais point sa vie, cet article est passionnant, et quel destin !
Merci pour ce résumé très riche donnant l’envie de lire
MartineR
17 avril 2023 @ 10:19
Une femme malade ( schizophrénie) & handicapée avec tous les tumultes d’un siècle qui ne l a pas épargné.
Le seul refuge fut la religion
Christine - Christina
17 avril 2023 @ 19:27
MartineR
Vous m’avez devancée.
Je le crois aussi.
Bambou
17 avril 2023 @ 10:30
Ce prénom, Alice, n’a jamais été donné, depuis, dans la famille royale anglaise.
Fleur
17 avril 2023 @ 11:03
Oui, j’ai toujours été étonnée que personne dans la famille royale n’ait depuis jamais donné le prénom Alice, alors que le prénom du père du prince Philip, moins admirable je trouve, a même été donné en premier prénom à Andrew.
Perceval
17 avril 2023 @ 10:32
Je ne comprends pas cependant qui est la fille de qui ? Alice est fille de la princesse Victoria ou l’inverse ? C’est le 3ème paragraphe qui me pose problème.
On note aussi que la famille de Grèce n’a pas été à la hauteur vis à vis d’elle
Laurent F
17 avril 2023 @ 11:17
Alice était la fille de Victoria Alberta, marquise de Milford-Haven, elle-même fille aînée de la princesse Alice, grande-duchesse de Hesse-Darmstadt (morte en 1878) et fille de la reine Victoria.
Marie-Caroline de Bretagne
17 avril 2023 @ 11:19
Article très intéressant, merci Régine. Il me donne envie de lire ce livre même si j’ai déjà lu la passionnante biographie de la princesse Alice par Hugo Vickers. Le regard d’Inès de Kertanguy est peut-être complémentaire de celui d’Hugo Vickers. S’il est vrai que le prince Andreas de Grèce fut un mari peu attentif et volage, il serait juste de souligner que la princesse Alice a souffert d’authentiques troubles psychiatriques bien avant l’éloignement de son mari. Ces troubles n’étaient pas seulement dus aux aléas de sa vie.
Dans sa correspondance avec Freud, Marie Bonaparte, décrit la psychose dans laquelle sa belle-soeur a progressivement sombré, développant un délire mystique peut-être provoqué par un fort sentiment de culpabilité vis à vis de ses besoins sexuels qui semblent avoir été importants. À ce sujet, Marie Bonaparte indique qu’Alice a elle aussi eu des relations extra conjugales. Son état s’est aggravé quand son époux s’est durablement épris d’une autre femme. Évidemment, dans le contexte de l’époque et du milieu dans lequel évoluait Alice, on peut imaginer combien sa situation a perturbé et choqué sa famille et sa belle-famille. Psychothérapie et psychanalyse ont permis l’amélioration de l’état de la princesse. Il faut toutefois préciser que cette dernière n’était pas qu’une victime, c’était aussi une femme très intelligente qui avait su s’adapter à son handicap et maîtrisait au moins trois langues qu’elle lisait sur les lèvres de ses interlocuteurs. Et plus tard, rétablie, elle fit face à des situations dangereuses avec le courage et la générosité évoqués par l’article de Régine. Bref, une personnalité complexe et intéressante qu’on découvre peu à peu. Le temps a passé et son milieu d’origine accepte de plus en plus de livrer quelques secrets autrefois considérés comme honteux.
Brigitte - Anne
17 avril 2023 @ 15:26
Merci pour votre commentaire qui me donne lui aussi l envie d acheter ce livre et mieux connaître cette personnalité hors du commun. Le prince Phillip avait de qui tenir.
La Cousine Bette
17 avril 2023 @ 20:16
On fait interner une femme qui a eu un amant (je doute qu’elle en ait eu plusieurs) mais son mari qui trompe allègrement son épouse,on ne le met pas en institution pyschiatrique et on tolère. Si cette dame a eu un amant, c’est peut-être parce qu’elle avait besoin d’affection, et que son époux la délaissait. Deux poids, deux mesures, tel a été le lot des femmes. Quand je pense que l’opprobre est tombé sur Monica Lewinsky qui a eu sa vie professionnelle fichue mais que Clinton a continué à « régner » comme si de rien n’était…
Marie-Caroline de Bretagne
18 avril 2023 @ 11:42
Excusez-moi @La Cousine Bette, si je peux me permettre, vous n’avez pas bien compris mon propos. Ce n’est pas parce que la princesse a eu un ou des amants (toujours d’après Marie Bonaparte) qu’elle fut internée, c’est parce qu’elle était atteinte de crises psychiatriques potentiellement dangereuses pour elle-même et son entourage.
La Cousine Bette
18 avril 2023 @ 17:42
Merci pour cette précision. Je n’avais pas bien compris.
LIMBARD
17 avril 2023 @ 12:54
j’acheterer le livre
Mayg
17 avril 2023 @ 14:00
Intéressant.
Je ne savais pas qu’elle avait des problèmes de surdité.
Domin
17 avril 2023 @ 19:08
A savoir que Marie Bonaparte était une disciple de Freud qui pensait sue tout trouble ( en particulier chez les femmes ) était d’ordre sexuel ( a prouver et controversé). Les traitements étaient douche glacées et électrochocs
Marie-Caroline de Bretagne
18 avril 2023 @ 11:51
@Domin, vous avez raison, c’est en effet la particularité des analyses de Marie Bonaparte et parfois la limite. Elle-même disait que toute sa vie sexuelle avait été influencée par la vision alors qu’elle était une très jeune enfant de sa gouvernante en train de faire l’amour avec un homme dont je crois (je ne sais plus) qu’il était le jardinier de la maison … C’est évoqué dans sa biographie par Celia Bertin et dans sa correspondance avec Freud.
Leonor
17 avril 2023 @ 15:10
La personnalité et la vie d’Alice de Battenberg sont très intéressantes .
Mais j’ignore ce que vaut ce livre. L’auteur n’est pas historienne.
A voir.
Jean Pierre
18 avril 2023 @ 11:25
C’est toujours le problème des biographies qui souvent sont des résumés de la bibliographie à un instant T sur le sujet.
Sauf bien sûr à ce que l’on apprenne que cette dame a eu accès à de nouvelles sources en Grèce, en Allemagne, en GB ou en France.
Vitabel
17 avril 2023 @ 15:23
Merci pour ce beau moment de lecture.
Léa 33
17 avril 2023 @ 15:33
Bonjour
La princesse Alice a eu des problèmes psychiatriques soignés selon les méthodes de l’époque. Cela a fait partie de son chemin de vie, chemin compliqué par les exils.
Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille mais elle a été au bout de ses convictions. Dans cette vie elle a, peut-être un peu oublié son fils Philip qui lui aussi a eu une enfance ballotée d’un endroit à un autre. La princesse a fini sa vie à Londres auprès de son fils et de sa belle-fille étant ainsi bien entourée.
Lili.M
17 avril 2023 @ 15:49
Cette princesse était admirable, je trouve dommage aussi que son prénom n’ait pas été repris pour Béatrice ou Eugenie ou la fille de la princesse Anne.
Dans un épisode de la série ‘The Crown » la princesse tente de vendre des bijoux de famille pour renflouer son couvent : mais le commerçant se méfiant de cette personne prévient la police qui fait une descente dans le couvent. Après vérification de son identité tout s’arrange au grand dam du commerçant qui n’avait aucune idée de l’identité de sa cliente. Véridique ou pas cet anecdote semble plausible vu le personnage !
Robespierre
17 avril 2023 @ 17:01
Etre sourd et parler trois langues, qu’on lit sur les lêvres. Quel exploit !
Le Guyader
17 avril 2023 @ 18:00
Merci beaucoup pour cet article très intéressant sur la vie de la mère du prince Philip
beji
17 avril 2023 @ 18:02
Un livre que j’achèterai ,car il est intéressant de découvrir des personnalités du gotha
peu connues.
Josaint vic
17 avril 2023 @ 18:03
Comme toutes les princesses de Hesse , elle etait très jolie mais que de tragédies dans cette famille
Virginie
17 avril 2023 @ 21:30
Je n’ai pas lu toute la biographie. Je me suis arrêtée par peur de trop en savoir. Dès demain, j’irai acheter ce livre. Merci pour cette recommandation. L’histoire de cette Princesse semble être passionnante.
Carole 007
18 avril 2023 @ 07:58
Triste et émouvant destin que celui de la Princesse Alice de Battenberg,
Et enfance difficile pour le prince Philippe.
Merci pour cet article.
Carole 007
18 avril 2023 @ 10:10
Oups, prince Philip
Perlaine
18 avril 2023 @ 18:18
Ines de Kertanguy plus exactement je pense Inès Salaün de Kertanguy , nom de vieille noblesse bretonne de la côte Nord de la Bretagne a déjà écrit des livres historiques (Madame Campan ) entre autres . Elle appartient à une branche « exilée » dans la région lyonnais. Je regrette que Passiflore ne soit pas là pour donner plus de détails .
Passiflore
20 avril 2023 @ 19:16
Perlaine, je découvre votre post. Le patronyme d’Ines de Kertanguy est bien Salaün de Kertanguy. Ses ascendants paternels sont, en effet, bretons : familles de Kertanguy, de Pressigny, des Cognets, de Carcaradec, de Pontbriand, de Farcy… avec une alliance Aubert de Vincelles. Certains de ces noms me rappellent des souvenirs. Peut-être aussi à Marie-Caroline de Bretagne ?
Perlaine
21 avril 2023 @ 13:39
Merci pour votre recherche Passiflore ! Je note .