Pensiez-vous que tout – ou presque- était dit ou écrit autour des pérégrinations des royaux pendant la Deuxième guerre mondiale ? Voici ce livre « Princesses dans les tourments de la guerre » aux Editions Féréniki, du très respecté ophtalmologiste Nicos Papaconstantinou, historiographe et chercheur tenace pour nous prouver le contraire. Ici, la photo du palais de Belgrade bombardé.
A la veille de la deuxième guerre mondiale les descendants du Roi Georges 1er de Grèce, vivent partout en Europe, au gré de leurs mariages respectifs.
Une dernière fête les unira à Florence le 1er juillet 1939, pour le mariage de la Princesse Irène de Grèce, fille de Constantin 1er et sœur de Georges II, avec Aimone, Duc de Spolète de la branche Aoste des Savoie.
Mussolini interdit les drapeaux grecs et Georges II est prêt d’annuler sa présence au mariage. Il est ravisé par son Premier Ministre Metaxás. Il faut retarder la guerre. L’Italie occupe déjà l’Albanie…
La Princesse Irène de Grèce arrive au Duomo de Florence. Le Grand Chambellan du Roi de Grèce, Alexandre Mercati arrange les plis de sa traine. (Photo Royal Chronicles)
Ainsi commence le récit de l’auteur et se termine sur une lettre émouvante de Georges II, à « Sitta », sa sœur bien aimée, Hélène, Reine-Mère de Roumanie, qu’il signe « Old Dragon » le 28 octobre 1946.
Ils ne vont jamais se revoir, lui, succomba le 1er avril 1947 à une crise cardiaque et elle bloquée par les « évènements », ne pourra quitter la Roumanie que par le train de l’exil avec le Roi Michel son fils, le 3 janvier 1948.
L’auteur nous conduit dans les affres de la guerre victorieuse des Hellènes sur l’Italie, l’effondrement du front sous la pression allemande, et la bataille de Crète, ou les dirigeants grecs et la famille royale se sont repliés.
Commencent alors les pérégrinations des branches diverses de la famille, que l’auteur suit comme un sorte de témoin invisible et bienveillant, dans un style réaliste qui par ses récits éclaire leur façon d’agir ou de penser.
Nico Papaconstantinou est un conteur-né. Il « prend » avec eux les avions, les bateaux, lit les télégrammes, les correspondances, leurs journaux intimes, cueille les confidences des témoins survivants. Peint une fresque historique et royale, qui s’étend depuis l’Afrique du Sud, à l’Angleterre en passant par le Caire et Alexandrie, la France et la Grèce occupées pour en finir en Roumanie et l’Allemagne elle-même occupée par les Alliés.
En Allemagne, au Château de Langebourg, résidence miraculeusement préservée de la Princesse Margarita de Hohenlohe-Langebourg (née de Grèce), on assiste à l’arrivée du Prince Paul Metternich et de son épouse Tatiana à pied, guidant un char à cheval où se trouvent ses parents le Prince et la Princesse Vassiltsikof, tous rescapés de leur résidence tchèque.
Tout est abondamment illustré par des photos de plupart inédites, provenant de sa propre collection et autres collections privées, comme celles d’autres publications de son éditeur Féréniki, (ferenikipublications@gmail.com).
Pour le moment le livre est disponible en langue grecque. Espérons que l’intérêt suscité, amènera bientôt des traductions.
La famille du prince héritier Paul de Grèce arrive à une cérémonie religieuse en la Cathédrale grecque « Evangelismos » d’Alexandrie en 1945. (Photo Constantin Rittas, collection Serge Topis)
La Princesse Alice de Grèce, mère du Duc d’Edimbourg ici en 1947 (Copyright Top Foto).
Comme la Princesse Hélène (née Grande Duchesse de Russie), elle a passé les 4 ans de l’occupation allemande à Athènes refusant tout contact avec l’occupant, organisant des repas pour les affamés et même voyageant via la Croix Rouge en Mai 1942 (!), chez sa sœur Princesse héritière de Suède, afin d’obtenir avec succès de l’aide alimentaire pour le peuple grec. (merci à Iankal21)
Régine ⋅ Actualité 2021, Archives, Grèce, Livres 27 Comments
Baboula
3 mars 2021 @ 07:57
Merci à vous Iankal pour cette belle présentation.vous êtes aussi un bon conteur et donnez l’envie de lire les péripéties de vos princesses.
Iankal21
4 mars 2021 @ 19:03
Merci Baboula, vous me faites rougir…
Quelle histoire celle ci avec votre oncle…
Merci à tous pour votre intérêt, j’ai senti que tels livres doivent être signalés, justement pour que leur traductions se produisent.
Le Prince Michel de Grèce est élogieux dans sa préface et souligne qu’ il a lu l’histoire de sa famille d’un trait, comme un roman policier !
Côté appellation et titres, il préfère signé partout avec son nom de plume en français.
Tous les membres de la famille royale sont très discrets aussi sur le sujet de leur appellations.
Comme j’ai expliqué une autre fois, si ils sont socialement très recherchés et même populaires, politiquement ils sont considérés comme irrecevables. Dans toutes les couches de la population ils sont appelés par leur prénoms respectifs!
Avel
3 mars 2021 @ 08:35
Effectivement une traduction serait la bienvenue. Ce livre a l’air très intéressant.
Stella NK
3 mars 2021 @ 09:12
Merci à Iankal21. Je viens de le commander après avoir lu votre note d’information. La lecture d’un bon livre aide le temps à passer au confinement. Bonjour à toutes et à tous.
Debora12345
3 mars 2021 @ 09:19
La douche froide quand j’ai lu à la fin de l’article « Pour le moment le livre est disponible en langue grecque. Espérons que l’intérêt suscité, amènera bientôt des traductions. »….Oui, espérons.
Maria
4 mars 2021 @ 20:57
Speriamo Debora12345
Fabrice Noël
3 mars 2021 @ 10:14
Ouvrage qui doit être absolument captivant. La photo de couverture est en soi un chef d’oeuvre de symbole.
Je note avec curiosité que « Michel de Grèce » est écrit en français et non en grec sur la couverture : faut-il en déduire que le prince n’a pas le doit de se faire appeler, en Grèce, par son nom ?
Si tel est le cas, c’est vraiment regrettable.
Menthe
3 mars 2021 @ 10:53
Comme Elena d’Espagne ressemble à sa maman Sophie sur l’avant-dernière photo et Cristina à son oncle Constantin !
Ciboulette
3 mars 2021 @ 20:57
Bonjour Courgette ! Ravie de te revoir ! Merci Mamy !
Leonor
3 mars 2021 @ 11:30
En Grèce, la Seconde guerre mondiale a atteint un niveau élevé dans l’échelle de l’horreur, si l’on peut s’exprimer ainsi.
Occupation, famine, guerre civile, représailles .
Baboula
3 mars 2021 @ 13:09
L’armée mussoliniénne est venue chercher en Lorraine les émigrés italiens qui n’avaient pas encore été naturalisés français .
Baboula
3 mars 2021 @ 13:12
Un de mes oncles a servi en Grèce ,il a feint de ne pas parler italien et dit ne pas avoir combattu,armée d’occupation .
Caroline
3 mars 2021 @ 11:48
Que ce livre intéressant soit vite traduit en français ! On remarque la préface de Michel de Grèce si c’ est juste.
Malgré la situation élevée des princesses, elles ne souffrent pas moins que tout le monde en pleine guerre. Sauf chez les princesses des Pays- Bas réfugiées au Canada par exemple.
ciboulette
3 mars 2021 @ 14:44
Un livre sans doute très intéressant que je voudrais bien voir traduit en français , il est préfacé par le prince Michel de Grèce , une référence !
LSC
3 mars 2021 @ 13:50
Si la situation des membres de la Maison Royale de Grèce pendant le second conflit mondial est bien connue, on ignore tout de la situation en Italie du comte de Turin et des ducs de Gènes , de Pistoia, de Bergame et d’Ancône pendant la période de septembre 1943 à 1945 .
Il semble qu’ils aient échappé aux représailles allemandes.Une seule allusion figure dans les mémoires d’Anfuso, ambassadeur d’Italie à Budapest:il raconte en effet que le duc de Bergame, qui avait représenté Victor Emmanuel III aux obsèques de Boris III de Bulgarie, était en transit à Budapest lorsque l’armistice italien a été annoncé .
Iankal21
4 mars 2021 @ 20:49
@LSC
Voilà un sujet très intéressant comme celui de la noblesse/royauté de « deuxième plan », un peu à côté des machines d’état.
Elisabeth-Louise
3 mars 2021 @ 15:42
En effet, ce livre a l’air absolument passionnant ! j’espère lire bientôt sa traduction…..
luigi
3 mars 2021 @ 15:42
Mon Grec est bien trop ancien pour que je puisse me plonger dans ce ouvrage….😅
Ciboulette
4 mars 2021 @ 20:05
Non , mais vous pouvez au moins lire le titre , vous avez gardé le souvenir de l’alphabet , je pense ? Lire tout le livre , non , car la langue a changé !
Pascal
3 mars 2021 @ 16:55
La princesse Alice , mère du duc d’Edimbourg , devait être une personne vraiment remarquable , sourde ou malentendante dès son plus jeune âge elle a appris je ne sais combien de langues , arrière petite fille de la reine Victoria celle-ci l’aurait giflée parce qu’elle n’avait pas voulu la saluer …
On veut la faire passer pour folle à un moment de sa vie , je crois tout simplement qu’après sa conversion à l’orthodoxie elle a reçu un choc mystique très violent et ce à un moment où sa vie privée devenait compliquée , on ne guérit pas de la « folie » en deux ans dans une maison de repos .
Et pourtant si elle a incarné par la suite un personnage un peu loufoque (aspect très sympathique à mes yeux ) elle n’a plus fait parler d’elle en tant que « folle » et notamment quand elle a aidé tous ces gens à Athènes au moment de l’occupation allemande .
Sous le régime des colonels on a jugé plus prudent qu’elle vienne vivre en Angleterre , à son arrivée un membre du personnel , sans doute un peu condescendant , voulu lui expliquer la vie au château de Windsor et son fils qui l’accompagnait dit avec l’air un excédé qu’on peut imaginer : » mais enfin ! ma mère est née ici ! « .
On trouve des images de ses derniers voyages , elle avait un regard vraiment lumineux et malgré son habit de nonne un air , une démarche vraiment royaux , et tout cela dans la simplicité.
Pendant l’occupation des officiers allemands sont venus perquisitionner dans l’appartement qu’elle occupait mais comme elle refusait de leur parler et qu’il connaissait ses liens familiaux ils l’ont finalement laissée tranquille alors que je crois qu’elle hébergeait une famille juive dans le même immeuble , des gens à qui je crois un roi de Grèce avait offert sa protection car l’un d’eux lui avait rendu un grand service auparavant.
C’est vraiment une personne que j’estime profondément .
Maria
3 mars 2021 @ 19:51
Comme la Princesse Hélène (née Grande Duchesse de Russie), elle a passé les 4 ans de l’occupation allemande à Athènes refusant tout contact avec l’occupant, organisant des repas pour les affamés et même voyageant via la Croix Rouge en Mai 1942 (!), chez sa sœur Princesse héritière de Suède, afin d’obtenir avec succès de l’aide alimentaire pour le peuple grec.Tutta la mia più grande ammirazione per il loro fare in quel tempo terribile! Traduco con google:Toute ma plus grande admiration pour ce qu’ils ont fait en cette période terrible! Je traduis avec Google
beji
3 mars 2021 @ 22:13
Si ce livre est traduit en français,je l’achèterai car il promet d’être intéressant.
bambina
3 mars 2021 @ 22:58
Sur la deuxième photo, une troublante et frappante ressemblance de la petite fille à droite avec Eléna d’Espagne !
Phil de Sarthe
4 mars 2021 @ 16:33
Mais parce que c’est Elena!!😎
Charlotte (de Brie)
4 mars 2021 @ 16:40
Il me semble que la petite fille en question soit la reine Sofia, par conséquent la mère d’Elena !
Phil de Sarthe
5 mars 2021 @ 14:04
Merci Charlotte! Mon doigt a glissé…Irene, Constantin et Sophie..
Ciboulette
4 mars 2021 @ 20:10
La princesse Alice avait appris à son dernier enfant et seul fils , le prince Philip , le langage des sourds .