Parution aux éditions Perrin du livre « Puyi, le dernier empereur » par Danielle Elisseeff. En voici le descriptif : « Puyi, qui régna de 1908 à 1912, est le dernier empereur de la dernière dynastie impériale chinoise : un souverain au destin particulièrement troublé puisque, de péripéties en choix calamiteux, il dut abdiquer trois fois, devint un jouet aux mains des militaires japonais, fut fait prisonnier par l’armée soviétique, comparut enfin devant le tribunal des criminels de guerre de Tokyo et, malgré une cour assidue à Staline, fut rendu à Mao. Ainsi les premières retrouvailles avec son pays se feront d’abord derrière les portes des prisons de la République populaire…
Cent ans plus tard, dans l’imaginaire collectif d’une Chine plus que jamais en quête identitaire, Puyi occupe une place grandissante. D’une manière paradoxale, et depuis plus de 25 ans, les Chinois, tout comme les Occidentaux, ne cessent de regarder ce » Dernier empereur » à travers les yeux du grand cinéaste Bertolucci : un homme pathétique, mais habité par une haute idée d’un Etat qu’il espère incarner un jour pour le plus grand bien de son pays…. La réalité est cependant moins » romantique » et bien plus pragmatique : son éducation et son statut hors-normes ont fait de Puyi un être autocentré sur sa personne et, de ce fait, d’abord un prédateur, tant sur le plan personnel que sur le plan politique. C’est paradoxalement avec ses » rééducateurs » communistes qu’il découvre, dans la douleur … en se perdant ou en se trouvant, qui le saura jamais ? -, le remords mais aussi l’intérêt porté à autrui.
En s’appuyant sur la publication de documents récemment déclassifiés et de nombreux travaux universitaires, cette belle biographie de Puyi révèle un personnage inattendu sur lequelle l’auteur pose un regard neuf et objectif servi par une plume inspirée. »
« Puyi, le dernier empereur », Elisabeth Elisseeff, Editions Perrin, 2014
Caroline
30 mai 2014 @ 08:48
Je me rappelle avoir vu des photos du dernier empereur de Chine ‘misérable’ avec son uniforme de prisonnier dans le journal Paris-Match,il y a fort longtemps!
Merci beaucoup pour ce livre nouveau en son genre!
JAusten
30 mai 2014 @ 11:26
il découvre quoi dans la douleur ?
Je me souviens de ce très long et très beau film
Il n’y a pas si longtemps que ça est sortie une bio sur sa première épouse.
Livia
30 mai 2014 @ 19:22
@ que » l’autre » existe sans doute et peut être la « résilience » décrite par Boris Cyrulnik dans son livre « un merveilleux malheur » ?
Les communistes après une « rééducation » en ont fait un jardinier public…d’autres se seraient suicidés…
Gustave de Montréal
30 mai 2014 @ 12:10
Est-ce qu’on connait l’héritier actuel de la famille imperial ?
Gustave de Montréal
30 mai 2014 @ 12:11
*impériale
Livia
30 mai 2014 @ 19:32
Gustave de M : voici les références d’un article que j’ai trouvé sur le net relatant la vie en Chine d’un des neveux de Puyi :
french.peopledaily.com.cn/french/200012/12/fra20001212_44526.html
(désolée je n’arrive pas à vous rendre le lien directement accessible)
Gérard
31 mai 2014 @ 15:24
Jin Yuzhang (né en 1942) est le fils aîné de Jin Youzhi, ancien prince Puren, né en 1918 et qui passe pour le chef de la famille. Il est le demi-frère de Puyi. Celui-ci n’a pas eu de fils ni son frère Pujie mort en 1994.
Jin est géologue en Chine et il a été le seul vice-gouverneur non communiste. Marié à Liu Yumin, il n’a qu’une fille, Jin Xin (née en 1976), qui travaille à la China Electronics Company Limited.
L’héritier en second serait donc alors le frère cadet de Jin Yuzhang, le docteur Jin Yuquan, né en 1946, vice-président du collège de l’énergie et de la protection de l’environnement à l’Université de technologie de Pékin.
Il a épousé Cheng Yingying et ils ont une fille nommée Jin Jun ou Kim Kwan.
Après lui viendrait son frère Jin Yulan (né en 1948), époux de Zhou Qingxue et père lui aussi d’une fille, Jin Zhao.
Voir : http://www.theage.com.au/news/World/Heir-to-Chinas-throne-celebrates-a-modest-life/2004/11/26/1101219744548.html?from=moreStories.
http://dinastias.forogratis.es/los-monarcas-no-europeos-t2428-96.html.
Cependant en vertu du pouvoir qu’avait l’empereur de choisir son successeur Puyi aurait adopté le prince Yuyan (1918-1997), ce qui ferait de son fils l’héritier actuel du trône : son altesse le prince Hengzhen (né en 1944) et après lui selon la règle de primogéniture mâle son fils le noble prince Chinsin (né en 1977), puis son frère le noble prince Hêng-k’ai (né en 1945), et le fils de celui-ci le noble prince Chin-ying Hui (né en 1980), ensuite le noble prince Hêng-chün (né en 1966), deuxième frère du prince Hengzhen ou Hêng Chen.
Voir à cet égard : Tony Scotland et Patrick Leigh Fermor, The Empty Throne : Quest for an Imperial Heir in the People’s Republic of China (1993)
et Line of succession to the former Chinese throne dans Wikipedia.
Livia
31 mai 2014 @ 21:58
@ Cher Gérard merci pour toutes ces précisions et références.
L’ article que j’indiquais à Gustave commence ainsi:
« Dans le bureau d’un building gouvernemental, situé à 2 km du Palais impérial de la Cité interdite, Jin Yuzhang qui est l’aîné des neveux du dernier empereur de la dynastie des Qing (1644-1911), lit des documents gouvernementaux, tout en dégustant une tasse de thé chinois.
Le nom de famille des Jin était Aisin Giorro, nom de famille des empereurs et des princes de la dynastie des Qing. A présent, Jin Yuzhang est directeur adjoint du Comité des Affaires Ethniques de Beijing et de l’Arrondissement de Chongwen de Beijing qui compte 400 000 habitants (…)
ML
1 juin 2014 @ 15:27
Merci Gérard pour ces précisions .
Gérard
2 juin 2014 @ 12:00
Je vous en prie et merci à Livia pour ses renseignements.
J’ajoute que l’on pourra consulter aussi le reportage Les survivants de la Cité interdite par Antoine Michelland avec des photos de Zeng Niang dans le Point de Vue numéro 3014 du 26 avril 2006.
Je me permets également de citer une contribution que j’avais comme d’autres ophélètes adressée à l’Intermédiaire des chercheurs et curieux et qui a été publiée en 2006 dans les colonnes 1140 à 1146 et 1249 à 1250 sur ce sujet.
Livia
2 juin 2014 @ 18:11
@Bonjour Gérard : comment se procurer votre article quand on habite au fond de la campagne? :-)
Gérard
3 juin 2014 @ 20:11
Demandez à Régine de me communiquer votre adresse mail.
Bonne soirée Livia.
Livia
5 juin 2014 @ 19:05
Ah merci…bonne soirée à vous également !
Lady Chatturlante
30 mai 2014 @ 15:21
Il a abdiqué trois fois ? Si je détiens un record de mariages, le dernier empereur de Chine détient donc un record d’abdications…
Philibert
30 mai 2014 @ 16:19
Je me demande si ce livre donne une version incontestable de la mort de Puyi.
En effet, plusieurs versions circulent à ce propos…
Juliette
30 mai 2014 @ 19:56
« Le dernier Empereur » de Bernardo Bertolucci, un film assez unique, qui nous a laissé à tous un souvenir inoubliable.
A l’époque, la Chine était particulièrement exotique il faut dire.
Les cinéastes interprètent et romancent, tandis que les historiens rétablissent la vérité.