Parution de cet ouvrage « Le rang. Préséances et hiérarchies dans la France d’Ancien Régime« . En voici le descriptif : « L’idéologie républicaine, empreinte d’esprit de fraternité, postule que les hommes naissent libres et égaux en droit. Sous l’Ancien Régime, c’est la question du rang qui gouverne l’organisation sociale, et, à travers titres et dignités, la place occupée qui dit l’identité des êtres et des lignages, le pouvoir des acteurs.
Étudié par Fanny Cosandey dans l’entourage royal, le rang s’offre en observatoire des rapports de forces des sujets entre eux et, surtout, avec le monarque. Celui-ci, soucieux de manifester sa capacité d’ordonner, se joue du cérémonial comme d’un attribut de la puissance souveraine et d’un instrument des relations sociales.
Les manuscrits conservés par les maîtres de cérémonie livrent les ressorts de l’agencement des préséances : de l’organisation palatiale à l’ordre parfait de Versailles ; des querelles de rang à l’art du rituel ; du jeu monarchique des placements à la permanence dynastique ; de la conception patrimoniale des rangs à la difficulté de penser l’individu (et le statut des femmes en milieu politique masculin). Au final, les tensions issues de la loi du rang mettent bien en relief les contradictions de l’Ancien Régime : d’un côté, une royauté marquée par les origines féodales de la puissance souveraine ; de l’autre, une société focalisée sur un idéal de conservation des privilèges que les déplacements cérémoniels viennent sans cesse contester. L’arbitrage des querelles se révélera un inusable outil dans les mains du monarque.
Ce livre n’est pas la description d’un ordre social totalement dépassé. La France est sans doute un des pays démocratiques qui accorde le plus d’importance aux places, au protocole et au rang. D’où l’intérêt de comprendre cet héritage de l’absolutisme. » (Merci à Anne)
« Le rang. Préséances et hiérachies dans la France de d’Ancien Régime », Fanny Cosandey, Gallimard, 2016, 496 p.
Mogador
14 novembre 2016 @ 06:17
Et il semblerait que cela continue, je pense aux querelles au sein de la famille d’Orléans et de Bourbon-deux-Siciles où les ordres de succession chamboulés exacerbent l’importance du rang et des privilèges qui vont avec. À qui revient le bénéfice du pouvoir de l’arbitrage.
Dagobert 1er
14 novembre 2016 @ 07:53
Fabienne. Cosandey à aussi écrit un livre sur « la reine de France » très intéressant et érudit.
Jacqueline
14 novembre 2016 @ 07:55
Fanny Cosandey a publié, il y a plus de dix ans, un ouvrage remarquable sur la reine de France. Je suis donc convaincue que ce dernier livre sera tout aussi intéressant!
Zeugma
14 novembre 2016 @ 09:12
Le sujet est très intéressant.
Puis-je contester la substance de l’avant-dernière phrase de l’article de présentation ?
Contrairement à ce que peuvent croire certains, la « Grande Nation » – comme nous appellent des Pays voisins avec ironie – n’est pas la seule à accorder une grande attention « aux places, au protocole et au rang ».
Heureusement !
clement
14 novembre 2016 @ 10:36
Toute cette hiérarchie ,le souci du rang et le désir de plaire devaient engendrer bien des hypocrisies , des jalousies et des coups bas…..cela me fait penser à l’excellent film :Ridicule ! Même si la société actuelle est loin d’être parfaite,je la préfère de beaucoup !
Gérard
14 novembre 2016 @ 21:24
De nos jours c’est pareil la culture en moins.
clement
14 novembre 2016 @ 10:38
Mais ce livre doit être très intéressant !
Caroline
14 novembre 2016 @ 11:25
Est-ce un livre réédité? C’est certainement un livre très complet à lire avec beaucoup d’intéret!
Merci à Anne!
Cosmo
14 novembre 2016 @ 12:03
Voilà un ouvrage qui va enchanter plus d’un sur N&R !
Mayg
14 novembre 2016 @ 13:04
C’est un livre pour Charles, lui qui affectionne tant le « rang »…
Pierre-Yves
14 novembre 2016 @ 17:16
Le rang dans lequel on fait rentrer les fortes têtes ou celui que l’on doit tenir (dignement,cela va de soi) quand on a du sang bleu ?
Mayg
15 novembre 2016 @ 13:13
A votre avis Pierre-Yves… ?
Cosmo
14 novembre 2016 @ 21:46
Et pour Jul qui l’aime tout autant que Charles ! Mais à mon avis, il n’y a pas qu’eux.
Mayg
15 novembre 2016 @ 13:16
Pour ce qui est de l’affection pour ceux qui savent tenir leur « rang », comme il aime si bien le dire,je crois que Charles bat tout le monde à plate couture.
Cosmo
15 novembre 2016 @ 22:12
Etes-vous certaine de ce que vous avancez ? Car du côté de Jul nous avons eu des Mademoiselle de Charolais, Mademoiselle de Valois, Mademoiselle de Blois etc… à chaque titre correspond une place précise dans la hiérarchie bourbonienne et dans l’adulation.
Mayg
16 novembre 2016 @ 14:12
Ce dont je suis sure, c’est que l’adulation de Charles pour les Vendôme est sans limite.
Cosmo
17 novembre 2016 @ 18:18
Et vous ne vous trompez pas ! Mais il n’est pas seul dans son camp et il y en a aussi de l’autre côté que le seule nom de Louis de Bourbon fait frémir d’aise.
Actarus
14 novembre 2016 @ 18:11
496 pages pour dire quoi ?
Si c’est pour étudier la question à travers les différents âges de la Monarchie, dès lors que le sujet évoqué, s’il est toujours d’actualité, n’est pas immuable, soit, cela peut être intéressant.
Si c’est pour faire une radiographie des préséances au temps de Louis XIV, ça me barbe d’avance… ;-)
vieillebranche
14 novembre 2016 @ 18:36
Merci au site de consacrer un espace à une littérature savante sur le fond du sujet noblesses et royautés… merci vraiment!! Celà change agréablement de fréquents commentaires vestimentaires .
Otma
14 novembre 2016 @ 19:21
Ne pas oublier de voir (ou revoir ?) L’excellent film de Bertrand Tavernier « Que la fête commence » dont la musique est signée du Régent de France.
Corsica
15 novembre 2016 @ 18:31
Un film que j’adore et qui est parfaitement servi par Noiret, Marielle et Rochefort. Un des grands films de Tavernier avec le Juge et l’assassin où Michel Galabru et Philippe Noiret sont exceptionnels.
Si la conspiration de Pontcallec avait réussi, la face de Noblesse et Royautés aurait été changé… ! :)) Le régent aurait été remplacé par Philippe V d’Espagne et il n’y aurait pas de querelle entre légitimistes et orléanistes, ce qui permettrait à Régine de dormir une heure de plus à la parution de certains articles.
Corsica
15 novembre 2016 @ 18:32
Pardon, il fallait lire « face de ..aurait été changéE.
Gérard
15 novembre 2016 @ 13:58
L’ouvrage est un inédit mais l’auteur est une (ou la) spécialiste de la femme et du rang. On peut citer notamment d’elle : Les femmes en monarchie : épouses ou héritières ? In : Le genre face aux mutations : Masculin et féminin, du Moyen Âge à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2003.
Également : L’insoutenable légèreté du rang, in Trouver sa place. Individus et communautés dans l’Europe moderne. Études réunies et présentées par Antoine Roullet, Olivier Spina et Nathalie Szczech, collection de la Casa de Velázquez, volume 124, Madrid 2011.
clement
16 novembre 2016 @ 16:01
A propos de sang bleu cette expression vient du fait que les paysans étant toujours en plein air avaient la peau hâlée donc pas de veines apparentes alors que les nobles ne faisant pas de travaux salissants avaient toujours les mains blanches et il était facile de voir sur le dos de leurs mains les veines ….bleues ! Dans le passé,certains croyant à cette différence de couleurs étaient étonnés de voir qu’au cours d’un duel un gentilhomme blessé avait du sang rouge !