Les éditions du Rocher font paraître « Reine des Lumières » sous la plume de Karen Hann, un roman historique consacré à Madame de Pompadour. Et quel destin romanesque que le sien quand cette femme accède officiellement en 1745 au statut de favorite. Véritable révolution de palais qui voit s’établir une femme de petite noblesse aux côtés de Louis XV.
Les mauvaises langues parient sur la brièveté de sa faveur. Elles ont tort. L’auteur dresse un beau portrait de femme, celle d’une éminence grise dont l’influence politique et artistique ne cesse de croître. On y croise Voltaire, Buffon, Rousseau, Casanova, Beaumarchais. Une fresque souvent palpitante qui rend attachante Madame de Pompadour.
« Reine des Lumières », Karine Hann, Editions du Rocher, 2017, 424 p.
frambroiz 07
24 mai 2017 @ 02:55
Sans elle, pas d’ Encyclopédie !
chicarde
24 mai 2017 @ 06:29
Ce fameux portrait est magnifique : quelle superbe et splendide robe, d’un luxe vraiment royal, pour cette belle dame ! On remarquera aussi les très fines chaussures !
marielouise
24 mai 2017 @ 06:37
Merci pour toutes ces présentations de livres!!!
Grande lectrice…j’aime beaucoup les biographies, aussi!
ml
Muscate-Valeska de Lisabé
24 mai 2017 @ 08:04
Attachante, pour moi,elle l’est depuis toujours. Une femme exceptionnelle, douce et forte à la fois,une tête pensante aussi raffinée que charmante.
De nos jours et en ces pages,on dirait que Louis XV et Madame de Pompadour formaient un très beau couple…ils se ressemblaient.
Antoine
24 mai 2017 @ 09:22
Attachante sans doute pour ses amis qui bénéficiaient de son influence. Pour les autres… Ils sont nombreux ceux qui lui doivent leur disgrâce ! Femme froide et calculatrice plutôt. Si son action dans le domaine des arts est plutôt bénéfique, dans le domaine politique la réussite n’est pas toujours à la clef.
Zorro
24 mai 2017 @ 10:07
Cette femme fut la véritable corruptrice du roi Louis XV. Extrêmement belle et fraiche durant sa jeunesse, elle fut placée dans le lit du roi par les frères Pâris (des banquiers influents qui s’étaient enrichis par la spéculation sur le prix du blé en période de disette, le crime absolu pendant l’Ancien régime).
La mission de la Pompadour était de prendre l’ascendant sur le roi, de le couper de l’influence de l’Eglise catholique (qui interdisait le principe de l’usure, la pierre angulaire du capitalisme) et de la substituer à celles des capitalistes (les physiocrates) dont Voltaire et les Lumières étaient les plus ardents partisans !
La fin du règne de Louis XV et tout le règne du roi Louis XVI seront empoisonnés par ces gens (Turgot, Necker, etc.) qui imposèrent au roi des réformes afin d’introduire le modèle capitaliste à la France paysanne : libéralisation du prix du blé, suppression de la police du grain, suppression des corporations (ébauche de sécurité sociale interprofessionnelle), etc. La révolution française naîtra des fameuses guerres des farines, le peuple ne pouvant plus se nourrir à cause de l’explosion du prix du pain.
La Pompadour, après la fin de sa liaison physique avec le roi en 1752, installa dans un pavillon du château de Versailles (le fameux « Parc aux serfs ») des femmes, souvent très jeunes, qui y étaient entretenues pour satisfaire la concupiscence du roi. Elle veillait à ce qu’aucune de ces concubines ne devienne sa rivale en prenant de l’ascendant sur le roi.
Parmi les concubines du Parc-aux-cerfs, figura la « belle O’Murphy » dont, dans l’Histoire de sa vie, Casanova prétend avoir su jouir assez habilement pour la livrer encore vierge au roi.
A la fin de sa vie, Louis XV avait la réputation (avérée) dans tout le royaume d’être un pédophile incasable. Les émeutes à Paris en 1750 avaient éclaté car on suspectait la police de pratiquer « pour raison d’Etat » des enlèvements d’enfants. En 1750, la fille d’un certain Robert-François Damiens avait échappé de justesse à un enlèvement dans les rues Paris (la déposition auprès de la police est consultable aux archives nationales de Paris).
En 1757, Robert-François Damiens, le domestique du marquis de Marigny (le frère de la Pompadour qui trempait dans les affaires pédophiles de sa sœur) certainement au courant de la débauche du roi et de la cour, tenta de poignarder le roi. Damiens, accusé de tentative de régicide, sera supplicié pendant plus de deux heures en place de Greve devant tous les membres de la cour qui étaient acquis aux « Lumières ».
Louis XV le « bien aimé » devient aux yeux du peuple le mal aimé et devint extrêmement impopulaire.
Quand l’Etat touche au prix du pain et aux enfants , le peuple se soulève.
Cosmo
24 mai 2017 @ 17:01
Quand on voit le rapport à l’argent que peut avoir l’Eglise catholique votre commentaire laisse songeur. Quant au capitalisme qu’il est de bon ton de décrier, sans lui nous vivrions encore dans l’inconfort des taudis du Moyen-Age avec leur cortège de maladies, dans un monde restreint à la distance que peut parcourir un homme à pied.
A croire que votre idéal de vie, c’est une chaumière sans eau, sans électricité et sans chauffage.
Quant à la débauche de Louis XV, il n’était point besoin de Madame de Pompadour car les soeurs de Mailly-Nesle, successivement maîtresses du roi, s’en sont chargées bien avant elle. Il pouvait aussi se souvenir de ses aïeux, Louis XIV et Henri IV qui ont rempli la cour de leurs bâtards.
On pourrait penser que c’est l’origine bourgeoise de la marquise de Pompadour qui vous gêne.
Vous semblez oublier ce que la France et l’Europe doivent à la bourgeoisie, beaucoup plus qu’à la noblesse.
Zorro
24 mai 2017 @ 11:04
J’ajoute : Karin Hann n’est pas historienne.
Elle a obtenu son diplôme en lettres à la Sorbonne et a également suivi un double cursus en histoire de l’art et en psychologie.
Ce livre n’est donc pas un ouvrage scientifique mais un essai de propagande.
HRC
24 mai 2017 @ 19:11
et vous, Zorro, je vous laisse à votre propagande.
Robespierre
24 mai 2017 @ 12:35
On a tout écrit sur Madame de Pompadour, et ce nouvel ouvrage ne parle pas de sources inédites ou de correspondance découverte récemment. Donc, pour moi, à oublier.
bianca
24 mai 2017 @ 13:15
Merci Zorro pour votre commentaire qui nous confirme l’ambition démesurée de cette femme de basse extraction devenue favorite, il rejoint tout ce que j’ai pu lire à son sujet ! Cette favorite s’est enfuie lors des derniers jours du Roi et n’a pas eu la décence de l’accompagner un peu lors de son agonie ! Je crois qu’elle craignait des représailles surtout !
Cosmo
25 mai 2017 @ 09:09
Bianca,
Madame de Pompadour de basse extraction ? Voilà qui est nouveau.
Son extrait d’acte de baptême : « Du mercredi 30 décembre 1721, fut baptisée Jeanne-Antoinette Poisson, née d’hier, fille de François Poisson, écuyer de Son Altesse royale Monseigneur le duc d’Orléans, et de Louise-Madeleine de La Motte, son épouse, demeurant rue de Cléry… »
Il est possible que pour vous appartenir à la grande bourgeoisie est d’être de basse extraction.
Louis XV étant mort dix ans après Madame de Pompadour, il était difficile à cette dernière d’accompagner le souverain dans son agonie.
Ne confondez-vous pas avec Madame du Barry ?
Cosmo
Gérard
26 mai 2017 @ 18:40
En effet Cosmo. Je ne crois pas ceci dit que le père d’Antoinette était noble au moment de la naissance mais elle épousa un homme de petite noblesse puis naturellement fut titrée marquise et duchesse à brevet.
François Poisson cependant fut grâce à sa fille anobli et ce en août 1747, en récompense de services rendus dans le Midi en 1721-1722, notamment lors de la peste de Marseille, et en 1725.
Les deux poissons des armes familiales nous sont bien connus grâce au marquis de Marigny frère de Mme de Pompadour qui elle portait les armoiries de Pompadour avec les trois tours pour que l’on retrouve sous la couronne ducale sur tant de reliures.
Robespierre
25 mai 2017 @ 09:19
Vous confondez avec Madame du Barry. Le roi était tombé malade à Trianon et son médecin lui a dit qu’il devait rentrer à Versailles, sous-entendu que c’était grave cette soudaine maladie. Madame du Barry dans un cas pareil était obligée de s’effacer et le roi le lui a dit gentiment, car les maitresses et la famille font mauvais menage dans des cas de maladie. Aucune favorité n’assista jamais à une agonie. La du Barry se terra donc dans ses appartements et quand le roi fut mort, Louise XVI l’exila dans une communauté religieuse dont j’ai oublié le nom.
Madame de Pompadour était morte depuis longtemps.
bianca
25 mai 2017 @ 12:47
Cosmo et Robespierre, je vous suis reconnaissante de rectifier, je vais devoir refaire « du rangement » dans mon esprit, relire certains ouvrages ou
me méfier plus encore ( Alzheimer…???)
Belle journée à vous… et grand merci à Vous Deux !
Cosmo
26 mai 2017 @ 16:58
Bianca,
Il faut dire que Louis XV a eu tellement de maîtresses qu’il est facile de confondre. Cela dit, Madame de Pompadour, de par son éducation et son intelligence, a occupé une place particulière. La reine, elle-même, lui savait gré de la respecter.
Bon weekend
Cosmo
Robespierre
27 mai 2017 @ 12:24
Vous avez raison. Madame de Pompadour a eu une éducation raffinée et se distinguait par sa politesse et son tact. Ce que n’avait pas la maitresse précédente du roi, qui humiliait la reine. Celle-ci dit à propos de la Pompadour « s’il doit y en avoir une (de maîtresse) je prefère celle-ci ». Marie Leczinska ne manquait pas d’humour et fit quelques réflexions piquantes quand la Pompadour lui fit savoir que désormais, elle entretenait avec son mari des relations platoniques.
HRC
25 mai 2017 @ 09:21
elle était morte avant lui !
Gérard
27 mai 2017 @ 17:22
Et oui et c’est la phrase célèbre que Louis XV aurait prononcée avec un brin de tristesse en regardant par la fenêtre la pluie tomber le jour des obsèques : la marquise n’aura pas eu beau temps pour son dernier voyage.
Robespierre
28 mai 2017 @ 11:07
Au prêtre qui était venu la voir et prenait congé d’elle, Madame de Pompadour dit « restez encore un instant mon père, nous partirons ensembe ». Et effectivement elle mourut peu de temps après.
clement
24 mai 2017 @ 13:24
Il faut ajouter Antoine qu’elle a insisté auprès du roi pour que Damiens , le pauvre valet simplet qui avait égratigné le souverain avec un canif soit écartelé !
Ce que l’on peut lui reconnaître sont ses aptitudes politiques ,la promotion des arts et de l’artisanat et son soutien des idées nouvelles .
Caroline
24 mai 2017 @ 21:00
On croirait voir une jolie statuette d’une femme élégante d’antan en biscuit porcelaine de Saxe !
Zorro, merci pour vos explications détaillées sur cette ‘ Reine des Lumières’ !
Cosmo
25 mai 2017 @ 09:12
Caroline,
Ne pensez-vous pas que le commentaire de Zorro est une attaque directe de la philosophie des Lumières, incarnée et soutenue par Madame de Pompadour ?
Il a du s’inspirer de celle de Mesdames, filles du roi.
Cordialement
Cosmo
Robespierre
25 mai 2017 @ 09:28
Ce qui est tout de même remarquable avec le règne de la Pompadour, c’est qu’il dura près de vingt ans mais qu’il devint platonique environ cinq ans après leur rencontre. A Versailles , la Pompadour fit savoir que désormais elle serait l’amie du souverain. Il n’aimait pas les nouveaux visages dans son entourage et aimait s’appuyer sur des gens qu’il connaissait. Il lui demanda peut-être trop son avis. Les historiens disent qu’elle est responsable de la guerre de 7 ans. Oui, elle encouragea la parenthèse « Parc aux cerfs ». Une maison bourgeoise dans la rue St mederic qui abritait une jeune personne. Une à la fois. La Pompadour ne voulait pas que le roi mette une grande dame à sa place et prenne une maitresse officielle. Les occupantes de la rue St Médéric lui convenaient parfaitement.
je conseille les mémoires de Madame du Hausset qui raconte tout cela très bien. Il faut toujours aller aux sources et se faire sa propre opinion .