L’ouvrage « Tatoi, navigation dans le temps et dans l’espace » de Kostas Stamatopoulos est un ouvrage historique pour plusieurs raisons : la richesse de ses illustrations, de ses textes mais aussi car il s’agit du premier livre publié depuis la fin de la monarchie en Grèce et consacré au domaine royal de Tatoï où sont enterrés plusieurs membres de la famille royale grecque. Il n’est actuellement disponible qu’en langue grecque mais fera prochainement l’objet d’une traduction en anglais.
Je vous propose de nous attarder sur certaines illustrations. A la page 56 du livre, cette photo immortalisant le prince André (père de l’actuel duc d’ Edimbourg) ; à droite le diadoque George (futur roi Georges II), fils du roi Constantin. Chacun tient dans ses bras une poupée, jouet des princesses Theodora et Margarita de Grèce (filles du prince André et de la princesse Alice). La princesse Alice porte un grand chapeau. A ses côtés, debout, le prince Christophe de Grèce, père du prince Michel de Grèce et fils cadet de la reine Olga.
Page 57, la princesse Helena, née grande-duchesse de Russie, épouse du prince Nicolas (fils du roi George I) se promène dans les forêts entourant Tatoi en compagnie du prince Christophe en mai 1907.
La vie à Tatoï n’était pas rythmée par le carcan protocolaire. Les membres du Gotha qui y séjournaient, vivaient en toute simplicité à tel point que lorsqu’il y avait trop de convives, des matelas étaient placés à même le sol pour les plus jeunes princes. Les grands repas familiaux se déroulaient dans les jardins du domaine (p.90) .
Voici un menu rédigé en français d’un déjeuner servi le 23 avril 1899 : zakouska, jambon à la gelée, poulets au riz, terrine de pigeons à l’anglaise, purée de pommes de terre, petits pois et gelée au vin blanc (cfr p.62).
Et un menu pour un dîner du 8 juillet 1890 (p.67) : potage à la Royale, petits pâtés au salpicon, dorades d’Orope sauce cardinale, pommes de terre naturelles, gigot d’agneau garni à la provençale, terrines de foies gras en Belle-Vue, oiseaux et poulets rôtis, salade à la française, glaces au caramel garnies et dessert de fruit.
L’ambiance y était résolument détendue et familiale comme en atteste cette photo (p.91) où l’on voit la princesse Maud de Danemark, future reine de Norvège, fille de la reine Alexandra d’Angleterre (sœur du roi George I de Grèce) dans les bras du prince Nicolas de Grèce. A l’arrière-plan, la princesse Marie de Grèce, future grande-duchesse George de Russie et fille de la reine Olga et du roi George de Grèce, et le prince Charles de Danemark. Assis à droite sur un appui de fenêtre, le diadoque Constantin, futur roi Constantin I .
Tatoï est la reproduction d’une ferme du domaine de Peterhof en Russie. C’est la reine Olga de Grèce, née grande-duchesse de Russie qui en est à la base de cette reproduction architecturale.
Le domaine de Tatoï comprenait la résidence de la famille royale mais aussi plusieurs autres bâtiments, des fermes et même un petit hôtel baptisé « Tatoion », ici sur une photo datant de 1930 (p. 239)
Tatoï a vu passer de nombreux membres de familles royales mais aussi des personnalités comme Jackie Kennedy en 1961, ici en compagnie du roi Paul, de la reine Frederika et de la princesse Irène.
L’auteur Kostas Stamatopoulos décrit les derniers jours du dernier souverain, le roi Constantin (fils du roi Paul et de la reine Frederika) au domaine de Tatoï si cher à son cœur. On y voit une photo des funérailles de la reine Frederika en 1981, laps de temps pendant lequel le roi Constantin et les siens ont été autorisés à fouler le sol grec pour la première fois depuis leur départ en exil en 1967. (Un tout grand merci à Tepi pour cet ouvrage et pour sa précieuse aide en ce qui concerne les légendes des photos)
Vassili
15 mars 2012 @ 07:45
Je l’ai lu. C’est tres touchant, les photos intimes de la famille royale avec leurs cousins d’Angleterre et de Russie dans le jardin sont uniques.
Bonjour a tous,V
Rose
15 mars 2012 @ 09:21
L’iconographie semble particulièrement intéressante, avec des photos que l’on n’a pas l’habitude de voir et qui rendent proche cette famille aux alliances très internationales.
Merci de cet article!
Anais
15 mars 2012 @ 15:50
Merci à Régine et Tepi pour cet article. Je suis heureuse d’avoir lu dans un article précédent qu’une association oeuvrait pour la restauration du domaine. J’espère qu’il y aura une traduction prochainement car le livre semble en effet très bien illustré
Cosmo
15 mars 2012 @ 21:23
Mis à par l’aspect sentimental ou historique, cette grande demeure n’a rien d’exceptionnel. Il y en eût des multitudes de ce genre le long des côtes françaises ou autres.
Les membres du Gotha, quand ils sont entre eux, vivent de la façon la plus familiale du monde. Le protocole n’a pas beaucoup de signification, une fois les portes closes. Il n’y a plus de Majesté, Altesse, Monseigneur ou Madame mais Mimi, Mizi, Dickie, Nicky etc…Et les cousins comme tout le monde aiment à se retrouver, jouer ensemble voire flirter.
Qui n’a adoré dormir sur un malade dans une chambre surpeuplée de cousins et de cousines?
Cosmo
15 mars 2012 @ 21:24
Désolé…mais dormir sur un malade…non…je voulais dire… matelas, tout le monde l’aura compris…
Mélusine
16 mars 2012 @ 16:03
Hola Cosmo « dormir sur un malade », vous m’avez fait très peur, je vous ai cru atteint d’une névrose d’un genre spécial.
« Matelas » est mieux et, quoi qu’on en dise, tellement plus confortable, n’est-ce-pas ? Pom popo pom….
Jean Pierre
16 mars 2012 @ 18:52
Ce qui est dit est dit ! Parfois notre inconscient hurle à travers nos lapsus.
Livia
18 mars 2012 @ 00:18
Pauvre Cosmo! Vous vous faites « chambrer » :)
(désolée…je ne pouvais pas la rater celle là!)
Cosmo
18 mars 2012 @ 10:37
Dear Melusine, Jean-Pierre et Livia,
Vous avez raison…je mérite d’être chambré…Tant pis pour moi!
Bon dimanche à tous
Cosmo
JAusten
16 mars 2012 @ 22:19
Dear Cosmo,
Je n’ai jamais aimé ça. La surpopulation dans une même pièce m’a toujours donné le vertige.
Agoraphobement Vôtre
Cosmo
18 mars 2012 @ 10:42
Dear Jane,
Quand on est enfant tout ce qui sort de l’ordinaire est bienvenu.
J’ai le souvenir ému de cyclones à Madagascar, où nous nous réunissions tous dans la maison la plus solide, et l’inquiétude des parents ne rejaillissaient pas sur les enfants ravis de s’entasser sur des matelas et d’échapper aux instituteurs, malgré le vent hurlant.
Je n’aurais certainement pas le même enthousiasment aujourd’hui et je vous comprends.
Mais que diriez-vous d’une surpopulation à Buckingham Palace, coincée entre Lilibeth et Philip?
Souvenirement vôtre
Cosmo
Francky
15 mars 2012 @ 22:19
Un grand merci à Tepi d’avoir évoqué ce palais qui abrita tant de bons moments pour la monarchie grecque et qui est, me semble-t-il abandonné aujourd’hui par l’État grec.
Je ne comprends toujours pas pourquoi il ne l’a pas rendu à la famille royale, étant donné qu’il n’a même pas les moyens de l’entretenir et que son parc abrite les sépultures de la famille…
Caroline
16 mars 2012 @ 11:34
Vive la restauration de Tatoi! Dès la crise passée en Grece,la future visite au domaine de Tatoi attirera énormément de touristes qui ‘renfloueront’ les caisses du tourisme grec!
Mélusine
16 mars 2012 @ 16:50
L’état grec aurait été mieux inspiré de laisser ce domaine à la famille royale et consacrer l’argent dévolu à la restauration de monuments à ceux de l’Acropole, le Parthénon, notamment. De toute façon en ce moment ils ont d’autres chats à fouetter.
tepi
16 mars 2012 @ 19:34
Chere Melusine
La restauration de l’Acropole a commence depuis 1975 et la plus grande partie est terminee , en plus depuis le 21 juin 2009 nous avons inaugure le nouveau musee d’ Acropole. Le reine Sophie d’ Espagne l’a deja visite.De toute facon la restauration de Tatoi avance malgres la crise.
JAusten
16 mars 2012 @ 22:13
je serais d’accord avec vous Mélusine.
L’argent qui a été donné à la famille royale n’était pas celui sué sang et eau par nos mais Grecs, alors rien de plus facile que de le donner. Si le gouvernement l’avait gardé, les chats d’aujourd’hui n’auraient peut-être pas à être fouttés.