Sortie le 26 septembre prochain aux Editions MacMillan d’un livre « The Assassination of the Archduke : Sarajevo 1914 and the Murder that Changed the World » par Greg King et Sue Woolmans.
François-Ferdinand d’Autriche est né le 18 décembre 1863 à Graz. Il est le fils de l’archiduc Karl Ludwig (frère cadet de l’empereur François Joseph) et de la princesse Maria Annuncita de Bourbon-Deux-Siciles. A la mort de l’archiduc héritier Rodolphe en 1889, il devient l’héritier de son oncle vu l’âge de son père l’archiduc Karl Ludwig qui décède en 1896.
François Ferdinand n’est pas encore marié. Il aime en fait la comtesse Sophie Chotek de 5 ans sa cadette. A cette époque, il est inconcevable que l’héritier du trône de l’empire austro-hongrois convole avec une personne d’un rang qui n’est pas princier. Devant la détermination de l’archiduc, un mariage morganatique est célébré à Reichstadt en Bohême le 1 juillet 1900. Les enfants de François Ferdinand et Sophie ne pourront prétendre à la succession au trône de par ce mariage inégal.
François Ferdinand et Sophie vont mener une vie de famille heureuse avec leurs trois enfants titrés princes de Hohenberg : Sophie (1901-1990), Maximilian (1902-1962) et Ernst (1904-1954). Les vexations à la Cour de Vienne à l’égard de Sophie, duchesse de Hohenberg sont pourtant nombreuses. Son rang protocolaire sera toujours derrière tous les archiducs et archiduchesses.
Le 28 juin 1914, en visite à Sarajevo, le couple est assassiné. Mortellement blessé, l’archiduc François Ferdinand supplie son épouse de s’accrocher à la vie pour leurs enfants dont il craint pour leur avenir s’ils venaient tous les deux à mourir. François Ferdinand avait pris des dispositions testamentaires pour être inhumé avec son épouse dans leur château d’Arstetten. Il n’aurait en effet pas été possible que Sophie soit à ses côtés dans la crypte des Capucins à Vienne.
Jusque dans la mort, les Habsbourg auront maintenu les différences de rang avec la duchesse de Hohenberg lors de son rapatriement en Autriche. Le neveu de l’archiduc François Ferdinand, l’archiduc Charles (fils de l’archiduc Otto) devint alors l’archiduc héritier. Il fut le dernier empereur d’Autriche-Hongrie.
Que sont devenus les orphelins de Sarajevo, Sophie, Maximilien et Ernst ? La face de l’Histoire aurait-elle été différente si le couple avait été davantage protégé à Sarajevo ? Autant de questions que Noblesse et Royautés a posées à l’auteur Sue Woolmans.
“The Assassination of the Archduke: Sarajevo 1914 and the Murder that Changed the World”, Greg King et Sue Woolmans, MacMillan Editions, 2013, 424 p. (merci à Alberto pour son entremise)
Noblesse et Royautés : Qu’est ce qui vous a donné envie d’écrire cette biographie fouillée sur le destin de l’archiduc François Ferdinand et sa famille ?
Sue Woolmans : J’aime les belles histoires d’amour et celle-ci en est une très belle. Un héritier du trône qui tombe amoureux de sa Cendrillon et remue ciel et terre pour l’épouser malgré le méchant oncle François Joseph. Ils vivent heureux jusqu’à Sarajevo. La tragédie qui frappe l’archiduc et son épouse à Sarajevo, puis ce qui arrive à leurs enfants, a été éclipsé par le drame des Romanov à Ekaterinburg. Je pense toutefois que c’est une histoire tout aussi déchirante qu’à Ekaterinburg et elle mérite d’être racontée. Enfin, François Ferdinand et Sophie ont été dépeint comme des personnages qu’ils n’étaient pas en fait. Je pense que Greg et moi les avons remis dans leur véritable contexte.
Noblesse et Royautés : Quels documents, quelles archives avez-vous consultés pour la rédaction de cet ouvrage ?
Sue Woolmans : Les archives principales concernant François Ferdinand se trouvent à Vienne à la Haus-, Hof-und Staatsarchiv. Son Altesse Sérénissime Georg, duc de Hohenberg nous a donné la permission de les consulter. Son Altesse Sérénissime la princesse Anita de Hohenberg nous a permis d’utiliser le matériel de l’archiduc François-Ferdinand qui se trouve au musée à Artstetten près de Vienne. Son Altesse Sérénissime la princesse Sophie de Hohenberg a partagé avec nous de nombreux souvenirs de famille. Le Kustos Kunstsammlung,Museum und Kunstsammlung à Schloss Hinterglachau nous a permis de trouver de rares lettres écrites par Sophie. Et les Archives royales de Windsor ont été aussi très utiles.
Noblesse et Royautés : Les temps ont beaucoup changé et un mariage avec une comtesse aurait parfaitement été accepté aujourd’hui. Mais en 1900, il est inconcevable que l’héritier de l’Empire se marie avec une jeune femme d’un rang si inférieur. Comment François Ferdinand a-t-il fait la connaissance de la comtesse Sophie ? Pouvez-vous évoquer la famille des comtes Chotek ?
Sue Woolmans : Je ne peux pas répondre à cette question ! Même la famille Hohenberg ignore comment François Ferdinand et Sophie se sont rencontrés. La théorie courante est qu’ils ont fait connaissance lors d’un bal. Cela peut être vrai car ils allaient souvent aux mêmes bals. La famille Choteck était une famille noble tchèque. Marie, sœur de Sophie, épousa le comte Jaroslav de Thun. Le comte était un compagnon de chasse de François Ferdinand. Ils se sont donc peut-être aussi rencontrés lors d’une partie de chasse.
Noblesse et Royautés : François Ferdinand obtient l’autorisation de se marier mais son épouse ne sera pas altesse impériale et leurs enfants ne pourront accéder au trône. C’est une décision difficile pour François Ferdinand ou est-il déjà tout simplement heureux d’avoir pu épouser celle qu’il aime ?
Sue Woolmans : François Ferdinand avait attendu si longtemps pour pouvoir épouser Sophie, que je pense que c’était une décision facile à prendre. Il ne s’attendait pas à être l’héritier du trône et avait consacré beaucoup de temps pour apprendre ce « métier ». Il était heureux que ses enfants n’aient pas à assumer cette charge.
Noblesse et Royautés : Quelles sont les relations entre l’archiduc héritier et l’empereur François Joseph ?
Sue Woolmans : François Joseph vit François Ferdinand prendre la place de son fils bien-aimé. Cela ne fut jamais facile pour lui. François Joseph n’approuvait pas le mariage de François Ferdinand. Il ne pouvait pardonner cette mésalliance. François Joseph était âgé et poursuit sa voie. François Ferdinand était tourné vers l’avenir et avait suggéré des réformes. Il n’existait pas d’empathie entre eux.
Noblesse et Royautés : Quelles sont les relations entre l’empereur François Joseph et la duchesse de Hohenberg ?
Sue Woolmans : François Joseph à titre personnel semblait apprécier Sophie. Il avait dit à François Ferdinand qu’elle serait toujours la bienvenue dans le cercle familial. Mais uniquement en privé. En public, François Joseph a toujours maintenu Sophie à sa place, c’est-à-dire loin de François Ferdinand en raison du protocole. Par exemple, ils devaient s’asseoir dabs des loges séparées au théâtre parce que Sophie n’était pas autorisée à pénétrer dans la loge impériale. De son côté, Sophie était toujours très nerveuse à l’idée de voir l’empereur.
Noblesse et Royautés : Où résidaient François Ferdinand et Sophie ? Pouvez-vous nous parler du château d’Arstetten ?
Sue Woolmans : Ils ont eu 3 résidences principales. Leur favorite était Konopiste près de Prague. Un château blanc à tourelles contenant de nombreux trophées de chasse et avec une belle roseraie de François Ferdinand. La famille passait ici Noël. Chlumetz était également en République tchèque. C’était un grand manoir utilisé pour la chasse. Artstetten est un château près de Vienne que François Ferdinand a hérité de son père. La famille a utilisé le palais du Belvédère quand ils se rendaient à Vienne, mais ils n´y se sentaient jamais chez eux. C’était une résidence officielle impériale.
Aujourd’hui Artstetten est un musée dédié à François Ferdinand, dirigée par son arrière-petite-fille, la princesse Anita. Il était aujourd’hui le seul des trois châteaux qui reste à la famille Hohenberg. La République tchèque réquisitionna Konopischt et Chlumetz. Konopischt est ouvert aux visiteurs et contient de nombreux objets personnels appartenant à la famille.
Noblesse et Royautés : Si la duchesse de Hohenberg est traitée avec mépris à la Cour de Vienne, elle est en revanche traitée avec beaucoup d’affection par la princesse Stéphanie de Belgique, veuve de l’archiduc Rodolphe, lors de ses séjours dans son château d’Orozvar. François Ferdinand et Sophie avaient-ils d’autres amis proches au sein du Gotha ?
Sue Woolmans : L’archiduchesse Stéphanie et François Ferdinand ont toujours été amis. Stephanie a eu sa propre mésalliance matrimoniale avec le comte de Lonyay. Il y a une histoire célèbre à propos de l’empereur Guillaume d’Allemagne. Il est venu à Vienne en 1903. Il avait dit à son chancelier, le prince von Bulow, qu’il ne parlerait pas à Sophie. Von Bulow avait souligné que l’empereur pourrait devenir un ami ou un ennemi de François Ferdinand en fonction de la façon dont il traiterait Sophie. Comme l’empereur salua François Ferdinand et demanda quand il aurait le plaisir de rencontrer Sophie. Leur amitié a été scellée. Sophie a également accueillie lors de visites privées par les souverains roumains et britanniques. L’archiduc Charles, qui fut le dernier empereur, et son épouse Zita, appréciaient beaucoup Sophie. Avec le temps, la famille des Habsbourg a commencé à accepter ce mariage.
Noblesse et royautés : Quelle était l’image de l’archiduc au sein de la population ?
Sue Woolmans : François Ferdinand ne disposait pas d’une bonne image auprès du public. On le trouvait froid et distant. Le public viennois n’adhérait pas. François Ferdinand n’a pas non plus essayé de gagner en popularité. Il ne s’est jamais montré comme un mari et un père aimant en public. Et cette image existe encore aujourd’hui.
Noblesse et Royautés : Quel était le but de ce déplacement à Sarajevo ?
Sue Woolmans : François Ferdinand était inspecteur général de l’armée autrichienne et observait les manœuvres de l’armée sur les hauteurs de Sarajevo. La gouverneur général de Bosnie, Oskar Potiorek, a insisté pour que François Ferdinand visite la ville ou il risquerait d’offenser la population. C’est ainsi que François Ferdinand a accepté une visite officielle.
Noblesse et Royautés : On a beaucoup parlé des mesures de sécurité qui n’étaient pas suffisantes lors de la visite du couple à Sarajevo alors que des menaces d’attentat existaient. Est-ce dû à la présence de la duchesse de Hohenberg si le dispositif de sécurité était moindre ?
Sue Woolmans : Pas vraiment non. La sécurité était moindre en raison de l’incompétence autrichienne et l’attitude de Potiorek (gouverneur général de Bsonie). Par exemple, la date, le 28 juin, est d’une grande importance pour les Bosniaques. Elle est la fête religieuse serbe de la Saint-Vitus, qui marque la Bataille du Kosovo où l’armée turque a défait les Serbes. Un jour où tous les Serbes ont « juré de se venger. » Potiorek le savait mais ne l´a pas dit à François Ferdinand. Il n’a pas respecté les mesures de sécurité strictes précédentes utilisées lors d´une visite de l’empereur à Sarajevo en 1910. La sécurité a été laissée au chef de la police, Edmund Gerde, qui a averti qu’il ne pouvait pas en faire davantage. Il y avait d’autres avertissements à Potiorek sur les tentatives d’assassinat sur Franz Ferdinand mais il semblait toutes les ignorer. Et les autorités de Vienne n’ont pas cherché à vérifier ce qu’il faisait au niveau du dispositif de sécurité.
Noblesse et Royautés : Comment se passe l’attaque et leurs derniers instants ?
Sue Woolmans : Dans la matinée du 28 juin, François Ferdinand et Sophie ont voyagé dans un wagon découvert à travers Sarajevo afin que la foule puisse les voir. Ils se rendaient à une réception à l’Hôtel de Ville. Quand ils étaient près de là, une bombe a été jetée sur leur voiture. Elle a rebondi et toucha le véhicule qui les suivait, causant des blessures mineures aux occupants. François Ferdinand et Sophie ont été secoués mais ont continué à la mairie et sont allés à la réception. François Ferdinand, son personnel, Potiorek et Gerde ont alors discuté de la route que la voiture prendrait après la réception. François Ferdinand et Sophie étaient censés aller dans un autre bâtiment du gouvernement, le Konak, pour le déjeuner. L’archiduc voulait d’abord aller voir le blessé à l’hôpital. Il ne souhaitait pas que Sophie soit du voyage mais qu’elel aille directement au Konak. Elle a refusé de le quitter. Quelqu’un, probablement Gerde, n’a pas dit au conducteur de la voiture de Franz Ferdinand ce qu’il en était sur ce changement d’itinéraire.
La voiture de François Ferdinand a pris un mauvais virage. Potiorek a crié au chauffeur et lui a dit d’aller dans l’autre sens. La voiture s’est arrêtée de sorte que le conducteur puisse changer de vitesse. Il s’est immobilisé juste en face de l’assassin, Gavrilo Princip. Celui-ci a tiré plusieurs coups de feu, touchant à la fois François Ferdinand et Sophie. Sophie est tombé en avant, François Ferdinand pronça ces mots: «Sopherl, Sopherl, ne meurt pas, tu dois vivre pour nos enfants ». Puis il tomba en avant aussi. Potiorek dirigea la voiture au Konak. Leurs corps ont été transportés à l’intérieur du bâtiment, à l’étage une chambre à coucher. François Ferdinand est mort peu de temps après. Sophie était probablement déjà décédée dans la voiture sur le chemin du Konak.
Noblesse et Royautés : L’archiduc avait pris des dispositions pour ne pas être enterrés à la crypte des capucins et pouvoir reposer auprès de son épouse. Pouvez-vous nous parler de leurs funérailles et des membres de la famille qui y assistèrent ?
Sue Woolmans : La juridiction autrichienne n´avait absolument aucun « plan » sur la façon d’enterrer un héritier et son épouse morganatique. Au début, ils voulaient organiser leur cérémonie traditionnelle pour François Ferdinand et laisser la famille de Sophie planifier ses propres funérailles. La belle-mère de François Ferdinand, Maria Theresia, et son neveu Karl, sont allés rencontrer François Joseph pour lui exposer que ce n’était pas acceptable. Ainsi, une cérémonie conjointe a été prévue, mais on a demandé aux membres des autres familles royales européennes de ne pas y assister. La santé de François Joseph en était l’excuse. Les corps sont arrivés à Vienne la nuit comme le veut la tradition des Habsbourg. Ils ont été accueillis par Karl même si aucun autre membre de la famille n’était présent suivant les ordres de François Joseph. Une bien piètre procession les conduisit jusqu’à la chapelle de la Hofburg.
Les corps sont restés là brièvement avant que la famille Habsbourg assiste à un service funèbre.
Aucun membre de l’aristocratie et ce y compris les enfants du couple n´ont été autorisés à y assister. 6 heures après le service, les enfants du couple ont alors pu leur rendre hommage. Une scène très pénible qui s’est déroulée dans la chapelle. Les cercueils devaient ensuite être ramenés à la gare avec un minimum de tracas pour la Cour et envoyés à Artstetten. Mais Vienne s’est rebellée. 100 membres de l’aristocratie ont suivi les cercueils vers la station dans une procession émouvante. Le lendemain, un service funèbre familial a eu lieu à Artstetten. Bien sûr, le futur empereur Charles était là avec son épouse Zita. Et Maria Theresia avec l’ensemble de la famille immédiate de François Ferdinand ainsi que la famille Chotek.
Noblesse et Royautés : Qui prit en charge leurs trois enfants ?
Sue Woolmans : Leur tuteur officiel était l’ami de François Ferdinand, le comte de Thun. La plus jeune soeur de Sophie, Henriette, est devenue leur 2e mère. Maria Theresia et l’archiduc héritier Charles ont fait de leur mieux pour les aider.
Noblesse et Royautés : Au moment de la chute de l’empire et du départ en exil de l’empereur Charles, que deviennent les petits Hohenberg ?
Sue Woolmans : Ils n’étaient pas membres de la famille régnante d’Autriche. Depuis le renoncement de serment de leur père, ils étaient des Hohenberg. Ils ont réussi à rester dans la république d’Autriche et n’ont pas été tenus d’abandonner leur foyer ou leur richesse.
Noblesse et Royautés : Maximilien, Sophie et Ernst ont-ils pu conserver des objets, des résidences de leurs parents ?
Sue Woolmans : En effet, c’est ce qui aurait dû se passer. Mais après la Première Guerre Mondiale, les terres tchèques des Habsbourg étaient situées en Tchécoslovaquie. En 1919, le gouvernement a saisi tous les anciens biens des Habsbourg. Comme je l’ai dit, les Hohenberg n’étaient pas Habsbourg mais Konopiste (photo ci-dessus) et Chlumetz ont quand même été saisis. Konopiste était leur maison. Les enfants y avaient vécu avec leurs parents jusqu’à leur mort. Ils ont été jetés sans presque de préavis. Ils ont seulement été en mesure de prendre une petite valise d’effets personnels avec eux. Ils ont perdu des photos, des jouets, des vêtements et tant de souvenirs de leurs parents ….
Noblesse et Royautés : Pouvez-vous évoquer la vie de la princesse Sophie de Hohenberg, fille aîné de l’archiduc François Ferdinand. ?
Sue Woolmans : La petite Sophie a épousé un cousin lointain, le comte Friedrich Nostitz Rieneck. Elle a été autorisée à vivre sur les successions tchèques de son mari jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Le gouvernement tchèque a ensuite saisi toutes les terres d’aristocrates et elle a perdu sa maison une deuxième fois. Friedrich et Sophie ont eu 4 enfants. Un fils est mort au combat en Prusse orientale et un autre comme dans un prisonnier des soviétiques dans un camp de guerre en Russie.
Noblesse et Royautés : Pouvez-vous évoquer la vie du prince Ernst, leur fils cadet ?
Sue Woolmans : Max et Ernst étaient pro-monarchistes et anti-nazis, ce qui n’était pas une bonne combinaison en 1938 à Vienne ! Ils ont tous deux été envoyés à Dachau. Max a été libéré au bout de 6 mois, mais Ernst a été envoyé à Flossenburg puis Sachenshausen. Son épouse, Marie-Thérèse, a travaillé sans relâche pour le faire libérer et après 5 ans, il a été autorisé à revenir à Vienne en guerre au temps des raids aériens. Finalement, Ernst, sa femme et leurs deux fils, se sont installés sur des terres en Autriche qui avaient appartenues à François Ferdinand. La santé de Ernst ne s´est jamais remise après son passage dans les camps. Il est mort quand il n’avait seulement que 49 ans.
Noblesse et Royautés : Maximilien, le fils aîné qui porta le titre de duc de Hohenberg s’est marié en 1926. Son fils aîné François Ferdinand s’est marié avec la princesse Elisabeth de Luxembourg (sœur du grand-duc Jean). Leur fille aînée Anita s’occupe encore aujourd’hui du château d’Arstetten où sont enterrés François Ferdinand et Sophie. Avez-vous eu l’occasion de la rencontrer ?
Sue Woolmans : Oui, la princesse Anita a été très gentille. Elle était ravie que j’ai visité Artstetten deux fois, et elle a répondu à de nombreuses questions. Sa sœur cadette, la princesse Sophie a été encore plus favorable au projet. Elle a répondu à des questions sans fin. Elle a contacté des parents et a écrit la présentation de notre livre. Elle est très intéressée par l’histoire de ses grands-parents. Elle se bat pour le retour de Konopiste et de tout son contenu à la famille Hohenberg. Son site web est http://www.sophie-hohenberg-czech-rep.eu/fr/
Noblesse et Royautés : Quel empereur aurait fait François Ferdinand ? Pensez-vous que s’il avait échappé à l’attentat, le cours de l’Histoire aurait été différent ?
Sue Woolmans : François Ferdinand aurait été un empereur travaillant avec acharnement et diligent. Je pense que son mariage heureux et les adorables enfants lui auraient finalement apporté l’approbation du public. Son grand défi aurait été de garder l’empire austro-hongrois ensemble. Il avait un plan des états membres de l´Empire avec leur propre autonomie sous l’autorité de Vienne. Il est très difficile de dire s’il aurait empêché la Première Guerre mondiale. Comme Edward VII et Alexandre III, il était un homme de paix. S’ils avaient tous vécu une longue vie, ils auraient certainement évité une guerre mondiale aussi longtemps que possible.
Noblesse et Royautés : Après avoir consulté tous ces documents et archives, que retenez-vous de François Ferdinand et Sophie ?
Sue Woolmans : Beaucoup de faits et de dates! J’ai découvert que mon ressenti de François Ferdinand était correct. Un homme qui en mourant, a des paroles pour sa femme et ses enfants, ne pouvait être ce personnage austère que l’Histoire a décrit. Sophie n’était pas la femme ambitieuse telle qu’on l’a dépeinte. J’espère que nous avons donné un côté humain à leurs personnalités.
Noblesse et Royautés : Est-il prévu que votre livre soit traduit dans les prochains mois en français ?
Sue Woolmans : Malheureusement non, il n’y a pas de plans pour qu’il soit publié en français. Mais il sera publié en polonais, tchèque et portugais. (Copyright photos : transmises par Sue Woolmans)
agnes
26 août 2013 @ 07:42
Passionnant.
Le comportement de l’empereur Francois Joseph vis à vis de Sophie et sa famille est odieux et cruel, surtout après le double meurtre !
Sylvie-Laure
26 août 2013 @ 08:17
Bonjour Régine, une interview très intéressante sur ce couple un peu hors du commun. Les auteurs ont raison de remémorer leur histoire familiale et publique. J’apprécie beaucoup des témoignages de cette qualité, et l’auteur nous a livré de beaux passages de ce livre à venir. Qui dommage ne sera pas traduit en Français. Nous en avons de beaux passages, et « souvenirs », ainsi que de belles photos. Merci encore.
Marine2
26 août 2013 @ 08:27
Passionnante contribution à l’histoire en cette veille de la commémoration du centenaire du début de la Première Guerre mondiale. Merci à votre site de partager cet éclairage.
Vincent
26 août 2013 @ 09:14
Petite correction : l’archiduc Karl Ludwig n’était pas frère cadet de l’empereur François Joseph mais son frère puiné. Le frère cadet était Maximilien, éphémère Empereur du Mexique.
Alberto
26 août 2013 @ 12:35
Non plus. Le frère cadet vraiment cadet était l´archiduc Ludwig Viktor (1842-1919).
La référence à l’archiduc Karl Ludwig comme frère cadet est une erreur de traduction.
Vincent
26 août 2013 @ 16:42
Louis Victor était le benjamin et non le cadet.
Par ordre de naissance,
François-Joseph Ier d’Autriche (1830-1916)
Maximilien Ier du Mexique (1832-1867)
Charles-Louis de Habsbourg (1833-1896)
Marie-Anne d’Autriche (1835-1840)
Louis Victor de Habsbourg-Lorraine (1842-1919)
Anais
26 août 2013 @ 09:16
Merci Régine et à la co-auteur Sue Woolmans pour cet entretien passionnant et les détails fournis. J’avais toujours bien compris que la famille impériale avait été dédaigneuse avec Sophie. Quel paradoxe. Être traitée de la sorte parce que l’on est « que » comtesse. Les temps ont bien changé. Pauvres enfants. Nés au sein d’une famille si unie et privés si tôt de leurs parents, et devoir affronter les affres de la guerre et des spoliations.
Jean Pierre
26 août 2013 @ 09:28
Cet entretien m’a passionné.
Cet archiduc n’a jamais eu une très bonne image et je le découvre autrement.
Même son mariage d’amour ne lui avait guère gagné la sympathie et son assassinat ne semble guère avoir ému beaucoup de monde.
Si son assassinat n’avait pas été instrumentalisé pour donner cette boucherie que fût la Grande Guerre, il aurait sûrement été oublié.
Jean I
26 août 2013 @ 09:29
Ce livre semble très documenté et passionnant à la lecture de l’entretien avec Sue Woolmans. Je regrette qu’un ouvrage de cette qualité ne puisse être traduit en français. Ne maîtrisant pas suffisamment l’anglais, je n’aurai pas la possibilité de le lire. Ce que Sue Woolmans raconte dans cet entretien donne en effet l’eau à la bouche d’en savoir plus. J’ignorais que les dépouilles de François Ferdinand et Sophie avaient été escortées vers la gare par de nombreux membres de l’aristocratie. Je me réjouis que l’empereur Charles et l’impératrice Zita aient toujours montré beaucoup d’empathie pour le couple puis pour leurs enfants. J’espère que leurs descendants auront la possibilité de récupérer le somptueux château de Konopiste.
Est-ce que des lecteurs ont déjà eu la possibilité de visiter Arstetten ou Konopiste ?
Merci Régine pour cet entretien de grande qualité.
Marine2
26 août 2013 @ 13:33
Oui, j’ai eu la chance de visiter Konopiste près de Prague en avril 1989, ma famille ayant des racines tchèques. Je me souviens d’un somptueux chateau, d’une impressionnante collection d’armures et de trophées de chasse. Il se dégageait de l’endroit une atmosphère relativement intime, un peu sombre, mais peut être étais je alors influencée par l’ambiance pesante qui se dégageait du pays en général, le régime communiste vivant ses derniers mois avant la Révolution de velours.
Je possède une brochure ( en langue tchèque) sur Konopiste mais j’ignorais l’histoire de ses propriétaires et je suis d’autant plus fascinée par l’ouvrage de Sue Woolmans… Je me proposerais même de le traduire ( gracieusement!) pour le plaisir de tous et du mien!
Libellule
26 août 2013 @ 22:13
Merci Marine2 pour votre proposition de traduction.vous êtes 1 chou.
Mais en réalité ,est ce possible?
Cfr Régine,Sue etc…
Bien à vous.
Libellule.
JAusten
26 août 2013 @ 13:39
oui moi entre autre. Ca fait juste 1 an que je promets à Régine un article sur ce château ….. :(
Sue Woolmans
26 août 2013 @ 15:11
Vous pouvez visiter les deux. Voici le site pour Artstetten http://www.schloss-artstetten.at/
et Konopischt http://www.zamek-konopiste.cz/en/
Athos
26 août 2013 @ 09:33
Merci pour cet excellent article.
Le sujet me passionne depuis longtemps et il est cetain que cet assassinat a changé en partie la face du monde.
MoniqueDN
26 août 2013 @ 10:01
1914-2014 : C’est drôle comme l’Histoire aime à se répéter pour peu qu’on la pousse un peu. Quand on lit tous ces articles ou forums où certains n’ont d’autre but que la fin de la monarchie dans les dix pays où elle existe encore, on se demande qui il peut y avoir derrière tout cela.
En ce qui concerne l’empereur François Joseph, des historiens affirment qu’il éprouvait le plus grand respect pour la duchesse Sophie. Qu’en est-il réellement si un de nos lecteurs pouvait m’éclairer en ce domaine, je l’en remercie par avance !
Sue Woolmans
26 août 2013 @ 15:15
Oui, en privé FJ aimé Sophie. Mais son rang causé de nombreux problèmes de protocole. Il a trouvé cela très difficile.
lilou
26 août 2013 @ 17:04
L’interview dit bien qu’en privée François Joseph aimé beaucoup Sophie. C’était lors des cérémonies qu’ils marquait la difference. C’est assez ignoble comme façon d’agir et en même temps il faut ce remettre dans l’époque.
Claude MARON
27 août 2013 @ 08:38
N’oublions pas que François-Joseph était le chef d’une très très nombreuse famille…et qu’il était féru de protocole. Une décoration inadéquate, mal placée ou dans un endroit inopportun et hop, au cachot. Cela ne devait pas être facile de maintenir une pareille tribu dont les membres bénéficiaient de nombreux avantages. En privé, il était très attentionné, mais en public, il fallait respecter les règles, et je trouve cela normal pour une monarchie multiséculaire. De toute façon, sans protocole, c’est le foutoir… Petit détail pour la Belgique. lors d’un dîner de gala, l’épouse de notre cosmonaute national, le vicomte Frimout, a été désignée Dame d’honneur de la Reine (Paola je pense). Comme protocolairement elle était plus élevée que son époux à cet occasion, elle n’était pas à ses côtés lors du repas, mais proche de la souveraine…
Sophie
26 août 2013 @ 10:14
Je suppose que je ne serai pas la seule à regretter la non traduction de cet ouvrage en français. Il semble si intéressant et donne un éclairage sur ce couple si uni malgré le carcan impérial.
Sue Woolmans
26 août 2013 @ 15:17
Je suis désolé qu’il n’y a aucune intention de publier en français. Je souhaite qu’il y avait.
Gustave de Montréal
26 août 2013 @ 16:54
Pourtant nous ne sommes pas moins de 220 000 000 de personnes qui parlent le prestigieux français dans le monde. Ça vaut bien une édition.
Maguelone
27 août 2013 @ 00:30
:) :) :)
Francine du Canada
30 août 2013 @ 02:42
Comme vous avez raison mon cousin… moi, quant on m’allume sur un sujet comme celui-là et… qu’on ne me donne pas une traduction en français (ou en anglais car ça irait aussi), je suis frustrée… Grrrrrr. FdC
guewagram
26 août 2013 @ 10:27
Merci beaucoup pour ce récit d’une histoire mal connue.. tout du moins par moi !
J.J.
26 août 2013 @ 10:45
Merci Régine. Entretien très intéressant.
Anne
26 août 2013 @ 11:24
Merci pour tous ces riches détails, cela me donne l’envie de lire le livre. Pouvez-vous me dire si il existe une traduction version française et où je pourrais me le procurer? Merci beaucoup!
Antinéa
26 août 2013 @ 11:37
Oui article passionnant, j’ai eu l’occasion de lire un ou deux livres sur François Ferdinand, et je n’ai jamais réussi à savoir ce qu’il était advenu de ses enfants… Je me souviens d’une émission de Frédéric Mitterand au sujet de François Ferdinand et de Sophie : quand leurs cerceuils avaient été rapatriés à Vienne, celui de François Ferdinand était rehaussé par rapport à celui de Sophie pour marquer la différence de rang….
Dommage que le livre n’existe pas en français. Heureusement cette interview apporte quelques réponses passionnantes à certains de mes questionnements. Merci Régine.
Laure-Marie Sabre
26 août 2013 @ 14:02
Très intéressant article en effet.
Non seulement le cercueil de FF était rehaussé par rapport à celui de Sophie mais en plus, le grand chambellan, le prince de Montenuovo, qui n’avait jamais digéré d’être lui-même issu du mariage morganatique d’une archiduchesse d’Autriche, avait fait placer un éventail et des gants sur le cercueil de Sophie car c’étaient les symboles des dames d’honneur.
FF et Sophie avaient peu de chances de ressortir vivants de Bosnie : si Gavrilo Princip les avait ratés, il y avait une 2ème équipe prête à retenter sa chance à Banja Luka, où ils devaient se rendre ensuite. Je vis à Sarajevo et le pont à l’entrée duquel les archiducs ont été assassinés portait le nom de Princip jusqu’en mars 1992. Il a été débaptisé et s’appelle désormais le petit pont latin (latinska cuprija), non parce que Princip était un assassin mais parce que Princip était serbe.
Ici, tout le monde dit que Sophie était enceinte lorsqu’ils sont morts : c’est le seul pays où j’ai entendu dire cela, est-ce que quelqu’un a plus d’informations à ce sujet ?
agnes
27 août 2013 @ 07:27
Intéressant.
Le traitement réservé à Sophie et à sa famille après sa mort est ignoble.
Quant à Francois Joseph, dans le drame, il aurait pu laisser tomber le masque officiel.
Sue Woolmans
2 septembre 2013 @ 22:43
Les gants et le ventilateur sur le cercueil étaient les symboles d’une grande dame née. Ils étaient sur le cercueil de Sissi trop.
Sophie n’était pas enceinte.
Avez-vous des précisions sur les dates de la visite prévue Banja Luka s’il vous plaît?
Laure-Marie Sabre
5 septembre 2013 @ 23:05
Je me suis trompée de ville : la visite devait continuer par Brcko, pas Banja Luka. Je n’ai pas de précisions sur les dates mais j’ai appris que les membres des Jeunes Serbes avaient été pourchassées par la police impériale et que tous avaient été tués dans les montagnes où ils s’étaient réfugiées, près de Gradacac. Je vais tenter de vous trouver des sources écrites.
Clemathide
26 août 2013 @ 11:52
Encore un reportage de qualité Régine ! Qui nous apporte un éclairage sur des personnalités qui ont marqué une époque pas si lointaine. Merci Régine de nous mener sur des chemins fabuleux de l’Histoire.
Claude MARON
26 août 2013 @ 13:08
Il me semble avoir lu quelque part que Francois-Ferdinand, devant chercher une épouse digne de lui, s’est rendu dans une famille aristocratique et est tombé amoureux de la dame de compagnie de celle qu’il devait initialement épouser…
JAusten
26 août 2013 @ 19:56
voui chez un cousin Frederic de Teschen qui n’avait pas moins de 7 filles à marier.
Alberto
26 août 2013 @ 23:09
Sophie était la damme d´honneur de l´Archiduchesse Isabelle, née Croy. Mais elle a connu François Ferdinand plus tôt.
Claude MARON
27 août 2013 @ 08:21
Ce n’est cette archiduchesse Isabelle qui portait, lors du couronnement de l’emperreur Charles comme roi de Hongrie, en 1916, une superbe parure de péridots qui a été retrouvée il y a quelques années dans un coffre au USA?
JAusten
27 août 2013 @ 15:03
ah ? quand et où ? ça m’intéresse bien.
bernou1960
26 août 2013 @ 13:10
Ce chapitre de l’Histoire est aussi tragique que passionnant !
HRC
26 août 2013 @ 13:17
on dit beaucoup que ses projets de donner des droits aux minorités auraient déplu aux bénéficiaires de la double monarchie, germanophones et hongrois.
Maguelone
27 août 2013 @ 00:45
Article passionnant ! L’histoire se répète. Dès qu’un souverain voulait procéder à des réformes bonnes pour le peuple, l’aristocratie se rebellait et l’empêchait d’agir. On peut s’étonner que des personnes éduquées préféraient voir assassiner leur souverain plutôt que de permettre lesdites réformes !
Je viens de lire le post d’un internaute qui nous informait que le cercueil de François Ferdinand avait été placé plus haut que celui de son épouse. Affligeant et mesquin !
Triste fin pour ce couple et profonde détresse pour les enfants à qui rien n’a été épargné.
Francine du Canada
30 août 2013 @ 03:01
Et bien oui Maguelone, heureusement que nous jouissons d’une « certaine » sécurité sur le net car sinon… nous serions assassinées pour avoir osé donner notre opinion… FdC
Gustave de Montréal
26 août 2013 @ 13:19
L’empereur François-Joseph est resté impitoyable, aucune compassion pour son neveu malgré le suicide de son propre fils en 1889.
Numérobis.
26 août 2013 @ 13:45
Merci Régine pour ce bel entretien. Moi aussi je regrette que la traduction française ne soit pas envisagée, car tout ce qui touche à la famille impériale autrichienne (François-Joseph et Sissi) descendants et alliés,me passionne.
Marriane amélie
26 août 2013 @ 14:23
Merci Régine pour cet interview. Dommage que le livre ne soit pas traduit en français. J’ai toujours voulu savoir ce qu’étaient devenus les trois orphelins. cet interview m’a renseignée.L’attitude de l’empereur lors de l’enterrement nous montre un personnage odieux attaché à l’étiquette de la cour de Vienne pourtant il avait vécu des drames comme l’assassinat de l’impératrice Elizabeth et le suicide de son fils unique Rodolphe. c’était une autre époque.
flabemont8
26 août 2013 @ 14:30
Un entretien passionnant, un livre très intéressant certainement, des personnages autres que ce que nous pensions à leur sujet, merci, Régine, de nous offrir un article de cette qualité ! Une traduction française serait la bienvenue !
Alberto
26 août 2013 @ 15:31
Pour les lécteurs canadiens ou des Amériques ce sera peut-être mieux de s´acheter ce livre sur les librairies américaines sur le web, telles comme Amazon USA or Barnes and Noble (il y sortira aussi 3 semaines plus tôt que sa version britannique):
http://www.amazon.com/Assassination-Archduke-Sarajevo-Romance-Changed/dp/1250000165/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1377523708&sr=1-1&keywords=sue+woolmans
et
http://www.barnesandnoble.com/w/the-assassination-of-the-archduke-greg-king/1114258444?ean=9781250000163
Francine du Canada
30 août 2013 @ 03:08
Merci Alberto, je viens de l’acheter sur Amazone pour $20,21. Gustave et moi devrions nous lancer dans la traduction en français… nous ferions fortune et… ça resterait dans la famille hahahahaha! FdC
COLETTE C.
26 août 2013 @ 19:21
Merci pour cet entretien, c’est passionnant, et ce livre a l’air d’apporter plus de précisions que les autres.
Tristane
26 août 2013 @ 20:07
Merci Régine pour la qualité de ce sujet et de cet entretien. J’acheterai cet ouvrage en anglais mais quel dommage que cela ne soir pas traduit en français.
Merci pour nous avoir donné envie d’en savoir plus.
j21
26 août 2013 @ 20:46
Merci Régine, entretien très intéressant.
Anne-Cécile
26 août 2013 @ 22:09
L’Archiduc avait un caractère de cochon, forgé par une enfance difficile, devenu plus ombrageux encore après les affronts subis par son élue, bien éduquée mais n’ayant pas le titre nécessaire pour être jugée digne d’être l’épouse d’un héritier Habsbourg, mais des témoignages convergents font état d’une conscience nette des limites de l’administration austro-hongroise, de l’humiliation des Slaves et de l’évolution moderne, et d’une bien plus grande intelligence que celle qui lui était concédée du fait de son mariage.
Sans doute un couple qui aurait pu, sans les préjugés de plusieurs courants politques, assurer la transition et la dislocation pacifique de l’empire….. peut-être mieux que le couple décent de Charles et Zita, respectueux des souffrances des soldats, point ambitieux mais ultra religieux, ultra conformistes, et peu au fait des frustrations d’anciennes nations non romaines et de la nauséabonde culture de ses élites bourgeoises ou aristocratiques.
Il reste le drame bien plus difficile pour les descendants du couple que pour les autres Habsbourg, orphelins subissant humiliation sur humiliation quelque soit le régime.
Sue Woolmans
2 septembre 2013 @ 20:25
Nous ne montrons que Franz Ferdinand est un personnage beaucoup plus agréable que l’histoire a jusqu’ici conduit les gens à croire.
Yannick
27 août 2013 @ 04:05
Merci à l’auteur pour son intéressant témoignage !
Au final, la 1ere GM a eu lieu pour un homme qui n’aurait été de toute façon qu’un souverain de transition …
agnes
27 août 2013 @ 07:33
Ce double meutre n’a été que le déclencheur je crois.
Quand on voit que le monde était dirigé par des gens obtus (comme Francois Joseph), on comprend mieux ce qui s’est passé ensuite.
erwan
27 août 2013 @ 09:01
L’assassinat de l’archiduc est l’étincelle qui a permis aux bellicistes de mettre le feu aux poudres. Il y aurait eu conflit ou conflits sans cet événement.
Cosmo
27 août 2013 @ 15:01
En effet, Cher Erwan,
L’assassinat de l’archiduc, et surtout l’ultimatum stupide envoyé par Vienne à Belgrade, ont été le prétexte saisi par tous le belligérants de la Première Guerre Mondiale pour enfin en découdre.
Chacun avait une bonne-mauvaise raison pour entrer en guerre et si François-Ferdinand n’avait pas été assassiné le 28 juin 1914, il y aurait bien eu une autre raison.
L’Europe semble avoir choisi le suicide car au fond rien n’obligeait à la guerre.
Cordialement
Cosmo
Pierre-Yves
27 août 2013 @ 09:39
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt cette interview.
J’en retiens que la dchesse Sophie devait montrer une sérénité à toute épreuve pour surmonter les avanies qu’on lui faisait subir, y compris jusque dans la mort, sous prétexte de sa naissance inférieure. Mais c’était il y a un siècle, dans un monde plus étriqué que le nôtre.
Et qu’on a en quelque sorte envoyé le couple au casse-pipe ce fameux 28 juin 1914. On a presque l’impression quand on lit le récit de Sarajevo d’assister à une scène de western.
Francine du Canada
30 août 2013 @ 03:13
Bon sang Pierre-Yves, vous n’allez pas encore nous mettre ça sur le dos, j’espère??? FdC
Cheveyre
27 août 2013 @ 09:46
Quand on pense aux désastres mondiaux causés par le refus de François Joseph du mariage d’amour de François Ferdinand …
François Joseph ne voulait qu’un mariage politique et ne devait pas croire au mariage d’amour …
Suivre la protocole à la lettre est quand même une très grande bêtise et je pense que de nos jours cela existe toujours …
Quand on pense que celui ce que l’on était, on avait droit pour rentrer dans une pièce à avoir une porte ouverte (d’une double porte) ou la double porte ouverte …
Sue Woolmans
2 septembre 2013 @ 20:17
Eh bien, c’est une manière simple de voir les choses. Nous montrons que Franz Ferdinand était contre la guerre et a toujours été contre la guerre. Il n’aurait pas voulu que sa mort provoque plus de décès
HRC
27 août 2013 @ 14:10
François-Joseph n’étant mort qu’en 1916, « ils »auraient eu le temps de trouver un autre pretexte.
YVELISE
27 août 2013 @ 17:30
Quelle belle histoire d’amour!
C’est dommage que ce livre ne soit pas traduit en Français.
Jean
28 août 2013 @ 12:50
Madame, il y a des années une dame de la haute « noblesse noire » de Rome, apparentée aux Bourbon, aux Saxe et au Savoie, m’a rapporté comment l ‘archiduc Franz Ferdinand avait rencontré la comtesse Sophie. Malheureusement je n’ai rien noté et les prénoms des principaux acteurs m’échappent.
Je puis néanmoins affirmer qu’une archiduchesse, tante ou cousine de l’archiduc qui avait l’intention de marier sa fille au futur héritier de l’empire, invitait ce dernier souvent chez elle. Elle notait un interet croisant de l’archiduc pour ces visites. Helas pour elle, elle découvrit un jour qui si l’archiduc était si acidu, c’est qu’il « courtisait » une de ses demoiselles de compagnie, la comtesse Sophie. Cette dernière fut chassée mais l’archiduc n’en fit pas moins son épouse.
Cette histoire m’a été confirmée par le petit fils d’une des soeurs de la comtesse Sophie, lui meme un tres grand nom italo-aurtichien.
J
Sue Woolmans
2 septembre 2013 @ 20:11
Nous n’allons en tout cela et espérons que nous avons fait un peu plus clair
Amaryllis
7 mai 2014 @ 12:50
Je confirme cette version. En utilisant lors de recherches les rapports des attachés militaires francais à Vienne à l’époque, je suis tombée sur une dépêche à propos du mariage de Francois-Ferdinand et de Sophie. Il paraît même que cette archiduchesse (malheureusement j’ai perdu mes notes et photos des archives) s’en est rendu compte en ouvrant la montre que Francois-Ferdinand avait oubliée chez elle. Outrée de ne pas y trouver le portrait d’une de ses filles mais celui d’une de ses femmes d’honneur, elle aurait prévenu Francois-Joseph, déclenchant ainsi le scandale.
Camille
28 août 2013 @ 20:10
Dommage qu’aucun éditeur français ne s’intéresse au travail de ces deux auteurs qui réalisent pourtant d’excellents ouvrages. Même le livre de référence »The fate of the Romanovs » sur le drame d’Ekaterinbourg n’a pas encore été publié en français, il faut se contenter des éditions originales (heureusement que je maîtrise l’anglais).
Par contre pour les intéressés, il existe deux biographies très complètes sur l’archiduc et de surcroît publiées en français (dont une l’année derniès) !
Juliette
30 août 2013 @ 23:25
Article et livre très intéressants.
Il ne faut pas oublier que le couple archiducal n’a pas bénéficié de la protection et du protocole approprié et du au rang de l’héritier en raison de la présence de son épouse à cette sortie. Si elle n’avait pas été présente et que l’archiduc s’était rendu seul à cette visite. On ne sait ce qu’il en est vraiment.
jean-louis robert
13 octobre 2018 @ 10:49
bonjour.. il me semble que ce livre existerait en français… je dois l’avoir vu dans une bibliothèque… pouvez vous me dire si cela est exact… ce serait une biographie très intéressante à consulter pour connaître les arcanes de cette famille impériale …