Sortie le 26 septembre prochain aux Editions MacMillan d’un livre  « The Assassination of the Archduke : Sarajevo 1914 and the Murder that Changed the World » par Greg King et Sue Woolmans.

François-Ferdinand d’Autriche est né le 18 décembre 1863 à Graz. Il est le fils de l’archiduc Karl Ludwig (frère cadet de l’empereur François Joseph) et de la princesse Maria Annuncita de Bourbon-Deux-Siciles. A la mort de l’archiduc héritier Rodolphe en 1889, il devient l’héritier de son oncle vu l’âge de son père l’archiduc Karl Ludwig qui décède en 1896.

François Ferdinand n’est pas encore marié. Il aime en fait la comtesse Sophie Chotek de 5 ans sa cadette. A cette époque, il est inconcevable que l’héritier du trône de l’empire austro-hongrois convole avec une personne d’un rang qui n’est pas princier. Devant la détermination de l’archiduc, un mariage morganatique est célébré à Reichstadt en Bohême le 1 juillet 1900. Les enfants de François Ferdinand et Sophie ne pourront prétendre à la succession au trône de par ce mariage inégal.

François Ferdinand et Sophie vont mener une vie de famille heureuse avec leurs trois enfants titrés princes de Hohenberg : Sophie (1901-1990), Maximilian (1902-1962) et Ernst (1904-1954). Les vexations à la Cour de Vienne à l’égard de Sophie, duchesse de Hohenberg sont pourtant nombreuses. Son rang protocolaire sera toujours derrière tous les archiducs et archiduchesses.

Le 28 juin 1914, en visite à Sarajevo, le couple est assassiné. Mortellement blessé, l’archiduc François Ferdinand supplie son épouse de s’accrocher à la vie pour leurs enfants dont il craint pour leur avenir s’ils venaient tous les deux à mourir. François Ferdinand avait pris des dispositions testamentaires pour être inhumé avec son épouse dans leur château d’Arstetten. Il n’aurait en effet pas été possible que Sophie soit à ses côtés dans la crypte des Capucins à Vienne.

Jusque dans la mort, les Habsbourg auront maintenu les différences de rang avec la duchesse de Hohenberg lors de son rapatriement en Autriche. Le neveu de l’archiduc François Ferdinand, l’archiduc Charles (fils de l’archiduc Otto) devint alors l’archiduc héritier. Il fut le dernier empereur d’Autriche-Hongrie.

Que sont devenus les orphelins de Sarajevo, Sophie, Maximilien et Ernst ? La face de l’Histoire aurait-elle été différente si le couple avait été davantage protégé à Sarajevo ? Autant de questions que Noblesse et Royautés a posées à l’auteur Sue Woolmans.

The Assassination of the Archduke: Sarajevo 1914 and the Murder that Changed the World”, Greg King et Sue Woolmans, MacMillan Editions, 2013, 424 p. (merci à Alberto pour son entremise)

Noblesse et Royautés : Qu’est ce qui vous a donné envie d’écrire cette biographie fouillée sur le destin de l’archiduc François Ferdinand et sa famille ?

Sue Woolmans : J’aime les belles histoires d’amour et celle-ci en est une très belle. Un héritier du trône qui tombe amoureux de sa Cendrillon et remue ciel et terre pour l’épouser malgré le méchant oncle François Joseph. Ils vivent heureux jusqu’à Sarajevo. La tragédie qui frappe l’archiduc et son épouse à Sarajevo, puis ce qui arrive à leurs enfants, a été éclipsé par le drame des Romanov à Ekaterinburg. Je pense toutefois que c’est une histoire tout aussi déchirante qu’à Ekaterinburg et elle mérite d’être racontée. Enfin, François Ferdinand et Sophie ont été dépeint comme des personnages qu’ils n’étaient pas en fait. Je pense que Greg et moi les avons remis dans leur véritable contexte.

Noblesse et Royautés : Quels documents, quelles archives avez-vous consultés pour la rédaction de cet ouvrage ?

Sue Woolmans : Les archives principales concernant François Ferdinand se trouvent à Vienne à la Haus-, Hof-und Staatsarchiv. Son Altesse Sérénissime Georg, duc de Hohenberg nous a donné la permission de les consulter. Son Altesse Sérénissime la princesse Anita de Hohenberg nous a permis d’utiliser le matériel de l’archiduc François-Ferdinand qui se trouve au musée à Artstetten près de Vienne. Son Altesse Sérénissime la princesse Sophie de Hohenberg a partagé avec nous de nombreux souvenirs de famille. Le Kustos Kunstsammlung,Museum und Kunstsammlung à Schloss Hinterglachau nous a permis de trouver de rares lettres écrites par Sophie. Et les Archives royales de Windsor ont été aussi très utiles.

Noblesse et Royautés : Les temps ont beaucoup changé et un mariage avec une comtesse aurait parfaitement été accepté aujourd’hui. Mais en 1900, il est inconcevable que l’héritier de l’Empire se marie avec une jeune femme d’un rang si inférieur. Comment François Ferdinand a-t-il fait la connaissance de la comtesse Sophie ? Pouvez-vous évoquer la famille des comtes Chotek ?

Sue Woolmans : Je ne peux pas répondre à cette question ! Même la famille Hohenberg ignore comment François Ferdinand et Sophie se sont rencontrés. La théorie courante est qu’ils ont fait connaissance lors d’un bal. Cela peut être vrai car ils allaient souvent aux mêmes bals. La famille Choteck était une famille noble tchèque. Marie, sœur de Sophie, épousa le comte Jaroslav de Thun. Le comte était un compagnon de chasse de François Ferdinand. Ils se sont donc peut-être aussi rencontrés lors d’une partie de chasse.

Noblesse et Royautés : François Ferdinand obtient l’autorisation de se marier mais son épouse ne sera pas altesse impériale et leurs enfants ne pourront accéder au trône. C’est une décision difficile pour François Ferdinand ou est-il déjà tout simplement heureux d’avoir pu épouser celle qu’il aime ?

Sue Woolmans : François Ferdinand avait attendu si longtemps pour pouvoir épouser Sophie, que je pense que c’était une décision facile à prendre. Il ne s’attendait pas à être l’héritier du trône et avait consacré beaucoup de temps pour apprendre ce « métier ». Il était heureux que ses enfants n’aient pas à assumer cette charge.

Noblesse et Royautés : Quelles sont les relations entre l’archiduc héritier et l’empereur François Joseph ?

Sue Woolmans : François Joseph vit François Ferdinand prendre la place de son fils bien-aimé. Cela ne fut jamais facile pour lui. François Joseph n’approuvait pas le mariage de François Ferdinand. Il ne pouvait pardonner cette mésalliance. François Joseph était âgé et poursuit sa voie. François Ferdinand était tourné vers l’avenir et avait suggéré des réformes. Il n’existait pas d’empathie entre eux.

Noblesse et Royautés : Quelles sont les relations entre l’empereur François Joseph et la duchesse de Hohenberg ?

Sue Woolmans : François Joseph à titre personnel semblait apprécier Sophie. Il avait dit à François Ferdinand qu’elle serait toujours la bienvenue dans le cercle familial. Mais uniquement en privé. En public, François Joseph a toujours maintenu Sophie à sa place, c’est-à-dire loin de François Ferdinand en raison du protocole. Par exemple, ils devaient s’asseoir dabs des loges séparées au théâtre parce que Sophie n’était pas autorisée à pénétrer dans la loge impériale. De son côté, Sophie était toujours très nerveuse à l’idée de voir l’empereur.

Noblesse et Royautés : Où résidaient François Ferdinand et Sophie ? Pouvez-vous nous parler du château d’Arstetten ?

Sue Woolmans : Ils ont eu 3 résidences principales. Leur favorite était Konopiste près de Prague. Un château blanc à tourelles contenant de nombreux trophées de chasse et avec une belle roseraie de François Ferdinand. La famille passait ici Noël. Chlumetz était également en République tchèque. C’était un grand manoir utilisé pour la chasse. Artstetten est un château près de Vienne que François Ferdinand a hérité de son père. La famille a utilisé le palais du Belvédère quand ils se rendaient à Vienne, mais ils n´y se sentaient jamais chez eux. C’était une résidence officielle impériale.

Aujourd’hui Artstetten est un musée dédié à François Ferdinand, dirigée par son arrière-petite-fille, la princesse Anita. Il était aujourd’hui le seul des trois châteaux qui reste à la famille Hohenberg. La République tchèque réquisitionna Konopischt et Chlumetz. Konopischt est ouvert aux visiteurs et contient de nombreux objets personnels appartenant à la famille.

Noblesse et Royautés : Si la duchesse de Hohenberg est traitée avec mépris à la Cour de Vienne, elle est en revanche traitée avec beaucoup d’affection par la princesse Stéphanie de Belgique, veuve de l’archiduc Rodolphe, lors de ses séjours dans son château d’Orozvar. François Ferdinand et Sophie avaient-ils d’autres amis proches au sein du Gotha ?

Sue Woolmans : L’archiduchesse Stéphanie et François Ferdinand ont toujours été amis. Stephanie a eu sa propre mésalliance matrimoniale avec le comte de Lonyay. Il y a une histoire célèbre à propos de l’empereur Guillaume d’Allemagne. Il est venu à Vienne en 1903. Il avait dit à son chancelier, le prince von Bulow, qu’il ne parlerait pas à Sophie. Von Bulow avait souligné que l’empereur pourrait devenir un ami ou un ennemi de François Ferdinand en fonction de la façon dont il traiterait Sophie. Comme l’empereur salua François Ferdinand et demanda quand il aurait le plaisir de rencontrer Sophie. Leur amitié a été scellée. Sophie a également accueillie lors de visites privées par les souverains roumains et britanniques. L’archiduc Charles, qui fut le dernier empereur, et son épouse Zita, appréciaient beaucoup Sophie. Avec le temps, la famille des Habsbourg a commencé à accepter ce mariage.

Noblesse et royautés : Quelle était l’image de l’archiduc au sein de la population ?

Sue Woolmans : François Ferdinand ne disposait pas d’une bonne image auprès du public. On le trouvait froid et distant. Le public viennois n’adhérait pas. François Ferdinand n’a pas non plus essayé de gagner en popularité. Il ne s’est jamais montré comme un mari et un père aimant en public. Et cette image existe encore aujourd’hui.

Noblesse et Royautés : Quel était le but de ce déplacement à Sarajevo ?

Sue Woolmans : François Ferdinand était inspecteur général de l’armée autrichienne et observait les manœuvres de l’armée sur les hauteurs de Sarajevo. La gouverneur général de Bosnie, Oskar Potiorek, a insisté pour que François Ferdinand visite la ville ou il risquerait d’offenser la population. C’est ainsi que François Ferdinand a accepté une visite officielle.

Noblesse et Royautés : On a beaucoup parlé des mesures de sécurité qui n’étaient pas suffisantes lors de la visite du couple à Sarajevo alors que des menaces d’attentat existaient. Est-ce dû à la présence de la duchesse de Hohenberg si le dispositif de sécurité était moindre ?

Sue Woolmans : Pas vraiment non. La sécurité était moindre en raison de l’incompétence autrichienne et l’attitude de Potiorek (gouverneur général de Bsonie). Par exemple, la date, le 28 juin, est d’une grande importance pour les Bosniaques. Elle est la fête religieuse serbe de la Saint-Vitus, qui marque la Bataille du Kosovo où l’armée turque a défait les Serbes. Un jour où tous les Serbes ont « juré de se venger. » Potiorek le savait mais ne l´a pas dit à François Ferdinand. Il n’a pas respecté les mesures de sécurité strictes précédentes utilisées lors d´une visite de l’empereur à Sarajevo en 1910. La sécurité a été laissée au chef de la police, Edmund Gerde, qui a averti qu’il ne pouvait pas en faire davantage. Il y avait d’autres avertissements à Potiorek sur les tentatives d’assassinat sur ​​Franz Ferdinand mais il semblait toutes les ignorer. Et les autorités de Vienne n’ont pas cherché à vérifier ce qu’il faisait au niveau du dispositif de sécurité.

Noblesse et Royautés : Comment se passe l’attaque et leurs derniers instants ?

Sue Woolmans : Dans la matinée du 28 juin, François Ferdinand et Sophie ont voyagé dans un wagon découvert à travers Sarajevo afin que la foule puisse les voir. Ils se rendaient à une réception à l’Hôtel de Ville. Quand ils étaient près de là, une bombe a été jetée sur leur voiture. Elle a rebondi et toucha le véhicule qui les suivait, causant des blessures mineures aux occupants. François Ferdinand et Sophie ont été secoués mais ont continué à la mairie et sont allés à la réception. François Ferdinand, son personnel, Potiorek et Gerde ont alors discuté de la route que la voiture prendrait après la réception. François Ferdinand et Sophie étaient censés aller dans un autre bâtiment du gouvernement, le Konak, pour le déjeuner. L’archiduc voulait d’abord aller voir le blessé à l’hôpital. Il ne souhaitait pas que Sophie soit du voyage mais qu’elel aille directement au Konak. Elle a refusé de le quitter. Quelqu’un, probablement Gerde, n’a pas dit au conducteur de la voiture de Franz Ferdinand ce qu’il en était sur ce changement d’itinéraire.

La voiture de François Ferdinand a pris un mauvais virage. Potiorek a crié au chauffeur et lui a dit d’aller dans l’autre sens. La voiture s’est arrêtée de sorte que le conducteur puisse changer de vitesse. Il s’est immobilisé juste en face de l’assassin, Gavrilo Princip. Celui-ci a tiré plusieurs coups de feu, touchant à la fois François Ferdinand et Sophie. Sophie est tombé en avant, François Ferdinand pronça ces mots: «Sopherl, Sopherl, ne meurt pas, tu dois vivre pour nos enfants ». Puis il tomba en avant aussi. Potiorek dirigea la voiture au Konak. Leurs corps ont été transportés à l’intérieur du bâtiment, à l’étage une chambre à coucher. François Ferdinand est mort peu de temps après. Sophie était probablement déjà décédée dans la voiture sur le chemin du Konak.

Noblesse et Royautés : L’archiduc avait pris des dispositions pour ne pas être enterrés à la crypte des capucins et pouvoir reposer auprès de son épouse. Pouvez-vous nous parler de leurs funérailles et des membres de la famille qui y assistèrent ?

Sue Woolmans : La juridiction autrichienne n´avait absolument aucun « plan » sur la façon d’enterrer un héritier et son épouse morganatique. Au début, ils voulaient organiser leur cérémonie traditionnelle pour François Ferdinand et laisser la famille de Sophie planifier ses propres funérailles. La belle-mère de François Ferdinand, Maria Theresia, et son neveu Karl, sont allés rencontrer François Joseph pour lui exposer que ce n’était pas acceptable. Ainsi, une cérémonie conjointe a été prévue, mais on a demandé aux membres des autres familles royales européennes de ne pas y assister. La santé de François Joseph en était l’excuse. Les corps sont arrivés à Vienne la nuit comme le veut la tradition des Habsbourg. Ils ont été accueillis par Karl même si aucun autre membre de la famille n’était présent suivant les ordres de François Joseph. Une bien piètre procession les conduisit jusqu’à la chapelle de la Hofburg.

Les corps sont restés là brièvement avant que la famille Habsbourg assiste à un service funèbre.

Aucun membre de l’aristocratie et ce y compris les enfants du couple n´ont été autorisés à y assister. 6 heures après le service, les enfants du couple ont alors pu leur rendre hommage. Une scène très pénible qui s’est déroulée dans la chapelle. Les cercueils devaient ensuite être ramenés à la gare avec un minimum de tracas pour la Cour et envoyés à Artstetten. Mais Vienne s’est rebellée. 100 membres de l’aristocratie ont suivi les cercueils vers la station dans une procession émouvante. Le lendemain, un service funèbre familial a eu lieu à Artstetten. Bien sûr, le futur empereur Charles était là avec son épouse Zita. Et Maria Theresia avec l’ensemble de la famille immédiate de François Ferdinand ainsi que la famille Chotek.

Noblesse et Royautés : Qui prit en charge leurs trois enfants ?

Sue Woolmans : Leur tuteur officiel était l’ami de François Ferdinand, le comte de Thun. La plus jeune soeur de Sophie, Henriette, est devenue leur 2e mère. Maria Theresia et l’archiduc héritier Charles ont fait de leur mieux pour les aider.

Noblesse et Royautés : Au moment de la chute de l’empire et du départ en exil de l’empereur Charles, que deviennent les petits Hohenberg ?

Sue Woolmans : Ils n’étaient pas membres de la famille régnante d’Autriche. Depuis le renoncement de serment de leur père, ils étaient des Hohenberg. Ils ont réussi à rester dans la république d’Autriche et n’ont pas été tenus d’abandonner leur foyer ou leur richesse.

Noblesse et Royautés : Maximilien, Sophie et Ernst ont-ils pu conserver des objets, des résidences de leurs parents ?

Sue Woolmans : En effet, c’est ce qui aurait dû se passer. Mais après la Première Guerre Mondiale, les terres tchèques des Habsbourg étaient situées en Tchécoslovaquie. En 1919, le gouvernement a saisi tous les anciens biens des Habsbourg. Comme je l’ai dit, les Hohenberg n’étaient pas Habsbourg mais Konopiste (photo ci-dessus) et Chlumetz ont quand même été saisis. Konopiste était leur maison. Les enfants y avaient vécu avec leurs parents jusqu’à leur mort. Ils ont été jetés sans presque de préavis. Ils ont seulement été en mesure de prendre une petite valise d’effets personnels avec eux. Ils ont perdu des photos, des jouets, des vêtements et tant de souvenirs de leurs parents ….

Noblesse et Royautés : Pouvez-vous évoquer la vie de la princesse Sophie de Hohenberg, fille aîné de l’archiduc François Ferdinand. ?

Sue Woolmans : La petite Sophie a épousé un cousin lointain, le comte Friedrich Nostitz Rieneck. Elle a été autorisée à vivre sur les successions tchèques de son mari jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Le gouvernement tchèque a ensuite saisi toutes les terres d’aristocrates et elle a perdu sa maison une deuxième fois. Friedrich et Sophie ont eu 4 enfants. Un fils est mort au combat en Prusse orientale et un autre comme dans un prisonnier des soviétiques dans un camp de guerre en Russie.

Noblesse et Royautés : Pouvez-vous évoquer la vie du prince Ernst, leur fils cadet ?

Sue Woolmans : Max et Ernst étaient pro-monarchistes et anti-nazis, ce qui n’était pas une bonne combinaison en 1938 à Vienne ! Ils ont tous deux été envoyés à Dachau. Max a été libéré au bout de 6 mois, mais Ernst a été envoyé à Flossenburg puis Sachenshausen. Son épouse, Marie-Thérèse, a travaillé sans relâche pour le faire libérer et après 5 ans, il a été autorisé à revenir à Vienne en guerre au temps des raids aériens. Finalement, Ernst, sa femme et leurs deux fils, se sont installés sur des terres en Autriche qui avaient appartenues à François Ferdinand. La santé de Ernst ne s´est jamais remise après son passage dans les camps. Il est mort quand il n’avait seulement que 49 ans.

Noblesse et Royautés : Maximilien, le fils aîné qui porta le titre de duc de Hohenberg s’est marié en 1926. Son fils aîné François Ferdinand s’est marié avec la princesse Elisabeth de Luxembourg (sœur du grand-duc Jean). Leur fille aînée Anita s’occupe encore aujourd’hui du château d’Arstetten où sont enterrés François Ferdinand et Sophie. Avez-vous eu l’occasion de la rencontrer ?

Sue Woolmans : Oui, la princesse Anita a été très gentille. Elle était ravie que j’ai visité Artstetten deux fois, et elle a répondu à de nombreuses questions. Sa sœur cadette, la princesse Sophie a été encore plus favorable au projet. Elle a répondu à des questions sans fin. Elle a contacté des parents et a écrit la présentation de notre livre. Elle est très intéressée par l’histoire de ses grands-parents. Elle se bat pour le retour de Konopiste et de tout son contenu à la famille Hohenberg. Son site web est http://www.sophie-hohenberg-czech-rep.eu/fr/

Noblesse et Royautés : Quel empereur aurait fait François Ferdinand ? Pensez-vous que s’il avait échappé à l’attentat, le cours de l’Histoire aurait été différent ?

Sue Woolmans : François Ferdinand aurait été un empereur travaillant avec acharnement et diligent. Je pense que son mariage heureux et les adorables enfants lui auraient finalement apporté l’approbation du public. Son grand défi aurait été de garder l’empire austro-hongrois ensemble. Il avait un plan des états membres de l´Empire avec leur propre autonomie sous l’autorité de Vienne. Il est très difficile de dire s’il aurait empêché la Première Guerre mondiale. Comme Edward VII et Alexandre III, il était un homme de paix. S’ils avaient tous vécu une longue vie, ils auraient certainement évité une guerre mondiale aussi longtemps que possible.

Noblesse et Royautés : Après avoir consulté tous ces documents et archives, que retenez-vous de François Ferdinand et Sophie ?

Sue Woolmans : Beaucoup de faits et de dates! J’ai découvert que mon ressenti de ​François Ferdinand était correct. Un homme qui en mourant, a des paroles pour sa femme et ses enfants, ne pouvait être ce personnage austère que l’Histoire a décrit. Sophie n’était pas la femme ambitieuse telle qu’on l’a dépeinte. J’espère que nous avons donné un côté humain à leurs personnalités.

Noblesse et Royautés : Est-il prévu que votre livre soit traduit dans les prochains mois en français ?

Sue Woolmans : Malheureusement non, il n’y a pas de plans pour qu’il soit publié en français. Mais il sera publié en polonais, tchèque et portugais. (Copyright photos : transmises par Sue Woolmans)