Parution de ce livre sur la famille des ducs de Westminster. L’auteur Tom Quinn revient sur le destin de Gerald Grosvenor, 6ème duc de Westminster, décédé en 2016. Il était alors à la tête d’une fortune estimée à 10 milliards £. Gerald Grosvenor détestait cette fortune qui selon lui, avait été la raison de ses malheurs et de ses dépressions successives. Il était devenu héritier car le 3ème duc n’avait pas de fils et le titre basculait sur une branche cadette.
Jusqu’alors Gerald Grosvenor avait grandi sur l’île de Lough Erne en Irlande du Nord. Il rêvait de retrouver cette vie rurale loin du tumulte de la gestion des affaires familiales où il était un homme intransigeant et torturé selon les collaborateurs que l’auteur a pu rencontrer. Il a aussi interrogé le duc à plusieurs reprises avant son décès.
Le livre fait état de la vaste fortune des ducs de Westminster, les excentricités des ducs successifs et les mécanismes complexes qui ont permis jusqu’à ce jour de protéger la fortune du fisc. (merci à Alberto)
Philippe Gain d'Enquin
9 octobre 2018 @ 07:34
Une traduction française serait souhaitable, I think …
Leonor
9 octobre 2018 @ 08:11
Voilà qui semble fort intéressant. Le duc en tout cas, ainsi que décrit via Alberto.
J’aimais beaucoup voir des photos de ses grands éclats de rire.
Il vivait enfant sur l’une des îles du Lough Erne ? Eh bé ! On comprend qu’il n’ait eu qu’une envie, retourner. y vivre. Les deux Lough Erne et les autres lacs du même réseau sont des merveilles de beauté, de sérénité.
Enfin, de sérénité …
Voire.
Les lough Erne ( en Ulster) sont à hauteur de Sligo ( Rép. d’Irlande). Il n’y a qu’une petite trentaine de kilomètres entre le Lough Erne Supérieur et ses îles, et Mullaghmore , sur la côte , où a eu lieu l’assassinat de Lord Mountbatten.
Si les lacs sont une merveille, ce coin-là n’a jamais été tranquille. Et ne l’est toujours pas. Pas vraiment, surtout avec le Brexit.
Pierre-Yves
9 octobre 2018 @ 08:40
J’ignorais que le duc de Westminster fût malheureux d’être riche. Ce n’est pourtant pas compliqué: si la fortune lui pesait, il n’avait qu’à s’en débarrasser. D’ailleurs, le fisc était tout prêt, pour alléger ses soucis, à lui en prendre une partie, mais il (ou ses conseillers ce qui, in fine, revient au même) s’est donné du mal pour échapper aux taxes et à l’impôt. Cherchez la cohérence …
Robespierre
9 octobre 2018 @ 11:37
J ai pensé la même chose. Se plaindre de sa fortune c’est déjà de mauvais goût quand on n’en donne pas une partie à des oeuvres. Mais étudier des entourloupe légales pour échapper à l »impôt et continuer à se plaindre c »est indécent
Leonor
9 octobre 2018 @ 15:31
Mais c’est ma foi ben vrai aussi, ce que vous dites là, les amis . Je n’avais pas vu les choses sous cet angle .
Pascal
9 octobre 2018 @ 17:28
Une chose est de disposer de son argent une autre est de se le faire prendre de force…
Par ailleurs il y a quelque chose qui parfois devient une épreuve et qui s’appelle le sens du devoir et en l’occurrence je pense que le duc ressentait un très fort sens du devoir envers sa famille , passée , présente et à venir.
S’il avait été un pur égoïste il aurait très bien pu tout bazarder garder les quelques dizaines de millions qui lui auraient largement permis de mener la vie de ses rêves et dire « après moi le déluge » (et passer à vos yeux pour un contribuable méritant).
Par ailleurs il me semble avoir lu qu’il avait son quota d’oeuvres caritatives .
Et si les ducs de Westminster et leurs conseillers n’utilisaient pas toutes les ressources du droit pour éviter les droits de successions il y a fort à parier que comme chez nous on entendrait plus parler de leur fortune ni de leurs domaines au bout de trois générations.
Leonor
10 octobre 2018 @ 11:47
Et ça, c’est ma foi ben vrai aussi.
Le devoir de transmettre, et pas seulement les biens. Aussi les devoirs qui vont avec.
Je connais.
Olivier d'Abington
10 octobre 2018 @ 14:19
Petit rappel!
Tout citoyen est censé payer des impôts en fonction de ses revenus!
Il n’est absolument pas question de « vol » lorsque l’état fait son travail comme il convient!
Mais, il est vrai que depuis 30 ans maintenant, tout a été fait pour imposer de plus en plus les classes moyennes et alléger au maximum les impôts des possédants… Dans tous les pays « développés »…
Et le duc trouvait encore le moyen de chercher à contourner ses déjà relativement faibles devoirs??
C’est vrai, pourquoi devrions-nous être choqués?? Vraiment, on se le demande…
Pascal
12 octobre 2018 @ 08:13
Je n’ai jamais su si le duc avait l’esprit particulièrement juridique ou si c’était le reflet de ses conseillers mais je crois qu’il a utilisé les ressources du droit un point c’est tout et il n’est pas le premier…
Par ailleurs il faut distinguer l’impôt sur le revenu de l’impôt sur les successions qui est je crois un véritable problème pour ces grandes familles et leur patrimoine(et pas pour elles seules d’ailleurs ) , dans l’optique bien sûr où l’on cherche à le préserver dans son unité.
Voyez vous je suis bien d’accord pour que chacun participe au fonctionnement de l’Etat , des services publics etc. en proportion de ses revenus ais je n’adhère absolument pas à une vision » redistributrice » de l’impôt .
C’est peut être l’ une des raisons principales avec mon individualisme congénital qui font que je ne serai jamais » de gauche » .
Olivier d'Abington
10 octobre 2018 @ 14:15
Cher Pierre-Yves, Cher Robespierre,
Je vous rejoins à 100%!
Muscate-Valeska de Lisabé
9 octobre 2018 @ 08:46
Cette homme, écorché vif, porte les puissances et les faiblesses du monde entier, dans son regard doux,insondable et désenchanté. ..
« Il portait dans ses yeux la force de son coeur,
Aussi fort qu’une bête, aussi libre qu’un Dieu. »
Baudelaire.
Je pourrais tomber instantanément amoureuse d’un visage comme celui du Duc de Grovesnor.
ambre
9 octobre 2018 @ 15:15
Je lui trouvais moi aussi énormément de charme, sans doute son regard tel que vous le décrivez, Muscate…
Baboula
9 octobre 2018 @ 15:55
D’accord et vous me laissez le porte-monnaie à moi qui suis vénale. £ £££££
aubert
9 octobre 2018 @ 22:02
d’un visage ? … et du porte-feuilles, excellent remède. (tout le monde ne pouvant être Baudelaire vous voudrez bien me pardonner).
Muscate-Valeska de Lisabé
10 octobre 2018 @ 14:35
Non,cher Aubert…j’ai bien dit du visage.Les porte-feuilles, on en trouve à la pelle,c’est ordinaire. ..un visage comme ça. ..c’est rare.Même le fait qu’il prenne appui sur sa canne lui donne un côté fragile qui stimule mon instinct d’infirmière.
On a envie de consoler de la Vie cet Hypersensible.Mais les torturés, ne nous le cachons pas…c’est du boulot.
Guyard
9 octobre 2018 @ 10:18
Ascendance et descendance du défunt duc, parenté avec son épouse : http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2016/08/14/deces-du-6e-duke-of-westminster/
Cosmo
9 octobre 2018 @ 10:39
A lire ces mots, on peut comprendre que l’OPA faite sur les Puces de Saint-Ouen n’était pas de son fait mais de celui des administrateurs de la fortune Westminster.
Ayant des problèmes psychologiques face à cette masse énorùe d’argent, on le voit mal décider d’agrandir son patrimoine.
Il y a tout de même quelque chose d’étonnant, voire d’antipathique, dans l’attitude du duc. On peut aisément comprendre sa position face à cet argent. Mais au lieu d’aller de dépression en dépression, n’eût-il pas mieux valu consacrer, non le capital auquel il ne peut toucher, mais ses revenus à créer des oeuvres caritatives ou à distribuer directement l’argent aux nécessiteux ?
Comme je le disais un jour à une de mes amies qui se plaignait de ses biens, » donnez tout aux nécessiteux et vous n’aurez plus de problèmes. » Elle n’en a rien fait et continué à se plaindre et je l’ai beaucoup moins vue.
aubert
9 octobre 2018 @ 21:57
Vous étiez Jésus, elle était le jeune homme riche…!
ne m’en voulez pas Cher Cosmo mais l’occasion était trop bonne de …ramener ma fraise. Cordialement.
Cosmo
10 octobre 2018 @ 12:50
Aubert,
Je n’avais pas vu les choses sous cet angle…mais merci de m’avoir fait rire. Un bon plat de fraises est toujours bon à déguster.
Cordialement
Cosmo
Robespierre
13 octobre 2018 @ 11:31
Et puis, être comparé à Jésus est plutôt flatteur.
Pascal
9 octobre 2018 @ 11:02
omment a t’on pu passer d’un troisième duc sans enfants à un sixième ?
Corsica
9 octobre 2018 @ 13:51
Pascal, la phrase est effectivement trompeuse mais il y a bien eu six ducs de Westminster sauf que pour que le titre arrive dans l’escarcelle de Gerald, il a fallu que trois ducs successifs, tous petit-fils du premier duc de Westminster, n’aient pas d’héritier mâle pour que le titre passe au père du sixième. En effet, après le premier, prénommé Hugh, ce fut son petit-fils, Hugh qui hérita du titre. Comme celui-ci n’eut pas d’héritier mâle le titre passa à son cousin germain, William. Ce troisième duc, lui aussi sans fils laissa le titre à son cousin Gérald. Et enfin le scénario se renouvella pour le quatrième duc qui laissa le titre et la fortune à son frère Robert, cinquième duc de Westminster qui lui eut un fils, Gérald, sujet de ce livre.
Pascal
10 octobre 2018 @ 17:00
Merci de cette réponse précise .
Cette suite de ducs sans descendants directs est assez surprenante et sans doute assez rare.
Claude MARON
9 octobre 2018 @ 11:54
Contrairement à certains, je comprend les appréhensions du duc concernant sa fortune. En donner une partie ou la léguer à diverses oeuvres, pourquoi pas, mais cette masse d’argent qui a été « gagnée » si l’on peut dire par ses ancêtres, ne doit pas être facile à gérer. Il doit penser au futur, à ses propriétés à entretenir, à sa famille. Je pense néanmoins qu’il a été heureux avec son épouse et ses enfants, du moins un certain temps. Il n’avait peut-être pas assez de franchise ou de force pour imposer ses choix aux gestionnaires de ce magot…
Mayg
9 octobre 2018 @ 12:49
Si il détestait tant sa fortune, il n’avait qu’à s’en séparer…
Antoine
9 octobre 2018 @ 13:53
Pauvre petit duc riche ! Mais indigent c’eût été encore pire…
Francois
9 octobre 2018 @ 16:55
Avoir une fortune d’une telle ampleur ne peut pas être chose aisée
En effet posséder en plus Le titre la notoriété, l’ancienneté etc
Donc TOUT fait que l’on ne désire rien
Il faut une Grande intelligente et une très bonne éducation pour
arriver à trouver un but qui permette de continuer d’avancer
Se pose ensuite le grand très grand problème de son entourage
de ses amitiés et de ses amours
Celles ci etant soumises au fameux » ce que je possède compte t il plus que ce que je suis »
À moins de ne rien comprendre à la vie et d’être complètement naïf
Le doute demeure
Le Prince Youssoupoff en exil en France et qui fut un des hommes les plus riches
de tous les temps , disait que sa pauvreté relative en exil lui avait au moins permis
de pouvoir apprécier les êtres
Jeune et avant que d’assassiner Raspoutine il aimait se fondre dans la foule
partager la vie des autres en etant inconnu
Certainement pour savoir ce que signifait être soi et non être sa fortune
Nous désirons ce que nous n’avons pas
Les pauvres s’imaginent riches et heureux et échafaudent des projets
toujours merveilleux bien évidemment
Les tres Riches s’imaginent heureux dans une vie simple et fantasment à leur tour
Toute possession est une servitude
Mais si beaucoup de pauvres devenus riches ne se verraient plus pauvres
La plupart des riches devenus pauvres se verraient bien redevenir riches
La vie n’est pas une chose donnée comme ça
Le bonheur se mérite s’acquiert se garde se construit
Et il réside souvent dans la vie de tous les jours
Les grandes âmes sont celles qui valorisent les petites joies
Le plus difficile certainement pour le très riche c’est la solitude
Mélusine
9 octobre 2018 @ 22:56
Pauvre duc, accablé par son immense fortune et personne pour lui suggérer « rendez les sous » ? Quelle misère !
Leonor
10 octobre 2018 @ 11:52
En France, les » riches » dérangent.
C’est une fausse conception de la notion d’égalité. D’abord.
Ensuite : cela traduit surtout l’envie ( au sens de vilain péché capital), d’être … juste comme eux. Des riches.
La critique ambiante des » riches » n’est que rarement une critique sur l’état de riches. C’est une critique sur l’état de ne l’être pas, soi.
Mélusine
11 octobre 2018 @ 17:20
Pas toujours, Leonor.
Pour ce qui me concerne, je ne déteste pas « les riches » et ils ne me dérangent pas du tout, au contraire.
Pendant plusieurs années, je me suis efforcée de « travailler plus, pour gagner plus » sans m’enrichir autant que je l’espérais, mais en améliorant quand même mes finances.
Désormais, « je travaille plus pour perdre moins » mais le fisc me rattrape toujours au tournant. Alors, que faire ?
Sachant que je ne veux ni m’expatrier, ni frauder ce fisc boulimique !
Francois
12 octobre 2018 @ 13:44
Bien évidemment
La critique des riches est une question d’envies
Une question aussi de ne pas se sentir capable de le devenir
Ou de le rester encore plus difficile