Parution de cet intéressant ouvrage « Versailles, une histoire naturelle » dont voici le résumé : « On croit bien connaître Versailles – son château, ses perspectives étudiées et ses jardins au cordeau -, ce lieu du pouvoir qui se met majestueusement en scène et incarne à lui seul la France et son histoire.
Le domaine actuel de Versailles ne représente pourtant que le dixième de celui d’autrefois. Au sein de l’immense Grand Parc, dynamique, vivant et giboyeux, les habitants des villages enclavés comme la nature devaient se soumettre au bon vouloir du roi. Car, à Versailles, le monarque veut chasser en toute saison, voir jaillir les grandes eaux sur un site austère. Rien n’est trop grand pour faire plier la nature : on convoque la science pour construire un réseau hydraulique pharaonique, des murs d’enceinte pour parquer le gibier, dont l’abondance nuit aux cultures.
Mais la nature et les hommes résistent : les animaux s’échappent ou se multiplient, incontrôlables, les paysans se jouent des contraintes, braconnent, volent du bois, détériorent les réseaux. On renforce les frontières, règles, contrôles et sanctions. Souvent en vain.
C’est à la découverte de cet autre Versailles, animal, organique, que nous convie Grégory Quenet, loin du stéréotype d’une nature aménagée, rationalisée et contrôlée, « à la française ». Une visite passionnante qui prend à revers l’histoire officielle du rapport entre pouvoir et nature en France. » (merci à Anne P.)
« Versailles, une histoire naturelle », Grégory Quénet, Editions La découverte, 2015, 220 p.
Zeugma
22 février 2015 @ 09:05
Merci à « Noblesse & royautés » de nous signaler cet ouvrage sur lequel plusieurs articles sont déjà parus dans la presse française.
D’après ce que j’ai lu, les problèmes écologiques (et logistiques) que le domaine royal de Versailles posait avaient amené certains à envisager le déménagement de la cour dès le milieu du dix huitième siècle.
En installant officiellement le siège de la monarchie française à Versailles le mercredi 6 mai 1682 – en isolant le roi dans cet étrange espace, marécageux à l’origine – Louis XIV avait probablement pris une décision néfaste.
Le Régent s’était installé à Paris mais la cour reprit le chemin de Versailles un peu avant le sacre de Louis XV.
Louis XVI et la famille royale quittèrent Versailles dans les conditions dramatiques que l’on connaît.
Ce livre nous permettra certainement de voir Versailles sous un autre angle que celui de l’esthétique.
Damien B.
22 février 2015 @ 09:10
Voilà un sujet fort intéressant traité ici par un expert du patrimoine.
Plus près de notre époque, Philippe comte de Flandre était préoccupé, voire obsédé, par les déprédations que les riverains causaient à ses divers domaines (Campine, Amerois, …).
Il surveillait tout cela de très près et connaissait les CV de ses gardes-forestiers, le nombre exact de pièces abattues, le stérage du bois et mille détails relevant de ces matières.
Erato
22 février 2015 @ 10:49
« …faire plier la nature… »L’expression est forte, mais traduit bien la volonté royale. Quelque soit le jugement de l’histoire, le Versailles de Louis XIV fut une entreprise de pouvoir et d’art unique, probablement excessive, à la mesure de la personnalité du Roi et de son temps.
Merci beaucoup à la rédaction pour l’information sur cet ouvrage historique.
Francine du Canada
22 février 2015 @ 13:16
Merci Régine et Anne P., ce livre m’intéresse énormément et je vais l’acheter. FdC
Camille Gilbert
22 février 2015 @ 15:03
Merci, Régine, de nous signaler ce livre, et Zeugma et Damien B, qui me donnez encore plus le désir d’acquérir cet ouvrage. Espace et lieu de pouvoir est un sujet fascinant, et l’angle écologique le rend encore plus riche.
flabemont8
22 février 2015 @ 20:34
Je bats des deux mains à l’idée des rébellions écologiques et humaines !
Pauline
23 février 2015 @ 07:32
Merci pour l’info, excellent.