Ce moment central de l’histoire de l’Empire et de l’Europe, aux conséquences politiques, sociales et culturelles exceptionnelles, est pourtant méconnu, écrasé par le chef-d’œuvre stratégique de Napoléon à Austerlitz.
L’occupation de Vienne par les Français n’est pourtant pas une simple péripétie militaire, inhérente à toute campagne, mais bien un phénomène historique de fond.
C’est ce que démontre Vincent Haegele à travers un récit formidablement incarné et nourri d’archives internationales inédites. En occupant la capitale des Habsbourg durant plusieurs mois, les Français ont bien précipité ses habitants dans un siècle nouveau, fait d’instabilité et de coups de force.
Racontant aussi bien le quotidien de la population de Vienne, de ses élites comme de son peuple, que l’organisation déployée par l’armée et les administrateurs français et toutes les frictions que peut engendrer l’occupation de la capitale d’un empire multiséculaire, l’auteur éclaire d’une lumière neuve la geste napoléonienne en Europe ».
« Vienne sous le soleil d’Austerlitz », Vincent Haegele, Passés/Composés, 2024, 272 p.
Passiflore
27 février 2024 @ 09:13
Vincent Haegele est diplômé de l’Ecole nationale des Chartes et de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques. Il est, actuellement, conservateur des bibliothèques de la ville de Versailles.
Outre ses activités d’historien et de conservateur, il est compositeur et critique musical et a remporté le concours de l’Orchestre universitaire de Strasbourg.
J’ai assisté à plusieurs de ses conférences dont une sur « Vienne en 1805 », sujet du livre. Il est le premier à avoir dépouillé les archives de Vienne depuis 1890. Et il raconte des choses étonnantes (qui figurent certainement dans son livre).
Napoléon n’avait laissé que 1.000 soldats français dans Vienne pour tenir 100.000 habitants, la moitié ayant déserté. Lannes et Murat avaient complimenté le prince d’Auersperg qui, berné par eux, avait renoncé à incendier le pont du Tabor sur le Danube. En 1805, le plat préféré des Autrichiens était les cuisses de grenouilles et les escargots (hâchés et passés à la friteuse). On construisit des bassins pour installer des colonies de grenouilles. On ne dansait pas la valse mais on organisait des combats d’animaux et on construisit des arènes, les taureaux se battant contre des ours. L’extrablat était la réinformation par rapport aux rumeurs dans les cafés, avant le 2 décembre, les Russes faisant croire qu’ils allaient aider les Autrichiens.
Leonor
27 février 2024 @ 10:34
Napoléon, c’est Janus.
Un formidable travail de réorganisation interne de la France.
Un abominable enchaînement de guerres de conquêtes extérieures.
Catherine
28 février 2024 @ 14:42
Il n’aurait peut-être pas réussi l’un sans l’autre. Les guerres pour l’argent et la tranquillité dans le pays. Cela date au moins de fin XVe.
Cosmo
29 février 2024 @ 21:52
Guerres dont il n’était pas le seul responsable, chère Leonor. N’oubliez pas les coalitions auxquelles il a dû faire face et le but avoué des monarchies européennes d’éradiquer l’idée même de la Révolution française. Ce fut le but du Congrès de Vienne qui n’aboutît qu’à trente ans d’immobilisme pour finir par enflammer l’Europe en 1848.
Esquiline
27 février 2024 @ 16:47
Je suppose que l’ouvrage s’achève avec le Congrès.