Cet ouvrage qui vient de paraître, a été écrit par Munro Price, spécialiste de l’histoire de France. Après avoir été professeur associé à l’Université de Lyon, il est aujourd’hui professeur d’histoire moderne européenne à l’université de Bradford.
Voici le résumé de l’ouvrage par son auteur : « L’enseignement de l’histoire en France a eu tendance à négliger la Restauration et la monarchie de Juillet, régimes jugés à contre-courant puisqu’au lieu de conduire la France à la république, ils la ramenaient à la monarchie. Passe encore pour la restauration, imposée par les puissances en guerre contre Napoléon, mais en juillet 1830, alors que la république était à portée de main, elle avait été en quelque sorte confisquée par Louis-Philippe et ses partisans. Or c’est à une toute autre lecture que nous convie cet ouvrage. Son premier mérite est de rappeler aux lecteurs quelques idées simples, mais que, tout à notre habituelle conception révolutionnaire de l’Histoire de France, nous avons tendance à oublier. En premier lieu, cette période, et plus particulièrement la monarchie de Juillet, a été essentielle à la formation politique de la France moderne parce qu’elle a posé les bases du système parlementaire. Par ailleurs, elle constitue la seule véritable mise en oeuvre en France d’une monarchie parlementaire, les tentatives des débts de la révolution française ayant rapidement échoué. Enfin, la monarchie de Juiller fut le moment où le système politique français se rapprocha le plus du système politique britannnique. Nul n’est mieux placé qu’un historien anglais pour nous le faire toucher du doigt, tout en nous montrant la contradiction entre l’anglophilie de Louis-Philippe et le manque de pragmatisme dont il fit preuve à la fin de son règne, si français et si peu britannique ». (Merci à Jean-Claude)
« Louis-Philippe, le prince et le roi. La France entre deux révolutions », Munro Price, (traduit de l’angalis par Isabelle Hausser), Editions de Fallois, 2009, 487 p.
JAusten
2 octobre 2009 @ 06:59
Munro Price, un spécialiste du XVIIIème et XIXème siècle français. Il est toujours très bon de lire son histoire écrite par un non-français, un oeil neuf lève toujours le voile sur certaines choses.
Caroline
2 octobre 2009 @ 07:14
Chic! un nouveau livre serieux et interessant a lire pour les amateurs d’histoire!
pierre-jean
2 octobre 2009 @ 08:17
Je connais aussi Munro Price qui est un excellent historien et très agréable à lire, Jausten, vous avez tout « dit », et la dernière phrase de la présentation de Régine est si vraie.
DANIELLE
2 octobre 2009 @ 08:24
Un livre très intéressant à lire.
Sophie
2 octobre 2009 @ 08:29
Merci pour la présentation de cet ouvrage. Et merci à Jean-Claude pour cette info très intéressante
Caroline
2 octobre 2009 @ 08:44
A JAusten et a Pierre-Jean,bien enchantee pour vos reponses justes car je ne connais pas cet historien.
Sylvie-Brigitte
2 octobre 2009 @ 10:19
Encore un ouvrage passionnant à découvrir, qui nous montre une période de l’histoire de France vue par un historien anglais !
Colette C.
2 octobre 2009 @ 21:03
la présentation de ce livre me donne envie de le lire!
Alexis
2 octobre 2009 @ 21:26
C’est une excellente chose que de promouvoir la publication d’un universitaire, historien professionnel, de surcroît anglais. Merci Régine !
Jean Claude
2 octobre 2009 @ 23:13
Je vous conseille de lire l’ouvrage en ayant près de vous, pour comparer ou lire en parallèle, les Mémoires de Louis-Philippe que le feu Comte de Paris (Henri VI) avait fait paraître, en deux tomes, chez l’éditeur Plon, en 1973. Pour les historiens, le manuscrit de ces Mémoires est conservé aux Archives Nationales, parmi les Archives de la Maison de France (branche Orléans) sous la cote 300AP III 8 à 12
Marie Christine
3 octobre 2009 @ 07:11
Un bon livre à lire pendant les vacances de Toussaint.
JAusten
3 octobre 2009 @ 09:35
Thank you Jean Claude.
Pourceaugnac
7 octobre 2009 @ 10:16
J’ai lu ce livre en anglais. Il est tout à fait excellent.
Jacques
12 octobre 2009 @ 13:19
Bonne introduction à la visite du superbe et très intéressant Chateau-Musée Louis-Philippe à Eu en Seine-Maritime
jean-marie
13 octobre 2009 @ 09:48
Bonjour à tous.
Premier roi en France à avoir introduit le système parlementaire il ne faut pas l’oublier,premier roi de la modernité.
Développement de l’industrie,première ligne de chemin de fer ,invention de la photographie,des arts,tentative de réconciliation des Français,aucune guerre,entente cordiale avec les Anglais.
Il me semble qu’il devrait être réhabilité par les français.
Alexis
22 octobre 2009 @ 14:24
C’est curieux, mais je pensais que c’était plutôt Louis XVIII qui avait introduit le régime parlementaire en France…
Julien
27 octobre 2009 @ 14:31
Bonjour a tous
C’est plus complexe que cela en réalité. Pour la Restauration aucun doute possible: Louis XVIII a créé une monarchie constitutionnelle mais certainement pas parlementaire. Il suffit de lire le texte de la Charte de 1815 pour s’en rendre compte: la chambre des députés, élu au suffrage censitaire n’a que la capacité de voter les lois ou de prier le roi de bien vouloir modifier les textes de lois avant de les voter, mais il n’est pas tenu d’écouter les députés. Par ailleurs Le roi est le seul a avoir l’initiative des lois, les ministres ne répondent que devant lui et la chambre des pairs n’a aucun pouvoir car ces membres sont nommés a volonté et leur donne la charge qu’il désire (pair pour une certaine durée, a vie ou encore héréditaire). Bien rien de parlementaire, même s’il est vrai que dans sa conduite du pouvoir Louis XVIII était assez libéral comparé a Charles X.
Maintenant la monarchie de Juillet. Effectivement le roi est beaucoup plus en retrait et les pouvoir des chambres est assez important toutefois la charte de 1830 (qui n’est qu’une version modifié de celle de 1815) laisse un très grand nombre de point vide. Aussi Louis Philippe, lorsqu’il accède au trone va laisser agir les parlements, a la manière de la monarchie anglaise. Mais ce temps est très bref et dès les mouvements sociaux de 1832, il commence a intervenir. Après l’attentat contre lui en 1836 il me semble, a lieu un durcissement du régime, durcissement qui ne prendra fin qu’avec la chute du roi en réalité. S’il est vrai que les orléanistes n’ont pas tous la même conception de la place du roi (Thiers en autre), la nommination de Guizot a la tête du gouvernement marque un coup d’arrêt a tout parlementarisme: Guizot est favorable a ce que le roi gouvernement lui même le pays.
S’il est vrai qu’a l’origine la monarchie de Juillet peut-être considéré comme parlementaire, ce temps est très court. Même si d’un point de vue constitutionnel elle peut-être considéré comme parlementaire, mais les floux laissé dans la Charte peuvent rendre le pouvoir très autoritaire, et c’est ce qui va se passer. J’ai souvenir d’un journaliste qui disait: « même Charles X n’aurait pas osé faire cela » en parlant de la conduite du pouvoir de Louis Philippe. Ce qui est vrai c’est que grace au suffrage censitaire la monarchie est très solidement ancré et que si la chute de Charles X n’est un surprise pour personne, celle de Louis Philippe surprend tout le monde (y compris Louis Napoléon Bonaparte qui en 1836 disait que la france était endormi et pour lontemps). Cette monarchie a toujours donné l’impression d’être très stable, et elle l’était, mais politiquement! Socialement pas du tout et d’ailleurs les revendications politique de 1848 n’ont pas causé la chute du Roi, tout juste celle de Guizot, par contre les revendications sociale, qui ont éclaté juste après les réclamations politique et qui ont tenté d’être écrassé dans le sang, comme cela avait été fait tout au long du règne de Louis Philippe, ont causés sa perte.
Voila, désolé si ça a été un peu long.
Du reste la modernité de Louis Philippe peut être contesté. S’il est vrai que la france s’industrialise, c’est un phénomène global qui touche toute l’europe. D’ailleurs la plupart de ses ministres n’étaient pas du tout favorable a l’industrialisation, mais il est vrai que son règne tout comme celui de Napoléon III lui aussi trop souvent négligé ont apportés beaucoup de choses a la France et tout deux mérites d’être reconnu (surtout Napoléon III d’ailleurs, mais ça c’est mon côté Bonapartiste qui parle).
Cordialement
Julien