Quelle surprise d’y trouver un scintillant portrait en miniature de Louis XIV ! Une plaque métallique convexe sert aujourd’hui de support à une peinture sur émail attribuée au genevois Jean Petitot. Avouons que la finesse de la miniature est éclipsée par son encadrement et sa couronne de diamants, œuvre de joaillers français du XVIIe siècle.
Frontispice de l’ouvrage de Carlo Cesare Malvasia, Felsina Pittrice, 1678
Depuis le Moyen Âge, Bologne joue un rôle de premier plan dans la création artistique de la péninsule italienne. L’écrivain Carlo Cesare Malvasia (1616 – 1693) s’en fera le promoteur en publiant en 1678 un ambitieux « guide » artistique de Bologne.
Le bénéficiaire de la dédicace n’est autre que le roi de France. Généreux comme toujours, Louis XIV offrira à Malvasia son portrait endiamanté !
Sanctuaire de Santa Maria della Vita
Le sanctuaire de Santa Maria della Vita conserve une vénérable image de la Vierge, miraculeusement épargnée par l’écroulement d’un mur de l’église et placée en majesté au-dessus du maître-autel en 1686.
Malvasia, malade, y fait ses dévotions et obtient la guérison. Son bien le plus précieux échoit alors l’archiconfrérie de Santa Maria della Vita, à condition que la miniature soit exposée sous l’image de la Vierge, chaque année, le 10 septembre.
Pour des raisons de sécurité et de conservation, l’objet a été déposé au musée d’histoire de Bologne. Mais la tradition perdure. Le 10 septembre prochain, le portrait de Louis XIV devrait prendre le chemin de Santa Maria della Vita avant de retrouver sa vitrine blindée au palais Pepoli Vecchio. (merci à Benoît-Henri)
Erato deux
29 novembre 2021 @ 08:27
Merci pour ce recit très intéressant de la précieuse miniature.
Je la trouve, malgré sa finesse, comme écrasée par la richesse de son encadrement en diamants, mais l’ histoire est particulière et ce maintien de la tradition remarquable.
Pistounette
29 novembre 2021 @ 09:19
Merci Benoît-Henri… une belle occasion de visiter cette ville que je ne connais pas encore
Beque
29 novembre 2021 @ 10:21
Benoit-Henri, c’est vous qui avez découvert cette miniature ?
Felsina était l’ancien nom étrusque de Bologne.
L’église de Santa Maria della Vita abrite la célèbre « Lamentation sur le Christ mort » de Niccolò dell’Arca (XVe siècle) appelé le « cri de pierre » par Gabriele d’Annunzio. Cette Lamentation est constituée de sept figures grandeur nature en terre cuite. Au centre, le Christ mort, coiffé de la couronne d’épines, est entouré de Joseph d’Arimathie, saint Jean, la Vierge Marie, Marie Salomé, Marie de Cléophas et Marie-Madeleine. Chacun exprime sur son visage, avec une intensité incroyable, sa tristesse devant le Christ mort.
Le palais Pepoli Vecchio est-il voisin de l’église ?
Quelle ville magnifique, Bologne ! Et l’une des meilleures cuisines d’Italie, non ?
Dinora
29 novembre 2021 @ 22:09
Merci Beque!!!
Beque
30 novembre 2021 @ 20:31
Dinora, j’aime beaucoup Bologne. La dernière fois que j’y suis venue c’était un peu avant Noël. La ville est encore plus éblouissante de nuit avec ses monuments illuminés : les tours jumelles Garisinda et Asinelli couvertes de guirlandes, la place Nettuno et la place Maggiore et ses palais, la basilique San Stefano, la colonne de Saint Dominique. Nous nous étions régalés dans « la Trattoria de Leonido. »
Dinora
29 novembre 2021 @ 10:51
Très intéressant. Je savais que tous les 10 septembre il y a une exposition de ce bijou par grâce reçue. Mais je n’ai jamais eu l’occasion d’être en ville à cette occasion. L’année prochaine, nous irons certainement voir l’exposition de ce magnifique médaillon. Ou au Palazzo Pepoli où son histoire est décrite et son image publiée dans le guide on line du musée. Nous vivons à une heure de Bologna e j’ai fréquenté l’université. Si vous venez à Bologna (la ville n’est plus rouge mais maintenant très très orange 😁😁😁!!) allez visiter l’église de Santa Maria della Vita. Il abrite la célèbre Lamentation sur le Christ mort de Niccolò dell’Arca, datant de la seconde moitié du XVe siècle et définie comme un « cri de pierre » par Gabriele D’Annunzio, composée de six personnages grandeur nature plus le Christ couché datant de 1463
Bologna a toujours été connue comme « la savante »”la dotta” pour la plus ancienne université du monde Alma Mater Studiorum, et la « gourmande » ”la golosa” pour sa célèbre
On vous attend, pour voir ensemble le médaillon et le complexe de sculptures !
Ciboulette
29 novembre 2021 @ 18:07
Une histoire très intéressante .Effectivement , Louis XIV disparaît presque sous les diamants !
Esquiline
29 novembre 2021 @ 12:47
Je connais assez bien Bologne mais j’ignorais l’existence de cet inestimable trésor.
Agnese
29 novembre 2021 @ 19:39
Merci beaucoup pour ce reportage et ce médaillon dont j’ignorais l’existence.
Bonne idée de visite après l’hiver si nous pouvons voyager…..Pour le moment nous passons la frontière au tunnel du Frejus sans problème mais c’était samedi dernier et la situation sanitaire est entrain de changer.
Muscate-Valeska de Lisabé
29 novembre 2021 @ 19:46
Au début j’ai cru à une huître.
Maria
29 novembre 2021 @ 22:27
Bella città Bologna!
Carole 007 - Carolus
30 novembre 2021 @ 08:25
Sujet très intéressant, merci Benoît-Henri.
Louis XIV ne mégotait pas sur les encadrements.
DEB
30 novembre 2021 @ 09:31
Merci.
On apprend tous les jours.
Kalistéa
30 novembre 2021 @ 11:36
feu la comtesse de Paris disait que sa fille Anne de Bourbon – Sicile , ressemblait à Louis XIV ; on voit ici qu’elle avait raison .
Pascal-Jean
1 décembre 2021 @ 09:17
Quelle belle histoire ! Merci Benoît-Henri pour ce reportage captivant qui invite à revisiter Bologne… si possible un 10 septembre !
Hervé J. VOLTO
6 décembre 2021 @ 00:16
Variment, on en apprend tous les jours.