En 1870, Elisabeth de Roumanie, née princesse de Wied, met au monde la princesse Maria. Cette enfant est la joie du couple qu’elle forme avec le prince Karl de Hohenzollern-Sigmaringen, devenu prince Carol de Roumanie (ils ne deviendront roi et reine qu’en 1881).
Mais en avril 1874, la petite princesse succombe à la scarlatine. Elle est le premier membre de la famille royale a être enterrée en Roumanie.
Sa mort prématurée n’ayant même pas atteint l’âge de 4 ans, fut le grand drame du couple royal. Connue sous son nom de plume, Carmen Sylva, la reine Elisabeth aimait répéter que la petite Maria avait été son plus beau poême.
Le roi Carol I et la reine Elisabeth n’eurent pas d’autres enfants. Il fut fait appel à leur neveu le prince Ferdinand de Hohenzollern-Sigmaringen (grand-père du roi Michel) pour assurer la continuité dynastique.
Ludovina
1 septembre 2019 @ 08:06
La princesse Elisabeth zu Wied était l’aînée des 3 enfants (1 fille et 2 garçons) du chef de leur maison, Wilhelm Herman : « fürst » zu Wied et de Marie Wilhelmine, prinzessin von Nassau.
Le frère puîné d’Elisabeth, Wilhelm : « fürst » zu Wied, était l’arrière-arrière-grand-père paternel de Marie, veuve de Friedrich, herzog (duc) von Wurttemberg, décédé accidentellement le 09/05/2018.
MaryT
1 septembre 2019 @ 09:24
voilà lorsque les portes-bébé n’existaient pas.
FleurdeLys
1 septembre 2019 @ 09:30
J’ai eu l’occasion de visiter le château de Peles à Sinaia en Roumanie il y a 3ans (c’était la demeure d’été des souverains roumains), et je me souviens du récit que nous avait fait la guide sur la tragédie qu’avait été la perte de la petite princesse Maria pour la Reine Elisabeth de Roumanie qui ne s’est jamais vraiment remise de la perte de cette enfant…
Lionel
1 septembre 2019 @ 09:34
Sa mort n’ pas atteint l’âge de 4 ans ?
Giséle
1 septembre 2019 @ 10:50
Sa vie non plus.
Gatienne
1 septembre 2019 @ 11:24
Tout le monde peut faire une erreur de ponctuation, de tournure de phrase, voire même omettre un mot, y compris les plus sourcilleux des intervenants….CQFD ;-(
L’essentiel est que nous comprenions le drame que fut cette perte pour le couple royal.
En cela, l’auteur a parfaitement rempli sa mission.
Mayg
1 septembre 2019 @ 10:06
Très joli tableau. J’imagine la douleur des parents d’avoir perdu leur petite princesse.
Danielle
1 septembre 2019 @ 12:05
Quelle tristesse de perdre un enfant d’une maladie qui ne semble pourtant pas trop grave, heureusement que la médecine a progressé depuis ce temps.
Mary
1 septembre 2019 @ 12:22
Trop triste…
COLETTE C.
1 septembre 2019 @ 13:35
A cette époque ce genre de maladie ne pardonnait pas !
Roxane
1 septembre 2019 @ 15:21
Très triste pour ce couple…
Opaline
1 septembre 2019 @ 16:47
On ne se remets jamais de la perte d’un enfant.
Ada
1 septembre 2019 @ 19:26
Cette faute de français m’a également interpelée. L’utilisation des parenthèses aurait été judicieuse.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule erreur grammaticale (i.e. « a être enterrée » : il s’agit de la préposition, aussi manque l’accent).
Gérard
2 septembre 2019 @ 14:53
Cette époque ne connaissait pas encore les antibiotiques. En février 1874 la diphtérite et la rougeole faisaient des ravages à Bucarest et il mourait un nombre infini d’enfants.
Selon l’Étude biographique sur Carmen Silva d’après des documents originaux de Félix Salles en 1886, la petite princesse a été atteinte de la fièvre scarlatine et d’une diphtérite qui furent diagnostiquées pour les Rameaux le 5 avril. Dans la nuit du Jeudi saint, elle s’écria à plusieurs reprises : « Je veux aller à Sinaïa boire de l’eau du Pélech ! » elle but puis hocha la tête en disant : « All is finished ! »
C’était le matin du Jeudi saint à cinq heures, l’enfant était étendue sur les genoux de sa nurse anglaise, la mère était agenouillée devant, elle tenait ses mains et après de violents étouffements il y eut un dernier soupir, un profond silence. La princesse ferma les yeux bleus de sa fille, remercia les médecins et demeura forte jusqu’à ce que l’on eût couché l’enfant dans son petit lit. Le prince était anéanti lui aussi et la princesse disait : « Le bon Dieu a plus que moi encore aimé mon enfant, car il l’a prise auprès de lui ! » Le prince aida à porter le cercueil jusqu’à l’escalier du palais. Une foule innombrable envahit les rues pour les obsèques.
Gérard
3 septembre 2019 @ 19:40
La jeune princesse Maria qu’on appelait Mariechen ou Itty a attrapé la scarlatine qui sévissait alors à Bucarest. Dès qu’on vit l’enfant malade on la transporta au château de Peleș mais c’était déjà trop tard. Elle fut soignée par le docteur Theodori et d’autres médecins. Mais elle mourut le 28 mars/9 avril 1874.
La future reine dit : « D’autres mères ont dû renoncer à tous leurs trésors, pourquoi serais-je la seule épargnée ? ».
C’est à cette époque qu’elle commença à écrire ou plus exactement qu’elle songea à publier et elle commença par mettre en vers les propos de l’enfant et à traduire en allemand, sa langue maternelle, les chants populaires roumains qui avaient été fredonnés autour du berceau de Marie. Mais ce sont des vers souvent mélancoliques bien sûr :
« Que de fois je regarde hélas ! ta porte close !
Que de fois je me dis : elle va s’entrouvrir…
Je vais, comme jadis, voir ma fillette rose
Vers moi, par bonds légers, en dansant, accourir !
Si même ce n’était qu’un fantôme ! qu’une ombre
Rapide, fugitive et qui me narguerait,
De quel trouble mon cœur, toujours saignant et sombre,
Ô mon cher ange ! à ton aspect se
remplirait ! »
Maria était belle, précoce, à deux ans nous dit-on elle aimait consulter l’atlas et reconnaissait les pays.
Un soir elle aurait dit à sa mère que plus tard elle aimerait conduire les étoiles.
La procession funèbre passa par les jardins du palais de Cotroceni où l’enfant jouait une semaine avant avec sa nounou.
Sur la tombe de l’enfant on écrivit la phrase du Christ selon saint Luc (08:52) : « Ne pleurez pas, elle n’est pas morte ; elle
dort. » Et la fille unique de Jaïre ou Jairus le chef de la synagogue, de Capharnaüm sans doute, qui avait environ 12 ans se leva à la demande de Jésus.
Le mois suivant la mort de la princesse, le 5 mai le prince régnant Carol écrivit à son père le prince Charles Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen :
« Les nerfs d’Élisabeth sont tellement secoués que le plus grand soin est nécessaire. Je dois avouer qu’elle est souvent anxieuse, déprimée par le chagrin, la douleur et l’appréhension. Je dors peu la nuit et j’entends encore ma pauvre Élisabeth qui pleure dans ses rêves : « Mort. Mort. » Ce cri de douleur à chaque fois blesse mon cœur d’un coup de poignard. »
À la mort d’Élisabeth zu Wied en 1916 les restes de sa fille furent placés sur son cercueil pendant la procession puis inhumés dans la même tombe à Curtea de Argeș.
Depuis la mort de sa fille Élisabeth n’avait jamais quitté le deuil blanc.