A Iasi, la princesse Marie de Roumanie a inauguré au centre culturel français une exposition consacrée au général français Henri Berthelot (1861-1931) qui au cours de la Première Guerre Mondiale vint en appui de l’armée roumaine, permettant au final la Grande Union de la Roumanie et de la Moldavie en 1918.
Le général dont le nom a été donné à une localité en Roumanie, entretenait des relations amicales avec le roi Ferdinand et la reine Marie de Roumanie. (Copyright photos : site de la famille royale de Roumanie)
Alinéas
1 avril 2018 @ 09:42
Merci beaucoup pour ces images et lignes sur ce général français dont je ne connaissais que le nom..!
Marcel
1 avril 2018 @ 12:19
Henri Mathias Berthelot, né le 7 décembre 1861 à Feurs (Loire) et mort le 28 janvier 1931 à Paris, est un général français ayant servi pendant la Première Guerre mondiale.
Fils d’un capitaine de gendarmerie, c’est en 1861, que naît Henri Mathias Berthelot à Feurs. Élève brillant, il étudie au lycée impérial de Lyon et est bachelier en 1879. Il réussit le concours de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1881. Il en sort classé 4e sur 342 dans la promotion Égypte. Il achève sa formation en Algérie en tant que sous-lieutenant au 1er régiment de zouaves de Koléas. Son supérieur le décrit comme un « officier d’avenir ». Il reste en Algérie jusqu’à la mi-janvier 1885. Il part ensuite pour l’Indochine, il y fait son baptême du feu et y est promu lieutenant en 1886. Le général Warnet, le chef du corps du Tonkin, lui trouve une grande habileté dans ses travaux. En juillet 1887, il est fait chevalier de l’ordre du Dragon d’Annam. Mais quelques jours plus tard, à la suite d’une fièvre, il est rapatrié en France.
Une fois en France, il rejoint le 96e régiment d’infanterie à Gap. Un an plus tard, il est reçu à l’École de guerre. En 1891, il reçoit son brevet d’état major et est promu capitaine. À la suite du stage obligatoire à l’état-major, il part en Autriche pour améliorer son allemand. Il passera ensuite les douze années suivantes de sa carrière sous la protection du général Joseph Brugère. Il devient son officier d’ordonnance dans le 132e régiment d’infanterie à Reims puis au 8e corps d’armée à Bourges. Après avoir intégré le 2e corps d’armée à Amiens, il est réaffecté au 132e régiment d’infanterie à Reims en décembre 1897. Par la suite, il est muté au 115e régiment d’infanterie en juillet 1899.
Peu de temps après, il rejoint Brugère alors gouverneur militaire de Paris. C’est à ce poste qu’il va superviser l’organisation du pavillon de l’armée pendant l’Exposition universelle de 1900. Il continue à travailler auprès de Bruyère quand celui-ci est nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre. En novembre 1900, il est nommé chef de bataillon et accompagne en 1901 en tant qu’officier d’ordonnance de Brugère, le tsar Nicolas II à Reims. En 1902, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
En 1903, il quitte le service de Brugère et devient commandant du 20e bataillon de chasseurs à pied de Baccarat. En janvier 1906, Brugère lui demande de revenir à lui comme officier et en décembre de la même année il est nommé au 2e bureau de la direction de l’infanterie. En mars de l’année suivante, il devient lieutenant-colonel et en octobre secrétaire du comité technique d’état-major. Promu colonel en 1910, c’est en 1911 qu’il commande le 94e régiment d’infanterie. Pendant deux ans et demi, il passera son temps entre son régiment et Paris, où il travaille avec le général Joffre, chef d’état major des armées. Il intègre la commission de révision du service des armées. En août 1913, il accompagne Joffre en Russie. Il est fait général de brigade en décembre 1913. Il entre à l’état-major général en janvier 1914.
Il devient le maître d’œuvre du plan XVII, le plan de mobilisation et de concentration de l’armée française en cas d’entrée en guerre. En 1914, il est premier aide-major général du général Joffre chargé des opérations. C’est à Berthelot que nous devons les trois premiers mois d’opérations au début de la Grande Guerre, avant d’être remercié par Joffre.
Dans le sens où il a contribué à mettre en œuvre sur le théâtre des opérations les principes de l’offensive à outrance, et a refusé de prévoir l’invasion de la France à travers la Belgique en 1914 en dépit des indices avant-guerre puis des évidences dès juillet 1914 (appel des réservistes en Allemagne) et début août (4 août, invasion de la Belgique), Berthelot a été qualifié dans les médias de « mauvais génie » de Joffre. Selon la biographie du général Lanrezac écrite par F. Engerand en 1926, député du Calvados, ce n’est que le 14 août 1914 que le Grand Quartier Général a réalisé son erreur, soit trop tard pour venir en aide aux Belges et pour arrêter les Allemands.
Le 21 novembre 1914, Berthelot reçoit son avis de mutation à la tête du 5e groupe de divisions de réserve : c’est une disgrâce. En janvier 1915, il mène une offensive à Crouy, près de Soissons. Après de durs combats, c’est un échec, il est contraint de se replier en arrière par rapport aux positions de départ. C’est une nouvelle disgrâce.
Du 3 août 1915 au 19 septembre 1916, il commande le 32e corps d’armée ou « groupement Berthelot ». Il est au cœur de la fournaise à Verdun, dès mars 1916, où il doit défendre puis reprendre le Mort-Homme et la cote 304. Son optimisme et son souci des conditions matériels des soldats lui permettent de prendre l’ascendant sur ses troupes et de tenir avant d’obtenir des succès sur le terrain. le 32e CA quitte Verdun en juin.
Le 14 octobre 1916, il est placé à la tête de la mission militaire française en Roumanie, dite mission Berthelot et forte de près de 2 000 officiers et sous-officiers. Il réorganise l’armée roumaine, lourdement défaite par l’Allemagne et résistant à grand-peine en Moldavie entre janvier et juin 1917. La révolution russe retirant ce pays du conflit, la Roumanie doit finalement signer l’armistice de Focșani le 9 décembre 1917.
Après son retour en France, le général Foch lui confie le commandement de la 5e armée du 5 juillet au 7 octobre 1918. Il perce le front à deux reprises d’abord courant septembre 1918 près de Reims à la poursuite des Allemands (repli vers la ligne Hindenbourg) et ensuite le 30 septembre quand il franchit la Vesle près de Jonchery. Le 7 octobre, au moment où les Empires centraux s’effondrent et où les troupes allemandes se retirent de Roumanie qui reprend les armes le 10 novembre, Berthelot est envoyé en mission dans ce pays, moins pour une nouvelle offensive alliée que pour contenir la pression révolutionnaire en Bessarabie et en Hongrie où, avec des contingents roumains et français, il contribue à empêcher la République soviétique d’Odessa d’entrer en Moldavie (1918) et à défaire les Hongrois bolchéviks lors de la guerre hungaro-roumaine de 1919.
De 1919 à 1922, il est gouverneur militaire de Metz.
De 1920 à 1926, il est membre du Conseil supérieur de la guerre. À ce titre, il participe à la décision de construction de la ligne Maginot.
De 1923 à 1926, il est gouverneur militaire de Strasbourg.
Il meurt à Paris en janvier 1931, à 69 ans. Il est enterré à Nervieux dans le Forez, sa région natale.
Carrière militaire
Arme : infanterie
1883 : sous-lieutenant.
1886 : lieutenant.
1891 : capitaine.
1900 : chef de bataillon.
1907 : lieutenant-colonel.
1910 : colonel.
1913 : général de brigade.
1914 : général de division, à titre temporaire.
1915 : général de division, de manière définitive.
1915 : général de division ayant rang et appellation de général de corps d’armée.
1918 : général de division ayant rang et appellation de général d’armée.
1923 : général de division, exceptionnellement maintenu en activité après avoir atteint l’âge de la retraite.
1926 : mis à la retraite.
En 19234, en signe de reconnaissance de la contribution de l’armée française à la libération de la Roumanie, il reçoit du roi Ferdinand Ier et de la reine Marie de Roumanie une propriété confisquée à la famille Nopcsa, aristocrates austro-hongrois, située dans le village transylvain de Fărcădin, ainsi qu’une palme de reconnaissance conservée dans l’église du village. L’acte de cession inclut un manoir ainsi que 70 hectares de terrain agricole, un verger et de la forêt, dont les revenus annuels sont destinés, selon le désir du Général, à l’Académie militaire roumaine, pour financer des bourses d’études destinées à de jeunes étudiants roumains de l’École militaire de Bucarest pour se perfectionner à l’Académie militaire de Nancy.
Du vivant même de celui-ci, le conseil communal rebaptise la commune du nom de General Berthelot. En 1965, pendant la dictature communiste roumaine, son nom est changé en Unirea (« L’union ») et la villa du général est transformée en entrepôt agricole et pillée. Après la chute du président communiste Ceaușescu, un référendum local approuve en 2001 le retour à l’appellation « General Berthelot ».
De nombreux établissements scolaires ou voies publiques (rues, boulevards) portent le nom de Berthelot en Roumanie. À l’occasion de la Fête nationale roumaine, chaque 1er décembre, le Consulat général de Roumanie à Strasbourg dépose une couronne de fleurs devant le buste du général Berthelot situé rue de Boston, en face du parc de la Citadelle. Henri Berthelot était membre d’honneur de l’Académie roumaine.
Décorations françaises
Grand-croix de la Légion d’honneur (1922)
Chevalier de la Légion d’honneur (1902)
Officier de la Légion d’honneur (1914)
Commandeur de la Légion d’honneur (1916)
Grand officier de la Légion d’honneur (1917)
Croix de guerre 1914-1918 avec trois palmes
Médaille commémorative de l’expédition du Tonkin
Chevalier de l’ordre du Dragon d’Annam
Médaille militaire
Médaille interalliée 1914-1918
Officier de l’ordre des Palmes académiques
Commandeur de l’ordre du Mérite agricole
Décorations étrangères
Grand-croix de l’ordre du Ouissam alaouite (Maroc)
Chevalier commandeur de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (Royaume-Uni)
Grand-croix de l’ordre de l’Aigle blanc (Serbie)
Army Distinguished Service Medal (États-Unis)
Grand-croix de l’ordre du Soleil levant (Japon)
Commandeur de l’ordre du Mérite militaire (Espagne)
Grand officier de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (Italie)
Grand-croix de l’ordre de l’Étoile de Roumanie (Roumanie)
1re classe de l’ordre de Michel le Brave (Roumanie)
Officier de l’ordre de la Couronne (Roumanie)
Grand-croix de l’ordre de Ferdinand Ier de Roumanie (Roumanie)
Grand-croix de l’ordre de Saint-Stanislas (Russie)
Commandeur de l’ordre de Sainte-Anne (Russie)
Chevalier de l’ordre impérial et militaire de Saint-Georges (Russie)
ciboulette
1 avril 2018 @ 18:25
Fils de Marcelin , frère de Philippe ( Berthelot ) ?
Gérard
1 avril 2018 @ 19:51
Nous avions déjà évoqué le général Berthelot ici même le 24 février 2018 à propos du concert donné en mémoire du roi Michel. En particulier nous parlions de son manoir roumain. Quant à sa famille il ne me revient à l’esprit cette phrase qu’il dit à Foch à l’occasion du défilé du 11 novembre 1919 à Paris alors que s’avançait un détachement roumain : « Saluez Foch, c’est la famille ! »
Le nom de Berthelot est assez répondu et beaucoup d’hommes ou de femmes l’ont porté et je ne sais pas s’ils avaient des liens de parenté connus. Le nom viendrait d’un prénom et il est surtout répandu dans l’ouest de la France.
AnneLise
1 avril 2018 @ 19:57
Non.
Olivier d'Abington
1 avril 2018 @ 13:54
Complément d’informations!
Le voyage ne s’est pas réduit à cette exposition.
La princesse Marie a aussi visité les villes de Pascani et Târgu Frumos. Avant de quitter la ville de Iasi, elle a eu une réunion avec le Père Supérieur Peter Gherghel, évêque catholique de Iasi.
La princesse s’est arrêtée à Pascani, où elle a rencontré le maire de la ville, Dumitru Pantazi.
Enfin, elle a également visité le lycée « Miron Costin » où elle a rencontré des étudiants et des enseignants de l’établissement.
Gérard
1 avril 2018 @ 16:26
Précisons qu’en Roumanie le terme père supérieur ne signifie pas qu’il s’agit de l’abbé d’un monastère mais est un terme honorifique pour désigner un évêque.
Olivier d'Abington
2 avril 2018 @ 11:27
Merci Gérard pour cette précision!
Olivier d'Abington
1 avril 2018 @ 13:56
PS: dans le comté de Iasi, la visite s’est terminée à Târgu Frumos. Ici, la princesse Marie a rencontré le maire Ionel Vătămanu à la mairie de la ville et a visité le lycée « Ion Neculce ».