Le 18 avril 1816, à Paris, était signé le contrat de mariage entre le comte Philippe d’Ornano (ci-dessus) et Marie Łączyńska , comtesse Walewska. Le 7 septembre 1816, le mariage était célébré à Bruxelles. Il avait fallu bien des événement pour en arriver à cet heureux évènement.
Entre 1813 et 1814, l’Empire s’est lentement désagrégé. La Campagne de Russie a pris fin le 14 décembre 1812. Elle aura duré près de six mois. La Grande Armée, composée de 680 000 hommes, dont 440 000 engagés en Russie, est défaite. Le 7 septembre 1812, la bataille de la Moscova ou de Borodino voit l’armée française victorieuse.
Napoléon et ses maréchaux à Borodino par Vassili Verechtchaguine.
Le 14 septembre Napoléon entre dans Moscou. De ce jour au 18 septembre Moscou est en feu. Le 18 octobre Napoléon ordonne la retraite. Du 26 au 29 novembre, c’est la bataille de la Bérézina. Les Français sont expulsés de Russie le 12 décembre 1812. Le sursaut national et l’hiver russes ont eu raison de la plus formidable armée de tous les temps.
La Bérézina par Janvier Suchodolski
« Parce que l’Allemagne était sans initiative et sans voix, parce que les princes obéissaient comme des préfets (…) l’empereur (…) eut le tort de méconnaître ce que le sentiment national, trop peu ménagé, avait amassé de ressentiments secrets dans le cœur des Allemands » (Mémoires de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie) Après la Campagne de Russie, c’est la campagne d’Allemagne.
Les ennemis de Napoléon s’organisent autour de la Russie.
Le 16 mars la Prusse, le 23 mars la Suède, le 11 août l’Autriche, le 14 octobre la Bavière se coalisent contre lui. Les alliés, souvent obligés, de Napoléon le quittent, la Bavière la première, puis la Saxe le 18 octobre, le Wurtemberg le 2 novembre, le Grand-duché de Bade le 20 novembre. Du 16 au 19 octobre 1813, c’est la bataille de Leipzig, dite la Bataille des Nations. Joseph Poniatowski y meurt, Duroc est mort à Bautzen le 22 mai 1813. Ils avenir été tous les deux les principaux acteurs de la rencontre de Napoléon et Marie Walewska.
Sans être totalement vaincu Napoléon est contraint à la retraite. Il a perdu 60 000 hommes, les Alliés en ont perdu 90 000. Il n’est plus le maître de l’Europe.
Marie, inquiète du sort de Napoléon, est à Spa. Elle ne rentre à Paris que lorsque Napoléon y retourne. Il l’appelle à Saint Cloud. Cette fois, il ne s’agit pas d’un rendez-vous amoureux. Il s’agit d’assurer de façon certaine l’avenir de leur enfant. Il augmente le majorat, il fait acheter un hôtel particulier à son nom, 48 rue de la Victoire. Le 8 février 1814, il écrit à Monsieur de La Bouillerie, Trésorier Général de l’Empire « J’ai reçu votre lettre relativement au jeune Walewska ( sic). Je vous laisse les mains libres. Faites ce qu’il faut mais faites-le de suite. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est le sort de l’enfant; la mère viendra ensuite. »
Plan de l’hôtel du 48 rue de la Victoire
Napoléon a conscience que la fin approche, même s’il lui reste encore quelques victoires à gagner. Mais les Alliés, Royaume-Uni, Russie, Prusse, Autriche avancent et le 31 mars 1814, ils entrent dans Paris. Napoléon est contraint à l’abdication par ses maréchaux le 3 avril. Le même jour, il est déchu par le Sénat qui appelle les Bourbons. Le 11 avril est signé le Traité de Fontainebleau par lequel il conserve le titre d’Empereur mais ne règne plus que sur l’île d’Elbe.
Marie ne revoit pas l’empereur mais elle suit les nouvelles. « L’empereur est allé prendre le commandement des armées qui vont défendre le territoire envahi. Je n’ai pu lui dire au revoir. L’aura-t-il remarqué ? Moi, je suis bien nerveuse… » Elle assiste, en spectatrice au départ de Marie-Louise et du roi de Rome, qu’elle qualifie de « cher petit ».
Départ de Marie-Louise par Achille Martinet
Pendant tous les jours que dure la bataille de Paris, elle a du mal à accepter l’idée que son idole court à la catastrophe et qu’il va bientôt être déchu. Philippe d’Ornano, revenu à Paris pour chercher des munitions, la voit mais ne peut lui donner d’informations tant la situation est confuse. Avant l’abdication, elle cherche à le rejoindre à Troyes. Son frère lui montre la folie d’un acte. Comment traverser les lignes de bataille ? Elle accepte l’argument. De plus, Napoléon n’est plus à Troyes, il est à Fontainebleau. Après l’abdication, elle cherche à l’y rejoindre. Il refuse de la voir de suite car il ne veut voir personne. Constant dans ses mémoire raconte : « Son affliction était si vive de voir que l’Empereur ne la faisait pas demander que j’en pris pitié. Je rentrai dans la chambre de l’Empereur pour le prévenir de nouveau. Il ne dormait pas mais il était si profondément absorbé dans ses pensées qu’il ne me fit aucune réponse. Enfin le jour commençant à paraître, la comtesse craignant d’être vue par les gens de la maison, se retira la mort dans le coeur. Elle était partie depuis plus d’une heure quand l’Empereur se rappelant qu’elle attendait, la fit demander. Je dis à Sa Majesté ce qu’il en était; je ne lui cachais point le désespoir de la comtesse au moment de son départ. L’Empereur en fut vivement affecté. »
Elle essaiera de venir le voir à plusieurs reprises mais la présence des troupes ennemies l’en empêchèrent.
Tous, ou presque, ont abandonné l’Empereur, à commencer par son épouse et ceux dont il a fait la fortune et la gloire. Si les maréchaux et les grands serviteurs de l’empire ont dû leur position à leurs valeurs, qui se souviendrait de Marie-Louise, si elle n’avait pas été impératrice des Français. Marie reste fidèle. Elle sait qu’elle doit sa fortune à Napoléon mais plus encore une belle histoire d’amour et un enfant.
Les Adieux de Fontainebleau par Horace Vernet
Le 20 avril, Napoléon quitte Fontainebleau pour l’île d’Elbe. Elle tente de le voir à nouveau. Ce même jour, elle a à débrouiller ses affaires personnelles, et surtout celle de son fils, que l’abdication de Napoléon a compliquées. Comment assurer l’avenir du majorat constitué à son profit, comment éviter la confiscation des biens situés dans le Royaume de Naples, qui semble être dans l’esprit de Murat. Elle décide de partir en Italie pour demander l’intervention de la reine de Naples, Caroline, avec laquelle elle a toujours eu de bons rapports. Bien entendu, elle voyage en grand équipage avec sa soeur et son frère Théodore. Elle va à Bologne pour rencontrer Elisa Bonaparte, ex-princesse de Lucques et Piombino, ex-grande-duchesse de Toscane. Elle passe si près de l’île d’Elbe qu’elle ne peut pas ne pas aller voir Napoléon. Le maître de l’Europe est désormais le maître d’une petite île méditerranéenne. Tout y est modeste voire mesquin, mais il y reste Majesté Impériale, avec le cérémonial qui va avec, ou presque.
Arrivée de Napoléon à l’île d’Elbe
De sa Grande Armée, il ne lui reste que six cent sept grenadiers, sous les ordres de Cambronne. La rente annuelle de deux millions de francs que Louis XVIII doit le verser, bien entendu n’arriva jamais. Mais malgré tout, il fait trembler encore ses ennemis.
De tout son entourage familial et amical, seules sa mère, sa soeur la princesse Borghèse et Marie Walewska vinrent le voir. Malgré ses déclarations de son intention de venir le voir, Marie-Louise ne vint pas. Ce n’étaient que mensonges, l’impératrice des Français était alors sous le charme du général comte Neipperg.
Le 4 août 1814, Theodore débarque à l’île d’Elbe porteur d’une lettre de sa soeur. Elle est à Florence et attend l’autorisation de venir le voir. Napoléon en est ému et le 9 août, il lui répond : « Marie, j’ai reçu votre lettre. J’ai parlé à votre frère. Allez à Naples arranger vos affaires ; en allant ou en revenant, je vous verrai avec l’intérêt que vous m’avez toujours inspiré et le petit dont on me dit tant de bien que j’en ai une véritable joie et me fait fort de l’embrasser – Adieu Marie, cent choses tendres. » Il l’attend donc, mais elle ne peut venir qu’incognito car Napoléon ménage la susceptibilité de son épouse. Si Marie arrivait de façon officielle, celai serait immédiatement rapporté des toutes les Cours et Marie-Louise l’apprendrait. Il est peu probable qu’elle en serait affectée.
Madame Mère
Madame Mère est aussi présente à l’île d’Elbe. Il est hors de question qu’elle soit mise au courant. La jolie et coquette Madame Bonaparte de l’Ancien Régime à cédé la place à la digne et Auguste Mère d’un empereur, de trois rois, d’une reine et de deux princesses. De plus elle est corse et très attachée au respect que l’on doit à sa famille, femme en premier. Napoléon est un homme marié, il ne peut recevoir sa maîtresse.
Marie débarqua à l’île d’Elbe le 1er septembre 1814. Napoléon est venue l’attendre sur le quai.
Demeure de Napoléon à l’île d’Elbe
On peut imaginer l’émotion de leurs retrouvailles. Ils se sont quittés six mois à peine, mais leur monde s’est écroulé autour d’eux. Mais cet écroulement est sans conséquence pour l’amour que Marie lui porte. Ils s’installent, avec la soeur et le frère de Marie, dans une sorte d’ermitage au dessus de la mer. Ils ne partagent pas la même chambre. Ont-ils eu seulement un rapport physique ? Selon Ali le Mameluk qui avait suivi Napoléon, oui.
Marie serait bien restée auprès de lui pour l’aider de son amour à supporter l’amertume de sa situation. Napoléon est heureux avec elle et leur fils, durant la durée de leur séjour.
Dans l’île d’Elbe s’est répandue la nouvelle que l’impératrice et le roi de Rome sont arrivés. Napoléon ne veut pas leur révéler qu’il s’agit de sa maitresse et de son fils adultérin. Il a peur du scandale que cela pourrait provoquer dans cette population catholique. Il faut donc que Marie parte. Son rêve de rester avec lui s’effondre.
Le 3 septembre 1814, Marie rembarque. Le dernier jour, comme pour oublier la détresse du moment, fut joyeux, du moins dans sa forme. Napoléon donna un dîner auquel il convia les officiers polonais de sa garde que Marie connaissait. On dansa. Le lendemain après une ultime promenade, il fallut se séparer. Marie a accepté cela comme elle a accepté le reste. Mais elle reste une femme humiliée. L’homme qu’elle aime l’a sacrifiée à un femme indifférente, au nom de conventions dont plus personne n’avait à faire dans la tourmente présente. Ils se reverront encore deux fois.
Les affaires du jeune Walewski se sont arrangées à Naples, grâce à l’intervention de Caroline, qui est séduite par son neveu. Durant ce séjour, Marie apprit la mort du comte Walewski, qui, s’il n’est plus son mari à l’état-civil, l’est encore devant Dieu. Cela n’empêche en rien de mener une existence mondaine. Elle séduit toujours. Il semble qu’elle ait pris son parti de sa séparation avec Napoléon. Peut-être a-t-elle commencé de cesser de l’aimer ?
Philippe d’Ornano lui écrit et elle lui répond. Sa fidélité ne peut que la réconforter. Elle doit bien avoir conscience qu’il y a plus que de l’amitié dans celle-ci. Marie est encore à Naples quand elle apprend que Napoléon a quitté l’île d’Elbe. Le rêve va-t-il renaître ? Elle part immédiatement pour Paris où elle arrivera début avril 1815.
Napoléon a fait à travers la France un retour triomphal. Louis XVIII a quitté la capitale, y oubliant ses pantoufles, ce qui l’ennuie beaucoup. Marie espère être appelée aux Tuileries. Elle n’ose y aller de son chef. La reine Hortense est alors l’intermédiaire entre les deux. Le 11 juin 1815, c’est au Palais de l’Elysée qu’elle voit l’Empereur pour la dernière fois. Napoléon se reproche devant elle de l’avoir si mal traitée, mais pouvait-il faire autrement, ajoute-t-il. Marie pleure et c’est en pleurant qu’elle le quitte. Cette fois, leur histoire d’amour est bien finie. Elle sait que même si Napoléon n’a pas accompli tous ses espoirs d’une Pologne libre, ses espoirs secrets de rester toujours près de lui, elle l’a aimé passionnément et il le lui a bien rendu, du moins au début.
Le 18 juin, c’est la bataille de Waterloo. Le 21 juin, Napoléon la reçoit encore une fois avec leur fils. Le 28 juin, c’est à La Malmaison qu’ils se voient pour la dernière fois. Joséphine est morte, Marie est vivante. Marie est prête à le suivre mais l’empereur ne change rien à son destin. Il avait épousé Joséphine par amour, il avait aimé Marie sans l’épouser, il avait épousé Marie-Louise par devoir mais tout était fini. Il se remettait en confiance dans les mains de ses ennemis et ne voulait entraîner Marie vers un avenir dont ils ignoraient tout. De ses deux fils, Alexandre Walewski fut le dernier sur lequel il posa les yeux.
La bataille de Waterloo par William Sadler
Marie fut malade pendant des semaines après cette entrevue. Une fois rétablie, elle alla en Hollande placer une partie des fonds de son fils, suivant la recommandation que lui avait fait Napoléon. Elle intervint aussi en faveur de Madame Mère et de Caroline Murat, ex-reine de Naples. Elle n’hésite pas à se compromettre aux yeux de la police du nouveau monarque pour celles qui auraient pu être sa belle-mère et sa belle-soeur. La grandeur d’âme de Marie transparait derrière ces gestes auxquels rien ne l’obligeait.
Recluse, elle refuse sa porte à Philippe d’Ornano, toujours constant voire encore plus amoureux. Quand il la voit enfin, il lui demande sa main. Elle refuse. Car si elle n’a plus aucun espoir de vivre avec Napoléon, envoyé à Sainte-Hélène, elle n’est pas prête à le remplacer dans son coeur. Mais Philippe d’Ornano n’était pas homme à s’avouer vaincu.
Philippe Antoine d’Ornano est né à Ajaccio le 17 janvier 1784. Sa mère était une Bonaparte et son père le descendant d’une des familles les plus illustres de Corse. Aide de camp de Berthier, il s’illustre à Ulm et à Iéna où il est officier d’ordonnance de l’empereur.
Il est fait comte de l’Empire en 1808 et prend part aux campagnes de la guerre d’Espagne. Il est un des plus jeunes généraux de brigade de l’Empire, à 27 ans. Commandant la 16e brigade de cavalerie légère au début de la campagne de Russie, il est fait général de division le 8 septembre 1812, après la bataille de la Moskowa et prend la tête de la division légère du 4e corps. Blessé et laissé pour mort à la bataille de Krasnoï, le 18 novembre 1812, il est retrouvé vivant par son aide de camp le lendemain et rentre en France. Après une convalescence rapide, il combat en Allemagne et prend le commandement de la cavalerie de la Vieille Garde après la mort du maréchal Bessières.
Lors de la campagne de France, il participe notamment à la bataille de Paris où il commande les unités de la Garde impériale stationnée dans la capitale. Après l’abdication de Fontainebleau, il accompagne Napoléon jusqu’à son embarquement pour l’île d’Elbe. Cousin de Napoléon, qui a fait de ce cavalier brillant l’un des généraux les plus dotés de l’Empire, il accepte le commandement des dragons de France sous la Première Restauration mais s’empresse de proposer ses services à l’Empereur lors de son retour aux Tuileries. Grièvement blessé à la poitrine au cours d’un duel avec le général Bonet, il n’exerce pas de commandement effectif lors de la campagne de Belgique. Il ne participera pas à la bataille de Waterloo. Arrêté le 20 novembre 1815 pour avoir pris en public la défense de Ney – « si j’avais cent hommes sûrs avec moi, j’irais délivrer le maréchal Ney dans sa prison » avait-il dit – il est libéré un mois plus tard et part en exil en Angleterre puis en Belgique. ( Sources : Wikipédia)
Marie est bouleversée par la nouvelle de son arrestation. Elle intervient auprès de Fouché et de Talleyrand, qui pour faire oublier leur passé, préfèrent rester neutres. Elle va trouver le duc Decazes, nouveau ministre de la Police et favori de Louis XVIII, qui lui accorde la libération d’Ornano.
Cette fois, les sentiments de Marie ont changé. Elle accepte la demande en mariage mais ils doivent se séparer car il est exilé. Elle devra le rejoindre en Belgique, où il a acheté une propriété à Liège.
Le contrat de mariage donne une idée de la disparité de fortune entre les époux, mais il permet surtout de savoir ce que possédait Marie et comment elle vivait. Outre ses effets personnels, le futur époux apporte 200 000 francs en argent comptant. La future épouse, outre ses effets personnels, bijoux, argenterie, meubles meublants, voitures estimés à 121 102 francs, elle apporte 750 000 Francs en argent comptant et rentes. La différence de fortune est considérable. Mis à part 100 000 florins polonais, recueillis dans la succession de son mari et 200 000 francs de dettes du comte Walewski qu’elle a acquittées. L’actif total est donc près de 700 000 Francs, auxquels il faut ajouter des rentes et des actions plus la jouissance de l’hôtel particulier 48 rue de la Victoire acheté par Napoléon pour son fils. Cet hôtel comprend un boudoir, une chambre à coucher, un petit salon bleu, au rez-de-chaussée, un salon vert, une salle à manger, diverses chambres et pièces de service, plus une écurie. Le contrat de mariage donne la description exacte de tous les meubles meublants, de toute l’argenterie, de tous ses bijoux, de tout le linge. Il est extraordinaire à lire car il donne une idée de l’ameublement aristocratique sous l’Empire.
Les premières pages du contrat de mariage
Philippe d’Ornano ne fait donc pas une mauvaise affaire mais ce n’est pas pour cela qu’il l’épouse. C’est par amour. Il est un homme bien comme toute sa vie l’a prouvé jusque là et le prouvera par la suite.
Dernière page du contrat de mariage avec la signature de Marie
Ils se marièrent donc à Bruxelles le 7 septembre 1816. Elle a trente ans, il en a trente-deux. Quand il apprit la nouvelle du mariage, Napoléon, déjà à Sainte-Hélène, semble y avoir été indifférent. De toutes façons, que pouvait-il faire ? Pleurer, se lamenter ? Ce n’était pas dans son caractère ni dans la conscience qu’il avait de sa dignité. On peut même penser qu’il en a été heureux pour elle.
Dans le contrat de mariage, il était prévu qu’ils vivent dans son hôtel à elle et qu’elles supporte la quasi totalité des frais du ménage. Mais le mari était exilé à la suite de sa défense de Ney, ils choisissent de s’installer à Liège, après leur voyage de noces passé à Spa car la santé de Marie était chancelante. C’est après son mariage avec Philippe d’Ornano qu’elle commença à rédiger ses mémoires, dont de nombreux passages sont relatés dans cet article. C’est un témoignage précieux sur sa personnalité.
Bien qu’enceinte, elle entreprend de se rendre sans son mari à Walewice. Il y va peut-être pour finir de régler la succession du comte Walewski. Toujours est-il que Philippe lui manque. Elle le lui écrit, à peine arrivée, le 24 janvier 1817: « Notre séparation me pèse d’un poids très lourd mais ce fardeau disparaît quand je réalise à quel point nous sommes unis…Mon mari à moi, si loin que tu sois, tu es toujours près de moi…Je ne peux pas te cacher que je me sens un peu faible. J’ai par moment des pressentiments qu’il m’arrivera quelque chose que je redoute… »
Le destin de Marie Łączyńska, comtesse Walewska, comtesse d’Ornano va bientôt être brisé. Elle reste encore quelques temps à Varsovie mais elle souffre dans sa grossesse. A son retour en Belgique, Philippe est effrayé de voir le changement survenu en elle. Elle a maigri, elle est pâle. La vie semble se retirer au moment même où elle connait le bonheur d’un amour accompli et partagé. Les médecins appelés par Philippe lui conseille le repos. Elle continue la rédaction de son journal dans lequel elle tente d’expliquer qu’elle a été victime des évènements qui l’ont conduite à être la maîtresse de Napoléon puis de finir par l’aimer. Elle a été patriote, nul ne peut en douter, elle a aimé Napoléon, nul ne peut en douter également. Elle aime Philippe d’Ornano qui lui a non seulement rendu l’honneur d’être une épouse respectée mais aussi l’entoure d’un amour immense.
Le 9 juin 1817, elle met au monde un garçon prénommé Rodolphe-Auguste, qu’elle décide d’allaiter. Cela l’épuise et la mène doucement vers sa fin. La sentant proche, elle demande à son mari de la ramener à Paris où ils arrivent début novembre 1817.
Le 11 décembre, elle meurt, probablement victime d’une néphrite que l’on ne savait pas soigner à l’époque. Elle avait trente et un ans. Selon sa demande, elle fut enterrée dans la caveau familial de Kiernozia.
Acte de décès reconstitué après l’incendie de l’Hôtel de Ville de Paris en 1871
Le fils de Marie raconte dans ses Mémoires : « Toute la maison fut plongée dans le désespoir mais la douleur du général d’Ornano dépassait tout ce qu’on peut imaginer. Ma mère était une des meilleures personnes ayant existé au monde. » On le croit aisément à la lecture des événements de sa vie.
Ici repose Marie Laczinska, comtesse Walewska puis comtesse d’Ornano
L’amour de Napoléon et de Marie fut certainement un des épisodes les plus attachants de la vie de l’Empereur. Elle lui valut, à elle la gloire, une gloire qu’elle a chèrement payé car malgré son amour pour lui, elle portait sans cesse le remords d’avoir rompu les voeux de son premier mariage, elle se reprochait peut-être aussi ne pas avoir été capable de porter le destin de la Pologne comme cela lui avait été fait miroiter.
De ses deux amours, Marie eut deux enfants mais elle n’oublia pas son aîné, issu de sa première union.
Le général comte d’Ornano ne se remaria pas. Il reprend du service en 1828 comme commandant des 2e et 3e divisions militaires puis au jury du concours de Saint-Cyr Sous la monarchie de Juillet, il prend part à la répression en Vendée en 1832 et est fait pair de France. À la retraite pour raison de santé, il est élu député d’Indre-et-Loire le 7 janvier 1849 (il fut propriétaire du château de la Branchoire à Chambray-lès-Tours). Partisan de la politique du président de la République Louis-Napoléon Bonaparte et soutien du gouvernement dans l’affaire de l’expédition de Rome, il est réélu lors des élections de 1849. Grand-croix de la Légion d’honneur en 1850, il approuve le coup d’État du 2 décembre 1851. Membre de la commission consultative, il est couvert d’honneur, fait sénateur dès 1852, grand chancelier de la Légion d’honneur puis gouverneur des Invalides. Napoléon III le fait maréchal de France le 2 avril 1861, dernier des généraux de la Révolution et de l’Empire à accéder à cette distinction. Il meurt à Paris le 13 octobre 1863 et est enterré aux Invalides. Son nom figure sur l’arc de triomphe de l’Étoile, à Paris. ( Sources Wikipédia)
Comte Alexandre Colonna-Walewski
Alexandre Colonna-Walewski, comte de l’Empire, indéniablement reconnu comme fils de l’Empereur par un test ADN, eût une brillante carrière. A la mort de sa mère, la tutelle fut confiée à son oncle Teodor Michał Łączyński, dont elle avait toujours été proche. Il était un honnête homme et Alexandre n’eut qu’à se féliciter de son tuteur qui sut bien gérer sa fortune. Il entretint aussi toujours d’excellents rapports avec Philippe d’Ornano, son beau-père. Militaire, diplomate, homme politique, sa carrière se fit sous la Monarchie de Juillet et sous l’Empire à la tête duquel était son cousin germain, Napoléon III. Il fut marié deux fois. Sa première épouse était Lady Catherine Montagu, fille du comte Sandwich. Veuf, il se remaria avec Marie-Anne de Ricci, dont la mère était une princesse Poniatowska.
Comte Colonna-Walewski en 1865 La ressemblance avec Napoléon est frappante
De sa liaison avec la comédienne Rachel, il eut un fils naturel Alexandre-Antoine-Jean Colonna-Walewski, reconnu à sa naissance en 1844 et adopté par lui en 1860. Il mourut en 1868.
La comédienne Rachel
Son petit-fils André Colonna Walewski fondateur des taxis G7 à Paris fut le gendre de Léon Molinos un industriel important. La descendance masculine et féminine d’André Colonna Walewski est nombreuse de nos jours. Le Comte Alexandre Colonna Walewski est aujourd’hui le chef de famille.
Rodolphe-Louis d’Ornano, le dernier fils de Marie et unique fils de Philippe, né en 1817 est mort en 1865. Il a été Chambellan et Premier maître des cérémonies de l’Empereur Napoléon III, Préfet, député et Vice président du conseil général de l’Yonne. Il est l’ancêtre de Michel d’Ornano maire et député de Deauville.
Le fils aîné de Marie, le comte Antoine Colonna Walewski, mort à 30 ans, n’eut que des filles. Le nom des Walewski est perpétué en Pologne probablement par la descendance des fils des premiers mariages du comte.
Mais s’il est aujourd’hui universellement connu, c’est par Marie Walewska.
L’auteur remercie le comte Colonna-Walewski pour son aide précieuse lors de la rédaction de ces articles. Ces articles sont dédiés à une fervente admiratrice de Walewska, ma mère.
La légende de Marie Walewska illustrée au cinéma. (Merci à Patrick Germain pour ses articles sur la vie de Marie Walewska)
clementine1
20 juin 2018 @ 05:29
Merci !
Avel
20 juin 2018 @ 05:36
Merci beaucoup Germain. J’ai appris tellement de choses.
Mary
20 juin 2018 @ 05:54
Merci Patrick Germain.
C’était aussi passionnant qu ´instructif . Pauvre Marie Walewska ,quel dommage d’être morte si jeune !
Petite question subsidiaire : la descendance du comte Walewski a- t- elle pu conserver le majorat italien ou en a-t- elle été dépossédée au fil de l’histoire ?
Merci d’avoir fait revivre pour nous cette si charmante jeune femme .
Robespierre
20 juin 2018 @ 11:47
voici une question intéressante que j’ai oublié de poser.
racyma
20 juin 2018 @ 06:12
j ai vraiment pris du plaisir a lire ce recit , bravo a ceux qui nous l ont fait partager
Robespierre
20 juin 2018 @ 06:23
Ce récit est très émouvant. On voit Marie trouver enfin le bonheur conjugal, complété par la naissance d’un enfant et tout s’écroule. Par manque de santé. Fortune, amour, maternité heureuse, tout cela est balayé par une maladie qu’on ne pouvait soigner à l’époque. La fin de Marie W est une des plus tristes qu’il m’ait été donnée de lire. Son fils Alexandre fut un homme respectectable et apprécié de tous. Son oncle Theodor dut lui donner une excellente éducation. Sa mort, vers la fin du Second Empire m’a frappé (j’ai lu dans le temps sa biographie). Sa femme Marie-Anne était malade et la femme de chambre devait refaire son lit. Le comte prit sa femme dans ses bras pour qu’on puisse changer les draps. En faisant cet effort, il eut une crise cardiaque et mourut dans la chambre à coucher.
Il est curieux qu’ayant eu deux épouses il n’eut aucune descendance légitime et dut légitimer son fils naturel, celui qu’il eut avec Rachel. Comme quoi, les naissances hors mariage viennent parfois bien à point, comme ce fut le cas de la mère du prince Rainier de Monaco.
Le comte Philippe d’Ornano ne se remaria pas. Je l’ignorais. C’est peu courant de voir un homme jeune et aussi séduisant ne pas se remarier. Patrick Germain nous a montré son portrait. A t-il eu un usufruit de la fortune de sa femme qui aurait compliqué un remariage ? Il a sans doute eu une maitresse dont on ne sait rien.
Le biographe du comte Léon qu’il appelle « le batard infernal de Napoléon » dit que ce dernier etait le négatif de son demi-frère Alexandre Walewski. Un mauvais sujet, qui ne fit que des bêtises, dilapida en peu d’années la fortune léguée par son père et qui vécut d’expedients et mourut dans la misère, après avoir essayé (pas toujours en vain) de pomper sa parenté paternelle .
Je remercie Patrick Germain pour cette fresque historique qui nous a tenus en haleine pendant une semaine. Il nous a fait aussi le plaisir de nous dire ce que sont devenus les principaux protagonistes de cette histoire.
YVELISE
20 juin 2018 @ 06:24
Merci pour ces beaux articles. Cela a été un grand plaisir de les lire et de découvrir la vie de Marie Walewska .
kalistéa
21 juin 2018 @ 09:18
Roby je ne sais pas si vous savez que Rachel eut également un fils d’Arthur Bertrand fils du général Bertrand le »fidèle des fidèles » , né à Sainte-Hélène. Malheureusement le vieux général ne vécut pas assez pour voir son petit-fils qui était le demi-frère du petit-fils de l’Empereur …Les curiosités de l’Histoire!
Robespierre
21 juin 2018 @ 12:18
Je l’ignorais.
Elise
20 juin 2018 @ 06:40
Toutes mes félicitations pour cette passionnante page de l’histoire , grand merci.
Stefie34
20 juin 2018 @ 07:12
Je n ai qu un mot a dire Merci ….Non un autre aussi Bravo !
Opaline
20 juin 2018 @ 07:44
Merci. Nous nous sommes régalés. :-)
Muscate-Valeska de Lisabé
22 juin 2018 @ 10:06
Oui !!…j’attendais la fin pour m’exprimer….MERCI COSMO cher ami….En ce domaine, vous m’avec tout appris.
Passionnant. J’ai adoré.
Sophie
20 juin 2018 @ 07:47
Quelle histoire ! Morte trop tôt trop jeune, avec une vie qui n’a pas été de tout repos. À sa place l’A.V.C m’aurait terrassé depuis bien longtemps.
C’était extraordinaire et si riche ! Merci Patrick
Auberi
20 juin 2018 @ 08:17
Merci infiniment à Patrick Germain pour cette passionnante lecture ! Et surtout ne pas oublier de découvrir son blog en cliquant sur le lien mis sur son nom, une belle découverte ;))
Pierre-Yves
20 juin 2018 @ 08:18
Merci infiniment, cher Patrick, de ce long et palpitant récit.
La vie de Marie, bien que courte, fut si dense et si intéressante que lorsque, au moment de son mariage avec Philippe d’Ornano, vous nous précisez qu’elle n’a que 30 ans, je pensais qu’elle en avait au bas mot dix de plus.
Je me suis rendu compte en vous lisant qu’en dehors de son nom et du fils qu’elle eut de Napoléon, je ne connaissais presque rien de Marie Walewska. Cela est réparé grâce à votre travail fourmillant de détails. Ce fut une découverte, en même temps qu’un grand plaisir de lecteur. Bravo et merci.
Edwige
20 juin 2018 @ 08:34
C’était très intéressant, merci .
Kylian de RENNES
20 juin 2018 @ 08:37
Merci beaucoup Germain. Vous avez fait une présentation si générale que j’ai appris des détails qui m’étaient jusqu’ici inconnus. Merci pour ce partage.
La vie de Marie de Walewska était un roman aussi dramatique que romantique. Je souhaite que malgré tout, cette femme en mourant n’ait pas eu plus de regrets que de joies.
Céline
20 juin 2018 @ 09:22
Un immense merci pour ces huit épisodes passionnants sur la vie de Marie Waleska et tout un pan de notre histoire !
Robespierre
20 juin 2018 @ 10:20
Je ne sais si Alexandre Walewski ressemblait à son père, mais il avait des traits très nobles. Le portrait dans la cinquantaine, malgré un embonpoint qu’on devine, montre encore de beaux traits.
J’ai réfléchi toute la matinée sur un point et si quelqu’un peut me donner des éclaircissements cela m’arrangerait.
Après la mort de sa mère le petit Alexandre a été élevé par son oncle. Je ne trouve pas cela normal. Il avait un beau-père et surtout un demi-frère utérin. Il aurait été normal que le comte d’Ornano élève les deux garçons. La situation que Patrick G évoque montre que deux frères ont été séparés et je ne trouve pas ça bien.
La seule explication que je vois, c’est l’argent. Un tuteur gère automatiquement les juteux revenus d’un héritier et l’oncle, sans doute aussi cupide que la mère de Marie, a voulu en profiter. Et connaissant le désintéressement du comte d’Ornano, je suppose que celui-ci a laissé faire. Mais il a eu tort. Les deux garçons ont-ils pu se fréquenter ? Le petit Alexandre, orphelin de mère, aurait sûrement aimé avoir un grand frère, meme demi, de la même mère et être élevé avec lui. Cette histoire me choque.
kalistéa
21 juin 2018 @ 19:25
Il y avait beaucoup de différence d’âge entre les deux frères : huit ou dix ans , à cette époque c’était beaucoup .Le Polonais avait ses études et sa famille en Pologne , ce n’était pas tout près non plus .
kalistéa
21 juin 2018 @ 19:36
Pardonnez-moi Roby et tous , je viens de chercher sur Wiki et je vois qu’il y avait cinq ans entre le 1e fils de Marie et celui qu’elle eût de Napoléon …Mais tout de même c’étaient deux mondes différents ;
Jérôme
22 juin 2018 @ 08:45
D’après mon souvenir de la biographie d’Alexandre Walewski par Françoise de Bernardy, il me semble que cette décision figurait dans le testament de sa mère. Antoine et Alexandre Walewski furent donc confiés à leur oncle maternel. L’aîné mourut à 28 ans, en 1833.
Régine
22 juin 2018 @ 11:12
Patrick Germain vous remercie pour vos commentaires auxquels il répondra après le 2 juillet
Robespierre
22 juin 2018 @ 11:23
Il se peut que Marie voulait que son dernier fils soit élévé comme un Polonais, d’où son oncle. Mais la séparation de deux demi-frères je ne trouve pas cela tres intelligent. Mais Marie etait-elle intelligente ? Son medecin lui avait dit que si elle allaitait son dernier enfant, elle en mourrait. ELle l’a allaité et elle est morte. Ce n’est pas très malin.
Caroline - Mathilde?
20 juin 2018 @ 10:28
MERCI, mille fois merci pour cette semaine passée en compagnie de Marie, merci pour avoir partagé votre passion et votre jolie et très bonne écriture avec nous.
Merci pour avoir éveillé mon intérêt pour une personne qui n était pour moi qu un nom de plus.
Merci.
Marie1
20 juin 2018 @ 10:31
Merci d’avance pour ces articles, grâce à vous je vais passer un bon après-midi à lire tous les « épisodes ».
Ces différents sujets historiques, écrits avec brio sont la richesse de ce site.
Damien B.
20 juin 2018 @ 10:57
Marie Walewska : une vie bien courte, mais tellement dense et riche !
Merci cher Patrick pour cette passionnante saga très plaisante à lire, fruit de recherches érudites et méticuleuses.
Bien amicalement,
Damien
Corsica
20 juin 2018 @ 11:21
Patrick, un immense merci pour ce récit magistral mêlant avec bonheur l’épopée napoléonienne et la vie, courte mais bien remplie, de Marie Waleska, probablement la seule femme à avoir aimé l’empereur de façon désintéressé.
DEB
20 juin 2018 @ 11:39
Merci.
J’en retiens une agréable lecture et des épisodes que je connaissais pas de la vie de Marie Waleska.
Vous avez bien rendu les atermoiements de la toute jeune femme et son évolution dans la fin de la vingtaine.
Que de documents avez vous dû lire pour nous donner ce récit!
Bravo!
corentine
20 juin 2018 @ 11:44
remarquable, merci beaucoup
Jean Ppierre
20 juin 2018 @ 11:59
Il n’y a rien de bon à attendre de la vie lorsqu’on la sacrifie à un si grand personnage.
Merci Patrick
rominet09
20 juin 2018 @ 12:21
Merci ! J’habite Liège et je me demande si on connaît l’adresse à Liège où ils habitaient…. quelqu’un peut-il me renseigner ? Merci d’avance
Ami des Bataves
21 juin 2018 @ 13:39
Il y a quelques années je me suis intéressé au sort de Marie W. Elle a habité quelque temps rue Soeurs de Hasque et je suppose que c’est dans la partie qui a été détruite pour faire place à des immeubles modernes dans les années 50. Parce que les maisons de plus de 200 ans qui restent, et il en reste ne cassent pas trois pattes à un canard. Ils ont aussi vécu plus longtemps dans une autre partie de Liege, je ne connais plus le nom de la rue mais c’est sous la colline qui est au-dessus de la place St Lambert. Là il y a une longue rue qui va vers la gauche, vers les hauteurs de Liège. Il devait à cette époque y avoir des jardins.
Ami des Bataves
21 juin 2018 @ 13:51
Je viens de me renseigner. La rue en question est la rue Mandeville, mais des tas d’historiens se sont trompés et le couple n’a jamais habité là-bas. Une historienne en 2006 (Juliette Noel ?) a retrouvé un bail de location signé par le comte d’Ornano pour une maison sise au 870 de la Rue du Vieux Mayeur en mars 2017. Elle confirme la location de la rue Soeurs de Hasque dans une maison aujourd ‘hui démolie (je m’en serais douté) au N°170
Je connais un peu le centre de Liege mais j’ignore où est située la rue du Vieux Mayeur.
Ami des Bataves
21 juin 2018 @ 14:35
suite :
… les époux viennent s’établir à Liège d’abord rue Sœurs-de-Hasque puis rue de Fragnée, n° 876, quartier du Sud.
Dans la dernière livraison du Bulletin de la Société royale LE VIEUX-LIÈGE (1), Juliette Noël relate les endroits où a vécu à Liège Marie Walewska. C’est de la légende de son habitation rue Mandeville à la réalité. S’appuyant essentiellement sur des documents des Archives de l’État et de Ville de Liège, Juliette Noël retrace notamment l’endroit où est situé le 876, rue Fragnée. Il faut savoir que la numérotation, à l’époque, est continue. Il n’était pas question de donner des numéros pairs ou impairs selon le côté où on se trouvait. Il appert d’un document passé en l’étude du notaire royal Philippe Parmentier que le propriétaire Nicolas Bernimolin donne en location pour une durée d’un an, expirant le quinze mars 1818, l’immeuble et les terrains l’entourant. C’est alors un véritable domaine. Il se dénomme « Sans souci ». Situé à hauteur du numéro 20 de l’actuelle rue du Vieux-Mayeur qui, en ce temps-là, s’appelle ruelle du Vieux-Mayeur, l’immeuble loué a une longueur d’environ 22 mètres avoisinant des jardins de plus d’un hectare.
Numérobis.
20 juin 2018 @ 13:22
Grand merci à vous, Patrick Germain, pour ce passionnant récit !
Ghislaine -Perrynn
20 juin 2018 @ 13:29
Je réitère mon commentaire qui ne s’est pas inscrit ce matin.
J’ai beaucoup apprécié ce récit historique fouillé , bien illustré .
Avec gratitude , merci .
Florence-Marie
20 juin 2018 @ 14:14
J’ai savouré à sa juste valeur le contenu écrit et la riche iconographie de vos publications. Soyez très cordialement remercié pour avoir « enrichi » nos connaissances.
samiafathia
20 juin 2018 @ 15:58
un grand merci pour ce beau récit
mousseline
20 juin 2018 @ 16:20
merci Patrick Germain. J’ ai beaucoup apprécié cette biographie de Marie Waleska
Severina
20 juin 2018 @ 17:46
Merci, Patrick Germain, un récit passionnant et si bien documenté.
wilhelmine
20 juin 2018 @ 20:24
Mille fois merci !
JAusten
20 juin 2018 @ 21:14
Merci Dear Cosmo. J’ai du rattraper 5 épisodes riches. Il n’empêche que je me pose la question sur la notion de destin et de destinée avec cette Marie. Entre sa jeune ferveur religieuse et patriotique, une mère qui la marie à un vieux riche qui sans le savoir (je n’y crois pas trop) la pousse dans le lit du Vainqueur du moment que des mots sucrés finiront pas avoir raison d’elle.
Que disait-on de son intellect ? Etait-elle reconnue intelligente ? Commune ? Et de ses qualités ? honnêteté, franchise ?
Caroline
20 juin 2018 @ 22:00
Hélas, il n’y a pas de ‘ happy end ‘ dans ce long récit ! Marie Walewska n’avait pas le temps de profiter de son bonheur avec son dernier mari.
Merci beaucoup à Patrick Germain et bravo pour son talent d’historien-conteur !
Xenia
20 juin 2018 @ 23:37
Merci.mille fois! Magnifique recit historique. Je souhaitefais lire,ses meroires. Peut etre publiees aux,Editions Tallandier ou, Perrin. Leur catalogue est impressionnant.
framboiz 07
21 juin 2018 @ 01:44
Merci pour ce passionnant récit , j’ignorais le mariage final …De quoi, refaire un feuilleton à épisodes , car le cinéma a privilégié l’histoire avec l’empereur , mais tout est incroyable!
Robespierre
21 juin 2018 @ 14:37
Pour moi le mariage final, c’est ce qui donne une dimension tragique à cette saga. On connait peu cette période, les mémoires du temps n’y font pas allusion.
Danielle
21 juin 2018 @ 14:48
La vie de Marie, entre 15 et 30 ans, a été faite de bonheur mais aussi de tristesse, j’espère qu’elle n’a connu que le bonheur au paradis ! car elle l’a bien mérité, je dirai même qu’elle a acheté ce lieu !
Merci infiniment Patrick Germain pour ce récit d’un pan d’histoire qui ne doit pas être très connu.
Jérôme
22 juin 2018 @ 08:37
Bravo et merci à Patrick Germain pour ce passionnant récit.
Kamila
22 juin 2018 @ 10:41
Merci Cosmo pour ce récit.
Auparavant, l’histoire entre Napoléon et Marie me paraissait « brumeuse », du moins dans ce que je lisais. J’avais même l’impression que ce n’était pas une réelle histoire d’amour mais une liaison banale parmi d’autres…
Tout est très bien amené dans votre écriture; l’histoire d’amour est rapporté sur fond historique, les deux se mêlent et s’entremêlent régulièrement, illustrant l’impact que la politique et les évènements ont eu sur le vie de Marie.
L’attachement constant qu’elle a ressenti pour Napoléon prouve qu’elle avait un caractère entier et passionné propre aux femmes de grande vertu, lesquelles, une fois amoureuses, sont prêtes à aller jusqu’au bout de leurs sentiments.
Le sacrifice, au départ, de Marie Walewska, m’a immédiatement rappelé la relation de la reine juive Esther et du roi perse Assuerus. Mais cela, c’est une autre histoire…
Charlotte AL
23 juin 2018 @ 14:11
Merci infiniment pour ce récit, Patrick Germain.
J’ai attendu d’en avoir l’intégralité pour le savourer et ai pris des notes pour passer de l’un à l’autre.
A une riche iconographie, s’ajoutent une multitude de détails, de rappels historiques qui font de Marie Waleska bien autre chose que « l’épouse polonaise ».!
Ce sont des « reportages » comme celui-ci, qui font entre autres, la richesse de ce site.
Baia
24 juin 2018 @ 08:25
Milles mercis Cosmo. J’ai enfin fini de lire les 8 épisodes et ce avec beaucoup d’intérêt. Je ne connaissais Marie que de nom, aujourd’hui j’en sais beaucoup plus grâce à vous. Bon dimanche.
Pivoine
24 juin 2018 @ 12:48
Bravo et merci Patrick pour cet excellent article richement illustré.
beji
24 juin 2018 @ 18:09
J’ai lu avec un peu de retard mais avec un grand intérêt les épisodes de la vie de Marie Waleska que vous nous avez offerts;je vous en remercie.
kalistéa
25 juin 2018 @ 10:35
Marie walewska , personnage touchant mais « napoléonide » , n’a peut-être pas intéressé les partisans d’une restauration Bourbonienne en France .cependant l’histoire attire ou laisse indifférent, si on aime reconstituer le passé par la découverte de documents , on devrait s’intéresser aussi à toute recherche historique agréablement menée.et cela quel que soit le personnage dont on retrace la vie .Je m’étonne que les pseudo-légitimistes qui sont parfois tellement envahissants sur ces pages n’aient pas un mot de remerciement courtois envers notre ami Cosmo et son joli travail .Pour ma part , connaissant déjà la biographie de Marie , j’ai beaucoup apprécié de découvrir de nombreux détails que j’ignorais et principalement sur sa famille Polonaise et son entourage en Pologne .Personnage secondaire certes , MarieW est cependant entrée dans l’histoire grâce à sa liaison avec le grand homme qui pendant 12 ou 13 ans marqua à jamais de son empreinte l’Europe et même le monde !Grâce à Patrick Germain nous la connaissons mieux et il nous a donné l’envie de faire mieux connaissance également avec le fils né de ces rencontres amoureuses , un homme qui joua un rôle important sous le second Empire: Alexandre Walewski !(il présida notamment le congrès de Vienne)