L’École des Arts Joailliers consacre sa première Masterclass (les 2 et 3 mars 2020) aux Joyaux de la Couronne de France. Au croisement de l’histoire de l’art, de la gemmologie et des savoir-faire, le sujet sera abordé de manière large et transversale. Les professeurs de
L’École ainsi qu’un conservateur du musée du Louvre révéleront aux élèves le destin extraordinaire des Joyaux de la Couronne, la splendeur des gemmes rassemblées et les savoir-faire mis en œuvre. La Masterclass accueillera un groupe unique de 20 élèves maximum, afin de favoriser les échanges et de permettre une découverte des œuvres au Louvre dans les meilleures conditions.
La Masterclass se déroulera en deux temps : le premier jour à L’École (cours et expérimentations), et le lendemain au musée du Louvre, face aux œuvres d’art.
Les élèves bénéficieront en outre du privilège de visiter le Louvre le jour de fermeture du grand musée parisien, pour une découverte exclusive de ces joyaux d’exception, encadrés par leurs professeurs et guidés par un conservateur du Louvre.
Créés par François Ier au cœur de la Renaissance, les Joyaux de la Couronne constituent une aventure singulière et fascinante.
En 1530, François Ier isole huit pierres et bijoux particulièrement précieux, qu’il déclare inaliénables. Ils proviennent en partie de l’ancien trésor de Bretagne transmis par la duchesse Anne à sa fille Claude, femme de François Ier. Parmi ces huit premiers bijoux au statut particulier figurent le diamant Pointe-de-Bretagne et le spinelle rouge Côte de-Bretagne. Désormais distincts des bijoux personnels, ces joyaux appartiennent à l’institution monarchique et non plus à la personne du souverain. La démarche inspirera d’autres monarchies européennes.
Les successeurs de François Ier enrichissent progressivement la collection qui compte, à la veille de la Révolution, environ 10 000 pierres et perles.
Dérobés dans le Garde-Meuble royal en 1792, en partie retrouvés quelques années plus tard et complétés au XIXe siècle, les Joyaux de la Couronne sont définitivement dispersés par la IIIe République lors d’une vente publique en 1887.
Depuis, le musée du Louvre s’attache à reconstituer la collection, au gré des acquisitions et des donations. Ils sont aujourd’hui présentés dans la Galerie d’Apollon. L’histoire des Joyaux de la Couronne se confond avec l’histoire de France depuis près de cinq siècles. Ils en reflètent les soubresauts – guerres, difficultés économiques – mais aussi les moments les plus brillants comme les sacres des rois de France.
Les Joyaux de la Couronne ne retracent pas seulement une épopée historique, ils possèdent également une grande valeur gemmologique et témoignent de l’excellence des savoir-faire français dans les domaines de la taille des pierres et de la joaillerie. Les Joyaux de la Couronne offrent des exemples de créations joaillières parmi les plus belles jamais réalisées.
Ils présentent enfin une valeur patrimoniale inestimable, à laquelle rend justice leur présentation dans la Galerie d’Apollon du Louvre, au cœur de l’ancien palais des rois de France, symbole du pouvoir monarchique.
Le programme est le suivant :
Lundi 2 mars 2020 à l’Ecole des Arts joailliers (près de la place Vendôme)
- 8h45-9h Accueil des élèves
- 9h15-9h30 Introduction : des gemmes aux Joyaux de la Couronne de France
- 9h30-11h De François Ier à la dispersion de 1887, une histoire mouvementée
- 11h-11h20 Pause
- 11h20-12h Découverte de la reconstitution des vingt plus beaux diamants acquis par Louis XIV en 1668 auprès de Jean-Baptiste Tavernier
- 12h-13h Un tour du monde des Joyaux de la Couronne
- 13h-14h30 Déjeuner buffet
- 14h30-15h30 Les gemmes des Joyaux de la Couronne
- 15h30-16h10 Le diamant, roi des gemmes, gemmes des rois
- 16h10-16h30 Pause
- 16h30-17h30 Expérimentation autour des pierres de couleur et du diamant en demi-groupe à l’atelier de gemmologie
- 17h30-18h30 Découverte de la taille des pierres en demi-groupe à l’atelier de lapidage
Programme du mardi 3 mars 2020 au musée du Louvre
- 8h45-9h Accueil des élèves à L’École
- 9h-10h Reconstitution de la collection des Joyaux de la Couronne de France par le musée du Louvre
- 10h-10h30 Déplacement au Louvre
- 10h30-12h Visite de la Galerie d’Apollon et découverte des Joyaux de la Couronne de France
- 12h-14h Déjeuner sur place
- 14h-15h Visite des appartements Napoléon III
- 15h-16h Suite de la visite de la Galerie d’Apollon et des Joyaux de la Couronne
- 16h-16h30 Retour à L’École
Cette formation coûte 1.200 euros. Les inscriptions sont limitées à 20 personnes. Inscriptions : https://www.lecolevancleefarpels.com/fr/news/une-masterclassexceptionnelle-les-2-et-3-mars-2020 (Merci à Bertrand Meyer)
bételgeuse70
6 février 2020 @ 07:40
Superbe programme en perspective. Mais le prix annoncé laisse rêveur quant aux capacités financières des élèves concernés ; quant on sait de quelle façon vivent tant d’étudiants en France à l’heure actuelle, ceux-là doivent être dans un monde à part.
Marnie
6 février 2020 @ 08:48
Pourquoi « Masterclass » ? Ce mot est plutôt employé dans le milieu de la musique. Pourquoi un anglicisme là où on peut dire « cours magistral » ? Ce ne sont jamais que 2 journées d’étude avec cours-conférences, travaux pratiques devant les oeuvres et visite du musée.
(ma critique ne s’adresse bien évidemment pas à Régine et Bertrand Meyer qui relaient l’information).
Laurent F
6 février 2020 @ 09:37
Je m’y serais volontiers inscrit mais le prix est prohibitif !!
Caroline
6 février 2020 @ 12:11
Très intéressant, mais assez cher !!!
Merci à Bertrand Meyer pour cet article culturel et historique à la fois ! 👍
Pascal
6 février 2020 @ 17:59
Je crois que c’est à cette école que l’on doit plusieurs reconstitutions prestigieuses comme la toison d’or de couleur de Louis XV (pour laquelle le spinelle cote de Bretagne fut retaillė), la couronne du sacre du même roi ou celle de Charles V.
Les joyaux de la couronne étaient une forme de thésaurisation en même temps qu’un instrument de prestige.
Le célèbre diamant le Regent fut gagé par Bonaparte pour financer les guerres d’Italie ,dès qu il le put il récupéra cette pierre ,devenue un peu comme un talisman,et la fit je crois sertir sur le pommeau de l’épée du sacre.
A noter que pour chacun des inventaires qui furent réalisés le Regent représentait à peu près la moitié de l’estimation totale (peut-être moins sous Napoleon I qui fit des achats importants ?) .
Ces renseignements me viennent d’un livre qui m avait été prêté, je crois qu’il s’agissait de celui de Bernard Morel ?
En tout cas un descendant des derniers joailliers qui travaillèrent pour Napoleon III.
Il raconte que son ancêtre ramenait parfois le diamant chez lui avant de le sertir sur une nouvelle pièce et que son fils se souvenait d’avoir joué avec sur le tapis salon …
On sait aussi qu’il fit caché durant l’occupation dans une cheminée du château de Chambord.
Bref ils auront de quoi étudier et aussi mesurer quel gâchis financier et patrimonial fut cette dispersion.
A noter qu’une autre pierre très importante et qui est ma préférée, le grand saphir bleu qui était je crois « la deuxième pierre à usage du roi » est dans les collections du museum (M.N.H.N.) ainsi que quelques acquisitions de Louis XVIII .
Elle y est très bien mais parfois je pense que certaines collections aujourd’hui dispersées dans divers musées gagneraient à être réunies.
Quoique … la dispersion est aussi là une protection contre le vol.
A t’on des nouvelles des pièces volées à Dresde ?