Le site de la monarchie britannique met à l’honneur le souvenir du prince Maurice de Battenberg, fils du prince Henry de Battenberg et de la princesse Beatrice, fille de la reine Victoria. Le prince Maurice a perdu la vie au combat le 27 octobre 1914 à Ypres en Belgique où il est inhumé.
Il est le seul petit-fils de la reine Victoria mort en tant que soldat lors de la Première Guerre Mondiale. Il avait 23 ans. Il avait deux frères Alexandre qui était aussi sur le front et qui fut titré marquis de Carisbrooke et Léopold, et une sœur Victoria Eugénie qui devint reine d’Espagne de par son union avec le roi Alphonse XIII.
Pierre-Yves
6 novembre 2018 @ 09:57
Il s’agit donc du grand-oncle de Juan-Carlos.
Une de mes grands-oncles est mort quelque part en Argonne en octobre 1918, dans les dernières semaines de la guerre. Il fait malheureusement partie de ceux dont on a jamais retrouvé le corps. Ma grand-mère m’a raconté que dans les années 20, fiancée au frère cadet du défunt, elle a accompagné celui-ci en Argonne pour essayer, exactement comme dans le film La Vie et rien d’autre, de Bertrand Tavernier, de retrouver la dépouille de Robert, mon grand-oncle tué sur le champ de bataille à l’age de 22 ans. Mais sans succès.
Son frère cadet, mon grand-père, a été tué non loin de Dunkerque fin mai 1940.
C’était le beau XXème siècle.
aubert
6 novembre 2018 @ 12:32
et, seule la France était une République !! de quoi faire tiquer et réfléchir nos amis royalistes.
Laurent
6 novembre 2018 @ 13:03
Je ne comprends pas votre commentaire
Gérard
9 novembre 2018 @ 10:31
Moi non plus.
Antoine
6 novembre 2018 @ 14:38
Pierre-Yves, il existe de nombreux sites généalogiques qui permettent de retrouver les sépultures de nos vaillants poilus. Toutes les tombes individuelles sont répertoriées, et les soldats inhumés dans les ossuaires également. Il est vrai que certains n’ont hélas jamais été retrouvés, ce qui fut une épreuve supplémentaire pour les familles. Mon grand-père repose au cimetière militaire de Rancourt, dans la Somme (8 000 tombes !), admirablement entretenu par le Souvenir Français à qui je suis heureux de rendre hommage en cette période de commémoration.
Leonor
7 novembre 2018 @ 01:59
Ils sont nombreux, ceux dont on n’a jamais retrouvé le corps, Pierre-Yves. Idem pour l’un de mes grands-pères, le père de mon père.
Mort en juin 1918 dans la 3e bataille du Chemin des Dames, l’offensive Ludendorff sur Paris, la dernière grande offensive allemande. Lui est mort sous l’uniforme allemand, puisque l’Alsace était allemande à l’époque. Le télégramme officiel est là, sous mes yeux .
Dans les années ’70, , avec mon époux français, j’ai moi aussi cherché une sépulture, car nous savions au moins dans quel Feldlazaret ( hôpital de campagne) E. était mort – ou avait été déclaré mort. Aucune trace, pas plus que dans les registres de cimetières, ou les archives officielles. Ces cimetières à perte de vue …
Il se trouve que, selon ses carnets de guerre à lui, le grand-père de mon mari se trouvait dans la même zone, au même moment. Mais en face .
J’ignore où se trouvait alors mon autre grand-père, sous uniforme allemand lui aussi, qui avait d’abord été envoyé faire la guerre en Russie, jusqu’au traité de Brest-Litovsk. Ses carnets de guerre s’arrêtent à ce moment-là. On sait que ces troupes retirées du front Est ont été , évidemment, envoyées sur le front Ouest. Mais dès lors, il n’a plus rien écrit. Et il n’en a jamais parlé à ses enfants, dont ma mère. Jamais.
Les conflits intérieurs ont été tels en Alsace …
J’ai pleuré d’émoi et de saisissement lorsque, ce dimanche, les drapeaux français, européen et allemand étaient déployées devant la façade de la Cathédrale de Strasbourg, lors de la visite conjointe du Président français et du Président allemand. Au sommet de la Cathédrale, c’est le drapeau européen qui flottait. Fantastique symbole.
La réalisation du serment de Koufra par Leclerc et ses troupes trouvait là une formidable sublimation.
Puisse-t-on maintenant faire les pas suivants en ce sens, difficultés ou pas. Il faut.
Jean Pierre
7 novembre 2018 @ 13:13
Contacter le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (VDK) ils pourront peut-être vous donner des renseignements sur les sépultures.
olivier Kell
6 novembre 2018 @ 10:48
Son frère Leopold est lui aussi mort très jeune ainsi que leur père (40 ans )
monica
6 novembre 2018 @ 22:52
Olivier Léopold hemophile est mort à 33 ans et son père 37 ans est mort du paludisme
Zeugma
6 novembre 2018 @ 10:54
Cent ans après la fin de la première guerre mondiale personne ne peut vraiment expliquer pourquoi l’Europe – qui dominait le monde à cette époque – a envoyé sa jeunesse sur les champs de bataille. Le bel homme ici en photo me fait penser à tous ces jeunes dont le nom est inscrit sur les croix de Verdun. Le nom mais aussi l’année de naissance et celle du décès. Ils étaient souvent si jeunes. Un drame dont l’Europe ne s’est pas relevée.
Vincent II
6 novembre 2018 @ 13:13
vous avez entièrement raison Zeugma d’aucuns ont même parlé de « guerre civile » européenne un drame épouvantable .
Caroline
6 novembre 2018 @ 23:56
Hélas, deux ou trois jeunes cousins alsaciens morts très jeunes chez nous ! Comme les nobles ou les roturiers !
Mes deux grand-parents alsaciens ont échappé à la mort dans les tranchées ! Ils y ont survécu à cette guerre avec de légères blessures.
Guy Coquille
7 novembre 2018 @ 09:07
Entièrement d’accord avec vous, Zeugma. Aucun Etat européen ne fut capable d’évaluer les conséquences d’une guerre. Chacun d’eux croyait que le conflit serait court et glorieux. Et surtout l’Europe fut entraînée dans la fournaise sans le vouloir, suite à une mobilisation générale « involontaire » de la Russie. Plus grave encore, une fois la guerre déclenchée, il fut impossible de l’arrêter. On imagine ce qui se serait passé si l’on avait pu stopper les hostilités au début 1917: 750.000 hommes épargnés en France et la destruction de la Mitteleuropa évitée!
Vincent II
7 novembre 2018 @ 13:21
c’est terrible que la tentative de paix séparée initiée dès 1916 par l’empereur Charles l’impératrice Zita et ses frères les princes Sixte et François Xavier de Bourbon-Parme ait échouée combien de vies et de ruines épargnées , dont la mort de mon arrière grand-père officier disparu lors du torpillage du croiseur cuirassé Dupetit-Thouars le 7 août 1918 .
Peut-être également sans le démantèlement de l’Empire Habsbourg moins de germes de guerre pour 1939 -1945
Jean Pierre
6 novembre 2018 @ 11:33
En voilà un qui n’a pas eu le temps de s’appeler Mountbatten.
Ludovina
6 novembre 2018 @ 14:47
Les changements de patronyme et de titres, princes et princesses von Battenberg en lords et ladys Mountbatten datent du 01/07/1917, lorsque l’aîné des garçons prénommé Ludwig, issu de l’union morganatique du prince Alexander de Hesse et du Rhin et de la comtesse Julie von Hauke, a renoncé à ses titres allemands pour s’appeler Lord Louis Mountbatten, puis être titré 1er marquis de Milford-Haven.
En conséquence, les personnes décédées avant cette date sont demeurées des « Battenberg », ainsi que les princesses de cette famille qui s’étaient mariées avant le changement de nom.
Ainsi, la sœur aînée de Ludwig, Marie Caroline, épouse depuis le 28/04/1871 du chef de la maison Erbach-Schönberg.
Ce fut le cas pour la mère du duc d’Edimbourg, Alice, mariée avec le prince André de Grèce et de Danemark en 1903.
Ce ne fut pas le cas pour la sœur cadette de la précédente : Lady Louise Mountbatten de 1917 à 1923, date de son union avec le roi Gustaf VI de Suède.
Les 2 frères d’Alice et de Louise étaient George, 2ème marquis de Milford-Haven et Lord Louis Mountbatten of Burma (assassiné en 1979).
Un autre oncle du prince Maurice, Alexander von Battenberg, devenu ensuite prince de Bulgarie de 1879 à 1886, était mort en 1893.
Le prince Henry von Battenberg, père du prince Maurice, est mort des suites du paludisme à bord du croiseur « HMS Blonde » en 1896.
Le frère aîné de Maurice, prénommé Alexander, fut titré marquis de Carisbrooke après 1917.
Sa sœur Victoria Eugénie s’était mariée en 1906 avec le roi Alfonso XIII d’Espagne, avant le changement de nom.
Son autre frère Léopold, lord Mountbatten de 1917 à 1922, est mort des suites d’une intervention (il était hémophile).
Enfin, son dernier oncle, Franz Joseph décédé en 1924, avait convolé avec la princesse Anna du Monténégro en 1897 : sauf erreur de ma part, il a conservé le patronyme Battenberg.
Gérard
6 novembre 2018 @ 17:26
Maurice rejoignit le Royal Rifle Corps du roi en 1911, en souvenir de son cousin le prince Christian de Schleswig-Holstein, mort de fièvre entérique en 1900 alors qu’il servait dans la guerre des Boers.
Il partit pour la France avec son régiment le 12 août, une semaine seulement après la déclaration de guerre. Il participa à la retraite de Mons et survécut à divers dangers comme vers le 7 octobre, un coup de fusil allemand traversant sa casquette tandis que ses voisins étaient blessés et un mortellement. Mais le 27 octobre alors qu’il menait une offensive à Zonnebeke lors de la première bataille d’Ypres, il fut touché au sommet d’une crête par un éclat d’obus dont il mourut en quelques minutes. Il avait vingt-trois ans.
Maurice fut enterré au cimetière d’Ypres. Sa mère, la princesse Béatrice, refusa l’offre de Lord Kitchener de ramener le corps de son fils en Angleterre en disant : « Laissez-le reposer avec ses hommes. » Elle fut réconfortée par son travail à l’hôpital et la solidarité avec les nombreuses autres femmes qui avaient perdu un fils pendant la guerre.
« Perdre un jeune homme prometteur adoré est une épreuve terrible, mais je peux regarder en arrière avec fierté et son travail noblement accompli, et la vie offerte volontairement pour son roi et son pays. »
Un mémorial pour lui et son frère Léopold mort en 1922 à 32 ans lors d’une opération de la hanche, est dans la cathédrale de Winchester. Léopold repose à Frogmore, Windsor.
Muscate-Valeska de Lisabé
6 novembre 2018 @ 17:56
Pauvre enfant.Il a l’air aussi triste que son destin.
Gérard
6 novembre 2018 @ 17:56
La tombe actuelle : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:HH_Maurice_Battenberg_in_Ypres_Town_cemetery.jpg
Gérard
6 novembre 2018 @ 19:37
Le carabinier William Darlow qui fut blessé par le même obus que le lieutenant son altesse le prince Maurice de Battenberg, a décrit la scène pour le Birmingham Mail (du 10 novembre 1914) : » Le KRR [King’s Royal Rifles] avait reçu l’ordre de prendre d’assaut une position allemande et de ramener des fusils qui faisaient beaucoup de dégâts. En avançant, ils sont arrivés dans un bois trop épais pour qu’on puisse le traverser sans difficulté et ils ont dû passer par un terrain découvert. Le prince Maurice menait ses hommes à travers cet espace ouvert lorsque l’obus est tombé et a éclaté juste à côté de lui. Il savait que ses blessures étaient mortelles et il voulait dire adieu aux hommes qui l’entouraient. Il a été transporté vers une cabane des champs mais il est mort avant d’y arriver. »
Son père son altesse royale le prince Henry de Battenberg avait voulu se rendre utile au Ghana, la Gold Coast, dans une guerre contre le roi des Ashanti, Prempeh Ier. C’était la Quatrième guerre anglo-ashantienne. Le Ghana était déjà britannique mais l’asantehene laissait l’esclavage y prospérer et Londres ne pouvait plus le tolérer.
Le prince Henry contracta le paludisme lorsque l’expédition le 10 janvier 1896 atteignit Prahsu, à environ 50 km de Kumasi, la capitale, et il mourut le 20 janvier à bord du croiseur HMS Blonde au large des côtes de Sierra Leone où on l’avait transporté contre son gré car il ne voulait pas quitter sa troupe. Son état avait empiré pendant le voyage.
Hadrien-Marie
8 novembre 2018 @ 09:33
Merci à tous pour ces commentaires intéressants, bien que tristes.
Voilà où ce site trouve sa raison d’être.
Baboula
9 novembre 2018 @ 11:41
Je n’ai rien à ajouter mais j’apprécie cette lecture . Merci aux commentateurs.