Voici le menu servi lors du bal d’inauguration du canal de Suez le 18 novembre 1869 à Ismaïlia par le khédive. On estime le nombre de convives à près de 3.000 ! Parmi ceux-ci, l‘impératrice Eugénie, l’empereur François-Joseph d’Autriche, le prince de Prusse, le prince et la princesse des Pays-Bas,...
Le repas commence à minuit dans une salle qui a été aménagée dans un grand jardin avec des draperies, des feuillages et des plantes exotiques. Le service est renouvelé deux fois au complet et une troisième fois au tiers.
Pour en savoir plus : « A la table des diplomates; L’Histoire de France racontée à travers ses grand repas. 1520-2015″, sous la direction de Laurent Stéfanini, Editions l’Iconoclaste, 2016, pp. 116-126
maman monique
3 janvier 2017 @ 06:32
Je comprends qu à l époque les crises de gouttes faisait des ravages.
Corsica
3 janvier 2017 @ 09:14
Maman Monique, crises de goutte mais aussi attaques d’apoplexie. Même si l’on ne goûtait pas à tout et ne mangeait que quelques bouchées, cette avalanche de nourriture avait quelque chose d’indécent, surtout à une époque où beaucoup vivaient dans la misère sans aucun filet social.
aggie
3 janvier 2017 @ 07:15
sidérant à part les asperges et la glace rien ne me convient ; beaucoup trop lourd ou des choses que je déteste ; sans parler de l’heure de début de service : minuit ! Je me demande bien comment faisaient ces dames qui devaient garder la taille fine et portaient corset ; sinon il est bien évident que c’était plus une carte qu’un menu selon notre terminologie actuelle sous peine de mourir sur place.
Caroline
3 janvier 2017 @ 23:09
Aggie,
Ces messieurs peu soucieux de leur ligne devaient etre bien contents de pouvoir gouter tous les délices servis à ce repas garguantuesque !!!
Clémence
3 janvier 2017 @ 08:38
Quand je vois ces menus d’antan, je me demande toujours comment faisaient les convives pour avaler tout ça! Moi, je cale après le 2ème plat…
framboiz 07
3 janvier 2017 @ 08:41
Le palais et l’estomac devaient être perdus , à la fin …
On écrit isthme , sans H …
Je préfère retenir Aïda de Verdi , qui fut redonnée en Egypte en présence de Caroline , accompagnée de sa belle-mère ,il y a quelques années, déjà …
Corsica
3 janvier 2017 @ 09:55
C’était exactement en 1987, à Louxor, et la princesse Caroline ainsi que la reine Sofia avaient assisté à la première. Amoureuse de l’Égypte et d’opéras, j’avais assisté à une autre représentation mais avait été déçue. En dehors de l’impressionnant défilé triomphal de Radames, de ses troupes, des prisonniers éthiopiens et des prises de guerre ( lions etc ) arrivant par le dromos de sphinx qui relie le temple de Karnak à celui de Louxor, l’acoustique laissait beaucoup à désirer. Une scène avait été montée devant le pylône de Louxor qui renvoyait à peu près le son mais sur la deuxième scène montée parallèlement au Nil, c’était la catastrophe, le vent qui s’était levé emmenait les voix sur le fleuve et, au-delà, sur la rive des morts.
Leonor
4 janvier 2017 @ 09:45
Merci pour ce récit, Corsica.
Et, que l’année vous soit clémente.
framboiz 07
5 janvier 2017 @ 00:54
Merci, Corsica , très intéressant, même 30 ans après …
Denis
3 janvier 2017 @ 15:52
Sauf qu’ Aïda , bien prévue pour l’inauguration , n’a pu être représentée, les décors venant de Paris étant bloqués sur place , que le 24 décembre 1871 …
Gibbs ?
3 janvier 2017 @ 09:48
L’horreur absolue pour ce qui me concerne.
Leonor
3 janvier 2017 @ 10:26
Nous sommes déconcertés par ces menus anciens.
Mais en fait, il faut bien réaliser que les convives ne mangeaient pas de tout, ni à la file.
Il s’agit ici comme ailleurs d’un » service à la française », c’est-à-dire ce qu’on appellerait aujourd’hui un buffet. Chaque convive se servait donc de ce qui lui plaisait, choisissait ses mets parmi tous ceux proposés par séquences successives. Il composait en quelque sorte son propre menu .
C’est le » service à la russe » qui est privilégié actuellement dans les dîners ( ou déjeuners ou soupers) assis. C’est-à-dire le système d’une succession de quelques plats » seulement » , servis chauds et à l’assiette, les convives restant cette fois assis.
Paradoxalement, c’est ce service dit » à la russe » qui est devenu emblématique de l’organisation ordinaire des repas quotidiens … français, dans la cuisine dite bourgeoise, laquelle s’est généralisée voire institutionnalisée au XIXe siècle en France. Et donc dans le monde.
Au point que ce système a été inscrit sur la liste du Patrimoine Immatériel de l’humanité, par l’UNESCO.
http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/le-repas-gastronomique-des-francais-00437
Pour plus de détails sur les deux systèmes :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Service_%C3%A0_la_fran%C3%A7aise
https://fr.wikipedia.org/wiki/Service_%C3%A0_la_russe
Donc, soyez tout à fait rassurés sur l’état du système digestif des personnalités conviées à ces agapes apparemment dantesques.
Gibbs ?
4 janvier 2017 @ 10:18
Wiki et mon époux…
« Le service à la russe
Article détaillé : Service à la russe.
Avec le service à la russe, les plats sont amenés à la table sur un guéridon, d’où ils sont présentés, pour que les convives puissent juger de la qualité de la préparation et de sa présentation.
Le serveur garnit ensuite les assiettes et les dispose au fur et à mesure devant chaque personne. Particulièrement en vogue au début du xxe siècle, ce type de service fut remplacé par le service à l’anglaise.
Toutefois, les restaurants de hautes prestations ont gardé ce type de service pour les plats spectaculaires, comme les flambages, ou les plats dont le produit servi est partagé entre plusieurs convives, comme les côtes de bœuf à l’os, ou les homards.
Avantages : le service est spectaculaire.
Inconvénients : requiert un personnel plus nombreux et plus compétent. Ce service est long et complexe. »
Ce genre de service est peu utilisé car il requiert une aisance pour la découpe des viandes, volailles, poissons,…
Ceci doit aller très vite afin que les mets restent chauds et requiert une grande habileté.
Leonor, j’ai vu faire ce genre de service dans des restaurants.
Gibbs ?
4 janvier 2017 @ 16:45
Il ne s’agit pas « d’aisance » mais d’un grand savoir-faire !
Baboula
3 janvier 2017 @ 11:19
Il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin .Mais il n’y a qu’UNE Caroline.
amaia
3 janvier 2017 @ 11:53
Je suis gavée comme une oie juste en le lisant !!!!!
Claude-Patricia
3 janvier 2017 @ 12:03
Les convives ne prenaient je pense qu’une bouchée de chaque plat. Enfin ces dames…sinon les corsets pouvaient engendrer malaise et crises cardiaques, non?
Claude-Patricia
3 janvier 2017 @ 12:05
Pardon Corsica, je pensais la même chose que vous…en passant trop vite sur les commentaires.
AnneLise
3 janvier 2017 @ 14:01
L’ordre des mets est étrange.
Le menu donne l’impression d’être un catalogue de spécialités en référence aux participants.
En fait ce grand souper ressemble plus à un buffet où chaque convive choisit son plat.
Quant à l’avalanche de nourriture, je suis d’accord avec Corsica, il y a un côté indécent soulignant l’énorme fossé entre les nantis et les autres. Mais il y a peu les repas de « noces » en campagne notamment étaient aussi l’occasion de mettre en évidence les moyens financiers des deux parties.
Ce temps est révolu, quoique… la débauche de nourriture au moment des Fêtes de fin d’année me laisse réveuse !
Pierre-Yves
3 janvier 2017 @ 14:40
Maintenant qu’on connaît le habitudes horaires de François-Joseph, qui vivait réglé comme un coucou suisse, on se demande comment il a pu supporter d’achever de souper à l’heure où normalement, il se levait.
Il a dû faire nuit blanche, je ne vois que ça.
Leonor
4 janvier 2017 @ 09:50
:-D !
Il y a des lève-tôt, et des oiseaux de nuit !
Les médecins spécialistes du sommeil le confirment, et en tiennent compte . Ah, que la nuit est belle, à 2 heures, 3 heures du matin…. Le calme total, le temps devant soi, la concentration maximale …..
Mary
4 janvier 2017 @ 13:28
Suis comme vous Léonor,j’ai fait toutes mes études « by night » et le résultat n’est pas mal.
:-)
Leonor
4 janvier 2017 @ 19:29
Moi aussi ! Dès la sixième …. au grand dam de mes parents !
Bises, Mary et Corsica.
Robespierre
5 janvier 2017 @ 14:17
Moi aussi.
Corsica
4 janvier 2017 @ 13:29
Je confirme !
Juliette d
3 janvier 2017 @ 14:42
Je suppose que les invités devaient choisir un plat à chaque service et non pas goûter ã tout sinon ils auraient été incapables de se lever de leur chaise. Je peux aussi imaginer que les invités avaient le « privilège » de goûter à tout, dans lequel cas ils risquaient d’éclater…
Denis
3 janvier 2017 @ 15:50
Par chance on n’était pas forcé de prendre de tout …
Il était plus que prudent de picorer dans la profusion de plats proposés…
aurelian
3 janvier 2017 @ 20:41
Voici le menu servi en Egypte au Caire le 14 mars 1930 par la reine Marie de Roumanie, sur le bateau May Flower :
1. Royale de volaille en gelée;
2. Excelsior de langouste de Kosseir;
3. Imperiale du pays des cigognes;
4. Noisettes de Charolais Transilvania;
5. Exquises aspergés d’Argenteuil;
6. Mandarines sorbets au champagne;
7. Aurore de bresse aux perles du Périgord;
8. Riviera salade;
9. Ileana coupes à la Benedictine;
10.Envois du Caire.
ciboulette
3 janvier 2017 @ 21:19
A part les desserts , rien ne me convient non plus , trop riche , trop gras .
Vive le pain sec accompagné d’eau fraîche !
Gibbs ?
4 janvier 2017 @ 10:22
L’excès nuit en tout.
Cosmo
4 janvier 2017 @ 11:21
On comprend mieux en lisant ce menu le « Bon appétit, Messieurs » de Ruy Blas.