En visite à Paris le 12 novembre 1944, Sir Winston Churchill reçoit le Général de Gaulle à l’ambassade de Grande-Bretagne. Le menu est rédigé en français mais l’ordre des plats est à l’anglaise. Ainsi le foie gras est servi après la pintade.
Au menu de ce repas :
Jambon en croûte Cendrillon avec sauce Périgueux
Pintade rôtie sur canapé avec petits pois à al parisienne
Médaillon de foie gras au Porto et salade Lorette
Fromages
Bombe glacée ananas et friandises
Corbeille de fruit
Source : « A la table des diplomates. L’histoire de France racontée à travers ses grand repas. 1520-2015 », sous la direction de Laurent Stefanini, l’Iconoclaste, 2016, p. 204
Ghislaine-Perrynn
21 avril 2017 @ 09:03
Ce menu me laisse rêveuse , je suis encore réfugiée dans la campagne bretonne , il va falloir encore attendre un an avant que ma ville natale soit libérée ,elle est ce que l’on appelle une poche où les allemands se sont retranchés dans leurs bunkers imprenables. Il va y avoir encore des morts et des morts et je suis toujours au régime soupe !
Leonor
21 avril 2017 @ 14:17
Oui, certes, on comprend votre réaction, Ghislaine.
Mais la politique est la politique : oeuvrer pour les relations à créer et entretenir dans l’immédiat après-guerre, c’était essentiel pour Churchill. Churchill et de Gaulle se détestaient cordialement, mais avaient le même objectif: que ni la France ni le reste de l’Europe ne tombent aux mains des communistes,. Or, ceux-ci étaient puissants à l’intérieur de la France de par la Résistance, et puissants à l’extérieur, de par la participation majeure de l’Union Soviétique à la guerre.
Si un repas de qualité pouvait quelque peu aider à l’entente entre ces deux monstres sacrés, ça valait la peine. La gastronomie est puissante en matière de diplomatie. Voir Metternich, voir Talleyrand.
Caroline
21 avril 2017 @ 10:29
Ce menu est trop lourd avec une succession de plats de viande !
Michèle Lobre
21 avril 2017 @ 14:00
Je suis née bien après guerre mais je crois qu’ à cette époque le menu était rutabaga , patate et encore rutabaga quant à l’ananas il est arrivé par avion cargo d’une colonie anglaise Jamaïque , Antilles ! Les restrictions n’étaient pas pour tout le monde comme d’habitude.
Danielle
21 avril 2017 @ 16:37
Ce menu me convient très bien.
Corsica
21 avril 2017 @ 17:01
N’étant pas née, je ne risquais pas d’être invitée et heureusement car ce repas était beaucoup trop riche pour être digeste mais aussi excessif compte tenu de la situation alimentaire de nombreux Français. Je sais que pendant la guerre, grâce au marché noir, certains ont fait bombance mais beaucoup ont souffert de la faim et fait de longues queues pour essayer de trouver quelques denrées . Les tickets de rationnement n’ont cessé qu’en 1949.
Alinéas
21 avril 2017 @ 19:25
Le foie gras après la pintade ; j’espère qu’il restait assez de place pour pouvoir le déguster !!
guy
22 avril 2017 @ 13:07
Trés bon menu qui n’a certainement pas du être publié a l »époque, ou tant de gens ont souffert des restrictions, mais même en temps de guerre, il y a toujours opulence pour les dirigents
JAusten
22 avril 2017 @ 21:52
dans un repas anglais, le fromage vient après le dessert en général