Le 18 août 1897, le président français Félix Faure s’embarque à Dunkerque pour se rendre en Russie où règne alors le tsar Nicolas II. Le président donne un dîner à l’ambassade de France à Saint-Petersbourg le 12/24 août (il est fait mention des calendriers grégorien et julien).
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GUY
26 avril 2020 @ 06:40
Mais comment pouvaient t’ils manger tout cela ! Je déclare forfait aprés le turbot …
Mary
26 avril 2020 @ 08:00
Salade Isabelle ? Je vais chercher…
Pascal🍓
26 avril 2020 @ 09:02
Et moi les « quenelles Nesselrode » .
Il est habituel de manifester son incrédulité devant ces menus , je me demande toutefois qu’elles étaient les portions et si on les absorbait en totalité ?
Servi en portions » raisonnablement généreuses » ce menu me ferait quand même bien la semaine , avec plaisir je crois.
Gatienne
26 avril 2020 @ 09:05
Salade à base de pommes de terre (variété Isabel) non ?
On a l’impression que dans ces menus où l’on trouvait un peu de tout , chacun picorait ou ne mangeait que ce qu’il prėfėrait, laissant le reste… Mais à qui ?
On espère que tout cela n’était pas gâché et pouvait encore faire le bonheur de moins privilégiés.
Robespierre
26 avril 2020 @ 15:44
oui, j’ai l’impression que le personnel de ces gens importants qui invitaient royalement n’auraient pour rien au monde rendu leur tablier, vu les restes.
Mary
27 avril 2020 @ 16:33
Et avec des artichauts et un peu de truffe !
J’ai trouvé sur internet et c’est plutôt tentant, même sans truffe : j’adore les artichauts !
Alix-Emérente
26 avril 2020 @ 11:53
Je possède les anciens menus de mariages, communions et banquets que ma mère et ma grand-mère avaient conservés. Les plus anciens datent de la fin du 19ème siècle et d’autres du début du 20ème. Comme celui qui nous est présenté ci-dessus, il y avait une multitudes de plats. Et sur la même journée, il y avait 2 pages (recto et verso) avec le déjeuner et le diner… Il fallait une sacré santé ! On faisait peut-être moins attention au cholestérol et à la ligne !!!
ciboulette
26 avril 2020 @ 16:41
Comme vous , Alix -Emérente , je possède des menus de fêtes familiales , et j’ai aussi des souvenirs d’enfance .
Les enfants avaient le droit de sortir de table après la première viande . Le repas pouvait durer cinq heures .Il était suivi d’un dîner , et d’un déjeuner le lendemain .
C’est la fête ou ce n’est pas la fête !
Corsica
28 avril 2020 @ 20:21
Ciboulette, nous avons les mêmes souvenirs mais heureusement les choses ont évolué.
Jean Pierre
26 avril 2020 @ 08:27
Le « fébrile » Félix Faure a du trouver tout cela bien long.
Pastelin
26 avril 2020 @ 08:32
Sans les entremets, point de menu digne de ce nom…
Regis
26 avril 2020 @ 09:10
Cher Guy , nous étions encore au service à la française ( qui dura jusqu’à la guerre de 14 )
Les plats étaient présentés mais on pouvait fort heureusement les refuser…!
Une abondance de plats pour vous donner le luxe d’avoir le choix…
C’est après le 1er conflit mondial et une certaine rationalisation ds un personnel moins nombreux et surtout un lendemain de guerre peu propice à la gabegie , qu’on est passé au service dit à la russe où l’on vous présente ce que l’on imagine que vous mangerez et qu’il n’est pas question de refuser … c’est celui qui prévaut toujours aujourd’hui….
Leonor
26 avril 2020 @ 09:48
C’est bien Félix Faure qui est mort sur le bifteck, non ? On fait pire comme trépas. ;-)
Gilan
26 avril 2020 @ 17:39
Remarque charmante et relevée.
lila
27 avril 2020 @ 00:00
Oui Leonor il est mort d’épectase .
ciboulette
27 avril 2020 @ 13:00
Je ne connaissais pas l’expression utilisée par Léonor ! Quel site pittoresque ! Comme on y apprend plein de choses ! Merci , Régine !!
Gisèle T
26 avril 2020 @ 10:04
menu gargantuesque ; j’espère que dans les assiettes il y avait de petites quantités
Pierre-Yves
26 avril 2020 @ 10:48
Les repas devaient durer trois heures … L’horreur pour moi !
👑 MIKA 😷🌷
26 avril 2020 @ 10:53
J’ai retrouvé des menus de Mariage des années 60-70-80, et bien, si les menus n’étaient pas aussi élaborés, le nombre de plats reste impressionnant au vu de ce que l’on pratique aujourd’hui…
2 à 3 entrées ! (crustacés -poisson en sauce – charcuteries)
viande et légumes
le fameux « trou normand ». Ou sorbet …
salade et plateau de fromages
La sempiternelle « Bombe glacée «
corbeille de fruits frais
Entremets ou /et spécialité régionale (cannelés, gâteau breton ou basque…)
Et je passe sur le café, pousse-café /liqueurs
Puis viennent la Pièce Montée et le champagne …
et les petits fours en soirée !
Quand on voit les menus de mariage d’aujourd’hui, c’est souvent réduit à 3 plats mais qui coûtent un bras !
GUY
26 avril 2020 @ 15:43
Et moi aussi, je conserve dans mes archives, un menu du banquet des chasseurs ou mon pére participait, en 1970, servi dans un restaurant de petit village, prés de la ville de Montcuq ( et oui, ça existe !)
Tourain ‘(, soupe campagnarde avec pain et oignons , fromage, oeuf) Hors d’œuvres,, crudités, jambon de pays, pâte truffé , magret canard cépes, , Roi de l’Océan, , gras double au safran, , Capucin a la Saint Hubert, , les aiguilles vertes, Gigot agneau des causses haricots,, fromages variés, , Tourtière du pays ( gâteau spécialité avec des pommes et de l’eau de vie) Elixir de jouvence…
Cela durait toute l’aprés midi, Et il parait que ça continuait le soir …! Je n’aurais jamais pu supporter de rester si longtemps a table, habitué en 10 minutes a tout avaler.
ciboulette
27 avril 2020 @ 13:04
Voici ce que j’ai retrouvé , vous m’encouragez , Guy : hors-d’œuvre variés ( charcuterie et salades diverses ) , pâté lorrain , filet de bœuf sauce madère , légumes d’accompagnement , volaille rôtie , salade , fromages , glace , café , alcools , fruits . Pour les vins , champagne .
Les enfants , évidemment , n’avaient pas droit à tout !
Alinéas
26 avril 2020 @ 12:00
Oh, bien trop pour moi surtout pour un dîner à moins de ne goûter que de très-peu de chaque plat ; avec tout ça, au niveau des vins, ils ont bu de l’eau ?!
massi
26 avril 2020 @ 12:34
Celui-là même qui a fini dans une mauvaise posture😜
aubert
26 avril 2020 @ 16:00
C’est plutôt la connaissance qui s’est retrouvée en mauvaise posture.
Robespierre
27 avril 2020 @ 11:55
Ca dépend. Moi je trouve qu’il est mort d’une belle mort.
Danielle
26 avril 2020 @ 14:06
Il est à souhaiter que les portions soient petites ; après un tel dîner le prochain repas était à prévoir le surlendemain.
Bambou
26 avril 2020 @ 16:02
Mauvaise posture…???? Tout dépend ce qu’on entend par là….!!! Rien, je sais… bon je sors….
Muscate-Valeska de Lisabé
26 avril 2020 @ 17:02
Tortue?
Corsica
28 avril 2020 @ 20:38
Et oui, ma chère Muscate, le potage à la tortue a longtemps été considéré comme un met de choix et sur beaucoup de continents, on mangeait de la tortue. Je dois vous avouer qu’il y a presque quarante ans, je raffolais du steak de tortue, une viande rouge et très goûteuse. C’était aux Antilles mais heureusement pour la population mondiales de tortues, la pêche et la consommation de nombreuses espèces sont interdites. Caresses à votre ménagerie et bises à vous.
Leonor
26 avril 2020 @ 17:02
Mais non, on ne mangeait pas tout ça. Mais TOUT était SERVI EN MEME TEMPS, ou plutôt présenté en même temps . Et chacun mangeait de ce qu’il voulait. C’est ce qu’on appelle le service à la française.
« Le service à la française est une manière de servir les convives pendant un repas où les différents mets sont servis tous en même temps. Chaque convive compose son menu, selon son goût et son tempérament. Les verres sont eux placés sur les dessertes, apportés par les domestiques et rapportés une fois vides. » Wkpd.
En somme, c’est à peu près le même principe qu’un buffet.
C’est différent dee que nous connaissons actuellement , lors d’un repas assis, à savoir le service dit à la russe, avec les plats servis SUCCESSIVEMENT, à la portion.
Par contre, je ne saurais dire pourquoi on appelle cela » à la française » dans un cas, et » à la russe » dans l’autre. Il doit bien y avoir une raison.
Sheiley
26 avril 2020 @ 19:58
Félix Faure mort dans les bras de sa maîtresse. Le médecin arrive en cachette et demande au valet de chambre : « le président a t il encore sa connaissance ? »
Jean Pierre
27 avril 2020 @ 13:35
Vous vous servez des bras, vous ? ça m’intéresse de varier les techniques.
Il n’est pas du tout mort dans les bras de Meg Steinheil, pour être plus clair je laisse parler Clémenceau : « Il se croyait César, il est mort pompé ».
Mary
27 avril 2020 @ 16:45
Et le valet de répondre : » Non, elle est sortie par la porte de derrière… »
Gérard
27 avril 2020 @ 11:42
La phrase est plutôt attribuée au vicaire de la Madeleine qui avait été appelé d’urgence et qui se demandait si le président était en état de recevoir les derniers sacrements.
Gérard
28 avril 2020 @ 18:07
En réalité Félix Faure mourut des heures après la visite de Marguerite et sachant la foi de son épouse le vieux franc-maçon demanda qu’on prévienne le curé de la Madeleine l’abbé Herzog pour qu’il lui administre les derniers sacrements. On ne trouva pas le curé à la Madeleine. Le président et son épouse firent demander alors au chef de la maison militaire le commandant Bourgeois de chercher un autre prêtre et dans la rue du Faubourg Saint-Honoré le commandant rencontra le chanoine Renault et c’est lui qui interrogea le personnel.
Félix Faure agonisa pendant longtemps.
Le chanoine lui donna l’absolution mais ne put lui administrer les saintes huiles dont il ne disposait pas.
On n’est pas sûr évidemment de l’authenticité de la phrase attribuée à Clémenceau mais Clémenceau détestait Félix Faure et il dit en tout cas : « En entrant dans le néant il a dû se sentir chez lui. »
Dès le matin le président s’était senti fatigué et l’après-midi il reçut l’archevêque de Paris le très monarchiste cardinal Richard de La Vergne et le prince de Monaco Albert qui étaient venus lui demander la grâce du capitaine Dreyfus, il eut une violente discussion à cet égard avec le prince Albert Ier à la suite de laquelle on lui donna des remontants qui furent peut-être trop efficaces, les bons soins de Madame Steinhel faisant le reste.
Les chansonniers parlèrent à la suite de pompe funèbre.
Gérard
27 avril 2020 @ 11:51
L’ambassade de France à Saint-Pétersbourg était située sur le quai de la Neva appelé quai des Français. L’hôtel Pachkov construit en 1828 avait été acheté en 1890 pour le prix de 850 000 francs.
Ce n’était pas un très beau bâtiment mais c’était un bâtiment pratique et très vaste. La France en demeura propriétaire après le changement de capitale mais le bâtiment n’était pas entretenu et fut vendu finalement vendu à l’État soviétique en 1953.
Le dîner d’apparat du 24 août 1897 dont nous voyons le menu, à l’issue des différentes cérémonies où le tsar avait accompagné le président, eut lieu à l’ambassade de France pour 55 couverts. Félix Faure présidait ayant à sa droite la baronne de Mohrenheim et à sa gauche la comtesse de Montebello. Monsieur Hanotaux était assis en face du président de la République ayant à sa droite le comte Mouraviev. Étaient également présents le comte Serge Witte, ministre russe des Finances, des Voies et communications, Monsieur Coignard, maître des cérémonies de la Cour et la suite du président de la République ainsi que le personnel de l’ambassade.
Après le dîner le président a reçu la colonie française qui l’a félicité de faire aimer le nom de la France et le président a fait l’éloge des femmes françaises qui pratiquent à l’étranger les traditions de charité et de solidarité qui sont l’honneur de la France. L’allocution a été très applaudie puis le président à décerner la croix de la Légion d’honneur à Monsieur Guirau-Desprez, négociant à Moscou. Le président est sorti de l’ambassade salué par les acclamations de la foule massée sur le quai de la Néva et il est reparti à 11h30 pour Peterhof par un train spécial qui le ramena au palais que l’empereur lui avait affecté pendant son séjour.
La baronne de Mohrenheim née Luiza Mykolaivna Korf était l’épouse de l’ambassadeur de Russie en France, Arthur Pavlovitch baron de Mohrenheim, né à Moscou en 1824, et mort à Pau en 1906 qui fut l’architecte de l’Alliance franco-russe en 1894.
La comtesse de Montebello née Madeleine Guillemin (1853-1930) était fille d’Auguste Guillemin et de Louise Chevreux qui était l’héritière d’une grosse fortune. Elle fut bienfaitrice de la colonie française en Russie. Elle avait épousé Louis-Gustave Lannes, comte puis marquis de Montebello, fils du deuxième duc, qui fut nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg en 1891.
Gabriel Hanotaux était le ministre des Affaires étrangères français, né en 1853, mort en 1944, il fut également connu comme écrivain et historien et il venait d’être élu à l’Académie française le 1er avril 1897, il était partisan d’une alliance au détriment de l’Angleterre entre la France, l’Allemagne la Russie.
Mikhail Nikolaïevitch comte Mouraviev était le ministre des Affaires étrangères russe. Il devait mourir dans la nuit du 21 juin 1900 d’une apoplexie après une discussion orageuse avec l’empereur au sujet de la révolte des Boxers en Chine.