et puis on s’étonne qu’à cette époque le corsets essaiaient tant bien que mal de contenir les bourrelets des dames, et que les hommes avaient la goutte et mouraient souvent d’apoplexie. Mais j’aurais du attendre l’avis de notre médecin, notre charmante Corsica
Oui, mais Robespierre, c’était sans guère de doute un menu avec » service à la française », ce qu’on appellerait à peu près » buffet » de notre jour. Autrement dit, chacun CHOISISSAIT de manger ce qui lui plaisait, en composant son assiette.
Il n’empêche, me direz-vous…. En effet ! ;-)
Albert Frédéric de Saxe né le 23 avril 1828 à Dresde et mort le 19 juin 1902 à Sibyllenort, est le cinquième roi de Saxe du 29 octobre 1873 au 19 juin 1902.
Fils aîné de Jean Ier de Saxe et d’Amélie de Bavière, Albert de Saxe, bravant sa famille, contracte un mariage d’inclination en épousant en 1853 Caroline de Vasa, petite-fille en exil du roi détrôné Gustave IV de Suède et de Frédérique de Bade, elle-même fille de Stéphanie de Beauharnais, grande-duchesse douairière de Bade. Cette union demeure sans postérité.
Prince héritier, il combat en 1864 pendant la guerre des duchés, puis en 1866 pendant la guerre austro-prussienne, lors des batailles de Hühnerwasser et de Königgrätz. Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, il se distingue lors de la bataille de Gravelotte, puis contre l’armée de Châlons lors des combats de Beaumont et Sedan.
Il est, avec le grand-duc Ferdinand IV de Toscane, le meilleur ami de l’empereur d’Autriche François-Joseph Ier qui aime, chasser en leur compagnie.
On lui doit d’avoir ordonné la construction de la ville de garnison d’Albertstadt, au nord de Dresde.
Mais comment faisaient t’ils pour pouvoir manger tout cela ?
Toutes ces bonnes choses sont tentantes, mais c’est trop copieux , et le repas devait s’éterniser
Les dames devaient juste picorer par ci par la, pour garder leur taille de guêpe
Je n’aurai pas été a l’aise, moi qui cale souvent juste aprés les hors d’œuvres !
C’était le coutume autrefois, et pas seulement dans l’aristocratie, de faire des menus très chargés. Ma grand’mère avait conservé les menus de réceptions de famille. C’était vraiment pantagruélique ! Par exemple, comme les mariages avaient souvent lieu le matin, le repas commençait en début d’après midi et les menus comportaient 2 parties : le déjeuner et le diner !
Ce document est fort intéressant. Il présente des catégories nombreuses et inhabituelles: avant les entrées, on observe un potage, un hors-d’oeuvre et un relevé.
Le contenu du relevé, du loup, fait plutôt penser au plat en lui-même.
Ensuite, après les entrées apparaissent les catégories « rôt » pour rôti j’imagine, puis entremets et desserts.
Le dessert ne présente aucune ambiguïté, en revanche les entremets comprennent à la fois des éléments qui semblent être des accompagnements des plats (haricots verts, cèpes) que des des desserts (ananas, gâteau sicilien).
Ce que l’on attend traditionnellement pour un entremet (étymologiquement « entre les mets ») est le granite au Champagne qui est ici hors catégorie entre entrées et rôt.
Bref, un document fort intéressant.
Le roi de Saxe et le prince de Monaco étaient cousins germains par alliance.
La parenté remontait à Stéphanie de Beauharnais, cousine de Joséphine et fille adoptive de l’empereur Napoléon Ier ; princesse française, elle épousa le futur grand-duc Charles II de Bade dont elle eut trois filles et deux fils dont l’aîné officiellement mort jeune fut peut-être le pauvre Gaspard Hauser.
La fille aînée de Stéphanie, Louise, épousa le prince Gustave Vasa, qui aurait dû hériter du trône de Suède mais qui fut supplanté par Bernadotte.
Leur fille la princesse Caroline de Vasa (1833-1907), épousa le roi Albert Ier de Saxe (1828-1902), ce sont les hôtes de ce dîner.
La deuxième fille de Stéphanie, Marie-Amélie, épousa William Douglas-Hamilton duc de Hamilton et sa fille Marie-Victoire (1850-1922), épousa en 1869 le futur prince Albert Ier de Monaco (qui régna de 1889 à 1922) dont elle divorça en 1880 après quoi elle épousa l’année suivante Tassilo futur prince Festetics de Tolna dont elle eut postérité comme elle avait eu le prince Louis II de son premier mariage.
Notons que la troisième fille de Stéphanie de Beauharnais ou Stéphanie Napoléon, Joséphine, épousa Charles-Antoine prince régnant de Hohenzollern-Sigmaringen dont elle eut six enfants dont le roi Carol Ier de Roumanie, la reine Stéphanie de Portugal et Marie comtesse de Flandre qui fut la mère du roi Albert Ier de Belgique.
Petite rectification à votre brillant commentaire :
Louise de Bade (1811-1854) était l’aînée ; Joséphine (1813-1900), la puinée et (Marie-)Amélie (1817-1888), la cadette.
Pour l’anecdote, Joséphine était sourde.
En l’espèce le dîner avait lieu sous le règne de Charles III qui ne mourut qu’en 1889. Notons que plus tard après ce dîner le 15 mars 1882 il y eut encore d’autres visites des souverains saxons et la reine de Saxe fut reçue avec le prince de Saxe-Weimar le 7 février 1887, et comme elle était très gourmande elle fut également reçue à goûter le 15 mai 1896.
La reine Carola pour ce dîner mémorable de 1882 était arrivée à Menton le 2 mars 1882 et était descendue au Grand hôtel des Îles-Britanniques construit à partir de 1874 dans un parc de 20 000 m², et dont le responsable était César Ritz. Le roi la rejoignit au soir du 4 avec trois chambellans. Le bâtiment existe toujours mais a été transformé en appartements de luxe notamment pour ceux qui ont été installés dans les salles de réception même si certaines ont été coupées en deux dans le sens de la hauteur, certaines ont conservé les somptueux plafonds d’origine.
En 1882, le prince souverain de Monaco était Charles III (1818-1889), veuf depuis 1864 de la princesse Antoinette, née comtesse de Mérode-Westerloo. La sœur de Charles III, Florestine (1833-1897), duchesse douairière d’Urach, assurait le rôle de première dame depuis le décès de la princesse-mère (née Caroline Gibert) en 1879.
L’héritier de Charles III était son fils, le prince héréditaire Albert (1848-1922), divorcé depuis 1880 de lady Mary Victoria Douglas Hamilton (1850-1922). Leur fils Louis (futur Louis II) vivait auprès de sa mère en Allemagne qui était remariée au comte (puis prince) Festetics von Tolna depuis 1880.
Le roi de Saxe était Albrecht I (1828-1902), roi depuis 1873 et son épouse Karola (1833-1907), née princesse Carola Wasa (petite-fille du dernier roi de Suède de la dynastie Holstein-Gottorp).
Karola était la cousine germaine de lady Mary Victoria Douglas Hamilton. Elles avaient les mêmes grands-parents : Charles, grand-duc de Bade (1786-1818) et Stéphanie de Beauharnais (1789-1860), fille adoptive de Napoléon I et princesse française (1806).
Pour être précis, l’annulation religieuse du mariage des parents du futur prince Louis II eut lieu en 1880. Louis qui viviait jusque là en Allemagne auprès de sa mère fut obligé de rejoindre son père qu’il n’avait jamais vu.
En mars 1882, le jeune prince, âgé de 11 ans à l’époque ne s’habituait pas à sa vie à Monaco avec un père à la personnalité tellement forte et dominante.
Peut-être cette « visite de famille » avait pour but de prendre des nouvelles du prince Louis et de rassurer sa mère, restée en Allemagne ?
Mardi dernier, S. A. S. le Prince Héréditaire et S. A. S. le Prince Louis sont allés à Menton rendre visite au Roi et à la Reine de Saxe qui résident depuis peu dans cette ville. Le lendemain mercredi, LL. MM. et S. A. R. le Prince Hermann de Saxe-Weimar, accompagnés des personnes de leur suite, sont arrivés à Monaco à 5 heures du soir.
S. A. S. le Prince Héréditaire attendait à la gare les Augustes voyageurs qui ont été conduits immédiatement au Palais dans les voitures de la cour. A 6 heures et demie a eu lieu un dîner de vingt-deux couverts, et, à 8 heures et demie, Leurs Majestés et Leurs Altesses se sont rendues au théâtre de Monte Carlo, où elles ont entendu, dans la loge princière, l’opéra Hamlet, interprété avec le plus grand talent par mesdames Albani, Scalchi, MM. Faure et Nouvelli.
Après la représentation, LL, MM. le Roi et la Reine de Saxe sont retournés en voiture à Menton, et S. A. R. le Prince de Saxe-Weimar est reparti pour Cannes.
Pour l’anecdote encore, à la fin de sa vie le prince Charles III était devenu complètement aveugle. Et après la mort des deux femmes de sa vie : son épouse (1864) puis sa mère (1879), le prince était très diminué. Sa sœur Florestine, paraît-il, se « ruina » la santé à gérer la cour et la famille. Le prince Albert, souvent parti en expédition, ne se remaria avec Alice Heine, qu’en octobre 1889, c’est-à-dire un mois après le décès de son père Charles III qui survint en septembre 1889.
Francoise
22 juillet 2018 @ 05:05
Beaucoup de souverains devraient s’en inspirer! Quel menu !
Francoise
22 juillet 2018 @ 05:06
l’Elysée y compris
Elsi
22 juillet 2018 @ 07:34
si l´on m´y avait invitee, je n´aurais pas fait la difficile….
Robespierre
22 juillet 2018 @ 07:59
et puis on s’étonne qu’à cette époque le corsets essaiaient tant bien que mal de contenir les bourrelets des dames, et que les hommes avaient la goutte et mouraient souvent d’apoplexie. Mais j’aurais du attendre l’avis de notre médecin, notre charmante Corsica
Karabakh
22 juillet 2018 @ 12:48
Je suis impatient d’avoir son éminent avis.
Leonor
22 juillet 2018 @ 17:50
Oui, mais Robespierre, c’était sans guère de doute un menu avec » service à la française », ce qu’on appellerait à peu près » buffet » de notre jour. Autrement dit, chacun CHOISISSAIT de manger ce qui lui plaisait, en composant son assiette.
Il n’empêche, me direz-vous…. En effet ! ;-)
Baboula
23 juillet 2018 @ 11:53
Nous avons une nutritionniste émérite mais discrète comme un pétunia violet .
Leonor
24 juillet 2018 @ 16:44
Espérons qu’il ne soit rien arrivé de mauvais à Corsica, qu’elle se soit simplement mise en retrait de N&R …
Mary
22 juillet 2018 @ 11:19
Misère ! J’espère que les portions étaient minuscules ? Comment goûter à tout cela ? On n’y parviendrait pas aujourd’hui !
Marcel
22 juillet 2018 @ 12:05
Albert Frédéric de Saxe né le 23 avril 1828 à Dresde et mort le 19 juin 1902 à Sibyllenort, est le cinquième roi de Saxe du 29 octobre 1873 au 19 juin 1902.
Fils aîné de Jean Ier de Saxe et d’Amélie de Bavière, Albert de Saxe, bravant sa famille, contracte un mariage d’inclination en épousant en 1853 Caroline de Vasa, petite-fille en exil du roi détrôné Gustave IV de Suède et de Frédérique de Bade, elle-même fille de Stéphanie de Beauharnais, grande-duchesse douairière de Bade. Cette union demeure sans postérité.
Prince héritier, il combat en 1864 pendant la guerre des duchés, puis en 1866 pendant la guerre austro-prussienne, lors des batailles de Hühnerwasser et de Königgrätz. Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, il se distingue lors de la bataille de Gravelotte, puis contre l’armée de Châlons lors des combats de Beaumont et Sedan.
Il est, avec le grand-duc Ferdinand IV de Toscane, le meilleur ami de l’empereur d’Autriche François-Joseph Ier qui aime, chasser en leur compagnie.
On lui doit d’avoir ordonné la construction de la ville de garnison d’Albertstadt, au nord de Dresde.
Guy
22 juillet 2018 @ 12:15
Mais comment faisaient t’ils pour pouvoir manger tout cela ?
Toutes ces bonnes choses sont tentantes, mais c’est trop copieux , et le repas devait s’éterniser
Les dames devaient juste picorer par ci par la, pour garder leur taille de guêpe
Je n’aurai pas été a l’aise, moi qui cale souvent juste aprés les hors d’œuvres !
Alix-Emérente
22 juillet 2018 @ 12:19
C’était le coutume autrefois, et pas seulement dans l’aristocratie, de faire des menus très chargés. Ma grand’mère avait conservé les menus de réceptions de famille. C’était vraiment pantagruélique ! Par exemple, comme les mariages avaient souvent lieu le matin, le repas commençait en début d’après midi et les menus comportaient 2 parties : le déjeuner et le diner !
framboiz 07
22 juillet 2018 @ 12:39
J’étouffe à la seule lecture …Les vins sont recherchés , aussi !
Il faudrait comparer avec un menu « nouvelle cuisine » !
Robespierre
23 juillet 2018 @ 12:23
c’est aller d’un extrême à l’autre . Les menus « nouvelle cuisine » me laissent sur ma faim.
Lidia
22 juillet 2018 @ 12:51
Ah, voilà ce que j’appelle un repas royal ! Cela me plairait bien mais je doute que j’aurais pu aller jusqu’à la fin.
Actarus
22 juillet 2018 @ 12:55
Voilà un menu comme je les aime. ;-)
En français, pas vegan ! ^^
plume
22 juillet 2018 @ 13:39
Etaient-ils obligés d’engloutir tous les plats proposés ? Bien trop à mon gout et sans doute il devait y avoir beaucoup de gaspillage.
Cosmo
22 juillet 2018 @ 13:50
A la différence d’aujourd’hui, le foie gras était servi au milieu, voire à la fin du repas.
Menu fantastique !
Carolus
22 juillet 2018 @ 14:13
Je prends tout, sauf les haricots verts.
Juliette
22 juillet 2018 @ 18:06
Ce document est fort intéressant. Il présente des catégories nombreuses et inhabituelles: avant les entrées, on observe un potage, un hors-d’oeuvre et un relevé.
Le contenu du relevé, du loup, fait plutôt penser au plat en lui-même.
Ensuite, après les entrées apparaissent les catégories « rôt » pour rôti j’imagine, puis entremets et desserts.
Le dessert ne présente aucune ambiguïté, en revanche les entremets comprennent à la fois des éléments qui semblent être des accompagnements des plats (haricots verts, cèpes) que des des desserts (ananas, gâteau sicilien).
Ce que l’on attend traditionnellement pour un entremet (étymologiquement « entre les mets ») est le granite au Champagne qui est ici hors catégorie entre entrées et rôt.
Bref, un document fort intéressant.
Gérard
22 juillet 2018 @ 19:38
Le roi de Saxe et le prince de Monaco étaient cousins germains par alliance.
La parenté remontait à Stéphanie de Beauharnais, cousine de Joséphine et fille adoptive de l’empereur Napoléon Ier ; princesse française, elle épousa le futur grand-duc Charles II de Bade dont elle eut trois filles et deux fils dont l’aîné officiellement mort jeune fut peut-être le pauvre Gaspard Hauser.
La fille aînée de Stéphanie, Louise, épousa le prince Gustave Vasa, qui aurait dû hériter du trône de Suède mais qui fut supplanté par Bernadotte.
Leur fille la princesse Caroline de Vasa (1833-1907), épousa le roi Albert Ier de Saxe (1828-1902), ce sont les hôtes de ce dîner.
La deuxième fille de Stéphanie, Marie-Amélie, épousa William Douglas-Hamilton duc de Hamilton et sa fille Marie-Victoire (1850-1922), épousa en 1869 le futur prince Albert Ier de Monaco (qui régna de 1889 à 1922) dont elle divorça en 1880 après quoi elle épousa l’année suivante Tassilo futur prince Festetics de Tolna dont elle eut postérité comme elle avait eu le prince Louis II de son premier mariage.
Notons que la troisième fille de Stéphanie de Beauharnais ou Stéphanie Napoléon, Joséphine, épousa Charles-Antoine prince régnant de Hohenzollern-Sigmaringen dont elle eut six enfants dont le roi Carol Ier de Roumanie, la reine Stéphanie de Portugal et Marie comtesse de Flandre qui fut la mère du roi Albert Ier de Belgique.
Zorro
23 juillet 2018 @ 12:16
Petite rectification à votre brillant commentaire :
Louise de Bade (1811-1854) était l’aînée ; Joséphine (1813-1900), la puinée et (Marie-)Amélie (1817-1888), la cadette.
Pour l’anecdote, Joséphine était sourde.
Gérard
24 juillet 2018 @ 15:33
Merci cher Zorro de votre rectification.
Gérard
22 juillet 2018 @ 20:16
En l’espèce le dîner avait lieu sous le règne de Charles III qui ne mourut qu’en 1889. Notons que plus tard après ce dîner le 15 mars 1882 il y eut encore d’autres visites des souverains saxons et la reine de Saxe fut reçue avec le prince de Saxe-Weimar le 7 février 1887, et comme elle était très gourmande elle fut également reçue à goûter le 15 mai 1896.
La reine Carola pour ce dîner mémorable de 1882 était arrivée à Menton le 2 mars 1882 et était descendue au Grand hôtel des Îles-Britanniques construit à partir de 1874 dans un parc de 20 000 m², et dont le responsable était César Ritz. Le roi la rejoignit au soir du 4 avec trois chambellans. Le bâtiment existe toujours mais a été transformé en appartements de luxe notamment pour ceux qui ont été installés dans les salles de réception même si certaines ont été coupées en deux dans le sens de la hauteur, certaines ont conservé les somptueux plafonds d’origine.
Gérard
23 juillet 2018 @ 21:14
Charles III aimait beaucoup recevoir.
Francois
22 juillet 2018 @ 21:42
Cela change d’entrée plat dessert
Quelle epoque !!
Mais la mode n’était pas aux anorexiques
Zorro
23 juillet 2018 @ 12:17
C’était la mode des tailles de guêpe au contraire…
Francois
25 juillet 2018 @ 15:28
Oui avec des corsets à vous étouffer
Zorro
23 juillet 2018 @ 09:50
En 1882, le prince souverain de Monaco était Charles III (1818-1889), veuf depuis 1864 de la princesse Antoinette, née comtesse de Mérode-Westerloo. La sœur de Charles III, Florestine (1833-1897), duchesse douairière d’Urach, assurait le rôle de première dame depuis le décès de la princesse-mère (née Caroline Gibert) en 1879.
L’héritier de Charles III était son fils, le prince héréditaire Albert (1848-1922), divorcé depuis 1880 de lady Mary Victoria Douglas Hamilton (1850-1922). Leur fils Louis (futur Louis II) vivait auprès de sa mère en Allemagne qui était remariée au comte (puis prince) Festetics von Tolna depuis 1880.
Le roi de Saxe était Albrecht I (1828-1902), roi depuis 1873 et son épouse Karola (1833-1907), née princesse Carola Wasa (petite-fille du dernier roi de Suède de la dynastie Holstein-Gottorp).
Karola était la cousine germaine de lady Mary Victoria Douglas Hamilton. Elles avaient les mêmes grands-parents : Charles, grand-duc de Bade (1786-1818) et Stéphanie de Beauharnais (1789-1860), fille adoptive de Napoléon I et princesse française (1806).
Zorro
23 juillet 2018 @ 11:04
Pour être précis, l’annulation religieuse du mariage des parents du futur prince Louis II eut lieu en 1880. Louis qui viviait jusque là en Allemagne auprès de sa mère fut obligé de rejoindre son père qu’il n’avait jamais vu.
En mars 1882, le jeune prince, âgé de 11 ans à l’époque ne s’habituait pas à sa vie à Monaco avec un père à la personnalité tellement forte et dominante.
Peut-être cette « visite de famille » avait pour but de prendre des nouvelles du prince Louis et de rassurer sa mère, restée en Allemagne ?
Zorro
23 juillet 2018 @ 11:15
Extrait du « Journal de Monaco » (21 mars 1882) :
Mardi dernier, S. A. S. le Prince Héréditaire et S. A. S. le Prince Louis sont allés à Menton rendre visite au Roi et à la Reine de Saxe qui résident depuis peu dans cette ville. Le lendemain mercredi, LL. MM. et S. A. R. le Prince Hermann de Saxe-Weimar, accompagnés des personnes de leur suite, sont arrivés à Monaco à 5 heures du soir.
S. A. S. le Prince Héréditaire attendait à la gare les Augustes voyageurs qui ont été conduits immédiatement au Palais dans les voitures de la cour. A 6 heures et demie a eu lieu un dîner de vingt-deux couverts, et, à 8 heures et demie, Leurs Majestés et Leurs Altesses se sont rendues au théâtre de Monte Carlo, où elles ont entendu, dans la loge princière, l’opéra Hamlet, interprété avec le plus grand talent par mesdames Albani, Scalchi, MM. Faure et Nouvelli.
Après la représentation, LL, MM. le Roi et la Reine de Saxe sont retournés en voiture à Menton, et S. A. R. le Prince de Saxe-Weimar est reparti pour Cannes.
Zorro
23 juillet 2018 @ 12:39
Pour l’anecdote encore, à la fin de sa vie le prince Charles III était devenu complètement aveugle. Et après la mort des deux femmes de sa vie : son épouse (1864) puis sa mère (1879), le prince était très diminué. Sa sœur Florestine, paraît-il, se « ruina » la santé à gérer la cour et la famille. Le prince Albert, souvent parti en expédition, ne se remaria avec Alice Heine, qu’en octobre 1889, c’est-à-dire un mois après le décès de son père Charles III qui survint en septembre 1889.