Je pense que la princesse Madeleine n’est pour rien dans ces emblèmes qui sont personnalisés pour tous les princes et princesses de Suède mais le choix du troisième quartier (qui seul est variable) est lié au choix du duché que le roi a bien voulu donner à l’enfant et qui est aux armes de ce duché. Le dessin des armoiries est assez standardisé et l’intervention de la princesse n’a pu porter que sur le choix du duché.
En effet, Madeleine n’y est pour rien dans le choix des armoiries, c’est la tradition (en Suède) que le quatrième quartier soit aux armes du duché d’apanage. Je ne suis pas non plus certain que Madeleine ait pesé tant que cela dans le choix dudit duché.
Les O’Neill sont un groupe de familles qui ont occupé des positions importantes en Irlande. En tant que chefs de Cenél nEógain, ils sont historiquement la famille la plus importante du nord Uí Néill (Nord Uí Néill est le nom donné à plusieurs dynasties de l’Irlande médiévale du nord-ouest qui prétendaient descendre d’un ancêtre commun, Niall des Neuf Otages), avec les clans O’Donnell , O’Doherty et O’Donnelly et ils soutiennent que leurs ancêtres étaient des rois d’Ailech au début du Moyen Age. Un certain nombre de leurs ancêtres et de leurs membres sont nommés hauts rois d’Irlande comme Niall Glúndub et Domnall ua Néill. De 1185 à 1616, les O’Neill étaient des rois souverains de Tír Eógain, détenant des territoires dans le nord de l’Irlande, en particulier autour du comté moderne de Tyrone, du comté de Londonderry et du comté d’Antrim. Leur royaume fusionna avec le royaume d’Irlande.
La petite province historique, méridionale et maritime de Blekinge était l’une des six de Suède à ne pas avoir eu de duc, ce qui n’est donc plus le cas aujourd’hui. Les armoiries ont été dessinées en 1660 à l’occasion des funérailles du roi Charles X Gustave pour lesquelles on confectionna des bannières héraldiques. Elles sont tirées d’un sceau du XVe siècle. Les trois couronnes viennent des armoiries de Suède et elles sont placées autour du tronc d’un chêne pour marquer le changement de statut de cette ancienne province danoise devenue suédoise.
À quand la prochaine altesse dans la nombreuse descendance du Roi? Un 3ème enfant chez le prince Carl Philip? Ils souhaitent peut-être une petite princesse…
Ils ne perdent pas de temps, par contre le monogramme est d’une banalité sans nom. L’infographie a fait perdre de jolies lettres de noblesse à l’art des monogrammes.
Je comprends les 3 couronnes de Suède, mais les autres quartiers ?
Celui (ou ceux) du papa ? Quelqu’ un pourrait-il expliquer ces armoiries ?
Merci d’ avance .
1 et 4 : Suède moderne ; 2 : Suède ancien ; 3 : Duché de Blekinge ; sur-le-tout partie gauche : Principauté de Pontecorvo (principauté de Bernadotte avant d’être adopté) et partie droite : Maison Bernadotte.
Couronne des Princes de Suède.
Collier (version féminine) de l’Ordre du Séraphin.
On retrouve au milieu le blason des Bernadotte depuis 1908 avec l’aigle Napoléonien de sable semé par une constellation de 7 étoiles d’or (la Grande Ourse) en bas à gauche on reconnaît les armoiries de la province de Blekinge dont la petite princesse est duchesse
La Suède a deux armoiries nationales, des petites et des grandes, selon la loi du 29 avril 1982 qui remplace une loi du 15 mai 1908.
Les petites armes sont les plus courantes et comportent trois couronnes ouvertes d’or posées deux et une sur un champ d’azur. Le blason est surmonté d’une couronne royale et, éventuellement, entouré par le collier de l’Ordre royal du Séraphin, fondé en 1748 et qui est la distinction la plus prestigieuse en Suède.
Le petit blason est utilisé comme symbole de la Suède depuis environ 1336. Les trois couronnes étaient à cette époque le symbole très connu des Rois Mages. On dit aussi que ce blason aurait été adopté par le roi Magnus IV de Suède (1319-1364) comme symbole de ses titres de roi de Suède, de Norvège et de Scanie.
Les grandes armes sont le symbole du souverain ; elles sont aussi utilisées lors de grandes occasions par le gouvernement ou le Parlement. Leur composition date de 1448 sous le roi Charles VIII (Karl Knutsson).
On y retrouve le blason aux trois couronnes, combiné avec le lion des Folkung (la maison de Bjelbo issue de Biger Jarl), la dynastie qui a dirigé la Suède de 1250 à 1364. Au centre on peut voir les armoiries de la famille régnante : les Bernadotte, c’est-à-dire le blason configuré dans la seconde décennie du XIXe siècle par le prince héréditaire récemment élu, le maréchal français Jean-Baptiste Bernadotte, qui a adopté le nom de Charles XIV Jean de Suède.
L’écu est parti avec au premier une gerbe qui rappelle la dynastie Vasa (1523-1654), et au second un pont (légèrement courbe car ce sont des armes parlantes) qui représente la principauté de Pontecorvo en Italie (que l’empereur Napoléon Ier offrit au maréchal Bernadotte en 1806), avec l’aigle napoléonienne des princes souverains de l’Empire en chef. Sauf bien sûr pour les armes Bernadotte il s’agit de la composition adoptée le 11 avril 1525.
En 1826, le roi Charles XIV Jean de Suède décida de changer l’aigle napoléonienne en un corbeau de sable surmonté d’un chef cousu d’azur semé d’étoiles d’or pour les blasons des princes du royaume. En 1844, le roi Oscar Ier de Suède réglementa officiellement les armoiries de l’Union Suède-Norvège et supprima le chef cousu d’azur semé d’étoiles en le remplaçant par en chef la constellation de la Grande Ourse (Ursa Major) d’or. La Grande Ourse est appelée en suédois Karlavagnen c’est-à-dire le Chariot de Charles. C’est l’époque du poème d’Esaias Tegnér :
« Aussi longtemps que le Chariot de Charles tournera encore
Ses roues d’or autour du pays du Nord,
Intact tiendra l’ancien trône de Suède. »
Ces armoiries restèrent identiques jusqu’en 1885, où le corbeau laissa sa place à une aigle de sable becquée et membrée d’or. À la suite de l’indépendance de la Norvège en 1905, une nouvelle loi sur les armoiries du royaume fut promulguée en 1908 où l’aigle est de nouveau d’or.
Le 29 avril 1982, une loi a remanié les armoiries de la Suède. Le principal changement est une conséquence de la réforme des Ordres de 1974. Avec la mise en sommeil de plusieurs des Ordres royaux et la modification des conditions d’attribution de l’Ordre de Charles XIII, il a été décidé de ne plus représenter que l’Ordre du Séraphin sur les armes royales. Le lion des Bjelbo/Folkung fut également modifié. Alors qu’il était simplement décrit comme un lion couronné d’or, à la langue de gueules en 1908, la loi de 1982 précise que le lion aura aussi les griffes et les dents de gueules (il est très rare de voir des dents rouges en héraldique, en général elles sont blanches, on peut donc supposer que le lion vient de se repaître d’une bonne viande). Dans les grandes armoiries, deux précisions sont également apportées au texte de 1908 : le manteau doit être pourpre, frangé et lié d’or, et les lions qui portent l’écu doivent reposer sur un entablement d’or.
« Section 1 La Suède a deux armoiries nationales, les grandes armes nationales, qui sont aussi les armes personnelles du chef de l’État, et les petites armes nationales. Les armoiries sont utilisées comme symbole de l’État suédois. Les grandes armoiries ne devraient être utilisées selon les spécialistes que pour le chef de l’État, le Riksdag (Parlement), le gouvernement, les départements, la représentation étrangère et les forces armées. Le chef de l’État peut permettre aux autres membres de la maison royale d’utiliser les grandes armes comme armes personnelles avec les modifications et ajouts décidés par le chef de l’État.
Section 2 Les grandes armes nationales consistent en un écu bleu, divisé en quatre par une croix d’or aux bras incurvés, et un écu en cœur aux armes de la dynastie royale. Les premier et quatrième quartiers comportent trois couronnes d’or ouvertes, disposées deux sur une. Les deuxième et troisième quartiers comportent trois barres ondées d’argent, chargées d’un lion debout, couronné d’une couronne ouverte d’or avec la langue, les dents et les griffes rouges. L’écu en cœur est divisé. Le premier champ contient les armes des Vaasa: trois bandes bleu, argent et rouge, chargées d’un vase d’or. Le deuxième champ comprend les armes de la dynastie Bernadotte: dans un champ bleu au-dessus de l’eau un pont à trois arches et deux tours crénelées, le tout d’argent, au-dessus d’une aigle d’or regardant à gauche dont les pattes serrent un foudre d’or avec en chef la constellation de la Grande Ourse d’or. Le grand écu est couronné d’une couronne royale et entouré des insignes du Séraphin. L’écu est supporté par deux lions couronnés de la couronne royale avec des queues divisées (fourchées) et des langues, des dents et des griffes rouges. Le lion est sur un entablement d’or. Les armes sont entourées d’un manteau royal sommé d’une couronne et frangé et lié par des cordons d’or. Les grandes armes peuvent également être utilisées sans insigne d’Ordre, sans support, sans entablement ou sans manteau.
Section 3 Les petites armes nationales consiste en une couronne royale surmontant un écu bleu avec trois couronnes d’or ouvertes, disposées deux sur une. L’écu est entouré des insignes de l’Ordre du Séraphin. Les petites armes nationales peuvent également être les trois couronnes d’or ouvertes, disposées deux sur une, sans écu ni couronne royale. Les autorités qui peuvent faire usage des petites armes nationales obtiendront des emblèmes pour symboliser leurs activités. Avant d’utiliser ces armoiries avec de tels ajouts, il en sera référé au Conseil héraldique de l’État. »
La version héraldique française peut se lire : écartelé à la croix pattée d’or, qui est la croix de saint Éric, cantonnée en 1 et 4, de Suède moderne, qui est d’azur, à trois couronnes d’or posées 2 et 1 ; en 2 et 3 de Suède ancien, qui est d’azur, à trois barres ondées d’argent, au lion couronné d’or, denté, lampassé et armé de gueules, brochant sur le tout ; sur-le-tout parti d’un tranché d’azur et de gueules à la bande d’argent et à la gerbe d’or brochant sur le tout qui est de Vasa, et d’azur à un pont de trois arches sommé de deux tours crénelées et posé sur une champagne ondée, le tout d’argent, accompagné en chef de sept étoiles du même au chef d’azur à l’aigle contournée d’or au vol abaissé, empiétant un foudre du même qui est de Bernadotte. Supports : deux lions à la queue fourchée et à la tête contournée d’or, dentés, lampassés et armés de gueules, couronnés d’une couronne royale fermée, posés sur un entablement d’or. L’écu est entouré du collier de l’Ordre du Séraphin et le tout est posé sur un manteau de pourpre doublé d’hermine, lié, frangé et houppé d’or, timbré de la couronne royale fermée.
DSilvî
10 juin 2018 @ 07:50
Merci Anne.
Bonne journee?
JAusten
10 juin 2018 @ 08:25
le bling-bling Madeleine dans toute sa splendeur. Je ne me souviens pas avoir lu si Adrienne a été fait duchesse ou pas et d’où ?
Jackie
11 juin 2018 @ 16:30
Duchesse de Blekinge (Sud de la Suède)
Gérard
11 juin 2018 @ 16:58
Je pense que la princesse Madeleine n’est pour rien dans ces emblèmes qui sont personnalisés pour tous les princes et princesses de Suède mais le choix du troisième quartier (qui seul est variable) est lié au choix du duché que le roi a bien voulu donner à l’enfant et qui est aux armes de ce duché. Le dessin des armoiries est assez standardisé et l’intervention de la princesse n’a pu porter que sur le choix du duché.
Caroline - Mathilde?
11 juin 2018 @ 20:41
Adrienne est Hertiginna av Blekinge.
Donc oui, Duchesse suivant la coutume.
Quant à toujours blâmer Madeleine pour tout et pour rien. …
JAusten
12 juin 2018 @ 12:00
Merci messieurs-dames
Karabakh
12 juin 2018 @ 12:06
En effet, Madeleine n’y est pour rien dans le choix des armoiries, c’est la tradition (en Suède) que le quatrième quartier soit aux armes du duché d’apanage. Je ne suis pas non plus certain que Madeleine ait pesé tant que cela dans le choix dudit duché.
Karabakh
12 juin 2018 @ 12:07
Vous trouvez que les armoiries font bling-bling ?
Robespierre
10 juin 2018 @ 08:31
Quand Adrienne ira à l’école, elle pourra mettre sur ses livres de classe une étiquette avec ses armoiries, je suppose.
Gèrard
10 juin 2018 @ 09:52
Très joli et sans surprise. Merci Michèle.
Philippe
10 juin 2018 @ 10:26
Ainsi sont-ce les armes de Mlle Adrienne O’Neill …
Caroline - Mathilde?
11 juin 2018 @ 20:36
Excepté qu elle ne porte pas le nom de O ‘Neill. …
Gérard
12 juin 2018 @ 17:54
Les O’Neill sont un groupe de familles qui ont occupé des positions importantes en Irlande. En tant que chefs de Cenél nEógain, ils sont historiquement la famille la plus importante du nord Uí Néill (Nord Uí Néill est le nom donné à plusieurs dynasties de l’Irlande médiévale du nord-ouest qui prétendaient descendre d’un ancêtre commun, Niall des Neuf Otages), avec les clans O’Donnell , O’Doherty et O’Donnelly et ils soutiennent que leurs ancêtres étaient des rois d’Ailech au début du Moyen Age. Un certain nombre de leurs ancêtres et de leurs membres sont nommés hauts rois d’Irlande comme Niall Glúndub et Domnall ua Néill. De 1185 à 1616, les O’Neill étaient des rois souverains de Tír Eógain, détenant des territoires dans le nord de l’Irlande, en particulier autour du comté moderne de Tyrone, du comté de Londonderry et du comté d’Antrim. Leur royaume fusionna avec le royaume d’Irlande.
Marie
11 juin 2018 @ 23:54
Son nom de famille est Bernadotte O’Neill.
Jul
10 juin 2018 @ 10:35
Magnifique.
Quelqu'un
10 juin 2018 @ 10:57
Sur la partie 3 de l’écartelé, j’ai cru que l’héraldiste avait repris l’arbre qui figure sur les armes du président Mitterrand.
Gérard
11 juin 2018 @ 17:19
La petite province historique, méridionale et maritime de Blekinge était l’une des six de Suède à ne pas avoir eu de duc, ce qui n’est donc plus le cas aujourd’hui. Les armoiries ont été dessinées en 1660 à l’occasion des funérailles du roi Charles X Gustave pour lesquelles on confectionna des bannières héraldiques. Elles sont tirées d’un sceau du XVe siècle. Les trois couronnes viennent des armoiries de Suède et elles sont placées autour du tronc d’un chêne pour marquer le changement de statut de cette ancienne province danoise devenue suédoise.
Thegoldenlion
10 juin 2018 @ 11:12
À quand la prochaine altesse dans la nombreuse descendance du Roi? Un 3ème enfant chez le prince Carl Philip? Ils souhaitent peut-être une petite princesse…
Karabakh
10 juin 2018 @ 11:22
Ils ne perdent pas de temps, par contre le monogramme est d’une banalité sans nom. L’infographie a fait perdre de jolies lettres de noblesse à l’art des monogrammes.
Denis
10 juin 2018 @ 14:20
Tout ce tremblement pour une Miss O’ Neill … un brin exagéré , je trouve…
Gérard
11 juin 2018 @ 16:59
On voit bien que vous n’êtes pas irlandais…
Caroline - Mathilde?
11 juin 2018 @ 20:37
Même commentaire. …Elle ne porte pas le nom de son père. ..
Karabakh
12 juin 2018 @ 12:08
Même combat. Elle porte légalement les deux noms, donc celui de son père.
caroline-mathilda
13 juin 2018 @ 12:17
je maintiens …
Elle ne porte pas le nom de son père mais celui de bernadotte -sans o’neill!
Marie
22 juin 2018 @ 12:23
Sa soeur porte les deux noms sur son passeport.
Sophie
10 juin 2018 @ 16:42
Je crois que ça plaira à la petite Adrienne. C’est joli et tout en couleur de BD.
marianne
10 juin 2018 @ 16:59
Je comprends les 3 couronnes de Suède, mais les autres quartiers ?
Celui (ou ceux) du papa ? Quelqu’ un pourrait-il expliquer ces armoiries ?
Merci d’ avance .
marianne
10 juin 2018 @ 17:00
L’ aigle des USA peut-être ?
Baboula
11 juin 2018 @ 13:57
Si vous le permettez,cet aigle me fait penser à un faisceau napoléonien.
Quelqu'un
11 juin 2018 @ 13:32
1 et 4 : Suède moderne ; 2 : Suède ancien ; 3 : Duché de Blekinge ; sur-le-tout partie gauche : Principauté de Pontecorvo (principauté de Bernadotte avant d’être adopté) et partie droite : Maison Bernadotte.
Couronne des Princes de Suède.
Collier (version féminine) de l’Ordre du Séraphin.
Gérard
12 juin 2018 @ 17:43
En effet Quelqu’un version féminine avec le grand cordon de l’Ordre plutôt que le collier des princes.
Mary
10 juin 2018 @ 17:04
Explications svp ?
Jacqueline
11 juin 2018 @ 19:11
Il ne manque plus que le duché problemgastriq et ce sera parfait.
Caroline - Mathilde?
12 juin 2018 @ 12:28
Quel trait d humour. ..quelle finesse d esprit. ..
Lou13
12 juin 2018 @ 07:24
On retrouve au milieu le blason des Bernadotte depuis 1908 avec l’aigle Napoléonien de sable semé par une constellation de 7 étoiles d’or (la Grande Ourse) en bas à gauche on reconnaît les armoiries de la province de Blekinge dont la petite princesse est duchesse
Karabakh
12 juin 2018 @ 12:09
En héraldique, l’aigle est du genre féminin : une aigle.
Gérard
12 juin 2018 @ 17:39
La Suède a deux armoiries nationales, des petites et des grandes, selon la loi du 29 avril 1982 qui remplace une loi du 15 mai 1908.
Les petites armes sont les plus courantes et comportent trois couronnes ouvertes d’or posées deux et une sur un champ d’azur. Le blason est surmonté d’une couronne royale et, éventuellement, entouré par le collier de l’Ordre royal du Séraphin, fondé en 1748 et qui est la distinction la plus prestigieuse en Suède.
Le petit blason est utilisé comme symbole de la Suède depuis environ 1336. Les trois couronnes étaient à cette époque le symbole très connu des Rois Mages. On dit aussi que ce blason aurait été adopté par le roi Magnus IV de Suède (1319-1364) comme symbole de ses titres de roi de Suède, de Norvège et de Scanie.
Les grandes armes sont le symbole du souverain ; elles sont aussi utilisées lors de grandes occasions par le gouvernement ou le Parlement. Leur composition date de 1448 sous le roi Charles VIII (Karl Knutsson).
On y retrouve le blason aux trois couronnes, combiné avec le lion des Folkung (la maison de Bjelbo issue de Biger Jarl), la dynastie qui a dirigé la Suède de 1250 à 1364. Au centre on peut voir les armoiries de la famille régnante : les Bernadotte, c’est-à-dire le blason configuré dans la seconde décennie du XIXe siècle par le prince héréditaire récemment élu, le maréchal français Jean-Baptiste Bernadotte, qui a adopté le nom de Charles XIV Jean de Suède.
L’écu est parti avec au premier une gerbe qui rappelle la dynastie Vasa (1523-1654), et au second un pont (légèrement courbe car ce sont des armes parlantes) qui représente la principauté de Pontecorvo en Italie (que l’empereur Napoléon Ier offrit au maréchal Bernadotte en 1806), avec l’aigle napoléonienne des princes souverains de l’Empire en chef. Sauf bien sûr pour les armes Bernadotte il s’agit de la composition adoptée le 11 avril 1525.
En 1826, le roi Charles XIV Jean de Suède décida de changer l’aigle napoléonienne en un corbeau de sable surmonté d’un chef cousu d’azur semé d’étoiles d’or pour les blasons des princes du royaume. En 1844, le roi Oscar Ier de Suède réglementa officiellement les armoiries de l’Union Suède-Norvège et supprima le chef cousu d’azur semé d’étoiles en le remplaçant par en chef la constellation de la Grande Ourse (Ursa Major) d’or. La Grande Ourse est appelée en suédois Karlavagnen c’est-à-dire le Chariot de Charles. C’est l’époque du poème d’Esaias Tegnér :
« Aussi longtemps que le Chariot de Charles tournera encore
Ses roues d’or autour du pays du Nord,
Intact tiendra l’ancien trône de Suède. »
Ces armoiries restèrent identiques jusqu’en 1885, où le corbeau laissa sa place à une aigle de sable becquée et membrée d’or. À la suite de l’indépendance de la Norvège en 1905, une nouvelle loi sur les armoiries du royaume fut promulguée en 1908 où l’aigle est de nouveau d’or.
Le 29 avril 1982, une loi a remanié les armoiries de la Suède. Le principal changement est une conséquence de la réforme des Ordres de 1974. Avec la mise en sommeil de plusieurs des Ordres royaux et la modification des conditions d’attribution de l’Ordre de Charles XIII, il a été décidé de ne plus représenter que l’Ordre du Séraphin sur les armes royales. Le lion des Bjelbo/Folkung fut également modifié. Alors qu’il était simplement décrit comme un lion couronné d’or, à la langue de gueules en 1908, la loi de 1982 précise que le lion aura aussi les griffes et les dents de gueules (il est très rare de voir des dents rouges en héraldique, en général elles sont blanches, on peut donc supposer que le lion vient de se repaître d’une bonne viande). Dans les grandes armoiries, deux précisions sont également apportées au texte de 1908 : le manteau doit être pourpre, frangé et lié d’or, et les lions qui portent l’écu doivent reposer sur un entablement d’or.
« Section 1 La Suède a deux armoiries nationales, les grandes armes nationales, qui sont aussi les armes personnelles du chef de l’État, et les petites armes nationales. Les armoiries sont utilisées comme symbole de l’État suédois. Les grandes armoiries ne devraient être utilisées selon les spécialistes que pour le chef de l’État, le Riksdag (Parlement), le gouvernement, les départements, la représentation étrangère et les forces armées. Le chef de l’État peut permettre aux autres membres de la maison royale d’utiliser les grandes armes comme armes personnelles avec les modifications et ajouts décidés par le chef de l’État.
Section 2 Les grandes armes nationales consistent en un écu bleu, divisé en quatre par une croix d’or aux bras incurvés, et un écu en cœur aux armes de la dynastie royale. Les premier et quatrième quartiers comportent trois couronnes d’or ouvertes, disposées deux sur une. Les deuxième et troisième quartiers comportent trois barres ondées d’argent, chargées d’un lion debout, couronné d’une couronne ouverte d’or avec la langue, les dents et les griffes rouges. L’écu en cœur est divisé. Le premier champ contient les armes des Vaasa: trois bandes bleu, argent et rouge, chargées d’un vase d’or. Le deuxième champ comprend les armes de la dynastie Bernadotte: dans un champ bleu au-dessus de l’eau un pont à trois arches et deux tours crénelées, le tout d’argent, au-dessus d’une aigle d’or regardant à gauche dont les pattes serrent un foudre d’or avec en chef la constellation de la Grande Ourse d’or. Le grand écu est couronné d’une couronne royale et entouré des insignes du Séraphin. L’écu est supporté par deux lions couronnés de la couronne royale avec des queues divisées (fourchées) et des langues, des dents et des griffes rouges. Le lion est sur un entablement d’or. Les armes sont entourées d’un manteau royal sommé d’une couronne et frangé et lié par des cordons d’or. Les grandes armes peuvent également être utilisées sans insigne d’Ordre, sans support, sans entablement ou sans manteau.
Section 3 Les petites armes nationales consiste en une couronne royale surmontant un écu bleu avec trois couronnes d’or ouvertes, disposées deux sur une. L’écu est entouré des insignes de l’Ordre du Séraphin. Les petites armes nationales peuvent également être les trois couronnes d’or ouvertes, disposées deux sur une, sans écu ni couronne royale. Les autorités qui peuvent faire usage des petites armes nationales obtiendront des emblèmes pour symboliser leurs activités. Avant d’utiliser ces armoiries avec de tels ajouts, il en sera référé au Conseil héraldique de l’État. »
La version héraldique française peut se lire : écartelé à la croix pattée d’or, qui est la croix de saint Éric, cantonnée en 1 et 4, de Suède moderne, qui est d’azur, à trois couronnes d’or posées 2 et 1 ; en 2 et 3 de Suède ancien, qui est d’azur, à trois barres ondées d’argent, au lion couronné d’or, denté, lampassé et armé de gueules, brochant sur le tout ; sur-le-tout parti d’un tranché d’azur et de gueules à la bande d’argent et à la gerbe d’or brochant sur le tout qui est de Vasa, et d’azur à un pont de trois arches sommé de deux tours crénelées et posé sur une champagne ondée, le tout d’argent, accompagné en chef de sept étoiles du même au chef d’azur à l’aigle contournée d’or au vol abaissé, empiétant un foudre du même qui est de Bernadotte. Supports : deux lions à la queue fourchée et à la tête contournée d’or, dentés, lampassés et armés de gueules, couronnés d’une couronne royale fermée, posés sur un entablement d’or. L’écu est entouré du collier de l’Ordre du Séraphin et le tout est posé sur un manteau de pourpre doublé d’hermine, lié, frangé et houppé d’or, timbré de la couronne royale fermée.