Inauguration de ce monument en granit représentant le bureau du roi de Saxe où il signa son abdication en 1918. Le roi Friedrich August III (1865-1932) était né à Dresde en 1865. Il est le fils du roi Georg de Saxe (1832-1904) et de l’infante Maria Anna de Portugal (1843-1884). Le roi Friedrich August III a épousé en 1891 à Vienne l’archiduchesse Luisa d’Autriche dont il divorça en 1903. Il est décédé à Sybyllenort en 1932.
Ce monument a été érigé dans le parc du château de Guteborn. (merci à Alberto)
Kardaillac
16 novembre 2018 @ 09:04
Les abdications des rois et princes électeurs qui composaient le II° Reich ont signé la plus magistrale bévue stratégique de l’histoire moderne. A lieu de démanteler l’empire militariste prussien en redonnant ses territoires aux vieilles familles régnantes, on l’a fait muter en République du modèle classique, c-à-d. lutte permanente des factions et partis pour conquérir le pouvoir mais sans toucher aux fondations de l’hégémonie.
L’Allemagne reconstruite dans ses forces et son unité nous a avalés vingt plus tard.
Merci à N&R d’avoir signalé ces événements, à première vue anodins, mais de grande conséquence…
Claude MARON
16 novembre 2018 @ 13:03
Tout à fait, la plupart des souverains n’avaient rien à se reprocher dans cette guerre, à part le fait de devoir fournir des troupes au Kaiser…
Leonor
16 novembre 2018 @ 20:24
La constitution de l’empire militariste prussien a été une catastrophe – pour les Etats
allemands eux-mêmes d’abord – . La mutation en une république faiblarde encore plus, une proie toute désignée pour les prédateurs à venir.
Ajoutons à cela la disparition de l’empire austro-hongrois, dans laquelle les alliés eurent une lourde responsabilité, et Clemenceau tout particulièrement.
Cette Mitteleuropa qui implosait, et qu’on a aussi forcée à imploser, sera après 1918 un trou noir au centre de l’Europe, un ventre mou, qui appellera ensuite toutes les catastrophes suivantes, jusqu’à la chute du Mur en 1989. Et encore …
Les Etats allemands d’avant la constitution de l’Empire prussien, et les Etats des Habsbourg constituaient , même imparfaitement, le balancier, voire la variable d’ajustement, entre l’ouest et l’est du continent , à savoir le géant russe. Ce » tampon » disparu, il ne pouvait y avoir qu’affrontement : la guerre froide.
Avant octobre 1989, les troupes russes étaient stationnées à 350 km de la frontière française ( le saillant de Thüringe, ex-RDA). Ce dont la plupart des Français n’avaient aucune conscience .
Vieillebranche
16 novembre 2018 @ 09:45
Merci encore pour ces rappels des monarchies allemandes – beaucoup d’ abdications en 1918 : ce fut aussi la mort de tout un système politique ….l’Allemagne à peine perdue la guerre a recommence une guerre civile jusque dans les années 20:on crut à la victoire communiste – finalement 10 ans pus tard ce fut le nazisme-
HRC
16 novembre 2018 @ 14:18
Révoltes de marins, comités de soldats, la guerre civile était déjà commencée avant la fin des hostilités, effectivement
Jean Pierre
17 novembre 2018 @ 12:04
Merci de le rappeler. L’Allemagne mais pas que était en situation insurrectionnelle proche de la guerre civile à l’automne 1918.
Zeugma
16 novembre 2018 @ 10:05
Après la première guerre mondiale, disparait ce qui subsistait – symboliquement – d’une Allemagne composée d’une myriade de principautés.
C’était l’aboutissement du processus de l’unité Allemande.
L’Allemagne semble aujourd’hui assurée dans ses frontières et dans son système politique.
Les anciennes familles régnantes conservent un grand prestige dont nous sommes témoins sur Noblesse et royautés.
Jean Pierre
16 novembre 2018 @ 10:13
Très « ex-RDA » tout ça !
Damien B.
16 novembre 2018 @ 10:22
Voilà un monument original s’il en est …
Le dernier roi de Saxe est demeuré dans la mémoire collective (du moins pour ceux qui s’intéressent aux maisons royales allemandes) comme le malheureux époux de Louise de Toscane … C’était un homme simple connu pour son franc-parler.
Robespierre
16 novembre 2018 @ 12:34
Ah c’est donc lui ! La dame était partie je crois avec un précepteur de ses enfants et puis elle a trouvé un autre chéri, mais je ne me rappelle plus si c’était un acteur ou un musicien.
Gaetan
16 novembre 2018 @ 13:20
Enrico Toselli, compositeur, il rédigea ses mémoires que l’on peut lire en ligne sous le lien suivant https://archive.org/details/maridaltesse00toseuoft/page/186
Damien B.
16 novembre 2018 @ 15:57
Un pianiste et compositeur italien du nom d’Enrico Toselli auquel Louise de Toscane donna un fils : Charles-Emmanuel (1908-1969).
Quant au précepteur des enfants royaux il s’agit d’André Giron, probablement père de la princesse Anne de Saxe (1903-1976).
monica
16 novembre 2018 @ 19:04
Rob c était un compositeur de musique dont elle eut un garçon
Clara
16 novembre 2018 @ 19:22
Louise a laissé des mémoires (déchargeables du site Internet Archive) d’où il appert que le précepteur n’était pour rien dans les raisons de son départ (si si!) mais qu’il l’avait galamment accompagnée (on ne laisse pas une dame voyager seule !). Quand à l’artiste amoureux il s’agit de Tosti, un musicien d’un certain talent, compositeur de ce qu’on peut appeler la musique de salon. Ils se marierent puis divorcerent.
Karabakh
18 novembre 2018 @ 22:23
L’utilisation d’une forme ancienne du verbe apparaître (« il appert ») est très à propos. 😉
ML
16 novembre 2018 @ 20:27
Enrico Toselli .
Robespierre
17 novembre 2018 @ 18:00
Merci tout le monde pour ces précisions. Oui, c’est vrai, la dame disait que le précepteur n’était pour rien dans son départ. Je crois que le mari se comporta avec generosité dans cette histoire.
Antoine
16 novembre 2018 @ 10:46
Drôle d’idée qui n’émane sans doute pas de la famille. Peut-être un autel expiatoire pour messes en plein air ?
Philippe Gain d'Enquin
16 novembre 2018 @ 11:26
« Frédéric-Auguste III, roi de Saxe, le 2 novembre, réunissait au palais royal de Dresde l’ensemble des membres de sa famille et de son gouvernement. Il leur exprima, non sans grandeur, qu’il n’avait pas l’intention de continuer la guerre sur l’avenue du château. Le sang des saxons ne serait pas versé pour lui ; il partirait. Trop tardivement sans doute il avait quelques semaines auparavant demandé au Kronprinz Georges de créer un gouvernement parlementaire. L’Histoire le rattrapait. Déposé le 11 novembre, Frédéric-Auguste III abdique donc le 13 mai comme le Kaiser. Il renonce à la couronne depuis l’étranger et non du territoire qui l’avait vu régner. Sa décision est sans appel ; la nuit précédente, au château de Moritzburg, il en a pesé le pour et le contre, ce qui lui vaut ce commentaire du ministre de l’Intérieur : Sa Majesté a agi comme un roi ! Le monarque déchu en a-t-il conçu l’amertume que l’on prête aux exilés ? Il ne semble pas ; traversant la Saxe en train, il s’adresse avec bonhommie à ses anciens sujets leur déclarant : Je dois vous dire que vous formez une fameuse bande de républicains » in : , Guerres Mondiales et Conflits Contemporains, Octobre-Décembre 2001 / 204 Presse Universitaires de France, Princes et Nobles d’Allemagne des années 1920 à l’effondrement du III Reich, p. 18.
Gérard
16 novembre 2018 @ 18:26
Merci cher Philippe.
Philippe Gain d'Enquin
18 novembre 2018 @ 20:01
Cher Gérard : Serviteur !
Baboula
17 novembre 2018 @ 07:46
Bon, Philippe, merci pour votre commentaire mais vous entrez sur le territoire de Gérard, notre documentaliste en chef .Nous allons être très documentés !
Gérard
17 novembre 2018 @ 13:27
Oh Baboula je ne prétends à rien. J’ai quelques domaines de prédilection c’est tout. Mais je ne connaissais pas ce texte que cite Philippe qu’il faut remercier aussi pour sa perpétuelle bonne humeur et sa gentillesse, son humour et je suppose son amour de l’humanité ce qui n’est pas le lot de tout le monde…
Baboula
19 novembre 2018 @ 15:31
Vous apportez tous deux de la valeur ajoutée au site .
Philippe Gain d'Enquin
20 novembre 2018 @ 13:20
Chère Baboula, soyez gentille et dites à Gérard que je lui passerai – au cas ou il n’en aurait pas – le mouchoir requis pour essuyer les larmes que votre aimable message (me/lui) suscite… Soyez en remerciée, sachant que pour « Tante » (Appellation déposée) Régine, toutes et tous nous sommes des valeurs qui s’ajoutent les unes aux autres pour que ce blog soit en passe de dépasser et supplanter tous les autres ! Biz, Philippe.
Philippe Gain d'Enquin
19 novembre 2018 @ 11:44
Les remerciements de l’ami Gérard, que j’apprécie ô combien, suffiront à rassurer tout notre petit monde… Etant l’auteur de cet article, je n’ai voulu qu’apporter une contribution à l’évocation présentée par N/R. L’échange des savoirs, vous le savez bien est l’une – si ce n’est la principale – des caractéristiques du site de « Tante » Régine !!! Gérard et Baboula, love – et surtout, bien amicalement vôtre – Philippe.
Menthe
16 novembre 2018 @ 11:52
Le chantier alentour laisserait à penser que ce bloc de granit est perdu au milieu d’un terrain vague, heureusement qu’on nous précise que c’est le parc d’un château !
Baboula
17 novembre 2018 @ 07:49
Pas pratique pour pique -niquer .
Philippe Gain d'Enquin
21 novembre 2018 @ 19:22
Retirez « pique » et la donne pourrait changer…
Philippe Gain d'Enquin
22 novembre 2018 @ 13:24
Mille fois merci, « Tante » Régine de m’avoir suivi ! A vous, en toute amitié le trublion d’N/R.Philippe
Baboula
22 novembre 2018 @ 19:46
Shocking ! but laughing !
Naucratis
16 novembre 2018 @ 12:41
La légende affirme que le roi Frédéric-Auguste III aurait dit en abdiquant : « Macht doch eiern Dreck alleene! » ce que l’on peut traduire avec pudibonderie par « Débrouillez-vous tout seuls » dans un registre, chacun l’aura compris, assez peu châtié !
HRC
16 novembre 2018 @ 14:25
traduction en humour potache « démerden sie selbst »
en usage de mon temps et de celui de mes enfants
(accent compris…)
Naucratis
17 novembre 2018 @ 11:48
En usage par chez moi quand j’étais élève également.
Sich demerden mériterait d’entrer dans le Duden !
Leonor
16 novembre 2018 @ 16:21
Traduction édulcorée, en effet, Naucratis.
Naucratis
17 novembre 2018 @ 11:49
J’ai eu peur de ne pas franchir la censure si je traduisais plus littéralement mais Régine a de l’humour, cela est confirmé ! 😉
Naucratis
17 novembre 2018 @ 11:50
Ne pas oublier l’accent saxon évidemment qui rajoute encore un peu de couleur à la formule choc !
COLETTE C.
16 novembre 2018 @ 16:54
C’est original, cette façon de faire !
Corsica
16 novembre 2018 @ 18:50
Je suis ravie de n’avoir jamais été obligée d’abdiquer, cela évite à mes héritiers d’avoir à se coltiner la vue de ce « bureau-autel de granit » qui a plus sa place dans une église que dans un parc.
Menthe
17 novembre 2018 @ 11:47
Mais Corsica, je suis sûre que votre bureau est certainement beaucoup plus élégant et chaleureux que cette pierre tombale !
Corsica
16 novembre 2018 @ 18:52
Je suis ravie de n’avoir jamais abdiqué, cela évite à mes héritiers de se coltiner la vue de ce » bureau-autel » de granit qui, pour moi, a plus sa place dans une église que dans un parc. :):)