Le musée Baccarat situé dans l’ancienne maison de maître de Marie Laure de Noailles place des Etats-Unis à Paris, présente de nombreuses pièces légendaires de la célèbre maison auprès de qui se fournissent l’empereur du Japon ou le prince de Galles.
Musée Baccarat – 11, place des Etats-Unis – 75 116 Paris
Danielle
26 novembre 2013 @ 11:19
Un très beau musée que j’ai déjà visité, je le recommande.
JAY
26 novembre 2013 @ 11:44
Quand on pense que cet immeuble était une « maison » particulière !!
Pierre-Yves
26 novembre 2013 @ 14:15
… mais quand même pas de rendez-vous (la maison), même si la vicomtesse de Noailles n’était pas une femme bégueule. Elle cultivait même une certaine excentricité et ne détestait pas choquer les esprits étriqués de son milieu.
Cosmo
26 novembre 2013 @ 19:08
Jay,
Marie-Laure de Noailles était née Bischoffsheim. Ce nom, un peu oublié aujourd’hui, était à l’époque l’équivalent de celui de Rothschild.
Mais son mari et elle étaient de grands mécènes et l’art contemporain ne serait sans doute pas ce qu’il est sans elle.
Ceci explique cela.
Cosmo
Jean Pierre
26 novembre 2013 @ 21:54
Nez Bischoffsheim, cher Cosmo.
Je sais ce n’est pas de moi et j’ai mis du temps à comprendre cette blague de Cocteau.
Caroline
26 novembre 2013 @ 11:46
Je me rappelle que le musée Baccarat se trouvait au milieu de la rue de Paradis, la rue de beaux magasins de vaisselle et de cristal dans le dixième arrondissement de Paris!
guewagram
26 novembre 2013 @ 13:55
L’atmosphère de Baccarat rue de Paradis me plaisait plus que ce Baccarat « chic ». Il y a moins d’objets présentés. Evidemment, tous sont des « merveilles/rêves »… Rue de Paradis ces cristaux me semblaient plus proche : rêve et réalité se côtoyaient…
A voir néanmoins.. magnifique ensemble dans un écrin/immeuble superbe.
Danielle
26 novembre 2013 @ 15:02
Caroline, la rue de Paradis a perdu tout son chic et maintenant les grandes maisons de vaisselle sont près de la Madeleine.
J’ai parcouru un grand nombre de fois la rue de Paradis durant sa magnificence.
Trianon
26 novembre 2013 @ 21:33
Il reste encore une boutique Daum je crois
flabemont8
26 novembre 2013 @ 15:01
Baccarat, ville des Vosges, produit des cristaux célèbres dans le monde entier. Mais toute la région a une riche histoire liée aux verreries et cristalleries , Vannes le Châtel, Hennezel qui figurent parmi les plus anciennes de France , ou encore Portieux.Des moines furent souvent à l’origine de ces entreprises à leurs débuts ( Flabémont ! ) et LouisXV anoblit plus tard plusieurs de ces familles de verriers- cristalliers dont certains venaient de Bohême, autre région célèbre pour ses critaux : ainsi apparurent les familles de Finance, de Hennezel, de Massey….
Francine du Canada
27 novembre 2013 @ 07:43
Merci Flabemont pour ce petit bout d’histoire de Baccarat. Mes amitiés, FdC
tatal
27 novembre 2013 @ 17:08
BACCARAT n’est pas dans les Vosges mais en Meurthe et Moselle
flabemont8
28 novembre 2013 @ 11:21
Exact et au temps pour moi, et quand on est chauvin et que ce n’est qu’à quelques kilomètres….excusez moi !
Francine du Canada
26 novembre 2013 @ 16:20
Merci Régine. Ce musée, je l’ai vu mais ne l’ai malheureusement pas visité. Vu le nombre impressionnant de musées à Paris, il me fallait faire des choix. Amitiés, FdC
l' Alsacienne
26 novembre 2013 @ 17:34
L’agencement de ce musée-magasin a été confié au designer Philippe Starck.
Juliette
26 novembre 2013 @ 18:57
Un très beau musée que je conseille à tous.
Il est très plaisant de pouvoir admirer et comprendre les techniques de l’artisanat d’art français. Mettre à l’honneur cet art français de a verrerie, tout comme le récent musée Lalique en Alsace est important.
J’ai déjà visité ce musée, et cet article me donne envie d’avoir le plaisir d’y retourner.
Corsica
26 novembre 2013 @ 20:57
Un plaisir pour ceux qui aiment les arts de la table en général et le travail du cristal en particulier .
Dominique Charenton
27 novembre 2013 @ 06:35
Ce « Trianon » a été érigé dans les années 1880 pour Ferdinand Bischoffsheim (1837-1909) par l’architecte Paul Ernest Sanson auquel Boni de Castellane confiera plus tard la conception de son « Palais Rose »
Ferdinand Bischoffsheim était le grand-paternel de Marie Laure de Noailles (1902-1970)
La mère de Ferdinand Bischoffsheim : Jette Goldschmidt était la fille de Hayum Salomon Goldschmidt, frère du quartier 50 de Ellinka Karin Harriett
comtesse von Einsiedel, grand-mère maternelle de Tatiana,princesse Nicolas de Grèce . Voir message du 09 08 2013 : http://www.noblesseetroyautes.com/2013/08/mariees-du-gotha-tatiana-de-grece/
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Cet hôtel particulier est souvent évoqué dans les volumes de mémoires de
Marcel Schneider, L’Eternité fragile
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La mère de Marie Laure de Noailles , Marie Thérèse de Chevigné (1880-1963) , veuve de Maurice Jonathan Bischoffsheim (1875-1904) se remaria avec Francis de Croisset
Marie Laure épousa en 1923 Charles de Noailles (1891-1981)
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Sur Marie Laure de Noailles il faut lire sa biographie par Laurence Benaim (ISBN 2246529816) qui donne en ouverture un tableau généalogique où figurent les 16 quartiers de Marie Laure
Sa grand mère maternelle était le fameux modèle de Proust : Laure de SADE comtesse de CHEVIGNé 1859-1936 qui était elle-même l’arrière petite fille du divin marquis Donatien de SADE 1740-1814.
Quelques extraits sur Marie Laure, sa mère, son mari ….:
page 53
Laure de SADE bien que séduite par Françis de CROISSET était hostile
à ce que sa fille (mère de Marie de Laure) se remarie avec lui : »
un juif à la rigueur …….Mais pauvre comment y songer ? »
page 83
A la question comment avez vous perdu votre virginité ? Marie Laure
répondra : « En me brossant les dents… »
page 101
En 1921 Proust très affaibli par la maladie se plaint à Cocteau de ce
de ce que la comtesse (de Chevigné grandmère de Marie Laure )
le boude et refuse de lire son livre. »Fabre a ecrit un livre sur les
insectes il n’a pas demandé aux insectes de le lire ! » répondra
Cocteau
page 109
» on dit que Charles de Noailles est agreable et charmant et tout à
fait susceptible de faire le bonheur de votre petite fille » écrivait Henri Greffulhe à Laure de Chevigné. …..
« De gueules à bandes d’or » un sang blasonné coule dans les veines
de ce jeune marié. …..Charles de Noailles considère que
tout « effet » au chapitre de la converstion comme en celui de la
décortaion revient à une faute de goût. Dans un pastiche
consacré à Marie Laure, Drieu La Rochelle ne manquera pas
d’invectiver Charles de Noailles » On avait enseigné à ce
jeune aristocrate que le comble de la distinction serait pour lui
de ne pas se faire remarquer.Il suivait la leçon à la lettre »
Charles, vivant pilier de la 22 ème génération, garde en lui
l’héritage d’une légende familiale, cette assurance devant la
mort qui amène pendant la Terreur, la Maréchale de Noailles à déclarer : » Quand le Maréchal part pour le service du Roi, il s’en va seul, quand il part pour le service de Dieu, je l’accompagne) Cette famille de courtisans qui fut l’une des
plus guillotinées de France a élu sa devise entre toutes : » Le
souffle de la mort ne nous atteint pas »
page 111
Taraudé par son ambition Francis de Croisset s’est présenté
plusieurs fois à l’Académie française.En vain .
» On refuse à l’Académie Maeterlinck qui est belge , Porto Riche
parce qu’il est juif, Madame de Noailles (Anna) parce qu’elle
est femme , or Francis de Croisset est tout cela à la fois » notera
l’abbé Mugnier dans son journal
page 115
La famille de Noailles a enduré sa part de médisances. Le grand
père de Charles a frôlé le scandale , avant de conclure ses frasques
à la façon d’une opérette. « Rich,clever, and very good looking »
selon un anglais, Antoine de Noailles, duc de Mouchy , fut un des
rares membres d’une famille légitimiste à se rallier au Second
Empire. Si ses dissipations lui valurent d’être arrêté plusieurs
fois un ordre de l’Empereur lui rendait toujours la liberté.
Jusqu’au jour ou par un supplément d’extravagance, il dansa
devant les « Pépinière Barracks with no covering » claquant des
castagnettes, et réclama une nouvelle fois d’être mené aux Tuileries
plutôt qu’au poste de police. Cette fois Napoléon III exigea de lui
un mariage immédiat avec une cousine qu’il lui destinait , la très
belle et très fortunée Anna MURAT. Terrorisé par la perspective de
la prison et plus encore par un black out mondain le jeune duc s’y
résolut.Le couple eut deux enfants dont le Prince de POIX – père de
Charles – qui épousera la fille de la vcomtesse de COURVAl, une
américaine.
C’est à dire que Marie Laure et Charles ont en commun des grands
parents assez excentriques, qu’ils s’agissent de l’américaine
Mary PAINE et de Laure de CHEVIGNé ou bien du duc et de la
duchesse de MOUCHY, ainsi brossés par Reynaldo HAHN : le premier
comme un » vieux beau gras futile, bienveillant, aimable, pomponné,
cinglé, perché sur de hauts talons, le cou énorme, ridé bouffant
au dessus du col rabattu » Quant à la duchesse elle est traitée en »
ruine harmonieuse, simple et positive comme toutes ces dames du
Second Empire , mais aimable et douce … »
page 116
Marie Laure, invitée quelques jours en août 1923 chez Philippine de
Ligne – la soeur de Charles – à Beloeil ne manque pas d’épingler la
cour : » Le vieux Ligne a beaucoup d’allure, sa femme n’en a pas.
Il y a trois soeurs d’Eugène très gratin belge et une vieille gale
de Madame de Moustiers qui fait trembler les évêques et les
curés et qui possède un morceau de la vraie croix qu’elle a soutiré
au clergé de Besançon en refusant de payer le denier du culte ! » et
de conclure: » L’atmosphère est paresseuse . On sent que les
ancêtres se sont tous engraissés dans l’indolence »
page 120
Marie Laure n’est pas Cléopatre et Charles n’est pas Antoine .Une
métaphore météorologique de MArie Laure donne la température de
cet amour : » Il fait chaud mais les nuits restent froides »
page 153
Alors qu’on demandait à Marie Laure : » Charles il aime les
hommes ou les femmes ? » elle répondit : « Oh il aime les
fleurs…. »
page 227
Marie Laure va s’élancer se perdre pour déchirer ce qui la dévore
à la recherche d’un plaisir que lui refuseront des hommes décidément
si féminins. Histoire banale sans doute, au coeur de cette
aristocratie où bien des hommes se marient et font des enfants , sans
pouvoir tout à fait renoncer à leurs penchants homosexuels
En attendant cette révélation épaissit encore la muraille
infranchissable que Charles a érigée entre son épouse et lui.
Elle l’évoque : » Nous devions partir le surlendemain . J’avais dit
que je voulais me coucher tôt avant ce long voyage. Le Baedeker
était resté dans sa chambre à lui. Si le Baedeker n’était pas resté
à son chevet je n’aurai pas vu….Lui était couché…le Baedeker
trainait sur le sol…Bastien était nu à ses côtés… »
page 293
Marie Laure n’oublia pas la phrase sèche dont sa grand mère Laure de
Chevigné gratifia la nouvelle épouse de son ancien amant Henri de
BRETEUIL » Je vous remercie de m’avoir épargner la vieillesse
d’Henri …. »
page 343
Marie Laure emmène le peintre Lucien Freud dont la carrière débute
à Vienne la ville du grand père de celui ci et le hasard fait qu’ils
rencontrent le descendant de Sacher-Masoch . Alors Marie Laure
ne peut résister à ce mot qui donne à chacun sa dimension
historique : » Ich bin Sade, Du bist Freud, Her hist Masoch…. »
page 394
Au moment ou son mari Charles de NOAILLES était invité par la Reine
d’ANGLETERRE sur le yacht Britania , son amant d’alors recevait en
Camargue Jackie KENNEDY. Ne perdant jamais son sens de l’humour
Marie Laure lance : » Mon mari me trompe avec la Reine d’Angleterre
et mon amant avec la femme du Président américain ! »
Voilà une biographie à lire car comme il est écrit sur la 4ème de
couverture : » Elle avait un nom illustre Noailles, et un aieul
sulfureux le marquis de Sade. Mais la muse du bizarre a su ajouter un
prénom Marie Laure, et un destin. Née en 1902 au croisement d’une
dynastie de banquiers allemands et de l’aristocratie française, morte
en 1970 quand les avant garde ont remplacé les salons,
l’extravagante Marie Laure n’aura jamais cessé d’être l’héritière au
sang mêlé …..
…..Marie Laure résume les contradictions du siècle . Etrangère et
iconoclaste, frivole et décalée …..Amie de Crevel….Lolita de
Cocteau …..Mécène de l' »Age d’Or » de Bunuel ….protectrice de Man
Rey et Mallet Stevens..
…..elle choqua capricieuse et tragique «
Dominique Charenton
27 novembre 2013 @ 06:42
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lire dans mon message précédent
» page 115
….Le couple eut deux enfants dont le Prince de POIX – père de
Charles – qui épousera la fille de la vicomtesse de COURVAL, une
américaine. »
au lieu de
« Page 115
…Le couple eut deux enfants dont le Prince de POIX – père de
Charles – qui épousera la fille de la vcomtesse de COURVAl, une
américaine. »
et à la fin » …..Marie Laure résume les contradictions du siècle .….protectrice de Man Ray et Mallet Stevens..…..elle choqua capricieuse et tragique «
au lieu de
» …..Marie Laure résume les contradictions du siècle .….protectrice de Man Rey et Mallet Stevens..…..elle choqua capricieuse et tragique «