Situé dans le magnifique parc forestier de Sevran, le musée retrace l’histoire de la poudrerie. Abrité dans un bâtiment de l’ancienne usine et témoin de l’importance stratégique du site, le musée s’articule autour d’espaces riches de découvertes : le laboratoire d’expériences, la chaudière, la machine à fabriquer le fulminate de mercure, les cuves, les flacons de conditionnement…
En 1865, l’empereur Napoléon III a signé un décret créant la Poudrerie Impériale de Sevran destinée à la poudre de commerce. Ce site fut choisi pour sa situation idéale à proximité du canal de l’Ourcq, d’une voie de chemin de fer tout en étant suffisamment éloigné des villes de Sevran et de Livry-Gargan.
Cette poudrerie fut le premier exemple en France complètement actionné par la force des machines à vapeur, transmise par câbles télédynamiques, entre un bâtiment équipé de machines vapeur et les usines de poudre. Dans la première usine, le pavillon surmonté d’un clocheton et occupé aujourd’hui par le centre d’accueil du parc forestier, le système de câbles rayonnait en hémicycle à partir de la centrale d’énergie. Dans la seconde, constituée de deux bâtiments reliés par une passerelle (bâtiment Boris), le circuit était linéaire. Les câbles passaient par les arcs qui jalonnent une des allées du parc.
Après la guerre de 1870, le ministère des armées a récupéré le site et l’a agrandi, rajoutant un nouveau générateur pour accroitre la production.
La Caserne, achevée en 1880 abritait une compagnie d’infanterie chargée de garder la poudrerie. Des gardiens civils remplacèrent les militaires au début du XXème siècle et la caserne fut transformée en grands bureaux.
En 1914, 600 ouvriers y travaillent, puis 1200, fabriquant des munitions quelques temps plus tard. Pendant la Première Guerre mondiale, elle a employé jusqu’à 3300 ouvriers et a atteint une production de 28 tonnes de poudre par jour.
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, la Poudrerie fonctionne à plein régime pour arriver à 500 tonnes de poudre en mai 1940. La manufacture sera par la suite occupée par les Allemands qui la dépouillent de ses machines.
En 1973 la production, uniquement destinée à la chasse a cessé. L’usine a été construite sur une partie de la forêt de Bondy, dont les arbres ont été entretenus par les poudriers. C’est une des raisons qui a conduit a l’aménagement du site en parc national forestier de 137 hectares situé sur le territoire des communes de Sevran, Villepinte, Livry-Gargan et Vaujours. 90% du site sont reconvertis en parc forestier, le reste conservé par le ministère des Armées pour y loger son personnel.
Dans le parc de la Poudrerie, le terrain relativement plat est ponctué de buttes de terre. Il s’agit de merlons placés entre les différents unités de production, afin d’éviter la propagation des incendies. Le site était composé d’environ 300 bâtiments, dont il ne subsiste qu’une trentaine. Parmi les principaux, on peut voir les pavillons d’entrée (Cour d’honneur), les locaux administratifs et les logements, situés place Henri-Joseph Dautriche, ainsi que des bâtiments annexes dont l’un est occupé par le musée des techniques des Poudres et de l’Armement de Sevran. Ces 30 plus beaux bâtiments conservés ponctuent la promenade de leur architecture de briques et de pierres tandis que les bâtiments détruits on laissé place a des clairières accueillant le soleil et les papillons l’été, des écureuils à l’automne
Des rails sillonnent encore le parc quadrillé par un réseau d’allées bordées d’ancien bacs à sable, utilisé contre les débuts d’incendie, et d’arches de maçonnerie par où passaient les câbles transmetteurs d’énergie.
A partir de 1974, ce site est classé par le Département de la Seine-Saint-Denis et les terrains ont été convertis en parc arboré, classé Natura 2000, ponctué de mares et d’arbres centenaires, accueillant une faune très variée: pic noir, buse variable, canard mandarin et autre salamandre tachetée.
Enfin, en plus d’occuper une place importante dans l’histoire nationale, la poudrerie de Sevran-Livry représente également un pan important de l’histoire locale. Les poudriers qui habitaient à proximité du site ont constitué une communauté très forte, dont les traditions sont encore perpétuées par certains membres notamment au moment de la Sainte-Barbe. (merci à Guizmo)
ciboulette
2 décembre 2019 @ 17:44
Merci , Guizmo , pour cet article si intéressant . L’écureuil est mignon !
aggie
3 décembre 2019 @ 12:16
très intéressant, j’ignorait tout de cette histoire et de ce musée pourtant située à un vingtaine de kilomètres de chez moi, merci Guizmo