Le prince héritier Naruhito du Japon était à Lyon où il a visité l’Association pour le Développement de la Langue et de la Culture Japonaise qui, depuis 20 ans, offre à la fois d’apprendre le japonais tout en découvrant la culture par le biais d’activités telle que calligraphie, cérémonies du thé et rencontres avec des étudiants japonais.
Après un déjeuner à la mairie de Lyon, le prince s’est rendu au musée des tissus. (merci à Anne)
Mary
9 septembre 2018 @ 09:09
Bon,il n’est pas responsable du passé de son pays, passé évoqué dans l’article sur les 12 ans de son neveu …
Olivier d'Abington
9 septembre 2018 @ 13:34
Cher Pierre-Yves, Chère Leonor,
Désolé, j’avais raté le post sur le petit prince, je vous réponds donc ici en ce qui concerne l’enseignement de l’histoire au Japon (en particulier de la 2nde Guerre Mondiale).
Tout d’abord, il faut savoir qu’il y a eu évolution (comme dans beaucoup de pays) dans la façon d’enseigner l’Histoire et son contenu au Japon ces 20 dernières années.
Les plus âgés (dont encore un certain nombre ont connu la guerre!), ainsi que leurs enfants, savent parfaitement à quoi s’en tenir sur les atrocités militaristes des années 30-40.
Pour la simple bonne raison que beaucoup de Japonais de l’époque et de la génération suivante ont fortement critiqué celles-ci.
Cependant, j’en profite pour faire un point rapide sur un élément important: les Japonais ont raison de se présenter comme des victimes de la bombe atomique, car il est aujourd’hui avéré que l’usage des bombes n’a absolument pas mis fin à la guerre, puisque le Japon était déjà à terre. Je ne peux pas rentrer dans le détail ici, mais les Japonais ont servi de cobayes pour les expérimentations nucléaires que les Américains avaient « besoin » de faire, tout en démontrant leur supériorité militaire face à la Russie, à la veille de leur partage du la terre en zones d’influence.
Avec le temps, et le retour des nationalistes au pouvoir (donc Abe fait partie au premier chapitre), les choses ont malheureusement évoluées comme le signale Leonor dans sa réponse.
Sauf que, ce n’est pas si simple.
L’enseignement japonais étant majoritairement privé, il n’existe pas de normes aussi strictes qu’en France ou d’autres pays, où l’enseignement est majoritairement public, en ce qui concerne le contenu de l’enseignement des matières (Histoire incluses).
Bref, du coup, les connaissances historiques des élèves dépendent pour beaucoup du nombre d’heures alloué à la matière (les établissements « d’élite » sont forcés d’y consacrer tout de même beaucoup d’heures pour les concours d’entrée à l’université, tandis que d’autres y prêtent moins d’attention).
Elles dépendent, aussi, beaucoup, des manuels utilisés dans les cours.
Une grande polémique a eu lieu dans les années 2010, lorsque le gouvernement Abe1 a essayer de faire réviser (à tous les sens du terme!!!) les manuels d’Histoires, afin, en effet, que les exactions japonaises soient non pas édulcorées, mais effacées.
Cependant, la dispute fut rude et il a été accordé « du bout des lèvres » par le pouvoir de l’époque que les écoles pouvaient continuer de choisir les manuels qu’ils souhaitaient pour l’enseignement de l’Histoire.
Cependant, je n’ai pas de « nouvelles fraîches » sur ce point en ce qui concerne l’enseignement de l’Histoire ces dernières années… Je vais me renseigner!
Ce révisionnisme historique était par ailleurs accompagné de toute une ribambelle de réformes, par exemple, entre autres: obligations de hisser le drapeau japonais (hinomaru) le matin au chant de l’hymne national pour tous les élèves de toutes les écoles japonaises.
Les protestations qu’avaient soulevées cette nouvelle « lubie » nationaliste (en plus du reste) – une majorité de professeurs était opposé à cette démarche, justement en mémoire de ce que toute cette symbolique militariste rappelait aux consciences vis-à-vis de la 2nde Guerre Mondiale – a conduit à un licenciement immédiat de tous les contestataires de l’enseignement public (je n’ai pas d’infos si la même chose s’est produit dans l’enseignement privé, mais il serait étonnant que cela n’ait pas été le cas, car, malgré tout, l’enseignement privé reste sous la coupe du ministère de l’enseignement).
Enfin, sur un autre (et dernier) point: il est absolument faut d’affirmer – comme le fait le site en anglais signalé par Leonor – que l’enseignement de l’Histoire de la 2nde Guerre Mondiale « débuterait » avec le lancement des bombes atomiques américaines sur des Japonais qui n’auraient alors eu aucune idée d’où cela venait! C’est tout simplement un mensonge.
Mary
10 septembre 2018 @ 14:05
Cher Olivier ,
Cobayes pour la bombe atomique ? Certainement. Mais ils s’y entendaient à prendre comme cobayes les chinois, coréens et russes…voir l’unité 731 dont je parlais dans l’article sur l’anniversaire de Hisahito.
Olivier d'Abington
11 septembre 2018 @ 14:30
Chère Mary,
Certes! Je ne le nie pas!
Cependant, avec l’atome on passe à un tout autre ordre!
Savez-vous que des enfants d’arrières-grands-parents irradiés continuent aujourd’hui de naître avec des malformations congénitales?
L’atome est un poison sur des centaines d’années! qu’il soit militaire ou « civil » (guillemets obligatoires, puisqu’en réalité même le nucléaire « civil » est en fait géré sous le secret militaire).
Il affecte donc les générations à venir, ce que ne faisait pas les armes traditionnelles.
Les Américains ont d’ailleurs, à la même époque, pris des cobayes Américains sur leur propre sol afin de commencer ces expérimentations… Mais, N&R n’est pas l’endroit pour parler de tout ça… Je vous laisse chercher les infos disponibles sur internet (et ailleurs).
Enfin, il ne faudrait pas oublier que c’est souvent très facile de juger après-coup, lorsqu’on n’est pas soi-même impliqué, alors que lorsqu’on est pris dans les rêts d’un pouvoir totalitaire et militaire il devient beaucoup plus compliqué de jouer les héros et les résistants contre le pouvoir en place.
Une grande partie de la population subissait ce que le pouvoir politique militariste lui imposait! Au même titre que ce que vivaient les pays aux gouvernements collaborateurs avec l’Allemagne Nazie.
framboiz 07
9 septembre 2018 @ 18:17
Mme Macron aurait pu faire le déplacement , non ?
Karabakh
10 septembre 2018 @ 16:31
Non, car il s’agit d’un événement organisé conjointement par l’Association pour le Développement de la Langue et de la Culture Japonaise, et la Mairie de Lyon. Ce n’est pas une visite d’Etat.
Corsica
9 septembre 2018 @ 18:59
Sur la première photo, le prince est dans la cour du très bel Hôtel de Ville de Lyon construit durant le règne de Louis XIV puis remanié deux fois à la suite d’incendies. Derrière le deuxième Arc de Triomphe, on devine la façade de l’opéra érigé à la place des jardins à la française qui initialement s’étendaient jusqu’au Rhône voisin.
Le prince Naruhito est venu à Lyon pour célébrer le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France car c’est dans cette ville de la soie que le Japon ouvrit son premier consulat européen.
Dimanche, le futur empereur s’est rendu en Bourgogne, notamment à Santenay pour visiter un vignoble. Demain, lundi, il ira au commissariat à l’énergie atomique de Grenoble, ville où son épouse à étudié le français en juillet et août 1983. Comme le prince ne retournera au Japon que le 15 septembre d’autres visites en France, autres que la rencontre avec Monsieur Macron, devraient avoir lieu. À moins qu’une partie de son séjour soit privée.
Il2206
9 septembre 2018 @ 19:40
Je pense que le Prince Naruhito du Japon a quitté Lyon, ce soir. J’ai vu passer un cortège officiel avec des inscriptions en japonais sur les voitures. Cortège qui était initialement stationné devant le Sofitel, hôtel dans lequel Bill Clinton était descendu lors du G7 à Lyon.