Le prince Nicolas de Monténégro sera en visite pour 3 jours en Bretagne fin du mois d’août. Le prince est né à Saint-Nicolas-du-Pelem le 7 juillet 1944. Sa mère Geneviève Prigent était née à Saint Brieuc et est décédée en 1990 à Lannion, autre halte de cette visite princière. Outre sa maison natale, le prince visiter le musée de la Résistance de Saint-Connan, Saint Cyr Coëtquidan, Carnoët et le cimetière de Folac’h où est inhumée sa mère.
Noblesse et Royautés aura le plaisir de pouvoir vous présenter des comptes rendus de ces visites du prince Nicolas en Bretagne.
Revenons sur l’ascendance du prince Nicolas de Monténégro. Il est le fils du prince Michael Pétrovic Njegos et de Geneviève Prigent. Son père le prince Michael est le troisième enfant du prince Mirko Dimitri Petrović Njegoš (1879 – 1918) et de Natalija Constantinović (1882 – 1950). Le jeune prince Michael quitte le Monténégro pour l’exil à l’âge de six ans avec la famille royale, le 20 Janvier 1916, alors que son père décide de rester au pays pour poursuivre des pourparlers de paix avec l’Autriche-Hongrie. Il est d’abord confié à une école privée à Naples, en Italie, avant de rejoindre sa mère installée à Eastbourne, Sussex, Royaume-Uni, où il reçoit un enseignement primaire. Le 7 Mars 1921, après le renoncement de son oncle
Danilo, trop marqué par ses amitiés allemandes et autrichiennes, Michael est proclamé par le gouvernement en exil roi de jure du Monténégro sous la régence de sa grand-mère, la reine Milena.
Cette décision politique est sans effet sur sa vie d’adolescent, et il termine normalement ses études en France, au lycée Lakanal de Sceaux (Hauts de Seine), avant d’entrer à Sciences Po à Paris. Dès sa majorité comme citoyen français à l’âge de vingt et un, le Prince Michael en tant que chef de la famille royale renonce à tout rôle politique pour lui et sa dynastie, reconnaît le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, et fait allégeance à ses cousins Karadjordjevic, mettant fin à la régence par le général Anto Gvozdenovic le 14 Septembre, 1929. Contrairement à son grand-père, le roi Nikola I, qui ne l’a jamais acceptée, Michael reçoit une liste civile en tant que membre d’une ancienne famille régnante.
Tuberculeux, sur les conseils de son médecin parisien, le prince Michael fait des séjours réguliers dans les spas de Bretagne et c’est dans le train de Paris à St. Brieuc, Côtes-d’Armor, qu’il rencontre sa future épouse.
Le 27 Janvier 1941, il se marie à Paris (XIVe) avec Geneviève Prigent, fille de Francis Prigent, chirurgien à St. Brieuc. Quelques mois après leur mariage, en avril 1941, le couple qui vit à Paris, est arrêté par la Gestapo et transféré dans le camp nazi de Bad Homburg, près de Francfort, en Allemagne. C’est là que le prince Michael reçoit les représentants du gouvernement italien qui lui offrent la couronne du Monténégro, restauré comme un Etat indépendant le 12 Juillet 1941 après la division de la Yougoslavie. Michael refuse un royaume sous l’aile du IIIe Reich et de l’Italie Fasciste de Mussolini, et réaffirme sa confiance en une Yougoslavie unifiée. Libéré au cours de l’automne 1943, il est à nouveau arrêté par les Allemands et emprisonné de Juin 1944 à Avril 1945. Alors qu’il est en prison, son fils unique, Nicolas Michel Francis, naît le 7 Juillet 1944 à Saint-Nicolas du-Pelem dans les Côtes-d’Armor.
En 1948, la liste civile que lui donnait la Yougoslavie est supprimée par le nouveau gouvernement communiste. Avec l’accord de Tito qui apprécie la loyauté du Prince pour une Yougoslavie unifiée, Michael et sa femme décident de revenir en Yougoslavie. Ils résident à Belgrade, où Michael est titulaire d’un emploi de chef du protocole au ministère des Affaires étrangères. Le Prince Michael visite le Monténégro, qu’il n’a pas revu depuis 1916. Mais, déçu par le titisme, la famille revient en France au bout d’un an ; il ne restera de cette expérience yougoslave, que le surnom donné à Geneviève Prigent : « La princesse rouge ».
Le 11 Août 1949 à Paris, son mariage avec Geneviève Prigent est dissous. Après le divorce, elle s’installe avec Nicolas d’abord à Paris, puis, plus tard, à Trébeurden dans les Côtes-d’Armor où elle exerce la profession d’orthoptiste.
Depuis cette date, le prince Michael ne verra son fils que quelques fois par an. De retour en France, le Prince Michael trouve un emploi d’agent commercial, et parfois de traducteur pour le siège de la police de Paris. Ses activités officielles comme Prince du Monténégro sont alors réduites à presque rien : un long voyage aux États-Unis pour visiter les réfugiés yougoslaves, et la présidence de quelques cérémonies royalistes.
Jusqu’à sa mort, le 24 Mars 1986 à Paris, le Prince Michael a mené une vie solitaire et très modeste, mais digne et sans compromission, sans jamais utiliser son nom de famille glorieuse pour pénétrer dans les cercles de la société, ni obtenir des contributions financières qui auraient certainement amélioré sa situation très difficile; ayant travaillé seulement une courte période de temps en France, au moment de sa retraite, sa pension était très petite, en fait juste suffisante pour vivre. Le Prince Michael est enterré au cimetière serbe près d’Orly en Val de Marne.
Le prince Nicolas a été élevé par sa mère à Paris où elle exerce la profession d’orthoptiste, il passe ses vacances à Trébeurden dans la maison de sa grand-mère maternelle, en compagnie de ses cousins. Il est parfaitement au courant de l’histoire de sa famille et de son nom.
Son arrière-grand-père, le roi Nicolas Ier, quitte le Monténégro en 1916, après la défaite des armées serbes et monténégrines devant l’Empire austro-hongrois. En 1918, sous la pression de l’armée serbe qui investit le pays, le roi est destitué, privé de ses titres et de ses biens, banni de son pays avec toute sa famille, avant que le royaume de Monténégro ne disparaisse en 1920 pour être fondu dans le royaume de Yougoslavie.
Pour le prince Nicolas, tout ceci est comme une légende. En 1967 il se rend au Monténégro en auto-stop, totalement incognito. Mais, lorsque son nom est identifié, il prend conscience du prestige qu’il conserve dans le coeur des Monténégrins.
Diplômé en architecture, le prince épouse le 27 novembre 1976, à Trébeurden, en présence de son père et de sa mère Francine (dite France) Navarro, styliste, avec qui il aura deux enfants : Altinaï en 1977 et Boris en 1980.
Lors de l’hiver 1989, l’ambassadeur de Yougoslavie le contacte par téléphone pour solliciter un rendez-vous avec le ministre de la Culture de la République de la République Socialiste Fédérative de Monténégro.
Celui-ci lui demande l’autorisation de rapatrier le corps de son arrière grand-père le roi Nicolas, de la reine Milena et de deux princesses du Monténégro enterrés à l’église russe de San Remo. Le ministre voulait faire un retour et un enterrement officiels au Monténégro.
En tant que chef de famille, Nicolas donne son accord. Il participe au retour des corps avec son épouse, ses enfants et sa mère, alors gravement malade.
Les Italiens accordent beaucoup d’importance à ce rapatriement dans la mesure où Nicolas Ier est aussi le père d’Elena qui fut reine d’Italie. Le protocole de l’enterrement d’un chef d’État est respecté. La population est dans la rue, à San Remo, Gênes, et Bari, et plus encore au Monténégro, à Bar, puis à Cetinje où les corps sont inhumés.
Nicolas est profondément bouleversé par l’accueil des dizaines de milliers de Monténégrins qui retrouvent leur roi après sept décennies d’exil, et, à travers lui, leur identité. Nicolas décide alors de s’investir pour son pays. Le 7 juin 1991, il inaugure une biennale d’art contemporain à Cetinje, ancienne capitale royale.
Trois semaines plus tard, la Yougoslavie implosait et la guerre civile éclatait, marquant le début d’une terrible décennie. Cette biennale durera dix ans, seule fenêtre vers l’extérieur pour le Monténégro en guerre et sous embargo.
La princesse France est décédée en août 2008 à Paris.
Le 12 juillet 2011, le parlement monténégrin vote une loi de réhabilitation de la dynastie Petrović Njegoš, qui se voit rétablie dans son honneur, ses droits, ses titres et ses biens. Une fondation Petrović Njegoš est créée, dont les principaux objectifs sont de participer au développement et à la promotion du Monténégro à travers des actions et des partenariats dans les domaines de la Solidarité, de l’Écologie et de la Culture. (Source biographique : Par POLN, président et conservateur du Projet public Fonds Njegoskij – Copyright photo : Hyacinthe/Tous droits réservés)
Margaux ?
24 juillet 2017 @ 09:47
Une grande mais dure histoire, durant laquelle hommes et femmes ne furent pas épargnés. Nicolas est un homme d’une grande qualité, qui sait maintenir la mémoire des lieux et des Hommes qui l’ont précédé, sans pour autant chercher à tout chambouler. Fragile équilibre.
cyril-83
24 juillet 2017 @ 09:57
Voilà qui éclairera les nombreux lecteurs qui ne connaissent pas toujours la famille Petrović Njegoš… Bravo !
JAY
24 juillet 2017 @ 10:36
Ce ne fut pas non plus une « grande famille » mais le Roi sut bien marier ses filles (moins bien ses fils) et donc il a tissé des liens en Europe, même si avec le temps peu de vrais liens familiaux sont restés.
La faute certainement aux membres de la famille qui se sont mariés hors « gotha » et aussi de leur maigre fortune.
LPJ
24 juillet 2017 @ 12:26
Il faudrait définir ce qu’est une grande famille. Le Monténégro etait un petit pays mais, compare à la Serbie, il était plutôt stable. En Serbie deux familles se sont combattues pour le pouvoir alors qu’au Monténégro les Njegosh ont dirige le pays sans discontinuité d’abord d’oncle a neveu (quand les évêques se succédaient comme princes) puis de façon plus classique ensuite. Malheureusement la géopolitique du 20ème siècle a entrainé la chute des Njegosh. Cette déchéance tint d’ailleurs plus aux manœuvres de l’Etranger qu’a une volonté populaire.
Olivier d'Abington
24 juillet 2017 @ 11:46
Le parallèle avec la Roumanie et la famille royale roumaine est assez frappant.
Tous ces pays passés sous coupe dictatoriale après la 2nde guerre mondiale sentent qu’ils ont été spoliés d’une partie de leur histoire et semblent enclins à vouloir rattraper la temps perdu.
Caroline
24 juillet 2017 @ 21:48
Et aussi la Bulgarie ?
On ressent la forte personnalité du prince de Monténégro ! On peut voir les photos de sa femme décédée et de ses enfants mariés dans les premiers articles de la rubrique ‘ Monténégro’ dans ce site royal!
framboiz07
25 juillet 2017 @ 01:24
Effectivement, Olivier , un homme modeste et remarquable, qu’on aimerait rencontrer , mais grâce à N&R , c’est comme si c’était fait …
Caroline 43
24 juillet 2017 @ 12:49
Dans les années fin ’90 j’ai eu l’honneur et le plaisir de le recevoir dans mon bureau. Grand Seigneur, notre conversation porta sur les question culturelles, notamment la biennale d’art contemporain, une initiative d’avangarde, courageuse et importante dans ces années là.
Ghislaine-Perrynn
24 juillet 2017 @ 13:00
Intéressant pan de l’Histoire du Montenegro .
La Bretagne est décidément le lieu de refuge pour plusieurs princes de l’Est .
Je connais le Monténégro , c’est un pays superbe . Parfois sauvage , rude mais si beau .
Merci
COLETTE C.
24 juillet 2017 @ 13:57
Intéressant. J’ignorais que cette famille avait tant d’attaches avec la France.
Cosmo
24 juillet 2017 @ 17:29
Bien que le prénom de certains membres de la dynastie, Danilo, fasse penser à la Veuve Joyeuse, il n’en est pas moins vrai qu’il s’agit d’une dynastie ancienne, à la position ambigüe de prince et d’évêque, très bien alliée à la fin du XIX et au XXe siècle. Une reine d’Italie, une reine de Bulgarie, une reine de Serbie, une princesse Leuchtenberg puis grande-duchesse de Russie, une autre grande-duchesse de Russie, sans compter les Linange ou les Kohary. Et je dois en oublier…
Et que dire du Roi de la Montagne d’Edmond About ?
Gérard
24 juillet 2017 @ 18:21
Merci pour ce bel article.
Le premier jour en effet le prince visitera les environs de Saint-Nicolas-du-Pélem, avec notamment le Musée de la Résistance et les châteaux du Pélem et des Tourelles.
Le maquis de Plésidy-Saint-Connan près de Saint-Nicolas fut formé en juin 1944, avec le concours du groupe Jedburgh Frederick après la défaite des maquisards de Saint-Marcel, il a compté en général 120 hommes au plus. Attaqués par les Allemands le 27 juillet 1944 ils menèrent une farouche résistance et les Allemands quittèrent les lieux. Les maquisards libérèrent Guingamp le 7 août. Le Musée de la résistance en Argoat a été ouvert en 2012 à Saint-Connan.
La stèle de l’Étang-Neuf y rappelle ce combat de Coatmallouen du 27 juillet 1944. Elle porte les noms des treize patriotes tombés lors du combat ainsi que ceux de leurs camarades morts lors de la libération de Guingamp et sur le front de Lorient.
Le château du Pélem a été construit au début en 1622 d’après l’inscription sur la voûte de la porte par la famille de Quelen en remplacement du manoir antérieur. Pendant la Révolution française, le château fut pillé par des Chouans, puis en partie incendié par une colonne mobile républicaine qui brûla portes et planchers, mais le maire de Bothoa, René Jacques Ruellan du Créhu, avait protégé les armoiries du château et de la chapelle Saint-Nicolas en les masquant avec du plâtre pour éviter qu’elles ne soient martelées. Le château a été modifié au XIXe siècle, avec notamment l’ajout d’un perron de granite. Il est aujourd’hui habité par la famille de Boisboissel, héritière de la famille de Beaucours.
Anne-Marie-Hyacinthe de Boisboissel était le neveu par sa mère du colonel Sévère, dit Sev, Loz de Beaucours. C’est la raison pour laquelle, de son vivant, le colonel de Beaucours lui légua le château du Pélem.
Les sires de Boisboissel étaient vidames ou prévôts féodés de l’évêché de Saint Brieuc, et leur seigneurie s’étendait sur les paroisses de Saint-Michel, de Saint-Brieuc, de Plérin, de Trégueux, de Langueux, de Cesson et de Ploufragan, outre le fief de Kergomar.
La chapelle du château est devenue l’église paroissiale. Elle fut construite entre 1474 et 1575, le comte Loz de Beaucours la donna à la paroisse entre 1847 et 1860 quand le bourg de Saint-Nicolas accueillit l’église paroissiale à la place de Bothoa. Elle fut agrandie pour devenir l’église Saint-Pierre (nom de l’ancienne église paroissiale de Bothoa), avec l’ajout d’une sacristie et d’une chapelle des fonts baptismaux en 1860.
Les Tourelles constituent une ébauche de château. Anne-Marie-Hyacinthe de Boisboissel était député monarchiste et, nous l’avons dit, châtelain du Pélem, et pour recevoir comme il l’espérait Henri V il lança en 1871 la construction d’un grand château. Mais les espoirs ayant été ruinés par le Prétendant en 1873 Boisboissel arrêta la construction de son grand château, qui avait englouti une partie de sa fortune, et il en resta Les Tourelles, un rempart monumental qui surplombe le bourg.
Accueilli en mairie, le prince dévoilera une plaque commémorative sur sa maison natale, une charmante maison bretonne 28 rue de Rostrenen, qui était la maison de la tante de sa mère. Nous avions évoqué ici Geneviève Prigent le 16 octobre 2014 (http://www.noblesseetroyautes.com/le-prince-nicolas-de-montenegro-recu-par-le-maire-de-cetinje/).
Le père de Geneviève avait été consulté pour lutter contre la tuberculose du jeune Michel de Monténégro et c’est ainsi que sa fille, étudiante en médecine, fit la connaissance de son futur mari.
Le second jour, après un passage à Bothoa et la visite du Musée de l’École qui y retrace in situ la vie d’une école des années 30, le prince sera reçu aux Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, en fin de journée il visitera le château de Quintin. Cette seigneurie appartint notamment aux Rohan et depuis par mariage dans la suite des temps aux Laval, Coligny, La Trémoille, Gouyon de la Moussaye, Durfort de Lorges, Choiseul. Il est aujourd’hui aux Frottier de Bagneux qui restaurent et animent ce château inachevé du XVIIIe siècle.
Le troisième jour, le prince Nicolas découvrira la Vallée des Saints à Carnoët, un projet associatif en cours de réalisation (et à l’initiative en particulier du philosophe breton Philippe Abjean), se voulant devenir une île de Pâques bretonne du troisième millénaire avec l’édification de grandes statues de granite d’environ 3 m de haut représentant 1000 saints bretons avec leurs attributs, et ce projet est fondé sur le mécénat.
Le prince se rendra à Lannion pour honorer le souvenir de sa mère qui y est inhumée au cimetière communal Saint-Jean du Forlac’h. Il sera reçu par la municipalité.
Sans doute passera-t-il par la rue Geneviève-Prigent.
En janvier 2000 dans une allée discrète du cimetière les amis de l’Association Bevan e Trébeurden et de la Ligue des droits de l’homme n’ont pas voulu oublier « celle qui était pionnière en tout, avait une personnalité exceptionnelle », une
« militante politique et écologiste ». Son nom n’apparaissait quasiment pas sur sa tombe, explique Simone Guillou qui l’a bien connue. « Il fallait rappeler tout ce qu’elle avait fait. Nous avons décidé de lui dédier une stèle. » Gravés sur une plaque de marbre, on peut lire ces mots : « Avec conviction, ténacité et courage, Geneviève Prigent a lutté contre le nazisme, les atteintes à l’environnement et aux droits de l’homme. » Jean Le Borgne, un ancien de Bevan, a fait un bref discours : « Le double combat que Geneviève Prigent a mené est toujours d’actualité. Elle nous a montré le chemin. Remercions-la pour son message. » Et en effet elle se battit pour l’environnement dès 1973 avec l’Association Bevan (ce qui signifie vivre en breton) pour s’opposer à des projets immobiliers sur la côte, et ce combat permit la sauvegarde de la baie de Ker Yvon et du site de la Chapelle du Penvern. Elle a contribué à la protection du marais du Quellen, de l’île Milliau, de Milin Ar Lann, etc. et surtout elle a lutté contre le nouveau port de son cher Trébeurden d’où elle avait pris si souvent la mer sur son petit voilier.
Elle fut aussi l’une des grandes figures de l’orthoptie. Son travail, en collaboration avec le docteur Jean Lavat, ophtalmologiste, a beaucoup apporté à la valorisation de l’orthoptie dans la prise en charge des strabismes. On leur doit, en particulier, la mise en place du « travail dans l’espace ». Préoccupée par l’enfant strabique, elle s’est intéressée à sa latéralisation, à son activité et à son état émotionnel.
Le public pourra rencontrer son fils le mardi 29 août à Saint-Nicolas-du-Pélem, de 16 h 30 à 19 h, et le jeudi 31 août à la Vallée des Saints à Carnoët de 10 h à 12 h et à Lannion de 14 h 30 à 16 h 30.
« Sa mère lui a toujours conseillé de faire sa vie, de ne pas s’occuper de son statut. Et il était très proche d’elle », rappelle Hyacinthe de Keranrouë, membre d’une délégation qui souhaitait faire revenir le prince à Saint-Nicolas-du-Pélem. Déjà cette délégation l’avait contacté en 2012 et il avait dit vouloir se recueillir sur la tombe de sa mère. L’initiative a été renouvelée à l’occasion du mariage du prince d’Albanie en octobre. Le prince a souhaité une visite relativement discrète mais qui permettra de parler histoire, tourisme, écologie, architecture et développement économique.
Ghislaine-Perrynn
25 juillet 2017 @ 16:56
Merci pour cet article très documenté , je suis touchée par raccordement si je puis m’exprimer ainsi puisque vous citez St Marcel – Les combats de Lorient (5 chemins de Guidel ) mon père y était , mon frère 20 ans aussi . Vous citez Rostrenen , il y était aussi ils se battirent là à moins de 1000 contre 3000 allemands et russes blancs .Ensuite vous nommez St Cyr Coetquidan , je voudrais rendre hommage aux cadets de St Cyr partisen Angleterre comme ils le purent , mon père ne se remit jamais complètement d’avoir mené les SAS récupérés à St Marcel avec son groupe spécial pour les convoyer dans divers lieux où hélas ils ne revirent pas . Dans le cimetière de Guiscriff (56) il y a trois Hommes , inhumés dans une tombe ensemble à la demande de leurs Hommes , l’un était le Major Ogden-Smith , l’autre le SAS Gérard Gaulthier de Carville (St Cyrien) le 3e Maurice Miodon , chef de maquis . Une promotion de St Cyr porte le nom de Gérard Gaulthier de Carville . (20 ans – pseudo le Lion ou le Grand sec) Pour un de mes hommes tombés 10 allemands mourront – Blessé il continuera à donner des ordres… dans une brouette …
Des gens inoubliables .
Je suis toujours impressionnée par le regard profond, limpide de ces personnes à l’engagement fort dont certaines ont donné leur vie pour ce pays .
Je comprends que son fils ait été proche d’elle .
J’espère sous le coup de l’émotion n’avoir pas écrit de bêtises .
Je souhaite au prince le meilleur pour l’avenir .
Gérard
27 juillet 2017 @ 11:13
Chère Ghislaine merci infiniment pour votre appréciation aimable mais merci particulièrement d’évoquer des souvenirs douloureux et héroïques qui vous sont plus personnels. Merci aussi de souligner la fraternité d’armes entre ceux qui avaient choisi de résister.
On songe bien sûr à Aragon
… Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
À la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat…
Ghislaine-Perrynn
27 juillet 2017 @ 16:51
Oui Gérard et c’est pourquoi je tiens contre vents et marées à remettre l’éclat du blanc près de l’éclat du bleu et du rouge .
Aragon est souvent cité dans les commémorations car le Poète a souvent les mots qui touchent au plus profond des êtres.
Cosmo
27 juillet 2017 @ 21:44
Chère Ghislaine-Perrynn,
Merci pour votre précieux témoignage, qui touche votre famille de près, mais aussi notre pays dans ses moments de grandeur, au milieu d’une histoire terrible.
Nous ne devons pas oublier le sacrifice de ces hommes et de ces femmes qui ont tout donné, y compris et surtout leur vie, sans réfléchir, par amour de la patrie et de la liberté.
Nous leur devons beaucoup. Ils sont la grandeur de la France.
Amicalement
Cosmo
Cosmo
27 juillet 2017 @ 21:38
Cher Gérard,
Je suis profondément admiratif de votre commentaire qui, donnant des détails précieux, est plein d’empathie envers la souffrance et l’héroïsme d’une période de l’histoire de notre pays qui fut à la fois noire et glorieuse.
Amicalement
Cosmo
Gérard
28 juillet 2017 @ 16:22
Oui Cher Cosmo notre génération n’a pas connu les horreurs de cette guerre et de cette occupation. Après la défaite, car il faut bien l’appeler par son nom même si elle n’était ni totale ni définitive, le sort de la zone dite libre a été un peu moins cruel tout de même, au moins jusqu’en 1942, que celui de la zone occupée, mais le régime de Vichy s’est bien rapidement déshonoré vis-à-vis des Juifs.
Il reste que ce fut une période qui nous a tous marqués, qui marque encore nos contemporains dont certains disent : mon père, mon grand-père, n’ont pas fait le bon choix. Certains n’ont pas véritablement choisi leur camp parce qu’ils devaient faire face dans cette période de pénurie au quotidien, il fallait malgré tout élever les enfants. Des militaires sont restés fidèles au vieux maréchal. Je crois que tous ont été marqués par l’idée qu’ils auraient pu mieux faire mais que c’était difficile.
Ceci ne diminue en rien les mérites de jeunes princes héroïques même si leur situation économique leur permettait en l’occurrence de ne pas trop s’inquiéter pour le sort matériel des leurs, en tous cas tant qu’ils n’étaient pas repérés.
Robespierre
24 juillet 2017 @ 22:53
Je ne sais pas pourquoi cet homme me plait . Il a un visage terriblement sympathique . Quelque chose de franc et de sincère. Je regarde toujours avec intérêt ses photos et activités. Je ne vois personne d’autre qui m inspire la même sympathie parmi les royaux. Il a une bonne tête sans doute. ..
On a des sympathies et des antipathies physiques. Pour ces dernières je préfère ne citer personne.
JAY
25 juillet 2017 @ 07:49
Il ne reste aucune autre descendance slave, cousin ou cousine noble du seul roi du Monténégro ?
Gérard
25 juillet 2017 @ 17:40
Pendant longtemps cette dynastie n’était pas héréditaire au sens propre et l’on se succédait d’oncle à neveu puisque c’était une dynastie politico-religieuse. Après la sécularisation la famille du roi Nicolas fut nombreuse mais il eut surtout des filles dont la descendance est importante à tous égards, chez les Romanoff, les Leuchtenberg, les Karageorgevitch, les Savoie … tandis que la descendance masculine fut moins nombreuse. Aujourd’hui la famille royale se résume donc au prince Nicolas, à son fils le prince héréditaire Boris, grand-duc de Grachavie et de Zeta, à son épouse Véronique Haillot Canas da Silva et leurs deux filles Milena et Antonia, à sa fille la princesse Altinaï, à son mari, le prince et violoniste Anton Martynov et à son fils Nikolaï.
Lorraine 1
25 juillet 2017 @ 09:13
Comme quoi, quand on veut savoir Qui on est, il faut d’abord aller à la rencontre de son peuple, ce qui est arrivé au prince Nicolas.
Alinéas
25 juillet 2017 @ 09:45
Merci pour tous ces petits éclaircissements.
Avec impatience, nous attendons la présentation des comptes rendus des visites du prince Nicolas en Bretagne.!
ciboulette
25 juillet 2017 @ 21:09
Merci , Gérard , pour vos remarques toujours très bien documentées , qui me touchent d’autant plus que je connais très bien cette région .
Gérard
27 juillet 2017 @ 11:21
Merci Ciboulette, merci Alinéas.
Le parcours atypique du prince Nicolas, le parcours non moins atypique mais d’apparence plus routinier de son père le prince Michel rendent cette famille déjà très sympathique et la personnalité discrète de son père comme la personnalité généreuse du fils, la personnalité rayonnante de la défunte et talentueuse princesse France qui s’est tant dévouée pour le Monténégro aux côtés de son époux et qui a longtemps souffert hélas de la maladie, la personnalité des enfants du couple ajoutent au charme un peu mystérieux du Monténégro ce pays si beau, l’un des plus beaux d’Europe incontestablement et dont il faut conserver le cachet.
Mary
26 juillet 2017 @ 08:17
Je trouve cet homme très attachant,simple et sympathique.
Ses enfants sont mariés,mais seule sa fille a un fils,son fils n’a que des filles je crois.
Bonjour Régine,
Deux messages sont passés à la trappe,comme ils étaient tout à fait gentils,je pense qu’il y a eu un problème ? Ou les ai- je mal envoyés ?
LPJ
26 juillet 2017 @ 12:01
Effectivement à ce jour la Princesse Altinai a un fils : Nicolas Martynov (aurait été titre ainsi que son père Prince.
Quant au Prince Boris il a deux filles : Milena (en hommage à l’épouse du roi Nicolas 1er de Monténégro) et Antonia ( en référence sans aucun doute aux origines portugaises de sa mère).
Gérard
26 juillet 2017 @ 16:59
Son grand-père paternel s’appelle António Canas da Silva comme son père qui était António de Mesquita Canas da Silva… et Antoine était le prénom du père (le légionnaire Antoine Navarro) de la princesse France.
Margaux ?
27 juillet 2017 @ 10:33
Bien qu’ayant pu apprécier les qualités du Prince Nikola, je me suis toujours posé une question à laquelle je n’ai jamais eu de réponse sérieuse. Qui succédera au Prince Boris le moment venu? L’intéressé est encore jeune et pourrait avoir un héritier, néanmoins, dans l’hypothèse où il n’y en aurait pas, la dynastie s’éteindra. Qu’adviendra-t-il alors de la couronne monténégrine? Passera-t-elle à l’aînée des filles de Boris? Ou bien se perdra-t-elle?
LPJ
27 juillet 2017 @ 14:18
Actuellement les règles de succession sont claires : primogéniture masculine absolue. Cela aurait d’ailleurs était rappelé dans le statut de famille accordé par l’Etat monténégrin il y a quelques années.
Ensuite bien sûr il pourrait y avoir une évolution telle qu’imposée par le roi Michel pour sa succession à la couronne roumaine permettant une succession féminine.
Margaux ?
28 juillet 2017 @ 15:00
La Roumanie a ratifié le choix successoral fait par Michel ? Je n’en ai pas entendu parler, mais j’ai peut-être raté un truc. J’espère dans les deux cas que la couronne ne se perdra pas sur un simple défaut de descendance masculine. La primogéniture mâle absolue est d’un autre temps. ?
jo st vic
27 juillet 2017 @ 12:49
Philosophe Philippe Abjean ? ?
Gérard
27 juillet 2017 @ 13:12
Le Monténégro est évidemment moins connu que la Croatie et peut-être faut-il s’en réjouir. Mais je songe notamment et avec nostalgie aux Bouches de Kotor, à Sveti Stephan et ses maisons de pêcheurs, à Cettigné, aux forêts, aux ruisseaux, aux monastères, au lac de Shkodra, à la gentillesse des Monténégrins, à ce charme que j’ai connu il y a quelques années, qui pouvait faire penser certainement à la Côte d’Azur du début du XXe siècle ou à quelques plages du Portugal autour de Lisbonne, avec ces plages où l’on ne s’entasse pas, j’espère qu’il n’a pas trop perdu de spontanéité et de fraîcheur.
Margaux ?
28 juillet 2017 @ 15:02
C’est vrai que le Monténégro est un pays magnifique et je souhaite qu’il soit préservé le plus longtemps possible.