Voici le récit d’un week-end dans un château anglais de Noblesse et Royautés, sous la plume de Palatine.
Porky Porky, le grand industriel d’origine danoise, roi du cochon dans tous ses états, déprimait. Pourtant ses affaires étaient florissantes. Il avait implanté en Russie quelques restaurants fast food de jambon haché, le « Mac Porky ». En Angleterre et au Danemark, cette nouvelle formule existait depuis plusieurs années. La reine Margrethe l’avait décoré pour toutes les œuvres de bienfaisance qu’il avait créées au Danemark . Le prince Henrik avait fait la fine bouche devant son jambon haché servi dans des petits pains aux lardons, mais le public danois avait suivi et envahi les établissement où l’on servait du « Mac Porky ».
Malheureusement, Agnès restait pour une étoile lointaine et insaisissable. Et comme Ruy Blas, il était le ver de terre amoureux de cette étoile.
Il avait bien organisé un week-end chez Hamlet au château d’Elseneur qui avait eu pas mal de succès. Un autre week-end de folie en Russie, début 2015 pour passer quelques instants avec la belle photographe de Noblesse et Royautés. Mais ensuite il était resté seul… Il aurait bien couvert Agnès de bijoux et de fourrures, mais elle n’était pas intéressée, ni vénale. Et elle continuait sa vie irréprochable de mère de famille. Elle avait cependant, pour faire plaisir à ses amis de N&R, accepté quelques voyages culturels à l’étranger. Accepté les regards énamourés du milliardaire américano-danois… pendant quelques jours. En tout bien tout honneur. Et puis retour au domicile conjugal.
Corsica avait décliné l’honneur de servir de médecin permanent et Louise K avait refusé le poste bien payé de cuisinière en chef qu’il lui avait proposé à Chicago.
Bref, le jour où par le plus grand des hasards Jane Austen, notre amie de N&R, l’aperçut au bar du Savoy à Londres, il noyait sa mélancolie dans un verre de San Pellegrino. Le nouvel an, il l’avait passé avec ses collaborateurs, et Noël avec sa vieille mère. Rien de bien exaltant ne l’attendait à part des millions et encore des millions, dont à son âge mûr, il se souciait comme d’une guigne. Lui, ce qu’il avait toujours aimé, c’était mettre en œuvre ses idées, et se lancer dans toutes sortes d’entreprises. Il avait une âme de mécène et de bienfaiteur et voyait son business comme un moyen de donner du travail. Fine mouche, la reine du Danemark l’avait compris et l’appréciait beaucoup, même si elle était souvent lassée quand elle lui accordait une audience de l’entendre tout le temps de parler d’Agnès. Polie, elle ne le disait pas.
Jane Austen avait fait un saut à Londres en ce début d’année 2016 et regardait avec concupiscence le luxe du Savoy qui était un peu hors de sa portée. Mais la vue de Porky Porky la rasséréna. En fait, ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, et Porky Porky reprit sa litanie de regrets à propos de sa merveilleuse Agnès. Qui était au roi du cochon ce que Béatrice était à Dante. Sauf que le riche industriel, contrairement au poète toscan, avait pu rencontrer sa dulcinée et lui parler. Amoureux transi et respectueux, il n’en demandait pas plus. La voir, quelques jours ou quelques heures, il s’en contentait.
Jane Austen l’écouta et réfléchit à un plan qui pourrait arranger les affaires de tout le monde. Pourquoi ne pas organiser des vacances dans un luxueux château anglais ? Un machin qui ferait ressembler Downton Abbey à une demeure de petits bourgeois ? Avec le butler, les domestiques stylés, la cuisinières et tous les marmitons imaginables. La nourriture, fournie par un restaurant étoilé parisien, arriverait par un pont aérien. Ca coûterait cher, bien sûr, mais quand on aime, on ne compte pas.
Porky Porky mordit tout de suite à l’hameçon. Il demanda timidement s’il faudrait aussi inviter les Belges. Intraitable, Jane affirma que c’était indispensable. Sans Belges, aucune fête ne pouvait être réussie. Les Français étaient si cartésiens, les Danois si terre à terre, les Bataves abonnés à la malbouffe, les Allemands trop sérieux et les Italiens trop « fils à maman ». Les Anglais étaient OK, parce que foncièrement excentriques. Les Belges étaient des poètes, turbulents certes, et ils pourraient servir de catalyseur pour assurer dans toute cette diversité une ambiance du tonnerre de Dieu.
Porky Porky se demandait si Agnès accepterait de quitter pour quelques jours son mari et ses ados. Jane le rassura : Agnès ne voudrait pas priver ses amis de N&R d’un séjour haut de gamme dans un château anglais. Il ne restait plus aux deux amis qu’à se diriger vers une agence de Mayfair spécialisée dans la location de demeures de rêve.
En chemin, l’admirateur d’Agnès fit part de sa reconnaissance à Régine et à son site qui lu avaient permis de se cultiver. Il apprenait le français depuis deux ans avec Bernard Hivert, le savoir vivre avec Michèle, surtout à table (elle avait réussi à lui apprendre à manger une pêche avec une fourchette et un couteau), la poésie avec les belles dames du site et de temps en temps il envoyait un avion à Corsica pour qu’elle vienne l’ausculter.
A l’agence, il y avait quelques châteaux à louer, mais voulant bien faire les choses les deux amis jetèrent leur dévolu sur le plus cher, à une dizaine de km d’Oxford. Il s’appelait Witch Hall. Oui, le prix astronomique décida du choix. Il y aurait aussi le samedi et le dimanche des excursions facultatives à Oxford ou Stratford on Avon. Porky Porky tout content et contre son habitude signa le contrat sans l’étudier à fond. Il ne lut pas une clause en bas de page en petits caractères. Il eut tort.
L’agence avait prévu la présence d’un Coordinateur à Witch Hall. Celui-ci alla s’enquérir, on ne sait pourquoi, des identités des participants et par la suite, il demanderait à Jane Austen où elle les avait logés.
Devant la tâche d’organisation ardue qui s’annonçait, Jane demanda l’aide de Leonor qui arriva dare dare d’Alsace en avion. Elle n’avait pu participer l’année précédente au voyage en Russie dédié à la Poésie et voulait mettre les bouchées doubles. Elle demanda quel serait le thème de ce séjour de 2016. Jane ne savait pas trop et Leonor décréta que le thème serait « l’art de vivre ». On chanterait, on danserait, on mangerait et éventuellement on réciterait des poèmes. Dans un décor prestigieux. On lança les invitations et la Querelle Dynastique suscita un tas de refus. Certaines personnes ne voulaient pas voir certaines personnes. Mais Némausus, Cosmo et Néoclassique acceptèrent de venir et Jane Austen pleine de malice les installa dans la même chambre. Avec une réserve suffisante de polochons.
Les Belges demandèrent un avion spécial qu’on leur accorda. Damien B chargé de faire régner l’ordre déclara forfait à mi-parcours, car ses compatriotes étaient déchaînés. Deb et Gibbs se disputèrent car chacune prétendait connaître le meilleur chocolatier de Bruxelles. Philippe Gain d’Enquin avait traversé la frontière pour être dans l’avion belge et il lançait des serpentins à tout va. Il ne voulut pas attendre le décollage pour ouvrir et distribuer à la ronde quelques canettes de Mort Subite en déclamant des vers en latin inspirés de l’Annuaire des Chemins de Fer belges. Je ne peux citer le nom de tous les Belges qui contribuèrent à égayer le trajet mais en arrivant à Londres les hôtesses de l’air durent prendre de l’aspirine.
Les Français avaient affrété quelques wagons d’Eurostar et Pierre-Yves circulait dans l’allée centrale pour inspecter les troupes. Ils étaient plus calmes que les Belges mais d’une certaine façon, plus querelleurs. Aucun n’avait, et c’était bien dommage, l’humour bon enfant de nos amis d’Outre-Quievrain. Dame Tartine à qui on ne demandait rien annonça qu’elle ne cuisinerait pas. Cosmo proposait de donner des cours de généalogie à Porky Porky mais il se fit rabrouer par Mister M.
Marie Françoise répétait à la ronde les premiers mots des jumeaux monégasques et faisait circuler des photos. Marianne Amélie s’était portée pâle, parce que ce WE-là on avait annoncé la présence pendant quelques minutes de ces mêmes jumeaux au balcon du Palais. Cela valait tous les châteaux d’Albion. Septentrion distribuait des calissons et Marie de Bourgogne des sablés maison.
Marielouise posait pour Robespierre qui voulait dessiner son profil mais cela déplut à Julia qui fit une scène de jalousie. Milena K essaya de la calmer avec des propos à première vue apaisants mais qui équivalaient à des vacheries. Il y eut un tas d’incidents mais je ne peux raconter tout, ce serait trop long.
Gérard était réquisitionné pour apaiser les conflits et prêcher la paix dans le monde. Il offrit à Kalistea une écharpe de soie pour protéger sa gorge quand elle chanterait au prochain dessert l’air de Casta Diva. C’était une façon détournée, et sournoise, de lui proposer de se mettre en grand décolleté. Némausus protesta qu’on marchait sur ses plates-bandes.
Francine du Canada s’était libérée et elle avait du mérite : un riche armateur guatémaltèque l’avait invitée sur son yacht pour une croisière romantique. Rien que pour eux deux. Aubert disait que son charme n’était pas en cause et que le richard voulait tout simplement qu’elle lui fasse à bord les pâtisseries de sa grand-mère belge. Résultats ils ne s’adressèrent plus la parole pendant tout le séjour anglais.
Le coordinateur était un jeune Anglais suave, troisième fils d’un lord anglais, qui connaissait les belles manières, le protocole et avait une formation d’historien. Il avait étudié avec soin le site de N&R. Par discrétion je ne peux vous donner son nom de famille. Il se prénommait Saint-John, comme le père de l’espion Kim Philby, explorateur, qui aida les Occidentaux à exploiter le pétrole de l’Arabie Saoudite. On ne fit pas trop attention à lui, le traitant comme la cinquième roue d’une carriole, et on eut bien tort.
Porky Porky eut droit à la chambre royale, utilisée une seule fois par Edouard VII. A l’exception d’Agnès et de Régine, les participants se retrouvèrent à plusieurs par chambre. Après avoir demandé à une domestique de ranger les affaires de sa valise, Lady Chatturlante se renseigna pour savoir si le propriétaire du château était célibataire. En fait c’était UNE propriétaire, une vieille Américaine sans progéniture.
Dès le premier soir, le festin fut pantagruélique. Et délicieux. Comme Porky Porky payait tout, il y avait comme toujours une abondance de foie gras et de mets raffinés venus de la mer, avec également des viandes coûteuses. Les vins les plus fins furent servis et les Belges chantèrent des chansons d’étudiants graveleuses. Saint-John se paya un franc succès en arrivant avec un énorme plateau de frites et il avait dans son sillage des maîtres d’hôtel avec d’autres plateaux. Les Belges leur firent une « standing ovation ». Actarus, Aramis et Mister M faisaient des comparaisons sur les plus beaux princes du Gotha encore célibataires. Robespierre, assis entre Marielouise et Flabemont leur coupait de très fines tranches de pain, pour minimiser les calories. Leonor, assise à côté de Saint-John venu la rejoindre après les frites, parvint à le faire rougir. Elle lui dit qu’elle aimait bien son prénom et qu’il lui faisait penser à une expression française un peu tombée dans l’oubli, mais très jolie. Le jeune homme, francophile, lui demanda de préciser sa pensée. Leonor lui cita : « nu comme un petit saint Jean ». En entendant cela, Kalistea avala de travers et fut incapable par la suite de chanter Bellini. L’Anglais s’exclama : « shocking ! » mais avec un regard salace qui n’échappa pas à Aramis.
Porky Porky, assis entre Agnès et Régine, était trop ému pour manger. Il contemplait Agnès avec des yeux de merlan frit pendant que ses invités se goinfraient de homard, coquilles Saint Jacques, huitres et foie gras. Agnès le complimenta sur ses excellentes manières à table qui lui faisaient penser à celle de la famille royale danoise. Michèle qui parlait danois raconta que leur hôte avait récemment créé des crèches dans son pays d’origine avec de très jolis noms : « Cochon joyeux », « Cochon volant », « Cochon cosmique »…
Charles, très comme il faut, mangeait en silence en écoutant, plein de componction, sa voisine. Saint-John lui avait déniché une vieille duchesse du cru, toute embijoutée et au pedigree impeccable qui lui racontait l’histoire de Witch Hall. Une belle demeure élizabétaine construite sur les ruines d’un monastère détruit par Henry VIII. Meyer houspillait le majordome parce qu’il lui avait servi une tranche de magret de canard trop gras. Némausus assis à côté de Kalistea essaya de faire un discours à la fin du repas mais il fut sifflé par les Belges. Ogier le Danois voulut le remplacer mais Gustave lui lança un chou à la crème sur le nez en le traitant de vilain pédant et Arielle lui cloua le bec avec un serpentin.
Dans l’ensemble, il n’y eut pas autant de disputes que l’année précédente. Même si Dame Tartine, très énervée par les sarcasmes de Damien B qui lui cherchait des poux, menaça de chanter au dessert les cinq couplets de « Il était une Dame Tartine, dans un beau palais de beurre frais, les murailles étaient de pralines, etc etc » s’il ne lui lâchait pas les basques. Gérard à son habitude essaya d’arrondir les angles.
Comme tout le monde avait trop bu et trop mangé, on alla se coucher relativement tôt et c’est là que les choses se gâtèrent.
Vers une heure du matin, Régine, réveillée par des bruits venant de différentes chambres, alla voir ce qui se passait.
Elle croisa Charles, terrorisé parce que poursuivi par une énergumène prétendant s’appeler Cromwell et qui voulait lui couper la tête. Charles en robe et bonnet de nuit alla se réfugier chez Cosmo-Neoclassique-Nemausus aux lits inondés par les plumes d’une bataille de polochon. Ils signalèrent qu’ils avaient vu passer un Viking qui avait demandé en anglais archaïque où se trouvait Ogier le Danois à qui il voulait régler son compte.
Cosmo plus courageux que ses deux compagnons alla dans la chambre voisine secourir Alain Goliot qui s’était caché sous le lit. Son ami de chambrée, Aubert, raconta qu’un hurluberlu habillé comme un Mignon du temps de Henri III et armé d’un poignard avait demandé où logeait Clément. Sur ces entrefaites, Jul et Roch arrivèrent en hurlant, persécutés par un zouave qui prétendait être le spectre de Philippe-Egalité poursuivi par le fantôme de Louis XVI. Tout le monde courait partout en criant.
Robespierre, blanc comme un linge, affirmait avoir vu Danton qui le sommait de regarder sa tête, soi-disant parce qu’elle en valait la peine. Marielouise, venue à sa rescousse, dit qu’elle avait failli être éborgnée par la pomme pourrie qu’un plaisantin habillé comme Guillaume Tell lui avait lancée au visage. Lady Chattehurlante, indignée, ajouta qu’un moine vêtu de bure et prétendant s’appeler Savonarole voulait l’envoyer sur l’échafaud . Elle le mit à la porte, comme Casanova, arrivé tout de suite après, à qui elle annonça qu’elle n’aimait pas les hommes fauchés. Gustave raconta en claquant des dents qu’il avait été poursuivi par le Dernier des Mohicans mais qu’il n’avait pas eu peur. Marquise pleurait parce qu’elle avait aperçu au détour d’un couloir le comte d’Egmont avec sa tête sous le bras.
Zorro avait été pourchassé par Jack l’Eventreur et Gérard s’était coltiné avec Pic de la Mirandole qui l’accusait de lui faire de la concurrence déloyale. Denis eut une crise de nerfs parce qu’un homme des cavernes l’avait menacé avec un sabre de pirate barbaresque. Philippe avait été réveillé poliment par un jeune homme aux cheveux mi-longs coiffé d’une couronne dorée en qui il avait tout de suite reconnu Saint-Louis. Oui, Saint Louis qui cherchait la chambre de Saint-John et se renseignait.
Dans l’ensemble, les dames n’avaient pas été trop importunées. Sinon par les cris venant de toutes parts qui les avaient réveillées. Toutefois, Jane Austen, verte de rage, racontait qu’un excité se présentant comme Hamlet criait qu’il voulait l’envoyer au couvent. Elle lui avait asséné un coup de polochon et il avait déguerpi sans demander son reste.
Tout le monde criait en même temps en racontant ses visions quand on entendit venant du hall du rez de chaussée un drôle de tintamarre fait de ricanements et des piétinements furieux. Les invités se penchèrent sur la rambarde du premier étage et on aperçut… la Danse des Sorcières. Six horribles sorcières échevelées et au nez crochu, sorties tout droit de Macbeth (comme le signala Bernard Hivert qui avait des lettres). Elles disparurent très vite après une sarabande démoniaque et des vapeurs de fumée.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, il y avait eu aussi les coups de fils venus de l’Au-delà sur les portables ! Vassili tremblant comme une feuille raconta qu’un olibrius appelé le Minotaure avait vomi des injures en grec classique. Antoine ajouta mi-figue, mi-raisin que la Fille de Madame Angot l’avait menacé de lui faire subir les derniers outrages. Mais il avait pris ça comme une plan drague et l’avait invitée à passer tout de suite à l’acte. Toujours au téléphone, la Traviata avait harcelé quelques invités français mais ils ne voulurent jamais révéler la teneur de la conversation.
Léonor et Jane Austen envoyèrent tous les invités se coucher, bien décidées à demander des comptes au Coordinateur. On n’avait jamais eu l’intention de louer un château hanté, surtout avec des mauvais coucheurs, c’est le cas de le dire, déguisés en fantômes.
Le lendemain au petit déjeuner, on convoqua le sémillant Saint-John, qui montra sa copie du contrat. Dans les petits caractères on prévoyait la présence d’acteurs pour jouer au fantôme, parce que disait l’Anglais, là où il n’y a pas de peur, il n’y a pas de plaisir. Devant l’air étonné des convives du breakfast, il expliqua qu’en Angleterre les enfants aiment, en jouant, à se faire peur. Ceux qui louaient à grand frais Witch Hall savaient très bien à quoi s’attendre et ce n’était pas sa faute si Monsieur Andersen (Porky Porky dans le civil) n’avait pas lu le contrat à fond. Le prix élevé de la location s’expliquait par l’embauche de comédiens logés dans les dépendances. Les riches s’ennuyaient tellement qu’il avait fallu trouver quelque chose de spécial pour les amuser. Cosmo admit que ce n’était pas une mauvaise idée, et c’était plus sain de faire le Grand Guignol et de jouer à se faire peur que de consommer « des substances ». Jane Austen, un peu calmée, ajouta que cette agence était psychologue : les hommes sont de grands enfants.
Les Belges, pas rancuniers, admirent qu’ils avaient bien ri, surtout celui qui avait été réveillé par un Manneken Pis. Il n’avait rien dit pour ménager la pudeur des dames. Actarus confirma ses dires. Quitte à tout avouer, Damien B admit qu’il avait été harcelé sur son portable par Le Belge Sortant du Tombeau mais s’était tu par peur du ridicule.
Devant l’incompréhension des Français, Damien expliqua que c’était un personnage incontournable de l’hymne national belge, aussi ridicule que certaines situations sanguinaires de la Marseillaise. Bref, on ne sut pas tout tout de suite.
Le reste du séjour fut plus calme. Avec des excursions et des promenades. Des bus vinrent chercher ceux qui voulaient visiter Oxford ou Stratford.
Marielouise s’improvisa conseillère du cœur pour quelques participants. Elle suggéra à Porky Porky d’emmener Agnès visiter un de ses restaurants pour voir à quoi ressemblait un « Mac Porky ». Leonor trouva l’idée très romantique et persuada Agnès de sauter le déjeuner. Dame Tartine aurait voulu se taper l’incruste, mais Damien B qui avait du tact lui proposa de visiter le meilleur salon de thé d’Oxford, avec des cakes à tomber par terre. Aubert qui semblait s’être entiché de Dame Tartine qui, en plus mince, lui rappelait Mrs. Patmore, s’invita en tiers. Il prétendait que c’était pour lui inculquer les bonnes manières, mais les dames ricanèrent et ne le crurent pas.
Porky Porky eut donc Agnès quelques heures tout à lui. Pour lui ce séjour était réussi et il était content. Agnès aussi était contente, elle considérait qu’elle avait fait sa BA.
La veille du retour, les acteurs se regroupèrent dans le grand hall central et jouèrent quelques scènes de pièces de Shakespeare. Ce n’était pas compris dans le prix, mais ils voulaient faire un petit cadeau à Régine et N&R qu’ils avaient trouvés charmants. Mais beaucoup de participants, fatigués, s’endormirent pendant la représentation. On entendit Zorro ronfler d’une façon révoltante et Lady Chattehurlante le pinça méchamment dans le cou. Corsica distribua à la ronde des médicaments contre la gueule de bois et les excès de table.
Finalement, la grande majorité des invités admit que ces fantômes comédiens, c’était une bonne idée. Porky Porky n’avait rien vu et on pense que le Coordinateur mit un peu de somnifère dans son verre. Cela aussi était compris dans le prix.
Les Belges avaient tellement aimé les plats qu’ils emportèrent des doggy bags dans l’avion du retour. Ils espéraient que pour l’année 2017, quelqu’un trouverait encore une bonne idée de WE en folie. On aurait toute l’année 2016 pour y réfléchir.
Bonne année 2016 à tous.
Palatine
annie
12 janvier 2016 @ 06:56
pas le courage de tout lire dès ce matin ,, quelle inspiration !!! je reviendrai plus tard au moins par respect pour Palatine , c’est une chouette idée en tout cas .
Sylvie-Laure
12 janvier 2016 @ 07:12
Agnès, d’après ce que je viens de lire : vous pouvez peut être venir au prochain Festival du Film de Cannes, au mois de mai prochain..;) vous y serez bien accueillie, photographiée par la horde des photographes de presse -pour une fois, ce sera vous, la reine du moment- et d’une pierre deux coups, passer un bon séjour de loisirs sur cette Cote d’Azur, que vous connaissez un peu, beaucoup.
A tous ceux qui ont été cités ici dans ce récit, je souhaite une bonne Année, de magnifiques voyages, de belles rencontres, et surtout le plaisir plus calme de lire leurs commentaires sages ou farfelus, ici chez Noblesse et Royautés.
Il faut de tout pour faire un monde…. ici chez les Anglais, c’était de la folie, revenons à nos moutons blancs, et dans notre bel Hexagone.
Corsica
12 janvier 2016 @ 07:28
Chère Palatine, c’est avec plaisir que je vous retrouve, vous qui vous faites si rare, ce que je déplore ! Comme je viens de le lire, le dernier week end des joyeux « NRistes » n’a pas été triste… Merci d’avoir pensé à nous en ce début d’année. Très cordialement. Corsica
Michèle
12 janvier 2016 @ 07:48
Quelle merveilleux cadeau pour cette nouvelle année et surtout quelle joie de vous lire à nouveau Palatine et de retrouver Porky Porky. Vos récits et voyages montrent bien, que le site de Régine est chaque jour une merveilleuse rencontre, Merci pour votre voyage magnifique il nous permet de nous évader et de retrouver les amis virtuels de Noblesse et Royautés.
Très bonne année 2016 á Vous.
Nous avons retrouvé « Notre Palatine » et j´espère que ce sera pour longtemps.
Très bonne journée.
Michèle
Michèle
12 janvier 2016 @ 09:28
Palatine,
merci d avoir rappelé votre récit d’un week-end de Noblesse et Royautés et de ses fidèles intervenants au Palais Petrovski ou les aventures de Porky porky en Russie…à la recherche d‘Agnès, que je n avais ni vu, ni lu, n ayant pas eu la possibilité de lire ou de regarder Noblesse et Royauté pendant plus de deux mois.
Pour ceux ou celles qui voudraient lire ou relire les aventures de Porky-Porky en Russie voici
http://www.noblesseetroyautes.com/2014/12/clin-doeil-de-fin-dannee-noblesse-et-royautes-en-week-end-au-palais-petrovski-ou-les-aventures-de-porky-porky-en-russie/
Michèle
Philippe Gain d'Enquin
12 janvier 2016 @ 08:24
Chère Palatine, dans cet Olympe où vous nous placez si bellement , je me découvre plein « d’en train… » et vous en remercie. Vous m’avez « ferré » et j’apprécie et la vivacité du récit et la drôlerie qu’il dégage. Soyez donc ma « BB », et agréez que je vous murmure « love me tender ». A moins qu’un vigoureux « Chaix » hands ait votre préférence. Quoi qu’il en soit, pour moi : « çà roule »! A vous, Philippe.
Philippe
12 janvier 2016 @ 08:52
Bonne année à vous, Palatine, et bravo !
Ghislaine
12 janvier 2016 @ 09:12
Loll Palatine ! le pseudo est bien choisi
j’adore ce genre de truc , truculent à souhait ..
Noblesse et royauté , fichtre
là, de pacotille
Bien le bonjour chez vous nobles gensss
Vous n’égalez pas l’élégance des paysans de Touraine .
Arielle
12 janvier 2016 @ 09:30
Palatine, vous êtes rigoureusement géniale. Merci pour cette jolie histoire, époustouflante d’humour. Vous avez une plume en or.
Belle année, santé, bonheur à vous, et encore merci.
Pierre-Yves
12 janvier 2016 @ 09:34
Merci Palatine pour ce brillant épisode, dans lequel on voit que les Belges ont davantage d’humour que les Français, toujours assez enclins à se prendre au sérieux !
Ca aurait quand même été rigolo d’embarquer Nanou 1, rien que pour l’imaginer disposer sur sa table de nuit Philippe et Mathilde en poupées de chiffon qu’elle aurait transpercées d’aiguilles !
Mais que voilà une manière savoureuse et spirituelle de démarrer l’année, et tout cela grâce à Agnès qui a laissé de son passage au Danemark une empreinte indélébile !
Bravo et merci, chère Palatine !
Dame Tartine
12 janvier 2016 @ 09:38
Pierre-Yves pourrait-il nous dire ce qu’il lui est arrivé cette nuit-là ? Le silence de Palatine à cet égard me semble suspect.
Pierre-Yves
12 janvier 2016 @ 12:17
Il a pris son Stilnox et a dormi comme un bienheureux, ignorant du sabbat qui se jouait à quelques mètres de lui. Le sommeil de l’innocence, chère Dame Tartine …
Antoine
12 janvier 2016 @ 10:16
Merci, Palatine, pour ce beau moment d’humour décalé à savourer plusieurs fois. Beau travail, et joli brin de plume !
Robespierre
12 janvier 2016 @ 14:15
Cher Antoine (tiens, c’est le titre d’une pièce d’Anouilh), vous ne pourrez plus nier que vous êtes un obscur objet de désir. Vous n’avez pas honte ?
Antoine
12 janvier 2016 @ 19:05
Cher Robespierre, par chance je n’ai jamais été coincé sur ce plan-là… En prenant quelques années, on hisse peut-être un peu moins souvent les couleurs, mais on gagne beaucoup en qualité ce que l’on perd en quantité. Et puis rien de mieux que le manque pour alimenter le phantasme… Cordialement à Vous.
Charles
12 janvier 2016 @ 11:09
Merci chère Palatine pour ce récit rafraîchissant de notre séjour dans ce merveilleux château !
clementine1
12 janvier 2016 @ 11:25
Palatine : MERCI et ENCORE !
Claude-Patricia
12 janvier 2016 @ 12:01
Re-bonjour à tous,
Chère Palatine, bravo!! comme quoi sur ce site, des vocations d’écrivains naissent!!
Je suis votre gentil fantôme qui revient vous hanter de temps en temps!! Et pas que dans les châteaux!! (Oui, quitte à m’attribuer un rôle, c’est ce que je dis à mes voisins, toujours surpris de me voir réapparaître). Voilà voilà!!
Allez, bonne journée à tous!!
Corsica
12 janvier 2016 @ 18:52
Palatine, sous le nom de Luciana Clevering, a écrit » L’affaire Praslin, un crime sous la monarchie de Juillet ». Régine l’avait d’ailleurs interviewé lors de la sortie de ce livre publié chez L’Harmattan.
http://www.noblesseetroyautes.com/2014/09/livre-laffaire-praslin-entretien-avec-lauteur/
Claude-Patricia
13 janvier 2016 @ 11:10
Bonjour Corsica,
Merci beaucoup, oups, c’est vrai…en fait là je louais son talent humoristique, à l’égal de notre ami Frédéric Gense.
aubert
12 janvier 2016 @ 12:05
Chère Palatine que je croyais muette ou absente ne perdait rien de nos élucubrations et nous les ressert à sa sauce piquante et combien sympathique. Merci à elle et meilleurs voeux.
Je me passerai de cakes mais un petit grain de sel de temps en temps ne serait pas pour me déplaire… et me prouverait que, Madame, n’a pas pris sa retraite comme le prince qu’on sort.
Claude MARON
12 janvier 2016 @ 12:53
Avec un récit pareil, les scénaristes vont se faire du mouron à Hollywood…
Marie1
12 janvier 2016 @ 12:55
Merci pour cet agréable moment, très belle plume, j’apprécie votre humour.
patricio
12 janvier 2016 @ 13:16
Bravo Palatine !
Amities
patricio
domilys
12 janvier 2016 @ 13:52
Merci Palatine et bravo pour cette si jolie histoire.
Je vous souhaite mes meilleurs vœux pour cette nouvelle Année.
Cordialement,
domilys
domilys
12 janvier 2016 @ 14:15
Merci Palatine et bravo pour cette si jolie histoire plein d’entrain.
Je vous souhaite mes meilleurs vœux pour cette nouvelle Année.
Cordialement,
domilys
Danielle
12 janvier 2016 @ 16:23
Palatine, quelle belle plume, merci !!
DEB
12 janvier 2016 @ 16:33
Quel plaisir de retrouver un de vos récits Palatine !
Berthold
12 janvier 2016 @ 17:30
Je vois que les commentaites et leurs propriétaires vous on donner de l’inspiration. C’est avec envie et plaisir que j’ai pus lire ce matin cette histoire rigolote, passionante et un peu, il faut le dire assez farfelu!
Merci Palatine
Nana
12 janvier 2016 @ 18:57
Merci Palatine, pour cette formidable histoire ! J’aurais tellement aimé être invitée… Bonne année à vous et à tous les intervenants de N et R.
Pedibus
12 janvier 2016 @ 20:29
ce Porky-Porky m’a l’air très sympathique….tout est bon , dans le cochon !
Dame Tartine
13 janvier 2016 @ 08:16
Vu qu’il ne lésine jamais sur rien, c’est peut-être lui le cochon de payant.
kalistéa
12 janvier 2016 @ 20:37
c’est donc à faire le reportage hilarant de notre WE dans un château Anglais , hanté de surcroît, qu’était notre grande Palatine, dont on pleurait l’absence sur ces pages!
Un jour je vous emmènerai dans un château Ecossais.J’aurais bien utilisé l’écharpe en soie naturelle offerte par Gérard et serai en mesure de vous chanter « Lucie de Lammermoor » de Donizetti ; cela vous adoucira un peu les moeurs!
Ogier le Danois
12 janvier 2016 @ 21:28
Que c’est rigolant! Je suis fier d’être traité de « viking » !
Gérard
12 janvier 2016 @ 21:45
Chère Princesse, on reconnait bien là le style de vos lettres et votre don de l’observation car certains détails de notre mémorable séjour m’avaient échappés.
Je vous sais gré de vos appréciations flatteuses à mon égard même si votre humour doit nous réduire à une saine modestie. Pic en sait évidemment bien plus que moi mais depuis qu’il est aux cieux et parle avec Socrate, Platon, Aristote et Augustin il s’intéresse peu à nos humaines affaires et avec quelques uns de nos amis nous l’avons mis au courant de quelques péripéties des derniers siècles jusqu’à ce que Nemausus ne l’entreprenne sur la dévolution espagnole et que nous quittions la place. Je crains fort qu’il ne revienne plus… (Je parle de Pic).
Sur ce je suis, Madame, de Votre Altesse le très dévoué serviteur et laudateur.
Ps : Ne dites rien à Kalistéa de mon admiration muette qui pourrait lui déplaire.
Caroline
12 janvier 2016 @ 22:15
Chère Palatine, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire votre récit plein de vivacité et d’humour avec des allusions au caractère de chaque personnage!
C’est mon tour de vous souhaiter une nouvelle bonne année 2016, meme un peu tardivement!
septentrion
12 janvier 2016 @ 22:17
Bonsoir Palatine,
Je vous souhaite également une excellente année 2016, Santé et Bonheur pour toute l’année.
Un grand merci et moi aussi, je vous dis : ENCORE!
JAusten
12 janvier 2016 @ 22:25
Merci Palatine ! Rendez-vous pour de nouvelles aventures de Porky Porly et d’Agnès ; arrivera t’il a définitivement la séduire ? …. rendez-vous en 2017 !
Tous mes meilleurs vœux à vous.
vieillebranche
12 janvier 2016 @ 22:48
en lisant les commentaires, je crois comprendre que le voyage et le séjour étaient fictifs!?
je suis très déçue. j’espère qu’en 2017, vous proposerez un vrai séjour dans un vrai château aux lecteurs du site. Ce serait une merveilleuse idée!
Sedna
12 janvier 2016 @ 23:18
Bravo, Palatine !
Cosmo
13 janvier 2016 @ 10:11
Palatine, le retour en grande forme ! Bravo et merci.
Marie de Bourgogne
13 janvier 2016 @ 17:38
Ravie de vous relire Palatine. Merci pour cet intermède délicieux. Les infos sont si tristes que lire votre texte m’a enchantée. Quel dommage que ce soit une fiction car j’aurais adoré faire ce voyage.
Très amicalement
Francine du Canada
13 janvier 2016 @ 23:19
Quelle agréable surprise Palatine, merci pour ce récit si vivant… J’ai beaucoup ri en retrouvant Porky-Porky; quel phénomène celui-là! Quant au riche armateur… il attendra; j’ai déjà croisé dans les eaux du Guatemala et le Rio Dulce bien que magnifique… ne vaut pas un week-end dans un château anglais avec mes amis de N&R.
Robespierre (un couteau à la main) entre Marielouise et Flabemont oulala, j’ai retenu mon souffle hahahahaha!
Quant à Aubert… peut-être avait-il raison? Toujours est-il qu’il est bien chanceux que ma grand-mère (la Wallonne) ne soit plus de ce monde car, je crois bien qu’elle lui aurait servi quelques taloches pour avoir osé mettre en doute les charmes de sa petite-fille adorée hihihi! Pour l’amadouer, je suis descendue aux cuisines (au beau milieu de la nuit) et lui ai concocté quelques délicieuses pâtisseries mais… au petit matin, Dame Tartine a refusé de les lui apporter alors… avec nos amies des chambres voisines, nous les avons toutes mangées ;-))) Pauvre Aubert… lui qui aime tant les « cakes » ;-( une autre fois peut-être?
Bonne et heureuse année 2016 chère Palatine et que la Paix soit avec vous! FdC
agnes
15 janvier 2016 @ 12:04
Quel plaisir de relire Palatine. J’ai des problèmes d’internet depuis quelques jours,donc je ne lis qu’aujourd’hui le nouvel épisode qui permet de voir que Palatine n’a rien perdu de sa plume vivace.
Merci Platine.
Zorro
18 janvier 2016 @ 17:43
Merci palatine,
Vous m’avez bien fait rire ! Vous m’avez bien « croqué » je dois dire !
Bonne année à vous
Don Diego de la Vega, Bernardo et Tornado
flabemont8
29 janvier 2016 @ 22:10
Merci , chère Palatine que je croyais perdue…M’étant fait dépouiller , au sens propre du terme , par des pirates qui ont pris ma messagerie et mon chat , je suis obligée de m’éloigner quelque temps , mais je reviendrai …sous d’autres atours ! Bonne année !