Cette année, l’impératrice Farah n’a pas pu rejoindre ses enfants et petits-enfants aux Etats-Unis pour fêter ensemble le Nouvel An iranien. C’est depuis son appartement parisien que l’impératrice a souhaité un heureux Nouvel An aux Iraniens. (Merci à Marie Françoise)
yode
22 mars 2020 @ 09:16
L’impératrice a disposé différentes choses sur cette table ; qui saurait m’en donner les raisons ? D’avance, merci (je comprends pour les 2 photos : elle pense à son mari, et, à sa famille)
Marie-Françoise
22 mars 2020 @ 15:47
La liste suivante est un exemple des objets servant à faire les Haft Sîn, bien qu’il n’y ait pas de consensus permettant de dire lesquels sont les sept concernés :
sabzeh – germes de blé, orge ou lentille poussant dans un plat (symbolisant la renaissance)
samanou – une pâte très sucrée fait de blé germé (symbolisant l’abondance)
senjed – le fruit séché du jujubier ou plutôt de l’Eleagnus angustifolia, « Olivier de Bohême »(symbolisant l’amour)
sîr – ail (médecine)
sîb – pommes (beauté et bonne santé)
somaq – baies de sumac (la couleur du lever du soleil et santé)
serkeh – vinaigre (l’âge et la patience)
sonbol – l’odorante fleur de jacinthe (l’arrivée du printemps)
sekkeh – pièces (prospérité et santé)
Les autres objets sur la table peuvent inclure les suivants :
pâtisseries
bougies allumées (bonheur)
un miroir
des œufs peints, peut-être un pour chaque membre de la famille (fertilité)
un bol avec deux (ou plus) poissons rouges (vie)
un bol d’eau contenant une orange amère (la terre flottant dans l’espace)
eau de rose pour ses pouvoirs magiques nettoyants
les couleurs nationales, pour la touche de patriotisme
un livre sacré (par exemple l’Avesta, le Coran) ou encore un livre de poésie (presque toujours le Shâh Nâmâ ou le divan d’Hafez ou Gathas )
La tradition principale de Norouz est la mise en place des Haft Sîn (هفت سین, les sept ‘S’), sept objets dont le nom commence par la lettre S ou sîn (س) de l’alphabet persan, qui sont sept objets spécifiques disposés sur une table correspondant aux sept créations et aux sept immortels les protégeant. Aujourd’hui, ils ont été un peu modifiés mais le symbolisme demeure. Chaque famille essaie de garnir sa table des Haft Sîn le plus joliment possible, puisque le sens spirituel est aussi important que la façon dont ils sont disposés afin que les visiteurs voient cette disposition comme une réflexion de leurs goûts.
Muscate-Valeska de Lisabé
22 mars 2020 @ 18:16
Je vois une belle potée d’herbe à chats😸
Mary
23 mars 2020 @ 13:55
:))) très juste, Muscate !
Contente de vous lire !
Pas de confinement au Liban ?
Muscate-Valeska de Lisabé
24 mars 2020 @ 18:08
Oh que si…mais plus souple qu’en France. Tout est fermé,même les banques,mais on va où l’on veut,quand on veut,et sans attestation d’aucune sorte.
Bises Mary😘.
Galetoun
22 mars 2020 @ 21:00
C’est drôle, les pousses de blé cela se fait aussi dans les Landes/
Gérard
24 mars 2020 @ 11:34
En Provence aussi pour la Noël.
DEB
22 mars 2020 @ 09:44
Eh oui, la vie continue.
Veronique y
22 mars 2020 @ 09:48
C’est dur pour elle aussi qui ne peut pas voir ses enfants le skype sera un secours moral .Bon courage pour mon impératrice adorèe.
Juanaise
22 mars 2020 @ 09:49
Intemporelle Farah… elle a toujours eu beaucoup de classe et a toujours su garder une grande dignité malgré tous les malheurs qu’elle a subis !
Iankal21
22 mars 2020 @ 10:18
Bonne année Madame !
massi
22 mars 2020 @ 10:30
J’admire la dignité de cette femme, qui est resté très fidèle à la mémoire de son défunt époux. Je suis étonnée de ne pas voir la photo de ses 2 enfants décédés.
Mary
23 mars 2020 @ 06:45
Qui ne le méritait pas forcément…
Quant à ses enfants décédés, c’est un chagrin personnel, qu’elle n’impose pas aux autres, contrairement à son époux qui a régné sur l’Iran : lui,elle affiche sa photo puisqu’elle souhaite « Bonne Année « aux iraniens. Le coronavirus touche aussi son pays.
Menthe
22 mars 2020 @ 10:44
Apparemment elle n’est pas seule !
J’adresse une pensée émue de solidarité et de courage à tous les internautes qui vivent seuls, surtout en appartement 🌟
Michèle
22 mars 2020 @ 14:57
Merci beaucoup Menthe.
Michèle
Laurent
22 mars 2020 @ 21:22
Tant mieux pour elle
Antoine
22 mars 2020 @ 10:55
Pomme et ail c’est très sain. Mais à ce régime l’impératrice va dépérir. Et en être réduite à manger de l’herbe à chat ! Vite un(e) volontaire pour aller remplir son réfrigérateur.
Menthe
22 mars 2020 @ 14:20
Antoine, je crois qu’il s’agit de graines de blé germé 😊
Muscate-Valeska de Lisabé
22 mars 2020 @ 18:19
Ce qui équivaut à la même chose,chère Menthe…l’herbe à chats est du blé germé dans la plupart des cas.
Cher Antoine,sorry…j’ai pensé comme vous et je l’ai écrit plus haut avant de vous lire.☺
Antoine
23 mars 2020 @ 15:09
Il n’y a aucune offense, chère Muscate. Je me réjouis de constater que mes modestes remarques peuvent parfois se hisser à la hauteur des vôtres.
Menthe
23 mars 2020 @ 15:15
Alors là, Mumuse, vous m’apprenez quelque chose ! Il est vrai que j’ai toujours eu des chats « d’extérieur » qui aimaient se vautrer dans une autre herbe à chats à savoir les Nepeta, plante que vous connaissez certainement,ressemble à une variété de menthe avec petites fleurs mauves, très prolifique.
Merci, ce sera ce que j’ aurais appris et retiendrai auj.
Baboula
22 mars 2020 @ 18:23
Oui mais c’est ce que l’on donne aux chats en appartement qui aiment ça ,sauf Tella qui préfère brouter des erigerons .
Menthe
23 mars 2020 @ 15:17
Évidemment, Miss Tella à bon goût 😻
ciboulette
22 mars 2020 @ 19:21
Comme Antoine , j’ai eu l’impression que c’était de l’herbe à chats .
Merci , Menthe , pour votre aimable pensée , tous mes vœux de courage pour vous et les amis et amies du site . Et à Régine !
J’ai toujours beaucoup admiré Farah, elle est restée courageuse dans le malheur .
Dans ma jeunesse , quatre belles femmes rivalisaient d’élégance : Grace , Paola , Farah et Jackie Kennedy .
Pépère
22 mars 2020 @ 17:24
Herbe à Shah vouliez-vous dire ? :-)
Ghislain-Perrynn
23 mars 2020 @ 13:36
miaou Pépère , c’est extra .
Mary
23 mars 2020 @ 13:55
Joliiiiiiiiiiii…..
Antoine
23 mars 2020 @ 15:07
Je regrette de ne pas l’avoir trouvé…
Baboula
23 mars 2020 @ 18:15
Vous seul y avez pensé,bravo !
Muscate-Valeska de Lisabé
23 mars 2020 @ 18:45
Joliiiiii👌👍👍👏👏👏👏
helene fournel palle
22 mars 2020 @ 11:01
Que représentent les objets disposés devant l’Impératrice , Une tête d’ail, de l’herbe , etc… ?
Mary
23 mars 2020 @ 06:49
Les mets traditionnels du nouvel an iranien. Tous commencent par la lettre « s » en farsi, et sont supposés porter bonheur.
Muscate-Valeska de Lisabé
23 mars 2020 @ 18:46
Les mets,je ne crois pas…les symboles,plutôt,amie Mary…à moins que Farah ne se soit mise à brouter des jacinthes…
Mary
25 mars 2020 @ 00:55
:-))) vous avez raison !!!
Pierre-Yves
22 mars 2020 @ 11:01
L’Iran paie un lourd tribu au fléau du covid 19, mais la transparence étant étangère à ce pays, on ignore l’ampleur du désastre (la crise économique y était déjà sévère avant l’arrivée du virus) et on voit que le confinement n’y est pas de mise, ce qui aggrave sans doute la situation.
Difficile pour l’Impératrice de garder le sourire dans ces conditions, surtout en étant seule loin de siens. Tout cela est terriblement difficile à vivre.
Gatienne
22 mars 2020 @ 14:23
Mais riches ou pauvres, nous sommes tous éloignés des nôtres ! Nos anciens, nos jeunes auxquels nous ne pouvons rendre visite et cela quelle que soi
Gatienne
22 mars 2020 @ 14:25
…quelle que soit la distance. L’ex-impératrice n’est certainement pas seule puisqu’une photo d’elle qui n’est pas un selfie a été publiée. Il faut savoir réserver notre vraie compassion à nos soignants qui sont en première ligne !
Milena K
22 mars 2020 @ 17:07
Pour une fois,de votre avis,Gatienne.
Anne de Bretagne
22 mars 2020 @ 17:13
Réserver notre compassion pour les soignants, bien sur les soignants vont souffrir de l’afflux de malades graves,voir des patients mourir en nombre, être inquiets pour eux et leurs familles, certains vont perdre la vie, mais ce sont généralement des personnes jeunes, nous ne pouvons qu’espérer que cela soit sur un temps le plus court possible. Cela n’empêche pas d’être solidaire également des personnes seules et isolées.
limaya
23 mars 2020 @ 07:15
Je vs approuve Gatienne , qu’importe l’impératrice et son année de plus en ce moment ? puisque apparemment elle parait en bonnes formes qu’elle se mette donc au service de son pays. Elle est iranienne non ? ? ? ? s’occuper des autres , je ne connais pas de meilleurs moyens pour oublier ses propres malheurs ( question peines et tristesse ,chacun a les siennes et ds de plus dramatiques conditions)
Frantz35
22 mars 2020 @ 11:11
Très belle photo !
On reconnaît bien ta table du Haft Sin ! 7 éléments symboliques du Norouz iranien dont le nom commence par la lettre S !
– Sabzeh : des pousses de germe de blé ou lentilles … (Renaissance)
– Samanu: pâte de ferme de blé sucrée (l’abondance)
– Senjed: fruit de l’argousier (l’amour)
– Sîr: ail (la médecine)
– Sîb: pomme (beauté et santé)
– Sumac: baie (soleil)
– Serkeh: vinaigre (l’âge et la patience)
Puis les éléments non comestibles traditionnellement présents :
– Sonbol : Jacinthe, fleur du printemps et des tulipes
– Sekkeh : Pièces de monnaie (prospérité)
– Des oeufs peints (fertilité)
– Un bol d’eau avec son poisson rouge (la vie)
– Un miroir (reflet de la vie)
– Des bougies (le feu et la lumière)
– Et enfin un livre sacre qui était l’Avesta, livre sacré des zoroastriens avant l’avènement de l’islam, le coran chez les musulmans aujourd’hui ainsi que les livres de deux grands poètes persans du XI ème et du XIV ème siècle selon les traditions de chaque famille : le Shâh Nâmeh ou livre des rois de Ferdowsi et le Divan de Hafez.
Les infos viennent du site Opinion Internationale.
Je trouve que faire démarrer la nouvelle année avec le printemps est cohérent.
Baboula
22 mars 2020 @ 14:21
Mais jusqu’à 1564 l’année commençait le 1er avril ,d’où la tradition festive du 1er avril. Gérard va,je l’espère, nous préciser cela .
Gérard
23 mars 2020 @ 14:31
Je vous réponds volontiers Baboula en vous remerciant de votre confiance mais je ne suis pas un spécialiste du calcul du temps.
C’est l’édit de Roussillon, sur le Rhône, près Grenoble, signé par Charles IX le 9 août 1564 qui a modifié l’année en France en la faisant commencer le 1er janvier au lieu du 25 mars et c’est pourquoi entre le 25 mars et le 1er avril les Français se faisaient des cadeaux en souvenir de ces dates mais dès lors des cadeaux pour rien et comme le 1er avril était le moment de la fermeture de la pêche ce fut aussi le début du poisson d’avril.
Le roi, qui était majeur depuis peu, était accompagné par sa mère la reine Catherine de Médicis, c’était la tournée de présentation à la France du jeune roi, l’édit avait été préparé par le chancelier Michel de L’Hospital et par le ministre Sébastien de L’Aubespine. L’édit confirmait l’article 39 de l’édit de Saint-Germain qui concernait seulement les actes public. Charles Quint avait déjà adopté dans ses États le calendrier julien rénové commençant au 1er janvier, et le pape Grégoire XIII par sa bulle Inter Gravissimas du 24 février 1582 fixa au lendemain du 4 octobre de cette année là le 15 du même mois d’octobre. Ce calendrier grégorien solaire corrigeait la dérive séculaire du calendrier julien et résolvait le problème du comput qui entraînait un décalage d’environ huit jours par millénaire par rapport au temps vrai et il procédait à un nouveau calcul des années bissextiles. Il fallait résoudre le problème des 10 jours de retard pris par rapport au soleil par cette modification pour l’avenir des années bissextiles. Les astronomes s’étaient aperçu que l’année calendaire dépassait l’année solaire de 11 minutes et 14 secondes. Il fallait donc conserver le calendrier julien en y incluant les années bissextiles.
Ce calendrier prit le nom de Grégoire XIII qui avait pu bénéficier des connaissances du jésuite allemand Christophorus Clavius.
Le pape Grégoire XV en 1622 le généralisa pour l’ensemble du monde catholique.
L’édit français fut signé au château de Roussillon, qui est aujourd’hui l’hôtel de ville, une magnifique demeure qui était celle du neveu du défunt cardinal François de Tournon, qui avait été un conseiller très écouté de la reine, qui avait été régente jusqu’au 17 août 1563. La reine fit faire quelques menus corrections au texte préparé avant la signature de son fils.
Autrefois donc l’année commençait à l’Annonciation le 25 mars, il en était ainsi déjà dans les monastères où l’on se fiait aux travaux de Denis le Petit et de Bède le Vénérable au VIIIe siècle.
Le 1er janvier fut en quelque sorte christianisé puisque c’était la date retenue pour la circoncision du Christ, huit jours après sa naissance selon la tradition juive.
Mets le 1er janvier chez les Romains était le jour où les consuls prenaient leurs fonctions et ce depuis 153 av. J.-C. car auparavant leur gouvernement commençait aux ides de mars. En outre janvier étant le mois de Janus qui est le dieu des débuts et des fins était naturellement un temps de transition tout trouvé.
Le nom du calendrier vient de Jules César qui avait en 46 av. J.-C. remplacé le calendrier républicain romain par ce nouveau calendrier.
Cependant par exemple en Angleterre et en Irlande le 1er janvier ne devint le premier jour de l’année qu’en 1752.
Gérard
23 mars 2020 @ 15:56
Quand au nouvel an iranien le norouz il vient du Zoroastrisme et date de 3000 ans et il coïncide avec le début du printemps soit au 21 mars soit à l’équinoxe vernal entre le 20 et le 22 mars et il est célébré dans un grand nombre de pays voisins de l’Iran et chez les Kurdes parfois au prix de grandes difficultés pour eux.
Baboula
24 mars 2020 @ 13:46
Merci,cher Gérard pour votre réponse; à si vous étiez spécialiste du calcul du temps vous seriez peut-être hors de portée,pour nous béotiens ,alors que tout coule de source avec vous .
Gérard
24 mars 2020 @ 21:51
Baboula vous êtes l’indulgence même. Merci.
Alinéas
22 mars 2020 @ 14:28
à Frantz35 22032020 –
Je vous remercie d’avoir répondu à toutes les questions que je me suis posées…
Bon et heureux nouvel an à l’impératrice !
Iankal21
22 mars 2020 @ 14:33
Merci Franz 35, pour ces infos qui portent toute la symbolique de cette civilisation plusieures fois millenaire.
Debora12345
22 mars 2020 @ 14:50
@Frantz35, merci pour toutes ces explications.
Teresa2424
22 mars 2020 @ 18:25
GRACIAS FRANTZ 35
Todos los días ORO POR REGINE Y CADA UNO DE UDS
Gilan
22 mars 2020 @ 17:54
Désolé, vous me faites mourir de rire comme le sar Peladan
Faculté
22 mars 2020 @ 18:38
Merci Frantz
Lil
22 mars 2020 @ 21:14
Merci pour vos explications
Katellen
23 mars 2020 @ 13:08
Merci Frantz pour toutes ces précisions ! C’est très intéressant. Je souhaite à l’impératrice de garder une bonne santé en cette période difficile. Elle doit trouver difficile d’être loin des membres de sa famille, et cette dernière doit certainement s’inquiéter pour elle.
Claudia
22 mars 2020 @ 12:11
Elle est comme nous, confinée dans son appartement…Heureusement qu’il y a Internet pour rester en lien, ce serait beaucoup plus pénible sinon.
Esquiline
22 mars 2020 @ 13:10
Cette année le Nouvel An doit être particulièrement heureux en Iran, plus que des voeux une petite aide financière serait la bienvenue.
Juliette d
22 mars 2020 @ 14:01
Je ne crois pas que les iraniens aient le coeur ã la fête cette année.
Jean Pierre
22 mars 2020 @ 15:17
J’ai lu qu’en dépit du virus qui les frappe de plein fouet, 3 millions d’iraniens se sont jetés sur les routes pour aller fêter Norouz.
La seule question qui vaille aujourd’hui c’est de savoir si le régime corrompu et visiblement peu compétent qui règne à Téhéran survivra à cette crise.
Farah, l’an prochain à Ispahan ?
Claude Patricia
22 mars 2020 @ 14:10
Bonjour à tous,
Si vous voulez bien, je vais vous retranscrire ses mémoires, je peux ainsi participer à l effort de guerre contre ce stupide virus.
Très bonne année à la famille impériale.
Mais je ne souhaite aucun mal aux iraniens qui payent eux aussi pour ce virus.
Cp
Régine, je pense fort à vous ainsi qu à tous les lecteurs comme ceux qui sont touchés par la maladie et les décès. Aujourd’hui dimanche je vous ai inclus dans mes prières.
Cp
Ladybird🐞
23 mars 2020 @ 00:14
Grand merci,Claude Patricia.
Thibaud
22 mars 2020 @ 15:33
Farah Pahlavi, Mémoires
Le chagrin me broie le coeur, intense, intact, quand je me remémore ce matin de janvier 1979. Un silence angoissant s était abattu sur Théréran, comme si notre capitale, à feu et à sang depuis des mois, retenait soudain son souffle. Ce 16 janvier nous partions, nous quittions le pays, estimant que le retrait momentané du roi contribuerai à calmer l insurrection.
Nous partions. La décision avait été prise une dizaine de jours plus tôt. Officiellement nous nous envolions pour quelques semaines de repos à l’étranger. C’est ainsi que le roi voulu présenter les choses. Y croyait-il? L’immense détresse que je lisais par instant dans son regard me laissait penser que non. Mais moi j’espérais de toute mes forces, sans trop croire non plus. Il était impossible à mes yeux que cet homme, qui venait de donner trente-sept ans de sa vie à son peuple, ne retrouve pas sa confiance un jour prochain. Sous son règne, l’Iran avait accédé au développement, brûlé les étapes; la paix revenue, chacun serait bien forcé d’en convenir. J’espérais, oui. On le rappellerai et on lui rendrait justice.
Il avait neigé, le vent acerbe des sommets de l’Alborz soulevait ici ou là des tourbillons cristallins dans le soleil levant. La nuit avait été calme, étrangement calme, de sorte que le roi avait pu dormir quelques heures-c’était au moins ça. Affaibli par la maladie, secrètement miné par les événements, il avait beaucoup maigri au fil de l’année passée.
Et puis ces dernières semaines, en dépit de la loi martiale, chaque nuit, des manifestants étaient parvenus à grimper sur les toits, bravant les militaires, et leurs cris de haine nous étaient arrivés jusqu’au palais <<> J’aurai tout donné pour protéger le roi de ces insultes.
Nous étions sans enfants désormais. Les visites impromptues de ma petite Leila, le regard timide et plein d’amour de Faranaz pour son père, les blagues et les rires d’Ali-Reza, extravagances affectueusement tolérées par mon mari, avaient déserté le palais.
J’avais repoussé leur départ jusqu’au dernier moment, pressentant qu’il signerait sans doute la fin d’une vie familiale qui nous avait comblés près de vingt années durant.
Notre fils aîné Reza, se trouvait alors aux Etats-Unis où il suivait une formation de pilote de chasse. Alors âgé de dix-sept ans, il téléphonait quotidiennement de là-bas. La situation telle que la décrivait la télévision américaine, l’inquiétait énormément.
J’essayais de le rassurer, de le convaincre qu’il fallait tenir, ne pas perdre espoir surtout, tout en constatant que le pays s’enfonçait irrémédiablement dans le chaos.
Partout ou presque, les hommes avaient cessés le travail, les raffineries étaient à l’arrêt, l’économie en panne, et chaque jours apportaient son lot de manifestations, son déferlement de haine, de provocation et de désinformation. Le roi bavardait brièvement avec son fils aîné, lui non plus ne laissait rien paraître au téléphone de son désarroi. Et, cependant, les gens fuyaient. Mois après mois, chefs d’entreprises, ingénieurs, chercheurs, cadres, quittaient le pays. Bientôt, nous serions parmi les derniers légitimistes dans ce navire en perdition que les forces obscures semblaient décidées à conduire au naufrage.
Ces ultimes jours avant le départ des enfants avaient été terribles. A huit ans seulement, Leila ne paraissait pas réaliser dans quelle tension épouvantable nous vivions, mais Farahnaz et Ali-Reza, âgés de quinze et douze ans, ne cachaient pas leur trouble. Je voyais notre grande fille stationner longuement devant les grilles du parc et scruter silencieusement les rues vides, étonnée certainement de ne plus y découvrir les joyeuses bandes d’enfants avec lesquels il lui arrivait, autrefois, de converser. Où étaient passés tous ces jeunes?
Thibaud
22 mars 2020 @ 16:03
Dans le même temps, généraux, politiciens, universitaires et quelques religieux se succédaient au palais pour faire part à mon mari de leurs suggestions. Certains prônaient une solution pacifique et politique. D’autres le suppliaient d’autoriser l’armée à ouvrir le feu et, invariablement, le roi leur rétorquait qu’un souverain ne peut sauver son trône au prix du sang de ses compatriotes-<>. Et fermement il les éconduisait.
Quand il apparut au roi que la solution la plus sage était de partir, nous nous résolûmes à nous séparer des enfants. Un mois plus tôt, à la mi-décembre 1978, Farahnaz avait déjà rejoint son frère aîné aux Etats-Unis. Confiés à ma mère, Leila et Ali-Reza s’envolèrent à leur tour vers l’Amérique. Je me souviens qu’Ali-Reza tint à emporter le drapeau impérial et son uniforme de la Garde. Quand les reverrions-nous?
Après avoir proposé de nous accueillir, les Etats-Unis tergiversaient; nous n ‘étions manifestement plus les bienvenus. L’Egypte du Président Sadate serait notre première destination. Bien loin des enfants.
Nous prîmes ce matin-là notre petit-déjeuner séparément. Le souverain s’était levé tôt et il avait rejoint son bureau comme n’importe quel jour. Se doutait-il qu’il n’y reviendrait plus de son vivant? Y songer, aujourd’hui encore, me brise le coeur.
Il me restait la matinée pour rassembler quelques affaires. Dans la nuit j’avais pensé au photos des enfants, aux albums de famille, et la perspective de les laisser derrière nous m’avait précipitée dans une angoisse indicible. Prendre les albums, vite, toute la mémoire de notre bonheur passé se tenait entre ces pages.Bon, et puis qu’emporter encore? J’étais dans un tel état que je me rappelle m’être soudain focalisée sur une paire de bottes que j’aimais porter à la campagne. Nous allions avoir tout le temps de marcher désormais, et marcher était essentiel pour ne pas perdre courage, pour conserver l’équilibre. Oui ces bottes allaient être mes plus précieuses alliées.
ciboulette
22 mars 2020 @ 16:17
L’Iran est très durement touché par le coronavirus . A-t-elle eu une pensée de compassion pour son ancien peuple ?
beji
22 mars 2020 @ 16:17
Le blé ou les lentilles germés sont aussi une tradition dans le sud de la France et en Provence;on le plante pour la Sainte Barbe,le 4 décembre, et ils ornent la table le jour de Noël.
beji
22 mars 2020 @ 16:20
J’aime beaucoup la fine « verseuse » verte;est-ce une théièrere ,une cafetière ?
COLETTE C.
22 mars 2020 @ 17:27
Produits « type » de ce nouvel an ?
Brigitte - Anne
22 mars 2020 @ 17:57
Cela fait un petit moment que l’on ne lit plus Gibbs . J’espère qu’elle va bien !
chahid
23 mars 2020 @ 01:15
lisez ça s’il vous plaît vous saurez tout sur nouvelle en iranien l’explication des produits que vous voyez dans la photo
https://fr.wikipedia.org/wiki/Norouz
Marie-Françoise
24 mars 2020 @ 12:22
sabzeh – germes de blé, orge ou lentille poussant dans un plat (symbolisant la l »herbe à chats !renaissance) rien à voir avec l’herbe à chats !Le blé ou les lentilles germés sont aussi une tradition dans le sud de la France et en Provence;on le plante pour la Sainte Barbe,le 4 décembre, et ils ornent la table le jour de Noël.
Marie Francoise
26 mars 2020 @ 09:15
Limaya s’occuper des autres quand on a l’interdiction de sortir et que l’on fait partie du grand âge pas facile sauf à faire ce que fait déjà l’impératrice en appelant ses compatriotes en Iran et aux quatre coins du monde, en aidant financieremt en répondant aux nombreuses demandes lorsqu’elles sont justifiées… L’impératrice est toujours sensible à la détresse des autres ceux qui la connaissent le savent bien…