Inauguration d’une nouvelle salle de réunion multimédia au Sénat français au Palais du Luxembourg dans l’ancienne chapelle des Pairs qui avait été créée en 1845 à l’initiative du duc Decazes. (merci à Anne – Copyright photo : Sénat)
La salle René Monory qui vient d’être inaugurée en présence de la fille de l’ancien président du Sénat, reprend l’ensemble des éléments de décor de l’ancienne chapelle, tout en étant équipée d’une régie et d’un ascenseur et après avoir subi un traitement acoustique. Située au rez-de-chaussée de l’aile est sur la cour d’honneur du Palais du Luxembourg, elle pourra être visitée par le public lors des journées du Patrimoine (15 et 16 septembre 2018).
La chapelle des Pairs sur les plans d’Alphonse de Gisors avait été créée à l’initiative du duc Decazes, alors le grand référendaire de la Chambre. Elle fut consacrée le 27 décembre 1844 et successivement fut la chapelle de la Chambre des pairs puis celle du Sénat du Second Empire. Le décor du mur du fond représente Dieu et les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse par Abel de Pujol. Les grandes peintures latérales par Jean Gigoux sont consacrées à Saint-Louis (Saint-Louis pardonnant aux révoltés après la bataille de Taillebourg, Saint-Louis en Palestine enterrant les morts), saint Philippe (Saint Philippe apôtre guérissant un malade) ou le Mariage de la Vierge. Ces peintures avaient été déposées en 1983 et viennent d’être restaurées. La voûte est décorée de quatre grands médaillons sur lesquelles sont peints les quatre évangélistes. On voit également 12 médaillons de Théophile Vauchelet représentant des anges portant les instruments de la Passion, et le Concert des anges par le même Vauchelet.
La chapelle fut consacrée au culte pendant 36 ans. Pendant le siège de Paris, elle avait accueilli des blessés de guerre. Puis elle devint une réserve à papier et un espace d’archives pour la préfecture de la Seine qui occupait alors le bâtiment ; en 1880 lorsque le Sénat revint de Versailles au palais du Luxembourg, elle fut une salle d’attente puis l’espace fut utilisé comme lieu de réunions parlementaires ou pour toutes sortes d’autres usages. Sous l’occupation ce fut l’imprimerie des forces allemandes. Elle devint ensuite salle de réunion avant d’être cloisonnée et de constituer de 2000 à 2013 les locaux de la chaîne Public Sénat.
Les décors y compris des plafonds ont été cachés pour leur protection jusqu’à l’été 2014. Toutefois l’orgue et l’orfèvrerie notamment ne sont plus là depuis longtemps. Mais l’orfèvrerie aux armes royales a été conservée dans un écrin aux armes d’alliance de l’empereur et de l’impératrice, le calice, la patène marquée, la clochette, les burettes vin et eau, le plateau à burettes aux armes royales, sont maintenant entre les mains du diocèse de Paris.
Le mobilier a disparu et on peut supposer qu’on a conservé des représentations de Marianne sous le Concert des anges. http://www.latribunedelart.com/la-chapelle-retrouvee-du-senat
Il ne faut pas confondre cette chapelle avec la chapelle de la Reine. En 1625, Marie de Médicis installa à proximité de l’hôtel du Petit Luxembourg la congrégation des Filles du Calvaire créée en 1617. En 1844, l’église et le couvent furent détruits et Alphonse de Gisors (1796-1866) recréa, de 1845 à 1854, une chapelle, dans l’un des bas-côtés de l’ancienne église. Plusieurs peintures ont fait l’objet d’une restauration en 2011. Ladite chapelle a été désaffectée au début du XXe siècle.
La voûte richement ornée de guirlandes de feuilles avec rubans, présente, en son centre, une peinture ovale L’Assomption de la Vierge, commandée en 1854 à Pierre Brisset (1810-1880).
Au-dessus de l’autel, on trouve copie par Ernestine Philippain de la Mater Dolorosa attribuée à Philippe de Champaigne conservée au Musée de Dijon. La Vierge est représentée sans son fils, attitude qui semble intensifier sa douleur.
Six statues occupent les niches situées au-dessus de chacune des portes de la chapelle. Elles ont été sculptées en 1859 par Jean-Baptiste-Jules Klaugmann. Les deux plus petites figures sont le pape Eugène et Saint-Louis, les plus grandes représentent les quatre évangélistes.
Seulement trente six années consacrées au culte !
Une preuve de plus de l’incroyable gabegie dont se rendent coupables nos élites …
Quand on pense à la misère que connaissaient les gens du peuple au XIXè siècle, et notamment sous la monarchie de Juillet, on se dit que certaines révolutions n’étaient pas injustifiées …
Un lieu de culte n’a strictement rien à faire dans un bâtiment parlementaire. Ni hier, ni aujourd’hui, ni demain.
C’est insulter le peuple que d’encourager ces superstitions !
Et, autre remarque, pourquoi cette manie de tout baptiser
au nom des personnalités politiques dont on aura tout oublié dans deux ou trois décennies ?
Il n’y a plus un pont, un jardin, un musée, un aéroport, ni maintenant une salle multimédia, qui ne sacrifie à cette fâcheuse habitude.
On dirait que les hommes politiques ont besoin de se rassurer, et de penser qu’on les aime, et qu’on se souviendra d’eux longtemps … alors que rien n’est plus faux ! les français, et ils ont bien raison, détestent leur personnel politique …
Pour ma part, l’idée de déambuler, un jour, sur une avenue Jacques Chirac, ou une promenade Giscard d’Estaing, me soulève littéralement le coeur …
Quand Pierre Bérégovoy mit fin à ses jours, sur la promenade de l’Orangerie, à Nevers … ladite promenade fut rebaptisée Promenade Pierre Bérégovoy ! …
Vous parlez d’un cadeau pour les habitants !
Qui, dans 15 ans, se souviendra encore de René Monory ?
Qui, dès aujourd’hui même, serait capable de nous dire en quoi il s’est rendu utile pendant sa carrière politique ?
« l’idée de déambuler, un jour, sur une avenue Jacques Chirac, ou une promenade Giscard d’Estaing, me soulève littéralement le coeur » : il faudra vous y faire, pourtant. Ces deux présidents seront morts dans moins de dix ans et leurs noms seront alors donnés à qui voudra honorer leur mémoire par une rue, un square, une école ou un bâtiment quelconque.
Ceci dit, pour ma part, je préfèrerais une rue Jean-Paul II, un square Benoît XVI ou une école Pape François. Eux au moins sont des personnalités dont on parlera encore dans deux siècles, n’est-ce pas ?
Silvîa
19 avril 2018 @ 04:47
.merci Anne.
‚,
Hilde
19 avril 2018 @ 08:29
Trés beau décor .
Gérard
19 avril 2018 @ 09:58
La salle René Monory qui vient d’être inaugurée en présence de la fille de l’ancien président du Sénat, reprend l’ensemble des éléments de décor de l’ancienne chapelle, tout en étant équipée d’une régie et d’un ascenseur et après avoir subi un traitement acoustique. Située au rez-de-chaussée de l’aile est sur la cour d’honneur du Palais du Luxembourg, elle pourra être visitée par le public lors des journées du Patrimoine (15 et 16 septembre 2018).
La chapelle des Pairs sur les plans d’Alphonse de Gisors avait été créée à l’initiative du duc Decazes, alors le grand référendaire de la Chambre. Elle fut consacrée le 27 décembre 1844 et successivement fut la chapelle de la Chambre des pairs puis celle du Sénat du Second Empire. Le décor du mur du fond représente Dieu et les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse par Abel de Pujol. Les grandes peintures latérales par Jean Gigoux sont consacrées à Saint-Louis (Saint-Louis pardonnant aux révoltés après la bataille de Taillebourg, Saint-Louis en Palestine enterrant les morts), saint Philippe (Saint Philippe apôtre guérissant un malade) ou le Mariage de la Vierge. Ces peintures avaient été déposées en 1983 et viennent d’être restaurées. La voûte est décorée de quatre grands médaillons sur lesquelles sont peints les quatre évangélistes. On voit également 12 médaillons de Théophile Vauchelet représentant des anges portant les instruments de la Passion, et le Concert des anges par le même Vauchelet.
La chapelle fut consacrée au culte pendant 36 ans. Pendant le siège de Paris, elle avait accueilli des blessés de guerre. Puis elle devint une réserve à papier et un espace d’archives pour la préfecture de la Seine qui occupait alors le bâtiment ; en 1880 lorsque le Sénat revint de Versailles au palais du Luxembourg, elle fut une salle d’attente puis l’espace fut utilisé comme lieu de réunions parlementaires ou pour toutes sortes d’autres usages. Sous l’occupation ce fut l’imprimerie des forces allemandes. Elle devint ensuite salle de réunion avant d’être cloisonnée et de constituer de 2000 à 2013 les locaux de la chaîne Public Sénat.
Les décors y compris des plafonds ont été cachés pour leur protection jusqu’à l’été 2014. Toutefois l’orgue et l’orfèvrerie notamment ne sont plus là depuis longtemps. Mais l’orfèvrerie aux armes royales a été conservée dans un écrin aux armes d’alliance de l’empereur et de l’impératrice, le calice, la patène marquée, la clochette, les burettes vin et eau, le plateau à burettes aux armes royales, sont maintenant entre les mains du diocèse de Paris.
Le mobilier a disparu et on peut supposer qu’on a conservé des représentations de Marianne sous le Concert des anges.
http://www.latribunedelart.com/la-chapelle-retrouvee-du-senat
Il ne faut pas confondre cette chapelle avec la chapelle de la Reine. En 1625, Marie de Médicis installa à proximité de l’hôtel du Petit Luxembourg la congrégation des Filles du Calvaire créée en 1617. En 1844, l’église et le couvent furent détruits et Alphonse de Gisors (1796-1866) recréa, de 1845 à 1854, une chapelle, dans l’un des bas-côtés de l’ancienne église. Plusieurs peintures ont fait l’objet d’une restauration en 2011. Ladite chapelle a été désaffectée au début du XXe siècle.
La voûte richement ornée de guirlandes de feuilles avec rubans, présente, en son centre, une peinture ovale L’Assomption de la Vierge, commandée en 1854 à Pierre Brisset (1810-1880).
Au-dessus de l’autel, on trouve copie par Ernestine Philippain de la Mater Dolorosa attribuée à Philippe de Champaigne conservée au Musée de Dijon. La Vierge est représentée sans son fils, attitude qui semble intensifier sa douleur.
Six statues occupent les niches situées au-dessus de chacune des portes de la chapelle. Elles ont été sculptées en 1859 par Jean-Baptiste-Jules Klaugmann. Les deux plus petites figures sont le pape Eugène et Saint-Louis, les plus grandes représentent les quatre évangélistes.
Philippe
20 avril 2018 @ 08:44
Seulement trente six années consacrées au culte !
Une preuve de plus de l’incroyable gabegie dont se rendent coupables nos élites …
Quand on pense à la misère que connaissaient les gens du peuple au XIXè siècle, et notamment sous la monarchie de Juillet, on se dit que certaines révolutions n’étaient pas injustifiées …
Un lieu de culte n’a strictement rien à faire dans un bâtiment parlementaire. Ni hier, ni aujourd’hui, ni demain.
C’est insulter le peuple que d’encourager ces superstitions !
Et, autre remarque, pourquoi cette manie de tout baptiser
au nom des personnalités politiques dont on aura tout oublié dans deux ou trois décennies ?
Il n’y a plus un pont, un jardin, un musée, un aéroport, ni maintenant une salle multimédia, qui ne sacrifie à cette fâcheuse habitude.
On dirait que les hommes politiques ont besoin de se rassurer, et de penser qu’on les aime, et qu’on se souviendra d’eux longtemps … alors que rien n’est plus faux ! les français, et ils ont bien raison, détestent leur personnel politique …
Pour ma part, l’idée de déambuler, un jour, sur une avenue Jacques Chirac, ou une promenade Giscard d’Estaing, me soulève littéralement le coeur …
Quand Pierre Bérégovoy mit fin à ses jours, sur la promenade de l’Orangerie, à Nevers … ladite promenade fut rebaptisée Promenade Pierre Bérégovoy ! …
Vous parlez d’un cadeau pour les habitants !
Qui, dans 15 ans, se souviendra encore de René Monory ?
Qui, dès aujourd’hui même, serait capable de nous dire en quoi il s’est rendu utile pendant sa carrière politique ?
Tout cela n’est que vanité.
Et fait souhaiter de nouvelles révolutions.
Gérard
20 avril 2018 @ 14:05
Ah Philippe, je me demande parfois si vous n’êtes pas le fils de Léon Bloy et de Bakounine.
Philippe
21 avril 2018 @ 21:55
Tiens donc, quels curieux parents !
Au moins cela me permet-il de constater, avec bonheur, que vous n’êtes plus opposé au fait d’avoir deux papas !
Gérard
22 avril 2018 @ 19:15
Mais le résultat peut être détonnant…
Philibert
22 avril 2018 @ 10:30
« l’idée de déambuler, un jour, sur une avenue Jacques Chirac, ou une promenade Giscard d’Estaing, me soulève littéralement le coeur » : il faudra vous y faire, pourtant. Ces deux présidents seront morts dans moins de dix ans et leurs noms seront alors donnés à qui voudra honorer leur mémoire par une rue, un square, une école ou un bâtiment quelconque.
Ceci dit, pour ma part, je préfèrerais une rue Jean-Paul II, un square Benoît XVI ou une école Pape François. Eux au moins sont des personnalités dont on parlera encore dans deux siècles, n’est-ce pas ?
Gérard
24 avril 2018 @ 02:31
Pour Jean-Paul II c’est souvent chose faite et c’est heureux.
Danielle.
19 avril 2018 @ 10:10
Superbe salle mais tout de même dommage que la chapelle n’ait pas été gardée dans son jus.
JOAN remplace Gibbs
19 avril 2018 @ 10:28
Avec la permission de Régine.
Source : Paris Promeneurs
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=3&ved=0ahUKEwj_jf-2gsbaAhWSblAKHdsBDDIQFghJMAI&url=http%3A%2F%2Fwww.paris-promeneurs.com%2FPatrimoine-ancien%2FLe-Palais-du-Luxembourg-Le-Senat&usg=AOvVaw0xLYB6j85nkIg8_czV19S9
JOAN remplace Gibbs
19 avril 2018 @ 10:32
Toujours avec la permission de Régine
Le Figaro
La chapelle des pairs
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0ahUKEwjT8Jvcg8baAhWHZFAKHe1mBhcQFggnMAA&url=http%3A%2F%2Fimmobilier.lefigaro.fr%2Farticle%2Fune-ancienne-chapelle-du-senat-transformee-en-une-salle-de-reunion_7d473ed2-4249-11e8-ad7a-1b7da48f683b%2F%3Fpagination%3D2&usg=AOvVaw1jf9Ydutl9ovOvB5zq_5Vb
JOAN remplace Gibbs
19 avril 2018 @ 10:35
Je ne suis pas responsable des commentaires !!!
JOAN remplace Gibbs
19 avril 2018 @ 10:37
Les médias télévisés français n’en ont pas fait écho…
Merci Régine.
marianne
19 avril 2018 @ 17:26
C’ est gentil chez-eux … à quand la réduction du train de vie de l’ état ?
Gérard
20 avril 2018 @ 14:07
Il appartient à l’État de préserver son patrimoine qui est le nôtre.
Philippe Gain d'Enquin
20 avril 2018 @ 09:28
Sic transit…
Gérard
22 avril 2018 @ 19:16
Mais le résultat peut être détonnant…
Gérard
22 avril 2018 @ 19:17
De Saint-Louis à René Monory.