Nouvelles dates pour l’exposition « Peintres Femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat » au musée du Luxembourg à Paris : du 19 mai au 4 juillet 2021. (merci à Baboula)
Nouvelles dates pour l’exposition « Peintres Femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat » au musée du Luxembourg à Paris : du 19 mai au 4 juillet 2021. (merci à Baboula)
miloumilou
11 mai 2021 @ 06:56
Belle affiche, sûrement très intéressant!
Vous nous en direz plus Baboula, peut-être!
Beque
11 mai 2021 @ 09:59
Je ne sais pas si Elisabeth Vigée Le Brun aura sa place dans cette exposition ? En 1789, elle avait préféré quitter la France, d’abord pour l’Italie : Turin, Bologne, Florence, Rome [où elle fut accueillie par son ami Ménageot, directeur de l’Académie de France, et où elle retrouve beaucoup d’émigrés], Venise où Vivant Denon fut son cicerone. A l’automne 1792, elle arriva à Vienne où elle retrouva le comte de Vaudreuil et la famille Polignac. L’ambassadeur de Russie [dont l’épouse s’était liée avec l’artiste], l’ayant invitée à Saint Petersbourg, elle prit à nouveau la route en 1795 et fut invitée par Catherine II dans son palais de Tsarkoïe Selo. Elle travailla non seulement pour la famille impériale, mais aussi pour toute l’aristocratie russe. En 1800, elle était à Moscou. Le 5 juin, elle obtint d’être rayée de la liste des émigrés. Revenue à Paris, elle reçut la visite de son ami Greuze. Elle-même retrouva M. Vien, le premier peintre du roi que Bonaparte venait de faire sénateur, le peintre Gérard, Hubert Robert qui la présenta à Mme Tallien. Joséphine l’invita à déjeuner chez le Premier Consul. Mais, en 1802, un peu nostalgique du passé, elle partit pour Londres où elle fut présentée au Prince de Galles et fit la connaissance du peintre Reynolds. Ce séjour en Angleterre dura jusqu’en 1805. Elle se rendit, enfin, en Suisse chez Mme de Staël qu’elle peignit en « Corinne au Cap Misène ». Elle acheta une maison de campagne à Louveciennes et mourut en 1842.
Robespierre
11 mai 2021 @ 13:19
J’ai lu ses mémoires, mais ils n’étaient pas très intéressants en ce sens que les personnages importants qu’elle a rencontrés, elle ne fouille pas assez leur personnalité et reste dans les banalités.
Le passage le plus poignant de ces mémoires, c’est quand elle raconte le mauvais choix de mari de sa fille. Un jeune secrétaire russe sans doute intéressé par la dot, encouragé par les « amis » de la famille. La fille voulait à tout prix l’épouser contre le jugement négatif de sa mère. Un mois après le mariage, la fille avoua à sa mère qu’elle avait eu tort de ne pas l’écouter. Le mariage fut malheureux . La fille eut une triste fin.
Beque
11 mai 2021 @ 18:36
Je suis d’accord avec vous, ses souvenirs m’ont déçue également. Je ne sais plus où j’ai trouvé son récit sur les séances de pose de Caroline Murat (peut-être dans ce livre chez Tallandier ?)
septentrion
11 mai 2021 @ 10:22
Sur l’affiche : Portrait présumé de Madame SOUSTRAS laçant son chausson (détail), huile sur toile, 1802, par Marie-Denise Villers, dite « Nisa Lemoine » ou « Nissa Villers », née Marie-Denise Lemoine en 1774 à Paris où elle est morte le 19 aout 1821, artiste peintre portraitiste française.
Esquiline
11 mai 2021 @ 13:04
Le combat des femmes peintres débuta plus d’un siècle auparavant avec la talentueuse « caravaggesque » Artemisia Gentilesch i(1593 –1656) dont la vie ne fut pas un roman ce qui transparaît dans certaines de ses oeuvres qui n’ont rien du gentil portrait mondain.
Le plus connu peut-être, Giuditta e Oloferne
https://www.bonculture.it/femmes/artemisia-gentileschi-la-pittrice-che-sentiva-la-vita-con-maggiore-intensita-accettandone-sofferenza-e-bellezza/
Robespierre
11 mai 2021 @ 19:33
J ‘ai lu il y a longtemps la bio d’Artémisia, mais je n’aime pas trop sa peinture. C’est aussi une répétition de tableaux de Judith et Holopherne. J’ai visité une exposition à Paris et je ne sais combien de tableaux montraient ce couple. En représentant continuellement Holopherne la tête tranchée, assouvissait-elle un fantasme de vengeance à cause du viol qu’elle avait subi, de la part du peintre Tassi ? Sans vouloir faire le psy d’arrière-cuisine, je le crois. On sent une délectation dans ces têtes coupées.
Artemisia (j’adore ce prénom) connut le succès de son vivant et je trouve cela très bien.
Buona sera, cara Esquiline.
Leonor
11 mai 2021 @ 21:25
Oui, en effet.
Et à la même époque ( XVII e siècle) commencèrent à s’affirmer, en Italie toujours, des femmes musiciennes et compositrices professionnelles : à Venise, Barbara Strozzi (1619 – 1677); à Florence, Francesca Caccini.
https://www.youtube.com/watch?v=3iW7014VGpI&ab_channel=FromBaroquewithLove
B. Strozzi, Barbara Strozzi (1619-1677) Sino alla morte
Pascal
11 mai 2021 @ 13:13
La peinture est un combat .
Voilà peut-être pourquoi les femmes y seraient moins à l’aise mais il y a de brillantes exceptions.
Olivier AM de Tokyo
11 mai 2021 @ 13:28
Que c’est agaçant ce révisionnisme permanent…
le titre de l’exposition donne l’impression que les femmes auraient commencé à peindre en 1780…
Merci pour toutes celles, certaines parfaitement reconnues qui ont oeuvré avant cette date.
Bon, c’est sûr, l’histoire misogyne est passé par là pour jeter leur nom aux oubliettes de l’histoire, mais ce serait bien que, justement, des institutions de ce type remettent à l’honneur ces femmes injustement jetées avec l’eau du bain.
Marie-Saintonge
11 mai 2021 @ 14:27
Ce combat pour la reconnaissance des peintres femmes avait commencé il y a quelques siècles. Souvenons nous d’une exposition » Les dames du baroque » au musée des beaux -arts de Gand en 2019. Dès le XVI ème siècle en Italie des femmes « méconnues » ont peint des oeuvres remarquables, délicates et élégantes. Elles étaient issues la plupart du temps de familles d’artistes, ou parfois religieuses, citons par exemple Elisabetta Sirani fille du plus grand marchand d’art de Florence qui à 24 ans eut son propre atelier et fonda une école de peinture pour les femmes. Il est intéressant de bien étudier la symbolique des sujets : on y trouve des insectes signifiant le côté éphémère de la vie, les fruits signatures d’une remarquable dextérité technique, etc …D’autres aussi telle Judith Leyter dans les flandres , à Anvers nous trouvons Clara Peeters. Dans ces régions nordiques les sujets consistaient souvent en natures mortes.
Elles ont été oubliées au profit de leurs homologues masculins et devaient braver tous les interdits et conventions de leur époque. Il était temps de leur rendre hommage.
Plus près de nous Berthe Morizot, Eva Gonzales : mais c’est une autre histoire.
Robespierre
11 mai 2021 @ 19:36
J’aime bcp Angelika Kauffmann (1741-1807)
DEB
12 mai 2021 @ 12:25
Absolument.
Ghislaine LPB
11 mai 2021 @ 16:13
Il ya a eu quelques grands noms dans la peinture mais franchement , les femmes , comme toujours , y ont eu la portion congrue .
Si je prends l’Ecole de Pont Aven , bien des peintres qui y sont cités n’ont pas la valeur de Berthe Morisot . pourtant, comme eux , elle a crapahuté pendant des kilomètres dans les chemins creux pour atteindre la mer et la peindre de si jolie façon.
Il faudra qu’elle fasse une très belle toile du port de Lorient , avec sa soeur en premier plan pour que Edouard Manet jette , enfin, un oeil sur le travail de Berthe qu’il juge, enfin, intéressant, tout en lui demandant de rectifier le bas de la robe de sa soeur .
Exemple parmi d’autres de l’ingratitude envers les artistes femmes .