index

C’est en hommage à Côme II de Médicis que Galilée a nommé « étoiles médicéennes » les quatre grands satellites de Jupiter lorsqu’il les a découverts en 1610.

La pièce commémorative de 2005 de Saint-Marin célèbre l’Année mondiale de la Physique et représente Galilée entouré de divers instruments d’astronomie. On y voit aussi le mouvement d’un atome stylisé qui déborde sur l’espace entre les étoiles de l’anneau extérieur. C’est l’une des toutes premières pièces commémoratives de 2 EUR (la 11e, en fait, sur quelque 240 pièces commémoratives actuellement), et elle reste pour moi l’une des plus belles.

Galilée était né en 1564. Après ses études de mathématique (et non de musique comme l’aurait souhaité son père), Ferdinand Ier de Médicis lui obtient son premier travail comme professeur à l’Université de Pise. Pour mémoire, Ferdinand Ier est l’oncle de Marie de Médicis, qui sera mariée à Henri IV en 1600, après l’annulation du mariage de celui-ci avec la Reine Margot en 1599.

Par la suite, Galilée part à Venise et, en 1610, il écrit son livre « Le messager céleste ». Il y explique que quatre petits corps célestes tournent autour de Jupiter de la même manière que la Lune tourne autour de la Terre. Le succès est immédiat auprès des scientifiques et même de certains ecclésiastiques, ce qui fait que Côme II de Médicis (fils de Ferdinand Ier) le rappelle à Florence, lui demande d’être son professeur personnel et lui octroie une pension à vie.

C’est pour honorer Côme II de Médicis que Galilée appellera ces corps célestes « étoiles médicéennes ». En latin, c’est « Medicea sidera », et Galilée aurait aussi pensé à « Cosmica sidera », ce qui était un jeu de mots entre « cosmica » et « Cosimo », nom italien de Côme. Actuellement, ces quatre satellites, les plus grands des 67 satellites de Jupiter observés à ce jour, sont connus sous les noms de Io, Europe, Ganymède et Callisto.

Puis Galilée va défendre avec obstination l’idée de Copernic selon laquelle c’est la Terre qui tourne autour du Soleil et non l’inverse, et on sait ce qui est arrivé. Quoique protégé par Ferdinand II de Médicis (fils de Côme II décédé en 1621), il finit par être appelé à un tribunal de l’Inquisition en 1633. Fatigué, presque septuagénaire et presque aveugle, il abjure cette théorie. Son propos le plus célèbre « Et pourtant, elle tourne » aurait été tellement risqué devant l’Inquisition qu’on peut se demander s’il ne relève pas de la légende. Galilée sera assigné à résidence et mourra en 1642.

Comme Saint-Marin, l’Italie a frappé une pièce commémorative en son honneur, ci-dessous. C’était en 2014, à l’occasion du 450e anniversaire de sa naissance.

index2

En 1992, Jean-Paul II a regretté l’opposition entre l’Église et Galilée, parlant de « tragique et réciproque incompréhension ». Le mot « réciproque », qui semblait dédouaner autant l’Inquisition que Galilée, avait à l’époque suscité beaucoup de commentaires parmi les personnes que le sujet intéresse.

Je parle de cet épisode parce que le Vatican a choisi en 2009 de frapper une pièce commémorative célébrant l’Année internationale de l’Astronomie.

index3

Elle représente une allégorie de la naissance des étoiles et des planètes ainsi que divers instruments de mesure et d’observation. Très belle pièce à mon sens, extrêmement dynamique et à la composition irréprochable, comme toujours sur les pièces du Vatican.

Si j’étais une Médicis, il me serait doux de savoir que mon nom circule dans la galaxie… Mais je ne suis pas une Médicis et je reviens sur terre. Notre famille s’est souvenue il y a quelques jours du 20e anniversaire du décès de mon père. Comme Galilée, il était professeur de physique et passionné d’astronomie. C’est pour lui que j’ai écrit cet article. (Merci à Sedna pour cet article)