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De 2010 à 2019, l’Espagne consacre dix pièces commémoratives de 2 EUR à certains sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. De très belles pièces. Parmi ces sites, le premier château représenté a été l’Alhambra de Grenade en 2011, et plus particulièrement, sans surprise, le Patio de los Leones. La perspective laisse suffisamment de place à l’avant-plan pour la mention « España 2011 ». Les chapiteaux des colonnes forment une ligne horizontale entre 9 et 3 sur une montre, ce qui donne un très bel équilibre à la pièce.

Notons que cette pièce est l’une des deux seules pièces en euros, avec la suivante, qui représente un monument de l’architecture musulmane : la pièce espagnole de 2010, ci-dessous, était consacrée à la mosquée-cathédrale de Cordoue.

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Mais revenons-en aux châteaux : l’Espagne a choisi en 2013 de représenter l’Escorial.

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Cette fois, le bâtiment est vu de l’extérieur, mais on est frappé par le même sens de l’équilibre : sur cette pièce, c’est l’alignement de toutes les fenêtres du mur qui crée l’impression d’équilibre.

« Château » dans cet article est à prendre au sens large. À mon avis, le Parc Güell, à Barcelone, pourrait être compris comme une lecture moderne et osée de la notion de château, entre autres avec la salle hypostyle – à mes yeux une pure merveille. Ce n’est pas cela qui est représenté sur la pièce commémorative espagnole de 2014, mais deux éléments détourés et imbriqués : le lézard emblématique du Parc et le détail d’un des pavillons de l’entrée.

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Tant qu’à élargir le concept de château, je vais prendre le risque de transposer la noblesse et les royautés chez les peuples premiers. Si on admet qu’un château est un vaste endroit où on vit à plusieurs sous l’autorité d’un chef/général/prince/roi, où on se sent en sécurité et qu’on essaie de rendre le plus agréable possible, alors la Grotte d’Altamira, près de Santander, était certainement considérée comme un château par les peuples qui vivaient en Espagne au paléolithique.

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Ils y ont peint ce bison recroquevillé (les experts se disputent toujours pour savoir si sa position illustre le galop ou le repos) sur une toute petite surface du plafond, et cette peinture est devenue l’une des œuvres les plus connues et les plus admirées de l’art préhistorique. Elle est le thème de la pièce commémorative de 2015.

Pour terminer, il faut signaler l’abondance et la finesse des détails ainsi que l’excellente qualité de frappe de ces pièces, particulièrement des quatre premières. (Merci à Sedna pour cet article)