Entre le fondateur de la dynastie des Médicis et le sculpteur, il semble qu’il y ait eu plus qu’un rapport de mécène à artiste. C’est une véritable amitié qui aurait uni les deux hommes. Deux pièces commémoratives célèbrent en 2016 le 550e anniversaire de la naissance de Donatello. Elles ont été frappées par l’Italie et par Saint-Marin, c’est normal. Elles ont le même thème, Donatello, et elles ont également choisi le même sujet : sa sculpture du Roi David.
Cette statue de bronze, grandeur nature, avait été commandée à Donatello par Côme de Médicis et elle a été réalisée entre 1430 et 1432.
Côme de Médicis, maître de Florence, avait mis son immense fortune au service des arts, des lettres et des sciences. Et pour tout ce qui relevait de ses collections, il se faisait conseiller par Donatello.
Donatello, quant à lui, était issu d’une famille modeste, mais son talent l’avait mené à faire des études à Rome puis à réaliser plusieurs œuvres pour la ville de Florence avant d’y ouvrir son propre atelier. C’est là que Côme de Médicis l’avait remarqué.
Attardons-nous sur le David. En ouverture, la pièce de Saint-Marin et ci-dessous la pièce italienne.
L’Italie et Saint-Marin ne montrent que son visage. La pièce italienne présente David de profil , le visage baissé vers la tête de Goliath, comme sur la sculpture. La pièce de Saint-Marin, par contre, présente son visage en très légère contre-plongée et dans une perspective décentrée et un peu plus audacieuse. Cela rend à mon sens cette pièce très esthétique, beaucoup plus que la pièce italienne, mais c’est un ressenti personnel.
La prise de vue serrée sur les deux pièces nous révèle aussi quelques attributs intéressants. Entre autres un indéniable sourire, difficilement compatible avec la cruauté de la scène, mais ce n’était pas rare à la Renaissance. De même, une féminité avérée dans les traits du visage de David, dans la décoration de son couvre-chef et dans sa posture en général.
Dans l’Histoire, le rapport entre mécène et artiste a souvent été une humiliation pour l’artiste. Mais cela n’a pas été le cas entre Côme de Médicis et Donatello. Le premier a pris le second sous sa protection. Il lui a offert sa confiance, son amitié et avait pris des dispositions post mortem pour que Donatello, aussi piètre administrateur que sculpteur de génie, n’ait jamais de souci d’ordre pécuniaire.
Les deux hommes figurent non loin l’un de l’autre parmi les 28 personnalités qui ont contribué au rayonnement de Florence et de la Toscane (Léonard de Vinci, Michel-Ange, Machiavel, Galilée, Guy d’Arezzo, Benvenuto Cellini, etc.) sur le Piazzale des Offices à Florence. (merci à Sedna pour cet article)
septentrion
21 mars 2016 @ 09:55
Bonjour,
Merci Régine et Sedna pour cet article.
Ces pièces sont vraiment les plus jolies.
Severina
21 mars 2016 @ 10:01
Merci Sedna, vôtres articles sont toujours bien intéressants. Je n’ai encore eu l’occasion de manier ces pièces, mais, comme vous je préfère celles de San Marino.
Leonor
21 mars 2016 @ 10:52
Merci Sedna. A plus tard, pour commentaire plus approfondi.
Francine du Canada
21 mars 2016 @ 12:47
Merci Sedna; ce reportage est très intéressant et ces deux pièces sont vraiment belles. Comme vous je préfère celle de San Marino. Bonne semaine, FdC
Lady Chatturlante
21 mars 2016 @ 15:54
Donatello Versace n’aurait pas dû faire tant de chirurgie inesthétique.
Carole 007
22 mars 2016 @ 12:15
Que voulez-vous, c’est de famille.
ciboulette
21 mars 2016 @ 17:36
Ces deux pièces sont merveilleuses , comme l’histoire de l’amitié entre Côme de Médicis et Donatello . Merci , Sedna !
JAusten
21 mars 2016 @ 20:42
une belle pièce, une belle histoire …. que dire de plus : merci Sedna !
framboiz07
22 mars 2016 @ 04:40
Passionnant ! Merci !
Sedna
22 mars 2016 @ 19:09
Merci beaucoup !