On ne le sait pas toujours : il n’y a pas eu une « série Albert II », mais trois. Et l’effigie frappée à partir de 2009 représente le Roi Albert II plus jeune qu’en 2008. Explications.
Le visuel d’ouverture de ce billet représente la première pièce belge de 2 EUR, frappée de 1999 à 2007 : le Roi Albert II de profil gauche. Son effigie occupe tout le champ de la pièce.
Quand la Commission européenne a demandé à tous les pays de la zone euro que le nom du pays figure sur la face nationale et que l’anneau extérieur soit uniquement dédié aux 12 étoiles du drapeau européen, la Belgique a obtempéré et les pièces frappées en 2008 se présentent comme suit :
Certes, le nom du pays a été ajouté sur le champ de la pièce, dans sa forme abrégée « BE ». Certes, le millésime et le monogramme ont également été déplacés sur le champ de la pièce, pour que l’anneau extérieur ne contienne que les 12 étoiles. Mais le problème est que la Belgique avait aussi légèrement modifié l’effigie du Roi Albert II. C’était peu de chose, mais on est obligé de reconnaître un changement de l’image, notamment dans la générosité de la chevelure, dans la hauteur des verres de lunettes, dans la fermeté du cou sous le menton, etc. Et cela, comme je l’ai expliqué dans un précédent billet, n’aurait pu avoir lieu qu’après 15 ans de présence de la même effigie, donc pas en 2008.
Par conséquent, la Belgique a été sommée par la Commission européenne de reprendre aussitôt que possible l’effigie des premières pièces. La taille en serait plus petite, forcément, puisqu’il y avait moins de place sur le champ du fait de l’addition des informations supplémentaires : monogramme, millésime, nom du pays. Donc, à partir de 2009, les pièces belges de 2 EUR qui font partie de la troisième « série Albert II » se présentent comme suit :
Récapitulatif :
Cela explique que le Roi Albert II soit plus jeune sur les pièces de 2009 et suivantes que sur celles de 2008. Cela explique aussi que la première « série Philippe » soit en fait la quatrième série belge. Et cela explique enfin que la Belgique soit le pays qui compte le plus grand nombre de pièces en euros en circulation :
- 4 séries de 8 pièces courantes = 32 pièces,
- 13 pièces commémoratives.
Total au 31 décembre 2014 : 45 pièces belges. (merci à Sedna pour cet article)
DEB
26 janvier 2015 @ 07:42
C’est fou ce qu’une pièce, qu’on manipule tous les jours, peut révéler de surprises.
Personnellement, je n’ai jamais compris pourquoi la zone euro n’adoptait pas le billet d’1 euro, à l’instar du billet d’1 $.
Severina
26 janvier 2015 @ 09:29
Très interressant comme toujours, merci Sedna et Régine.
Caroline
26 janvier 2015 @ 10:17
Je crois que le roi Albert ne portait pas des lunettes lorsqu’il était plus jeune!
Sedna,un grand merci pour votre bel article instructif!
Marnie
26 janvier 2015 @ 12:21
Merci beaucoup pour cet article pointu et instructif ! je ne m’étais pas rendue compte de cette évolution et je vais regarder mes pièces « belges » plus attentivement à l’avenir pour essayer de mettre de côté ces 3 états. Il y a 2 semaines j’ai eu pour la première fois en main une pièce à l’effigie de Willem-Alexander !
Claudia
26 janvier 2015 @ 13:11
eh oui, c’est cruel on voit le vieillissement du roi sur les pièces d’une année sur l’autre on passe d’un roi fringant à un roi doté de lunettes et d’un double menton !!
Juliette
26 janvier 2015 @ 19:31
Passionnant! Comme toujours Sedna!
J’ai une question: au sujet de la « première série de pièces », vous dites qu’elle a été frappée de 1999 à 2007.
Je croyais que l’Euro en tant que monnaie existait depuis 1999, avait une parité avec les monnaies locales antérieures à l’Euro (franc, lire, drachme, florin, Deutsch mark…) mais n’existait concrètement dans nos porte-monnaies que depuis 2002 et avaient été frappés à cette date.
Qu’en est-il?
Philibert
27 janvier 2015 @ 09:52
Juliette, vous avez raison : l’euro existe sur papier depuis 1999, avec cours bloqué, mais n’a été mis en circulation qu’en 2002.
Simplement, début 2002, il a fallu mettre en circulation des centaines de millions de pièces en une fois, et ces centaines de millions de pièces ont nécessité trois ans pour être frappées. Ces pièces portent donc la date de leur frappe réelle et non celle de leur mise en circulation.
Juliette
27 janvier 2015 @ 19:03
En y reflechissant, je m’en souviens maintenant.
Merci Philibert.
agnes
27 janvier 2015 @ 14:02
les numimastistes sont heureux avec cette piece.